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Citations de Marie Vingtras (313)


Quelquefois le poids des secrets est si lourd qu'on ne sait même plus comment s'en débarrasser sauf en disparaissant avec eux.
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Elle est vraiment jolie dans son genre avec sa peau mate et ses cheveux roux, mais c’est un foutu caractère et je ne sais jamais ce qu’elle a derrière la tête. Je pensais quand même que ce serait une bonne idée, elle était plus instruite que n’importe qui chez moi, ce qui n’était pas difficile, et elle avait envie de partir.
(page 39)
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- - Benedict a appris de son père à écouter la nature. En étant suffisamment attentifs, elle donnait toutes les indications utiles rien qu'à la manière dont le vent avait tourné ou les oiseaux cessé de chanter.
A NY, Faye lui disait que certains payaient des fortunes pour être reconnectés avec leur moi. Par ici, en Alaska, le moi sauvage, il valait mieux le découvrir rapidement sinon ça devenait compliqué de tenir dehors.
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Mais quel genre d'homme est-on si on ne s'intéresse même pas à son prochain?
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Je l’ai perdu. J’ai lâché sa main pour refaire mes lacets et je l’ai perdu. Je sentais mon pied flotter dans ma chaussure, je n’allais pas tarder à déchausser et ce n’était pas le moment de tomber. Saleté de lacets. J’aurais pourtant juré que j’avais fait un double nœud avant de sortir. Si Benedict était là, il me dirait que je ne suis pas suffisamment attentive, il me signifierait encore que je ne fais pas les choses comme il faut, à sa manière. Il n’y a qu’une seule manière de faire, à l’entendre. C’est drôle. Des manières de faire, il y en a autant que d’individus sur terre, mais ça doit le rassurer de penser qu’il sait. Peu importe, j’ai lâché sa main combien de temps ? Une minute ? Peut-être deux ? Quand je me suis relevée, il n’était plus là. J’ai tendu les bras autour de moi pour essayer de le toucher, je l’ai appelé, j’ai crié autant que j’ai pu, mais seul le souffle du vent m’a répondu. J’avais déjà de la neige plein la bouche et la tête qui tournait. Je l’ai perdu et je ne pourrai jamais rentrer.

(Incipit du roman)
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Les disparus occupent parfois plus de place que les vivants.
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Clifford a entendu raconter que, dans certains pays d'Europe, elles voulaient plus qu'on les appelle "mademoiselle", mais "madame" pour qu'elles soient pas traitées différemment des femmes mariées.
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Cole
Une chose est sûre, j’avais pas envie d’y aller. Il faut vraiment être dingue, je me suis dit. En plus – mais ça, je l’ai évidemment pas dit à Benedict – ils sont peut-être déjà morts de froid ou d’une mauvaise chute, ou alors ils ont fait une sale rencontre. L’hiver a été long, il y a des animaux qui ont autant les crocs que moi. J’ai quand même prévenu Clifford avec la cibi et il m’a dit que c’était pas son affaire et qu’il avait pas l’intention de sortir avec ce temps. Ça m’a pas vraiment étonné, même si je pensais qu’il aurait quand même bien aimé retrouver la fille, à défaut du gamin. J’ai traîné autant que j’ai pu. J’ai cherché mes chaussettes les plus chaudes et aussi les petites fines en soie que sur les conseils du vieux Magnus j’enfile d’abord, même si elles sont tellement reprisées qu’elles ne tiennent plus que par l’opération du Saint-Esprit. Je savais bien qu’on allait se retrouver plus gelés que des Esquimaux. Benedict m’attendait, appuyé contre le chambranle de la porte. Il avait l’air d’avoir pris dix ans d’un coup. C’est sûr que les savoir dehors, c’était le pire truc qui puisse arriver, il était bien placé pour le savoir. Des types emportés au printemps par les rivières en crue, écrasés par l’arbre qu’ils étaient en train de tailler, ou retrouvés raides comme des bouts de bois dans des fossés, il en avait vu plus que son compte quand il était petit et que la scierie tournait encore. Mais un gosse et une bonne femme perdus dans le blizzard, autant que je m’en souvienne, c’était pas encore arrivé. Et Benedict savait bien pourquoi. Parce que ça n’a pas de sens, et qu’ici tout a un sens, parce que chaque geste vous coûte un effort et que Dame Nature, elle vous fait jamais de cadeaux. C’est ça le deal. Vous voulez vivre ici ? Profiter de l’air pur, du gibier, du poisson ? Être libre de vos actes, ne rendre de comptes à personne et peut-être ne croiser aucun être humain pendant des semaines ? Libre à vous. Mais le jour où vous vous retrouverez nez à nez avec un kodiak ou que votre motoneige ne voudra plus démarrer alors que vous êtes à des miles de votre piaule, il faudra accepter l’idée que personne vous viendra en aide, à part vous-même. C’est pas un truc que cette satanée bonne femme peut comprendre. J’ai fini par trouver les chaussettes. J’ai pris une vingtaine de cartouches pour le fusil. Benedict avait pris le sien et j’allais ouvrir la porte quand je me suis souvenu de la gnole de Clifford. Ça, c’était bien un truc à prendre pour une expédition aussi dingue. Sûr que j’en sentirais à peine les effets dans ce grand bazar.
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Il fallait bien que l’un de nous deux disparaisse, et il n’y avait pas de raison que ce soit moi. (p.151)
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La guerre nous avait pris notre fils et elle ne nous avait restitué que le négatif de la photo, juste une ombre blanche sur un fond désespérément sombre.
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Si le Seigneur m'entend, je jure solennellement que je boirai plus une goutte d'alcool. J'ai tellement mal à la tête avec le truc que ce salopard m'a fait boire. Appeler ça de l'eau de vie, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde.
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Leslie est rentré au bout de quelques mois à peine avec le genou en miettes après l’explosion d’une bombe artisanale au passage de son convoi. Il s’en était bien tiré, selon ses supérieurs, les autres n’avaient pas survécu, mais cela ne les a pas empêchés de le renvoyer chez nous comme un ballot de linge sale, une marchandise obsolète, sans valeur. Il ne pouvait plus se battre, il pouvait à peine marcher, sa carrière était finie avant même d’avoir réellement commencé. Martha était triste et soulagée en même temps. Il était revenu entier, disait-elle, pas allongé dans une boîte scellée de plomb. Moi aussi, j’ai cru que nous avions retrouvé notre fils. Un père et une mère ne comprennent pas toujours qu’il y a autre chose qu’un genou, des béquilles et la démarche claudicante d’un jeune homme entré brutalement dans l’âge adulte. Il y avait sa tête et tout ce qu’ils avaient mis dedans sans que personne en ait parlé. Les drogues pour ne pas dormir, les amphétamines pour se sentir invincible au combat, les pilules qu’on donne sans même dire ce que c’était parce que celui qui les prend est un soldat et qu’il n’a pas son mot à dire. Est-ce qu’il y a eu un médecin militaire pour prétendre que c’était pour leur bien ? Que c’était le petit cocktail de bienvenue identique à celui que prendraient des retraités pour rester en forme ? Je ne savais pas encore exactement ce qu’il avait pris, mais après les cauchemars que j’attribuais aux combats, après les nuits d’insomnie, les crises de delirium, après le chien des voisins dont il avait brisé la nuque à coups de béquille parce qu’il aboyait trop fort, j’ai dû me résoudre à admettre que c’était un autre qui était rentré d’Irak. Un étranger dans ma maison, si loin de cet enfant nu qui avait rempli ses poumons d’air, posé sur le ventre de sa mère, et qui nous avait rendus meilleurs que nous ne l’étions auparavant. La guerre nous avait pris notre fils et elle ne nous avait restitué que le négatif de la photo, juste une ombre blanche sur un fond désespérément sombre.
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Page 107 :
Quand Magnus m'a ouvert sa porte, j'ai compris bien vite qu'ici les gens vous demandaient jamais d'où vous veniez. Vous pouviez vous être sorti les fesses tout droit de l'enfer ou être descendu du paradis, ça faisait pas de différence. Si vous étiez prêt à vivre au milieu de nulle part, à travailler dur, quel que soit le temps, et à pas vous plaindre, il y avait une place pour vous.
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Le confort qui devient notre propre prison. Nous sécurise et nous enferme.
Mais cet ennui.
Faire semblant avec les autres est facile. Et avec soi-même ?
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C’est bien une idée de môme, ça, s’inquiéter de briser le cœur de quelqu’un.
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Mais, quelle que soit la technologie utilisée, l'homme trouvera toujours un moyen inédit de blesser, de trancher, d'amputer ses frères à n'en plus finir, c'est dans sa nature. La guerre reste la guerre. Elle terrifie et galvanise en même temps. Elle banalise le fait que vous puissiez tuer d'autres êtres humains, juste parce qu'on vous a dit que vous aviez une bonne raison de le faire, que vous étiez le tenant du bien contre le mal. Il y a toujours une bonne raison de justifier que nos enfants se fassent sauter sur des mines, pour qu'ils reviennent écharpés, silencieux comme des ombres, incapables de mettre des mots sur ce qu'ils ont vu.
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Pour abandonner tout ce qui l'entourait, cette nature qu'il disait aimer plus que les êtres humains, il devait avoir une sacrée bonne raison.
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L'espoir trompe autant qu'il fait vivre ,c'est ce que me répétait Bess et elle avait l'air de s'y connaître en espoirs déçus.
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Le carnet était ouvert, j'ai commencé à déchirer quelques pages avant de reconnaitre l'écriture de mon frère, fine et élégante comme celle de ma mère. Je ne voulais rien lire qui vienne de lui, mais la date m'a interpellé.
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Il n'y avait pas d'explication ni divine ni humaine à l'horreur.
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