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Critiques de Marina Abramovic (5)
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Traverser les murs

« Traverser les murs » est le recueil de mémoires de Marina Abramovic, âgée aujourd’hui de 71 ans. Vous y croiserez des moines tibétains, Joseph Beuys, l’ombre de Tito, Lady Gaga, des rats et des serpents, vous entendrez des hurlements déchirants et un silence assourdissant, vous voyagerez aux quatre coins du monde, et arrivés à la fin de ce périple, épuisés, sidérés, apaisés, vous aurez peut-être le sentiment de comprendre un peu mieux l’art – et la vie.

Née en 1946 en ex-Yougoslavie, Marina Abramovic a eu une enfance marquée par des affrontements terribles avec sa mère. A la fin de son adolescence, elle n’a qu’un souhait : partir. Elle se retrouve en Ecosse, puis à Amsterdam, et commence à produire quelques performances. Puis elle rencontre Ulay, avec lequel elle va vivre une douzaine d’années d’amour fou. Tous deux partent écumer l’Europe à bord d’une camionnette sommairement aménagée. Ils mènent une vie de bohème, créent ensemble de nouvelles œuvres, et vont même pendant un temps partager l’existence des Aborigènes d’Australie. Leurs parcours commun se terminera sur la Grande Muraille de Chine, mais la réussite professionnelle de Marina ne fait alors que commencer.

J’ai été littéralement happée par ce livre qui retrace le destin absolument extraordinaire de Marina Abramovic, aujourd’hui reconnue comme l’un des grands noms de l’art contemporain. Et pourtant elle emploie un ton simple, sincère, humble, et souvent humoristique. On découvre une personnalité touchante, complexe, fascinante, qui va se déployer au fil des années, des voyages, des rencontres et des expériences. Le livre, en particulier dans la première partie, fourmille d’anecdotes incroyables, et il est illustré de nombreuses photographies qui permettent de mieux appréhender l’œuvre de l’artiste. Certaines performances font froid dans le dos, Marina Abramovic n’hésitant pas à se lacérer, ou à se mettre en danger, allant jusqu’au bout de ses limites physiques et mentales. Grâce à cette lecture, je pense mieux comprendre maintenant la démarche des artistes ‘performeurs’, qui parfois m’avait semblée excentrique et sans grand intérêt esthétique. Depuis les années 80, Abramovic a amorcé une démarche de transmission, qui s’est concrétisée par la création du ‘Marina Abramovic Institute’ et la diffusion de la ‘Méthode Abramovic’. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2MXKjL5
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Traverser les murs

Un livre aussi curieux que l’auteure, aussi complet que ses œuvres avec de l’humour, des drames, incisive, elle repousse les limites du genre aussi bien à l’écrit que dans ses œuvres et j’aime beaucoup. J’ai connu cette auteure grâce à l’une de ses performances, The artist is present, dans laquelle est reste assise sur une chaise sans parler et pendant une minute un inconnu (ou non) pouvait plonger ses yeux dans ceux de l’artiste. Ca m’a intrigué, j’ai poussé un peu mes recherches et ses œuvres sont parfois colorées, parfois dangereuses voir dérangeantes, ou encore dénonce un fait de société, c’est cette aspect complet que l’on retrouve dans cette autobiographie.



En bonus il y a beaucoup de photographies de son art, c’est toujours un vrai plus pour moi, elle expose sa carrière et avoir sous les yeux de quoi elle parle, ça me permet de mieux comprendre ses propos. Le seul point faible serait l’écriture mais elle n’est pas mauvaise pour autant, ça passe tout à fait pour ce genre de littérature. Cela dit, j’ai beaucoup aimé son ton, elle se met en avant sans pour autant se mettre sur un piédestal, elle semble accessible et sincère malgré une immense carrière dans l’art contemporain.

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Traverser les murs

Il y a environ 10 ans, j'ai assisté à la production théâtrale "La vie et la mort de Marina Abramovic", une production de Bob Wilson, mettant en vedette Marina Abramovic elle-même et Willem Dafoe. C'est toujours l'un des spectacles visuels les plus imaginatifs que j'aie jamais vus. Cette autobiographie était sur ma liste de lecture depuis longtemps, et sa lecture a clarifié pas mal de choses, en particulier son enfance protégée dans un environnement "rouge bourgeois" dans ce qui est aujourd'hui la Serbie (alors la Yougoslavie de Tito) et son obsession éternelle d'obtenir l'amour et l'attention de sa mère très froide. Un psychologue / psychiatre pourrait probablement parfaitement expliquer pourquoi Abramovic a toujours repoussé les limites physiques et mentales de son existence artistique, même au point de sadomasochisme, et a explicitement choisi la tournée exhibitionniste. Son art de performance n'est pas mon genre, je dois l'avouer, mais elle reste intrigante.

Comme toute autobiographie, ce travail est parfois fortement apologétique. Abramovic trouve nécessaire de révéler sa vie amoureuse avec beaucoup de détails et elle règle également quelques comptes en cours de route. Les éléments magiques-réalistes qui reviennent régulièrement ne sont pas non plus vraiment mon truc. Vers la fin on remarque qu'elle commence à se voir de plus en plus comme une institution, et elle étale ses succès et ses soirées dans la jet set artistique. Cela signifie que ce livre perd progressivement son élan et finit par devenir une auto-glorification narcissique. Dans l'ensemble, ceci est un aperçu lisible de l'un des artistes les plus intrigants des 50 dernières années.
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Traverser les murs

Dans ses mémoires, la "grand-mère de la performance" Marina Abramovic raconte sa vie : depuis son enfance et sa jeunesse dans un pays déchiré, la Yougoslavie d'après-guerre, jusqu'au succès de ses grandes expositions, notamment à New York. Une vie aventureuse et chaotique consacrée toute entière à l'art et à la recherche des limites du corps et de l'esprit. La performance est devenue pour cette artiste un moyen de transcender sa vie, ses amours, sa relation à ses parents, sa peur de vieillir, la solitude et la mort. D'où ses retraites spirituelles en Inde et ses rencontres avec des aborigènes d'Australie ou des chamanes du Brésil pour aller toujours plus loin dans la maîtrise de la douleur et la purification. C'est ce qui lui a permis de présenter avec et pour le public des performances comme celle de "The Artist is present" au Moma en 2010, sommet de sa carrière. Marina Abramovic explore aussi dans ses mémoires l'importance de l'amitié avec des galeristes comme Sean Kelly ou des artistes comme Lady Gaga qui l'ont toujours soutenue et comprise. Ce récit autobiographique est aussi l'occasion de prendre du recul sur ses deux relations amoureuses principales et fondatrices : celle de 12 ans avec l'artiste allemand Ulay avec qui elle a construit le début de sa carrière de performeuse et qui s'est terminée avec la fin de sa marche sur la Grande muraille de Chine puis celle de 14 ans avec l'artiste italien Paolo avec qui elle a voyagé et s'est installée à New York. Cette vie d'artiste se lit comme une longue interview : c'est comme si Marina Abramovic s'adressait directement à nous dans un monologue, reflet de son art toujours participatif, invitation à la réflexion personnelle.
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Traverser les murs

Née en Yougoslavie en 1946, Marina Abramovic est un personnage absolument fascinant de la scène artistique contemporaine et explorer ses mémoires est une expérience en soi : histoire, théâtre, littérature, art, érotisme, exploration de la psyché et de l'intime...

Personnage fort, haut en couleurs tout en étant hiératique, elle possède dans son art et son oeuvre une force, un mental d'acier. Elle est devenue durant la fin du 20ième siècle la papesse de la performance artistique.

Ce récit autobiographique est passionnant pour les férus d'art contemporain : enfance en ex Yougoslavie, récit des performances, rencontre avec le public, reconnaissance internationale, fascination pour la mort, la douleur, la maitrise de soi, histoire passionnée avec Ulay.

Seul bémol : l'écriture. Les phrases sont parfois hachées, le vocabulaire souvent familier... ce style oral nuit à la perception de sa démarche.

A l'inverse, les anecdotes en italique en démarrage de chapitre sont absolument divines.
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