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3.7/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Colombes , le 29/04/1946
Biographie :

Martine Storti, née le 29 avril 1946 à Colombes dans les Hauts-de-Seine, est une journaliste et écrivaine française.

Après avoir été étudiante à la Sorbonne, elle a enseigné la philosophie dans un lycée à Denain (Nord), puis a été journaliste pendant 15 ans, notamment à Libération. Entre 1984 et 1986, elle est chargée de mission au cabinet du Premier ministre Laurent Fabius.
Devenue inspectrice générale de l'Éducation nationale en 1991, elle s'est particulièrement occupée de l'éducation en situations d'urgence, conduisant des projets de reconstruction d'écoles et d'appui pédagogique, notamment au Kosovo et en Afghanistan. A la retraire depuis aout 2011, elle est présidente de l'association féministe "40 ans de mouvement".

Source : Wikipédia
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Alors que le féminisme est plus que jamais nécessaire, il est malmené de toutes parts. D'un côté, des pseudo-radicalités instruisent le procès d'un « féminisme blanc » qui irait d'Olympe de Gouges à aujourd'hui. de l'autre, une mouvance de droite et d'extrême droite instrumentalise le féminisme dans une perspective identitaire, nationaliste et raciste. Face à ces entreprises de brouillage et de régression, il est urgent de réaffirmer la valeur de l'émancipation et de plaider pour un féminisme universel, concret et pluriel. Ni décolonial ni occidental, le féminisme se construit sans cesse, dans les luttes et la solidarité des combats quotidiens. Militante féministe, Martine Storti a été professeure de philosophie, journaliste et inspectrice générale de l'Éducation nationale. Elle a notamment publié "L'Arrivée de mon père en France" (Michel de Maule, 2008) et "Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat" (Michel de Maule, 2016). Retrouvez les informations sur notre site : https://bit.ly/2YEKtel Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/editions.seuil/ Twitter : https://twitter.com/EditionsduSeuil Instagram : https://www.instagram.com/editionsduseuil/

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Je finissais ce livre début janvier, quand des informations arrivèrent d’Allemagne : la nuit de la Saint Sylvestre, des centaines d’hommes, la plupart d’origine maghrébine, se livrèrent à des agressions sexuelles (attouchements et viols) contre des centaines de femmes, principalement dans le quartier de la gare de Cologne, mais aussi dans d’autres villes allemandes. Les informations, chaque jour plus nombreuses et précises, me plongèrent dans un mélange de stupéfaction, d’étonnement et de colère. Peu à peu, grâce aux témoignages des victimes, se dessina en effet une scène assez terrible : celle d’une chasse aux femmes, devenues des proies à attaquer, à attraper, à soumettre.
Je fus hélas moins étonnée par la tournure que prirent rapidement les débats et polémiques, en particulier sur la scène française. Hélas, car une fois de plus, l’événement, pourtant sidérant, fut rapidement intégré à une grille de lecture préétablie. Pour les un-es, il fallait vite le banaliser, en affirmant que les violences sexuelles contre les femmes étaient le fait d’hommes de tous temps, de tous pays, de toutes cultures et de toutes religions. Telle était la manœuvre : mettre un signe égal entre tout pour échapper à l’opprobre suprême, le racisme, et ne pas faire le jeu de l’extrême droite, des opposants à l’immigration, des tenants du choc des civilisations et des cultures. Pour d’autres, il s’agissait bien de s’autoriser de cette chasse aux femmes pour faire la chasse aux immigrés, aux réfugiés, aux arabes, aux musulmans, tous mis dans le même sac, tandis que des antiféministes affirmés, des opposants constants à l’émancipation des femmes s’affichaient dans l’instant en apôtres de leur liberté.
Dans l’achèvement de ce livre, j’étais donc rattrapée par ce qui m’avait décidé à le commencer, après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Ce qui était déjà difficile à supporter avant ce tragique épisode – la correspondance à la fois inversée et exclusive d’opinions – l’était encore plus après.
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La lutte contre les violences sexistes et sexuelles à de nombreux points communs avec celle pour la libéralisation de l'avortement: elle entraîne bien plus que les professionnelles du militantisme féministe, car elle concerne toutes les femmes, par-delà les différences de classe, de culture, de religion, de pays, par-delà un vécu différent. Ces différences ne sont pas gommées, mais dépassées. Ainsi, dans un pays où l'avortement est interdit, les plus pauvres en souffrent davantage que les plus aisées, lesquelles ont les moyens d'aller interrompre leur grossesse à l'étranger, tandis que les autres doivent prendre le risque de la clandestinité, de la mutilation et parfois de la mort. Mais toutes les femmes savent ce qu'est une grossesse non désirée, ou son éventualité.
De même, si le harcèlement au travail, pour ne prendre que cet exemple, n'a pas les mêmes conséquences pour une caissière de supermarché ou pour une cadre supérieure, toutes les femmes partagent cette expérience ancestrale de la peur du viol, sinon du viol lui-même, et bien peu échappent au cours de leur vie à des attouchements non souhaités, au harcèlement, au silence aussi, par peur de ne pas être crues, d'être ridiculisées ou de perdre leur emploi.
Ces deux enjeux appartiennent à la catégorie des fondamentaux qui autorisent un "nous, les femmes", parce qu'ils renvoient à leur corps, corps où s'exerce une domination et où se joue une libération. Les luttes contre les violences disent aux hommes : "mon corps n'est pas votre disposition", autre écriture et variante du célèbre slogan "mon corps m'appartient". Mais que des luttes soient toujours nécessaires atteste que cette possession n'est pas encore avérée.
On peut cependant deviner que #MeToo ne fait pas que récuser l'appropriation du corps des femmes, mais interroge à nouveau cette conception largement répandue, selon laquelle les hommes auraient des besoins sexuels plus importants que les femmes et qu'ils devraient impérativement y obéir. #MeToo refuse et les violences et une certaine vision des sexualités masculine et féminine, celle qui apprend aux hommes à céder à leurs désirs, et aux femmes à céder sur leurs désirs. Il ne s'agit pas d'une affaire de mœurs, de morale ou de règlement de comptes. Nous sommes au cœur de la mise en œuvre de l'égalité et de la liberté, c'est-à-dire au cœur du politique.
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plaider la cause d'un féminisme universel, étouffé par des catéchismes concurrents mais qui, heureusement, trace son chemin dans les luttes qui chaque jour et dans de nombreux pays sont menacés par des femmes, non pas au risque de la seule polémique, mais à celui de la prison, de la torture, de la mort - des femmes qui sont des héritières en même temps que des créatrices.
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En Iran, cette résistance commencée il y a quarante ans continue, avec des femmes qui se dévoilent en public et paient de lourdes peines de prison ce geste de liberté.
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"Le neutre est un tour de passe-passe pour ne pas rendre visible le masculin, et pour déguiser le pouvoir qui va avec." Martine Storti - Pour un féminisme universel
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Le plaidoyer pour un féminisme - pluriel - serait-il le masque d'un abandon du féminisme ?
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