AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021452334
112 pages
Seuil (01/10/2020)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Alors que le féminisme est plus que jamais nécessaire, il est malmené de toutes parts. D’un côté, des pseudo-radicalités instruisent le procès d’un « féminisme blanc » qui irait d’Olympe de Gouges à aujourd’hui. De l’autre, une mouvance de droite et d’extrême droite instrumentalise le féminisme dans une perspective identitaire, nationaliste et raciste. Face à ces entreprises de brouillage et de régression, il est urgent de réaffirmer la valeur de l’émancipation et d... >Voir plus
Que lire après Pour un féminisme universelVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
100 pages indispensables pour comprendre l'histoire (herstoire ?), puis l'évolution du féminisme, comment les combats des femmes sont toujours subordonnés par l'extrême-gauche à la lutte ouvrière. Comment on accuse le capitalisme pour mieux cacher les méfaits du patriarcat, ennemi commun de toutes les femmes, qu'elles soient bourgeoises, ouvrières, noires issues de l'immigration, ou blanches. Ainsi, il serait mal venu d'ester en justice pour viol quand on est femme, car ce sont ces pauvres opprimés ouvriers, puis ensuite les "racisés" qui seraient poursuivis par une justice forcément "bourgeoise" dans les années 70, forcément "raciste, blanche" aujourd'hui. Il ne vient à l'idée de personne d'opposer le même argument à un ouvrier ou à un homme "racisé" qui este en justice, pour eux la justice "bourgeoise et raciste" devient tout à coup acceptable. On le voit, les luttes des femmes ne sont pas prioritaires selon ces théories. Il est certain que l'intersectionnalité est un outil sociologique intéressant pour analyser les superpositions d'oppressions, mais elle ne vaut rien sur le plan politique, car là elle devient outil de division, un outil de concours de la plus opprimée, conduisant même à faire de femmes plus favorisées des oppresseures elles-mêmes, nous trompant ainsi sur l'ennemi principal ! L'universel, ce sont les femmes : quand les femmes gagnent des droits, toute la société en profite ; quand les hommes gagnent des droits, ces droits ne profitent qu'à eux. Et l'universel ouvre des possibilités, au contraire des lois religieuses ou de tout autre système de croyances qui imposent du particulier à tous-tes : une loi sur l'avortement n'annule pas le choix d'avoir 15 enfants ; une loi sur le voile protège les femmes qui ne le portent pas, mais n'empêche pas celles qui veulent le porter, dans les circonstances permises par la loi.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
NonFiction
10 novembre 2020
Selon Martine Storti, il est urgent de réaffirmer la valeur de l'émancipation et de plaider pour un féminisme universel, concret et pluriel.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La lutte contre les violences sexistes et sexuelles à de nombreux points communs avec celle pour la libéralisation de l'avortement: elle entraîne bien plus que les professionnelles du militantisme féministe, car elle concerne toutes les femmes, par-delà les différences de classe, de culture, de religion, de pays, par-delà un vécu différent. Ces différences ne sont pas gommées, mais dépassées. Ainsi, dans un pays où l'avortement est interdit, les plus pauvres en souffrent davantage que les plus aisées, lesquelles ont les moyens d'aller interrompre leur grossesse à l'étranger, tandis que les autres doivent prendre le risque de la clandestinité, de la mutilation et parfois de la mort. Mais toutes les femmes savent ce qu'est une grossesse non désirée, ou son éventualité.
De même, si le harcèlement au travail, pour ne prendre que cet exemple, n'a pas les mêmes conséquences pour une caissière de supermarché ou pour une cadre supérieure, toutes les femmes partagent cette expérience ancestrale de la peur du viol, sinon du viol lui-même, et bien peu échappent au cours de leur vie à des attouchements non souhaités, au harcèlement, au silence aussi, par peur de ne pas être crues, d'être ridiculisées ou de perdre leur emploi.
Ces deux enjeux appartiennent à la catégorie des fondamentaux qui autorisent un "nous, les femmes", parce qu'ils renvoient à leur corps, corps où s'exerce une domination et où se joue une libération. Les luttes contre les violences disent aux hommes : "mon corps n'est pas votre disposition", autre écriture et variante du célèbre slogan "mon corps m'appartient". Mais que des luttes soient toujours nécessaires atteste que cette possession n'est pas encore avérée.
On peut cependant deviner que #MeToo ne fait pas que récuser l'appropriation du corps des femmes, mais interroge à nouveau cette conception largement répandue, selon laquelle les hommes auraient des besoins sexuels plus importants que les femmes et qu'ils devraient impérativement y obéir. #MeToo refuse et les violences et une certaine vision des sexualités masculine et féminine, celle qui apprend aux hommes à céder à leurs désirs, et aux femmes à céder sur leurs désirs. Il ne s'agit pas d'une affaire de mœurs, de morale ou de règlement de comptes. Nous sommes au cœur de la mise en œuvre de l'égalité et de la liberté, c'est-à-dire au cœur du politique.
Commenter  J’apprécie          00
plaider la cause d'un féminisme universel, étouffé par des catéchismes concurrents mais qui, heureusement, trace son chemin dans les luttes qui chaque jour et dans de nombreux pays sont menacés par des femmes, non pas au risque de la seule polémique, mais à celui de la prison, de la torture, de la mort - des femmes qui sont des héritières en même temps que des créatrices.
Commenter  J’apprécie          00
En Iran, cette résistance commencée il y a quarante ans continue, avec des femmes qui se dévoilent en public et paient de lourdes peines de prison ce geste de liberté.
Commenter  J’apprécie          00
"Le neutre est un tour de passe-passe pour ne pas rendre visible le masculin, et pour déguiser le pouvoir qui va avec." Martine Storti - Pour un féminisme universel
Commenter  J’apprécie          00
Le plaidoyer pour un féminisme - pluriel - serait-il le masque d'un abandon du féminisme ?
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Martine Storti (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martine Storti
Alors que le féminisme est plus que jamais nécessaire, il est malmené de toutes parts. D'un côté, des pseudo-radicalités instruisent le procès d'un « féminisme blanc » qui irait d'Olympe de Gouges à aujourd'hui. de l'autre, une mouvance de droite et d'extrême droite instrumentalise le féminisme dans une perspective identitaire, nationaliste et raciste. Face à ces entreprises de brouillage et de régression, il est urgent de réaffirmer la valeur de l'émancipation et de plaider pour un féminisme universel, concret et pluriel. Ni décolonial ni occidental, le féminisme se construit sans cesse, dans les luttes et la solidarité des combats quotidiens.
Militante féministe, Martine Storti a été professeure de philosophie, journaliste et inspectrice générale de l'Éducation nationale. Elle a notamment publié "L'Arrivée de mon père en France" (Michel de Maule, 2008) et "Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat" (Michel de Maule, 2016).
Retrouvez les informations sur notre site : https://bit.ly/2YEKtel
Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/editions.seuil/ Twitter : https://twitter.com/EditionsduSeuil Instagram : https://www.instagram.com/editionsduseuil/
+ Lire la suite
autres livres classés : universalismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
562 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}