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3.47/5 (sur 100 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Germain-en-Laye , 1972
Biographie :

Essayiste, nouvelliste, poète et romancier français, Mathieu Terence se consacre très tôt à l'écriture. Il publie en 1996 un essai sur la mélancolie des palaces, Palace Forever, puis un an plus tard son premier roman, Fiasco, aux éditions Phébus.

Dans le Journal d'un cœur sec (Phébus), il se glisse dans la peau de Lord Henry Wotton, le mentor de Dorian Gray, proposant une sorte de suite au roman d'Oscar Wilde. Ce titre lui vaut de remporter le prix François Mauriac.

En 2002, Mathieu Terence reçoit également le prix de la nouvelle de l'Académie française pour Les Filles de l’ombre, éditions Phébus, obtient prix de la nouvelle de l’Académie française. Il publie en 2004 un recueil de poèmes chez Leo Scheer (Aux dimensions du monde), avant de revenir au roman avec Technosmose, paru en 2007 chez Gallimard.

En 2009, il publie dans le cadre de la rentrée littéraire L'Autre Vie, dans lequel il aborde des thèmes résolument contemporains tels que les biotechnologies, l'espionnage industriel, le fétichisme médical...
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Source : /livres.fluctuat.net
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En 1646, le Bernin dessine une esquisse intitulée le Temps découvre la Vérité. Trois siècles plus tard, Mathieu Terence part à la rencontre de cette oeuvre et de son auteur, grand maître de l'art baroque, sculpteur, architecte et peintre italien, dont l'oeuvre énergique traverse les siècles pour nous parler d'aujourd'hui. Ni biographie, ni essai d'art, ce récit composé de courts chapitres retrace, au galop, les soixante-dix ans d'activité du Cavalier pour nous donner à voir et à comprendre la fougue et l'esprit d'un artiste qui célèbre le divin en offrant à toutes et à tous des oeuvres ivres de force et de volupté. Manifeste contre un monde uniforme, hymne à l'exubérance et au courage, carnet de voyage dans le temps, réflexion sur la vérité à l'heure où le règne du Faux ne cesse de s'étendre, ce livre est, aussi, le témoignage d'un retour à la vie après la mort de l'aimée. Profondément singulier, il est tout entier taillé comme une sculpture baroque.

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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Les films argentiques ont un grain inimitable et il faut prendre soin de tout ce qui a un grain sur cette planète : la pellicule, le papier, la peau, les dingues.
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Le professeur la voyait souvent couler par la fenêtre de la classe un regard qui ne voit que ce qui s’en va à travers la vitre d’un train. Son irrédentisme profond lui parlait au moins autant que son animalité farouche. Si une émotion, un ressentiment intime venaient dépayser son visage pâle à la bouche fraise, c’était l’esquisse infime d’un secret qui persistait en elle. Ce n’était ni du mépris ni de la joie : pour mépriser les autres il faut se mépriser un peu et pour la joie ne faire qu’un avec tout. C’était plutôt comme une avalanche intérieure, immense et vague, qui découvrait régulièrement une montagne dont elle rêvait d’atteindre le sommet. Un jour elle avait fini par se confier.
Elle avait compris depuis peu qu’elle désirait, et elle insistait comme si elle avait fait là une découverte capitale : plus qu’un être, un objet, elle désirait le désir quel qu'en fût l’émissaire.
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N'avez-vous jamais admiré une belle jeune femme brune s'ébrouer à la sortie d'un bain de mer et libérer tout autour d'elle, de la pointe de ses mèches aussi visqueuses que des langues de pétrole, les diamants multicolores de l'eau ? Vous avez alors remarqué que les mouvements de rotation que la créature imprime à son corps projettent aussi, par la grâce de la force centrifuge, des pierreries du même carat en provenance de ses épaules, des fesses et des seins. Voilà alors l'objet de votre attention au centre d'un bouquet d'étincelles cristallines.
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Elle va se taire, d’accord, mais qu’il lui promette qu’ils iront à Rome. En plus de ses origines italiennes, en plus de la perspective de chercher partout un tabac ouvert comme au début du film de Risi - il se souvient ? -, aucune ville ne l’intéresse plus et c’est avec lui qu’elle aimerait sentir pourquoi. À son prochain concert là-bas ? Ils verront. Elle s’approche et lui donne un baiser fourré à l’envie de lui.
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Toute joie est une véritable surprise. Comme de rencontrer une licorne en un lieu retiré ou au milieu d’une foule et … d’entendre cette licorne t’appeler par ton prénom.
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Il faudrait faire une étude poussée des drapés du Bernin. De leur caractère tumultueux, orageux, liquide. Étudier leur délectable chantilly, déchiffrer le rapport qu'ils entretiennent avec celles ou ceux qu'ils couvrent. Ils en sont l'âme imagée. Il faut feuilleter les pages renflées de ce livre des soupirs. Il faut caresser leur soie, leur peau de lac qui frissonne sous la brise. Il faut saisir leur finesse, plonger dans leurs remous. Fonte des neiges, cascades de songes en chaleur, ressac au ralenti. Marée des plaisirs qui monte, monte, écumante.
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Le culte des choses admirables représente l'essentiel de l'idéal humain, et c'est dans l'enfance que cette aptitude se fonde.
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Refuser le port de la déprime obligatoire et l'euphorie qui la compense, ménager le plus d'enfance en soi, ne pas castrer ses goûts en les mettant sur le même plan par démagogie, ne pas renoncer à ses aspirations les plus élevées par timidité, ne pas s'en tenir au malheur et accepter cette épreuve supérieure qui consiste à ne pas s'en tenir au bonheur non plus. Et puis prendre son parti de la solitude que tout cela implique.
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"À force d'avoir mis de la distance entre moi et les autres, j'ai finit par me perdre de vue. Qu'advient-il de celui qui ne vit plus mais toise ses instincts ? Il mime la joie comme la détresse. Il évolue entre spleens et badinages, sur un équateur enneigé. Il n'a plus le moindre excès sur lequel s'appesantir. Seul subsiste le plaisir de raisonner. Interdit de séjour sur le territoire des certitudes, banni de ses propres sensations, il conjugue ses faits et gestes à la troisième personne du singulier. Reste pour lui à cultiver le vice, quoi qu'il arrive, de n'être là pour personne.
Pour moi aussi le silence est devenu le jardin des vérités vénéneuses, l'amour le deuil d'un flirt, et les apparences le rouge que le néant s'est mis aux joues. Je n'ai cependant pas subi la flétrissure à laquelle j'aspire.
En société j'ai su m'attirer la réprobation générale, mais cela n'a jamais valu le dégoût d'un proche. J'ai procédé à quelques attentats à l'aide des "coups de fusil" de phrases définitives. On s'en remettait vite. La conversation clopinait un temps avant de repartir. Je faisais de l'esprit parce que je manquais de coeur.
J'ai quitté des soirées sans mot dire, après avoir vidé un bain moussant dans l'aquarium du salon. Je me suis battu à mains nues avec des parts de gâteaux manquant de moelleux. J'ai fait mon courrier à table, en plein dîner, Je suis resté immobile lors de nombreuses pendaisons de crémaillère. J'ai parlé seul la plupart du temps. J'ai demandé à ma voisine si elle n'avait pas été présentoir à bijoux dans une vie antérieure. J'ai dragué les soeurs de mes hôtes avant de les emmener dans les toilettes sous le nez de leurs parents. J'ai croisé des ex en compagnies d'anciens copains et je n'en revenais pas de m'en contrefoutre à ce point.
Et puis, souvent, je suis rentré chez moi écoutant dans le noir "Memory" de Barbara Streisand.
Force m'est de constater que je n'ai tué personne. Albator m'a encore dit hier que je m'y prenais mal si mon but était de la voir s'empoisonner à cause moi. "C'est toi le poison et l'accoutumance a eu lieu." Je ne l'aurai pas plus sevrée que mise en overdose.
En fait, je m'en veux plus encore de n'avoir décidé personne à venir me régler mon compte, de n'avoir pas été assez ignoble ni assez aimé pour qu'on me tire dessus, de n'avoir été qu'insolent quand j'aurais dû être une ordure."
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L'"art contemporain" n'est pas son genre. C'était bien beau de renverser l'académisme révéré par la bonne société du XIXème, mais pas pour devenir l'académisme acheté très cher par celle du XXème. il faut atteindre ce que si peu visent, le fini somptueux de l'irréversible.
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