La lecture est depuis toujours mon refuge, les mots me bercent et m’accompagnent dans chaque étape de ma vie. Quand la réalité devient si douloureuse, existe-t-il un sentiment plus apaisant que celui de plonger dans l’imaginaire d’un roman ? Se glisser dans la peau d’une héroïne, rêver d’un ailleurs où le choix de la pizza n’est qu’un moment anodin.
Je rentre au foyer avec une seule certitude, la violence, c'est le silence. Le silence de celles et ceux qui pourraient parler, dont on attend qu'ils parlent, mais qui ne parlent pas.
- J'ai une proposition.
- Je t'écoute.
- Bah... On pourrait aller le faire le truc des femmes vénères là.
- Les femmes vénères ? interroge Brice
- Oui, la marche... Nous toutes, je crois que ça s'appelle.
Je rentre au foyer avec une seule certitude, la violence c’est le silence.
Lors de mon dernier cours de français, la prof nous avait justement demandé quelle était notre définition du courage. J'avais assimilé le courage à la force. Aujourd'hui ma réponse serait tout autre. Etre courageux, c'est sortir du rang, résister à un ordre que l'on trouve injuste. Le courage, c'est assumer sa différence. C'est refuser d'être invisible.
[J’esquive son regard, elle sait bien que j’enchaine les mythos depuis tout à l’heure. Si j’étais une éduc, sérieux, j’écrirais un roman. Entre nos vies de merde et les histoires qu’on invente, impossible de manquer d’inspiration !
Sékou, écoute-moi bien. Tu n'as pas à être l'homme de la maison. Tu n'as pas pas à être à me protéger. Tu dois respecter les femmes, tu comprends ? Les filles ne sont pas plus fragiles, plus faibles ou plus gentilles. Tu dois simplement les écouter. C'est très important.
Le mot « place » provoque toujours la même chose : un coup de poing, sous la poitrine, dont la douleur résonne jusqu’en haut de ma gorge. Quelle ironie, un enfant placé jamais à sa place.
Je veux être libre de marcher dans la rue la nuit, libre de choisir
Libre et digne, je me délivre. Appelle-moi fille du vent