-Alors il n’y a pas de riches ni de pauvres ?
-Officiellement, non. Tu ne verras pas la moindre pièce de monnaie circuler à Sparte, on n’en a pas besoin. La vérité, c’est qu’il y en a forcément des mieux lotis que d’autres. Regarde Lysandre : avec toutes ses conquêtes, il est sans doute le plus riche que vos plus riches armateurs. Mais à Sparte, il doit vivre comme les autres.
- Comment peut-on vivre sans peur ?
- En vivant.
> Héraclios et le philosophe, page 87
Les absents prenaient dans nos pensées la place qu’ils n’avaient plus à côté de nous.
À quoi ça peut tenir, la vie. À un ventre un peu trop vide.
A Athènes, tous les esclaves sont issus de prises de guerre ou achetés à des commerçants qui viennent d’Orient ; ce que je veux dire, c’est qu’aucun d’eux n’est originaire de l’Attique. Les Athéniens le plus pauvres crèvent de faim, volent, louent leurs corps contre un bout de pain, mais ils ne peuvent pas être réduits en esclavage, personne ne l’aurait admis.
- Tu sais, des fois je me demande si mes parents pensent pas que je le suis [homosexuelle], je souris. Parce que je joue au foot, que je porte des survêts et que je me maquille pas.
- Et tu l'es pas ?
- Ben non. Ch'uis attirée par les mecs. C'est des clichés, tout ça, c'est con ! (p.136)
A te frotter à plus dur que toi pour que les gars du quartier te respectent, à chiper sur les étals au risque de prendre une bonne dérouillée, tu t’endurcis, crois-moi.
J’ai demandé à Chéréphon comment, quand on est si sage, on ne parvient pas à empêcher certains de ses disciples de devenir des monstres. Il m’a dit que seul un dieu pourrait changer la nature, l’homme peut simplement l’adoucir.
L'odeur de la terre. Quatre ans que je la connais. Couché contre elle, mon univers, ses creux et ses bourrelets sous mon ventre. Sang séché, chair massacrée, sueur, poudre âcre. Elle sent tout ça, ma terre.
Le Dr Huguet-Rodriguez n'a pas caché son inquiétude. Elle nous a affirmé, à maman et moi, que les cas d'ados qui viennent pour des symptômes liés au harcèlement scolaire sont en augmentation. Elle aussi dénonce les réseaux sociaux, qui ne laissent aucun répit. Parfois, elle parvient à faire parler ses jeunes patients. Autrement, elle se contente de deviner des choses.
- C'est comme pour les conjoints battus. On n'y arrive pas, et après on apprend qu'il y a eu un drame. Et on s'en veut, parce qu'au fond de nous, on savait. (p.119)