Podcast Fréquence Protestante.
Maureen Demidoff présente son premier roman "Le Contrat" dans l'émission Midi Magazine du 06/05/2021.
« Quand tu auras vingt ans, nous te marierons. »
Ma mère m'avait prévenue. Ce jour-là, elle passa la tête par la porte entrouverte de ma chambre et annonça : « C'est une affaire réglée. » Puis elle retourna à ses occupations ménagères.
Nina a sept ans lorsqu'elle est promise à un homme de presque trente ans son aîné, un homme dont elle ignore tout, du visage au nom. L'homme est riche et puissant, c'est amplement suffisant pour ses parents qui ne voient en lui que leur propre enrichissement. Devant le village rassemblé, la promesse du mariage est prononcée.
Or, là d'où vient Nina, la parole donnée est une parole sacrée. Dans ces montagnes, la langue et le regard acéré des hommes peuvent être meurtriers.
Alors, quelques années plus tard, quand le futur mari disparaît, les ennuis commencent...
Plus d'info : http://ateliershenrydougier.com/le_contrat.html
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Il n'y a pas d'autre voie pour toi que l'amour. Tu ne sais qu'aimer, Marie. C'est ta nature.
A la fois bordélique, moderne, débauchée, perfide, glamour, monumentale, la capitale russe est une ville de contraste. Et comme la plupart des personnes qui figurent dans ce guide, je l’aime autant qu’elle peut m’insupporter.
JE SUIS LE DERNIER DES DOUZE. C'est Lui qui m'a choisi. Alors que je doutais, Jésus m'a nommé comme l'un de ses plus proches disciples.
Pour me séduire, il m'a confié la bourse de la communauté. J'avais la charge importante d'être l'intendant de notre groupe de vagabonds et son premier serviteur. Compter les sous, je savais faire. Comme recueillir les aumônes des pèlerins, les dépenser avec parcimonie pour nous nourrir, les redistribuer aux pauvres, veiller à ce que nous ne manquions de rien. Parmi tous ses disciples, c'est à moi qu'il a confié la tâche si importante d'administrer les affaires de notre communauté. Moi que l'on disait voleur, Que l'on disait avide d'or.
(INCIPIT)
Les Romains disaient que l'homme est la tête et la femme est le cou. La tête ne bouge que grâce au cou qui la commande, et ne regarde que la direction que le cou indique. C'est un proverbe largement répandu en Russie...
(C’est Marie-Madeleine qui parle)
Lorsque Jésus fut traîné au milieu de la foule, je me noyais parmi les milliers d’hommes qui s’étaient agglutinés pour le voir passer. Je me frayais un chemin jusqu’à lui. Je les suivais lui et sa croix immense. Je voulais qu’il sache qu’il n’était pas seul. J’avançais tant que je le pouvais, bousculée, malmenée, sans m’arrêter, délogeant à mon tour ceux qui s’étaient arrêtés pour juger de sa peine et qui m’empêchaient de le voir. Je les repoussais sans ménagement afin de l’approcher. Je voulais qu’il sache que je ne l’avais pas quitté.
J’hurlais son nom, Jésus !
La femme russe est assurément singulière et nulle part ailleurs, il me semble, on ne trouve ce concentré de féminité et de combativité. Il faut dire qu'en Russie tout est outré et la femme ne fait pas exception.
Les hommes, je les aimais intelligents, cultivés, et surtout aimant les livres. Un homme qui n'aime pas lire ne peut pas être intéressant. Une bête de somme, rien de plus.
Il faut savoir que chez nous il n'y a pas de beaux partis. Les hommes gentils ont la virilité douteuse et les "cérébraux" comme dit dédaigneusement mon père en parlant des intellectuels - c'est à dire ceux qui sont allé jusqu'au secondaire, ce qui n'est pas rien pour notre village - sont suspects. Quant aux jeunes qui ont eu la chance de faire des études en ville, ils ne sont jamais revenus. Restent les crève-la-faim, les éleveurs de moutons, les ouvriers...
Jésus affirmait notre complémentarité et notre compagnonnage. J’étais son initiée et son amante. Sa complice. Son âme sœur.
La réaction des disciples était souvent houleuse à mon égard. Mais il ne fallait pas s’y fier ; je leur ai laissé le souvenir d’une femme indépendante, à la détermination et à la foi sans faille, et non celui d’une rivale. Excepté, peut-être, à Pierre.
Je pense que les Russes ne savent pas vivre sans un pouvoir fort et qu'ils ont besoin d'être dominés. A l'époque des Tsars, nous étions gouvernés par une autorité forte que nous ne pouvions contester, puis nous avons eu un régime autoritaire avec les communistes, alors quand nous nous sommes retrouvés sans chef, lors des années de transition, nous avons dépassé toutes les limites possibles. Poutine représente l'autorité dont nous avions besoin pour remettre le pays en ordre et le faire sortir de la situation économique et sociale catastrophique des années 1990.