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Critiques de May Sinclair (33)
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Les trois soeurs

A elles trois réunies, les sœurs Carteret m'ont donnée une sacrée claque ! Je sors de ma lecture à la fois enchantée et un peu déprimée par le destin tragique de ma sœur préférée.



Mary, Gwenda et Alice sont donc sœurs, et filles d'un pasteur un peu mesquin, assez tyrannique et pas du tout lucide. Elles se retrouvent dans la toute petite ville de Garth suite au déshonneur de l'une d'elles. Là, il n'y a qu'un homme qui constitue un parti convenable... et elles sont trois !



A partir de ce quatuor amoureux improbable, l'auteure nous fait découvrir les méandres de la psychologie humaine. Tout y passe : l'hypocrisie ordinaire et les manœuvres subtiles menées sous des airs bons et doux; les regrets éternels de ceux qui se fient trop à eux-mêmes, à la vie ou aux autres; la victoire pernicieuse de la respectabilité apathique...



Même si le décor pittoresque est très présent et que l'histoire ne pourrait pas être exactement la même aujourd'hui, j'y ai retrouvé beaucoup de thèmes qui me parlent : le devoir, la droiture, l'impossibilité de se regarder dans une glace après des 'goujateries' qui est l'apanage de certains, l'injustice tragique de la vie, les apparences trompeuses...



La fin m'a profondément attristée et révoltée, mais elle est réaliste et malheureusement très probable. J'aurais juste aimé que l'auteure écrive une postface en forme de film d'horreur pour les garces (de Garth) et de happy end pour les autres.



Merci aux Editions Archipoche pour ce partenariat.

Challenge Multi-Défis
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Les trois soeurs

Se déroulant juste avant la Grande Guerre, ce roman englue encore dans les restes de l’époque victorienne ses trois personnages féminins. La figure paternelle, austère, intolérante et tyrannique, maintient un puritanisme plus destructeur que salutaire.



Dans un vallon du Yorkshire, quelques maisons grisâtres forment le petit village de Garth. En remontant la grande route, le presbytère, de pierres noircies, renvoie la même teinte triste que toutes les habitations en contrebas. Du gris, comme les yeux des trois sœurs qui attendent chaque soir les coups de dix heures signifiant les prières données par James Carteret, leur père vicaire de Garth. Si Mary, Gwenda et Alice diffèrent peu par leur physique, leurs caractères respectifs les distinguent radicalement. Mary, l’aînée, nous est présentée comme douce et bonne. Gwenda la cadette, franche, nerveuse, impatiente, avec une énergie fougueuse qui la fait courir les landes. La plus jeune, Alice, a un grand besoin d’amour et c’est justement à cause de son inconséquence que le père a décidé de venir à Garth, pour que ses filles soient plongées dans une solitude, sans possibilité de tentations masculines. Deux fois veuf, Mr Carteret n’a pas supporté que sa troisième femme l’ait quitté sans divorcer, donc sans possibilité pour lui d’avoir une nouvelle compagne, et sa rancœur rejaillit sur ses filles qui ne doivent succomber à aucune passion.

C’était sans compter le bruit des roues d’une carriole qui troue parfois la solitude et le silence alentour. Ce bruit, guetté par les trois sœurs, fait palpiter leurs cœurs lorsqu’il survient devant la grille du presbytère. Leurs pensées vont alors vers le jeune docteur Rowcliffe, mais un seul homme pour trois jeunes femmes désireuses de quitter le joug paternel ne peut suffire…



Les possibilités offertes pour ne plus dépérir sous l’autorité du père ne sont guère nombreuses au fin fond du Yorkshire. L’entente sororale qui pourrait être un atout est-elle assez forte pour résister à la pression de chaque cœur ? Tous les rapports entre sœurs sont décortiqués, faisant la force psychologique de ce roman. Les aspects des caractères s’éveillent, les personnes se dévoilent pour servir leurs propres buts. L’intensité des sentiments régit la vie au sein du presbytère et le jeune docteur saura-t-il en interpréter tous les signes ?

Le petit village fait aussi entendre ses désapprobations envers les attitudes des trois filles Carteret et leurs combats ne semblent pas pouvoir échapper à de tristes conséquences.



L’intérieur du presbytère, les landes, le village, la lune, participent au destin des trois sœurs. La plume de May Sinclair anime tout ce qu’elle effleure, reste pudique tout en parlant de désir, en accord avec son époque, mais fait preuve d’une étonnante modernité par sa succession de phrases courtes ou amples.

Cet amer aperçu du comportement humain, même au sein d’une sororie, montre le talent de May Sinclair à construire une histoire en fouillant tous les recoins conscients et inconscients de ses personnages.

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Les trois soeurs

Dans le cadre du Mois Anglais, j’ai eu le plaisir de découvrir cette œuvre méconnue de la littérature britannique : Les Trois sœurs, de May Sinclair, souvent considérée comme « la quatrième sœur Brontë ». Si l’intrigue de ce roman se déroule dans le si sauvage Yorkshire, la comparaison s’arrête là. Les Trois sœurs est un beau roman, mais lisse, sage, sans passion, à l’inverse des œuvres des Brontë !



Mary, Gwenda et Alice Carterer, trois sœurs, habitent avec leur père, pasteur, dans un village reculé, entouré de landes à perte de vue, où les moindres faits et gestes des habitants de la paroisse sont épiés… Etouffées par la rigidité de leur père, les trois jeunes femmes aux personnalités différentes, s’éprennent du même homme : le Dr Steven Rowcliffe. Cependant, le cœur a ses raisons que la raison ignore et Rowcliffe ne pourra en choisir qu’une seule !



J’ai rarement rencontré au cours de mes lectures trois sœurs autant aux antipodes les unes des autres (même les sœurs Bennet le sont moins !) et j’ai été surprise de la définition de l’amour fraternel proposée ici… Si Alice m’a plutôt laissée indifférente, je me suis en revanche tout de suite attachée à Gwenda, la sœur la plus libre, la plus effrontée, la plus intelligente aussi. Mary, quant à elle, a été une totale déception que tout lecteur pourra comprendre au fil de sa lecture… Rowcliffe, de son côté, me laisse un souvenir teinté d’amertume.



Ce qui m’a particulièrement frappé dans ce roman est le pessimisme des destinées humaines, personne n’étant pleinement heureux ; la conclusion en offre un parfait exemple, empli de regrets, de désillusions, de malentendus, de non-dits, jusqu’à une fin abrupte et amère…



En résumé, May Sinclair, auteure méconnue de la littérature anglaise, livre ici une vision intéressante des désirs humains, jusque dans ses limites les plus sombres, mais ce roman manque du piquant qui en aurait fait un coup de cœur.

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Les trois soeurs

Les trois sœurs est un classique du début du XXème siècle que je suis ravie d'avoir découvert. Il est évident que May Sinclair, autrice de talent que je ne connaissais pas, s'est inspirée du courant de la psychanalyse de l'époque pour l'écrire. Elle explore les mobiles inconscients du comportement humain et la sublimation du désir.

L'autrice venait de se consacrer à une étude pointilleuse des sœurs Brontë dont elle s'est également inspirée pour les personnages principaux du roman. Ainsi, on retrouve trois sœurs de 23 à 27 ans (Alice, Gwenda et Mary) dont le père, James Carteret, est un vicaire despotique venu les "cloisonner" dans un petit village de la Haute-Lande anglaise. Le cadre idéal pour mettre en scène les frustrations des membres de cette famille et de leur entourage dans le contexte puritain de la société victorien. A commencer par le vicaire lui-même dont la troisième femme s'est enfuie. Il ne veut pas divorcer car sa qualité d'ecclésiastique le lui défend. Condamner au célibat car sinon il serait infidèle, il vit un véritable supplice qu'il fait peser sur ses filles. Ainsi, chacune des trois femmes appréhendent une interdiction latente de se marier selon son caractère et la capacité à défier cet homme rigide. Car lorsque débarque dans la paroisse le jeune et beau docteur Rowcliffe, celui-ci apparaît comme le sauveur qui pourrait bien les sortir de leur désolation déclenchant une passion décuplée par une sensualité bridée.

Le déroulement de l'intrigue m'a étonnée et surprise plus d'une fois car le récit se veut réaliste et motivé par la psychologie des personnages. Je n'ai pas toujours totalement adhéré à la tournure des événements mais cela m'a paru très intéressant et original. J'ai beaucoup apprécié le style avec lequel l'autrice relate ce qui se passe en chacun des personnages, les tumultes qui les agitent et l'interprétation qu'ils font de ce qui les traverse ou de ce qu'ils ressentent et la compréhension qu'ils peuvent avoir des actions ou de ce qui se passe pour les autres.

May Sinclair ne s’embarrassant pas d'appartenir à un courant littéraire quelconque écrit selon ses inspirations et ses convictions se laissant influencer volontiers par la psychanalyse. Et que pouvait mieux l'inspirer suite à ses recherches que la famille Brontë pour écrire un roman touchant et poignant sur le désir et les mystères de la psyché féminine au tournant du xxème siècle...

Un autrice classique à découvrir si cela n'est déjà fait !



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Les trois soeurs

Etude pénétrante sur les Sœurs Brontë, sous forme romancée, avec d'abondants dialogues.

Lu en 2000



[Ouvrage épuisé]- [ Déniché à la librairie ancienne, Les Amazones, 68 rue Bonaparte-75006 Paris.-Resp.: Chantal Bigot]



Si vous êtes curieux de cette librairie spécialisée [dans les textes de femmes, à travers les époques, entre autres] , je joins un Lien : http://www.slam-livre.fr/fre/booksellers/1815-les_amazones.html

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Les trois soeurs

N'y allons pas par 4 chemins, j'ai adoré ma lecture ! ❤️❤️❤️❤️J'ai été très émue en quittant ces soeurs et leur univers.



L'histoire de ces trois jeunes femmes, filles de Mr Carteret, ce pasteur taciturne et rigide, m'a conquise. Rien de facile à cette époque dans cette famille et dans ce village du Yorkshire pour ces demoiselles. Pourtant, chacune essaye de tirer le mieux de chaque situation (amoureuse, familiale, sociale) et bien évidemment, si des sacrifices, résignations, manœuvres sont à vivre pour certaines, j'ai aimé à la fois Mary, Alice et Gwenda.

J'ai apprécié que May Sinclair fasse évoluer chacune d'elle, que ce soit dans son caractère ou d'un point de vue personnel et familial, même si j'en ai été étonnée. En effet, je ne m'attendais pas à certains revirements...

Les personnages masculins avec leurs défauts sont tout aussi touchants.

Quant à la nature, elle joue un rôle essentiel tant dans l'histoire personnelle de certains protagonistes que dans mon intérêt pour ce texte.



Cette lecture fut une merveilleuse parenthèse temporelle et paysagère. Une excellente pioche
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Les trois soeurs

C’est dans le cadre d’une lecture commune proposée par Automnalys que j’ai pu découvrir ce classique et son auteure semblant assez méconnus. Pourtant à la mention des sœurs Brontë, je n’ai pas hésité un seul instant à découvrir cette œuvre qui semblait aussi sombre que séduisante selon son résumé. Malheureusement et même si j’ai apprécié ma découverte, tout le monde n’est pas Emily, Charlotte ou Anne et je ne ressors pas totalement convaincu par cette dernière malgré une bonne impression générale.



La faute à de nombreux non-dits au cours de récit qui aurait gagné à être davantage développés. De nombreuses fois, May Sinclair se contente de faire murmurer ses personnages, laissant ainsi au lecteur le soin d’interpréter les secrets et autres révélations dont il est question. J’ai trouvé ce choix assez regrettable tant il freine la riche psychanalyse offerte par cette dernière dans cette courte œuvre. Celle-ci aurait davantage gagné en profondeur tant le reste de l’ouvrage ne n’en manque pas. J’ai été saisi par la finesse de l’analyse poussée dépeinte par l’auteure et j’ai été séduit par l’ambiance assez froide et austère de la société dévoilée. Le tableau de nos trois charmantes sœurs Marie, Gwenda et Alice, très largement et librement inspiré des talentueuses Brontë, évolue dans un environnement des plus sévère et puritain. Isolées de tous suite à un scandale provoqué par l’une d’elle, Alice ces dernières sont élevées par un père vicaire, tyrannique et autoritaire. Ce dernier ne laisse aucun répit à ses filles et ce, malgré l’arrivée plus qu’enthousiasmante et salvatrice du docteur Steven Rowcliff au sein de cette campagne profonde dont j’ai apprécié les quelques descriptions ponctuant ce récit. Son apparition signera l’arrivée de la lumière dans leur triste et sombre vie et chacune d’elle tombera à son tour sous le charme de ce jeune savant permettant la découverte d’une véritable tragédie. S’en suivra alors une merveilleuse et pointilleuse satire sociale dont je me suis délecté malgré quelques manques. Je me suis amusé de toute l’hypocrisie et la perfidie dépeintes avec rythme par May Sinclair dont le style tranche fortement des autres plumes de l’époque. La sienne se dévoile incisive, directe et pleine de dynamisme. Ainsi, j’ai été étonné de la courte durée des chapitres offrant un rythme de lecture constant et ne laissant aucune place à l’ennui ni au désintérêt. C’est donc avec rapidité que j’ai suivi la violente et brutale déchéance de cette fresque sociale dont la sensibilité m’a plus que séduit et régalé.



Sans pour autant parler d’attache tant le caractère des sœurs se dessine finalement loin d’être irréprochable, j’ai été plus que sensible à cette immoralité présente dans chaque portrait dépeint avec justesse et réalisme. May Sinclair n’épargne aucune des sœurs et j’ai adoré ce délicieux et audacieux choix. D’autant plus que chacune de ces dernières se dévoile minutieusement construite et leurs caractères, bien qu’opposés dans la forme, se dévoilent finalement assez identiques au sujet de l’amour et de ses conséquences. Ainsi, à leur tour et qu’il s’agisse de Mary, Gwenda ou d’Alice, chacune des sœurs est parvenue à un moment de l’intrigue à me toucher et à m’émouvoir tout en me révoltant à d’autres moments. J’ai apprécié ce saisissant contraste dans mes émotions qui permet à l’auteure d’apporter un véritable réalisme et une dimension humaine à laquelle j’ai été plus que sensible et réceptif. D’autant plus que les autres personnages de Les trois sœurs ne sont pas sans reste et permettent à celle-ci de dévoiler une étude des mœurs plus que saisissante et percutante. Que j’ai adoré détester le vindicatif père et vicaire de cette ville ainsi que certains autres protagonistes masculins de cette composition qui ne sont pas sans rappeler l’excès de pouvoir dont ils jouissaient à l’époque. J’ai aussi fortement apprécie le choix de May Sinclair de ne présenter aucun de ces savoureux personnages comme personnage principal. Finalement, la véritable héroïne de son œuvre se devine être la vaste fresque sociale dépeinte par cette dernière et composée des différents personnage la constituant.



Ainsi et sans avoir été totalement saisi par cette lecture, je l’ai néanmoins fortement appréciée. May Sinclair dépeint avec rythme une riche et réaliste peinture de la société de l’époque qui aurait gagné en finesse et en profondeur si cette dernière se voulait davantage développée par moments. Fort heureusement, j’ai été plus que sensible à l’ambiance sombre et froide de son œuvre ainsi qu’à ses personnages immoraux et satiriques à souhait.
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Les trois soeurs

Et me voilà du retour du côté historique avec une auteure quasi-inconnue par chez nous et que je viens de découvrir avec l'un de ses derniers textes avant que la maladie de Parkinson ne l'empêche de continuer. Je peux vous dire que je suis assise entre deux chaises.



D'un côté, j'ai beaucoup aimé le réalisme de la vie des personnages dans cette campagne reculée où tout ce sait rapidement. Mais je suis également frustrée et triste de la façon donc ce récit se fini même si cela se rapproche plus de la vérité que de celle raconté dans les romances.



Premièrement, prenez ce livre comme un documentaire sur la vie du début du XXème siècle, sur la culture et les événements que peut vivre un village de campagne. J'avoue qu'aucun personnage n'a vraiment eu ma sympathie entière. Gwenda et Essy ont réussi à avoir ma compassion mais pas plus. Leurs choix, leurs décisions font que l'on sait ce qui va arriver et j'ai eu l'impression que l'auteure nous faisait passer un message à travers les actions de ses personnages, de ce qui se déroule si l'on hésite trop, si l'on pense faire le mieux pour autrui au lieu de penser à soi-même, d'être un peu égoïste. Le vicaire et Mary méritent la palme de mon indifférence surtout cette dernière quand elle est en présence de sa sœur Gwenda. Pour Alice, c'est plus compliqué. Au départ, je ne pouvais pas la voir en peinture, mais dans la deuxième partie du livre cela s'améliore un peu.



Quant à l'histoire, elle vous serre le cœur. J'avoue que j'ai failli pleurer devant le dénouement. J'ai trouvé dans un sens le récit cruel mais tellement criant de vérité qu'au final, je retourne toutes les situations dans ma tête pour mieux comprendre cette histoire, comprendre pourquoi cela se finit ainsi. Bref, ce livre est à prendre comme un livre d'apprentissage de soi. Un livre qui vous donne à réfléchir aussi bien sur les choix et la vie des personnages et de leur époque que de la notre et de nous.



Pour conclure, cela a été une lecture singulière et enrichissante où l'on se pose beaucoup de questions qui ne trouvent pas forcément de réponses dans l'immédiat. Ce fut une bonne découverte et mon petit cœur en tout cas va devoir s'en remettre.

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Les trois soeurs

Je me suis laissée embarquée dans ce roman qui emprunte au naturalisme, avec cette famille très calquée sur celle des Brontë. Un père vicaire et ses trois filles confinés dans une austère maison de campagne à Garth, en Angleterre. Le décor est planté, j’ai suivi avec intérêt le destin de ces jeunes femmes qui tentent d’échapper à l’ennui, au rigorisme du père et des conventions en vigueur à l’époque victorienne. J’ai trouvé les personnages très intéressants et bien décrits, la finesse avec laquelle May Sinclair les portraitise participe à la tension dramatique qui ne faiblit pas tout au long du récit. En lisant la bio de May Sinclair, je l’ai imaginée sous les traits de Gwenda, qui est d’ailleurs celle des trois qui m’a le plus émue. Une belle surprise et une auteure méconnue que je suis ravie d’avoir découvert au fil de mon incursion littéraire.
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Les trois soeurs

Au fin fond de la campagne anglaise, au village de Garth qui « se tapit dans le mystère et la terreur de sa solitude, comme un être battu » … Le ton est donné : les trois sœurs qui vivent là s’ennuient à mourir !

Mary (ou Molly), Gwendolen (ou Gwenda) et Alice (ou Ally) sont les filles du vicaire James Carteret. Elles sont là depuis cinq mois, enterrées dans cet endroit horrible, punies collectivement pour la conduite amorale de la plus jeune Alice qui s’était amourachée d’un jeune homme, se rendant ridicule aux yeux des habitants de leur ancienne paroisse dans le sud de l’Angleterre.

Le vicaire est un homme dur et autoritaire : sa première femme est morte car il a insisté pour avoir un troisième enfant, la seconde est décédée également, la troisième s’est enfuit car elle avait peur de lui. Condamné à un célibat insupportable, il est totalement hostile à l’idée d’un mariage éventuel pour ses filles et n’hésite pas à les monter les unes contre les autres afin d’imposer son opinion.

Le jeune docteur Stephen Rowcliffe est une bouffée d’oxygène pour les filles … mais hélas il est la cible des trois !

Je ne dévoilerai rien de plus sur l’intrigue car ce serait vous gâcher la découverte de ce roman : sachez simplement qu’il ne se résume pas à une simple romance avec obstacles entre les filles et le docteur. Le dénouement est pour moi plutôt tragique.

J’ai beaucoup apprécié le style de cette autrice même si le début avec la description de la lande m’a fait très peur : une copie des Hauts de Hurlevent ? Heureusement non, un très bon moment de lecture et un style bien personnel.

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Les trois soeurs

Pourquoi n’y-t-il pas plus de traductions des romans de May Sinclair ? C’est le 2ème roman de cette auteure que je lis et franchement, c’est fort.

Mary Gwenda et Alice sont les 3 filles de 21, 23 et 27 ans environ? du vicaire d’un village du Yorkshire. Ce père est despotique, injuste, acariâtre, hypocrite, frustré, incapable d’amour. Lutin d’merle! à chaque fois qu’il apparaît dans le roman, j’ai envie de l’étrangler.

Le vicaire a déjà eu 2 épouses qui sont mortes et la 3ème l’a quitté. Elle a demandé le divorce mais refus total de l’obstiné bonhomme: un vicaire ne divorce pas. Du coup, le voilà forcé de rester un mari célibataire et méga frustré sexuellement, parce que monsieur a des "besoins" journaliers, d’où la nécessité d’une épouse! Voyez le genre.

Seulement voilà, ses filles, les femmes en général, en ont aussi, des désirs. Mais contrairement à leur père, elles doivent prétendre qu’ils n’existent pas, les nier, les taire. Autant dire: mission impossible! Seules dans les landes sauvages façon Les Hauts de Hurlevent, chacune survit à sa façon, selon son caractère quand arrive un jeune et beau docteur…

Alors, non, on n’est pas, mais pas du tout dans une gentille romance. Le but de May Sinclair est de mettre à jour le désir et la sexualité féminine soumis à l’emprise des hommes dans une société patriarcale et religieuse. Et c’est violent, terrible, poignant, beau aussi…


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Les trois soeurs

Les éditions de L’Archipel m’ont permis de piocher dans leur catalogue. Quand j’ai vu ce titre, j’ai craqué. En effet, May Sinclair est présentée comme la digne héritière des sœurs Brontë! Avec une telle accroche, je ne pouvais que me précipiter sur ce roman à la couverture tellement belle!



May Sinclair place son intrigue en Angleterre dans la petite ville de Garth. Le pasteur Casteret s’y est nouvellement installé avec ses trois filles: Gwendolen (dite Gweda), Mary et la dernière Alice. Mais dans cette petite ville, les trois filles s’ennuient. Leur seul espoir est de séduire le médecin, Steven Rowcliffe, et tout est bon pour se faire remarquer de lui…



Sous couvert d’une intrigue plutôt banale, May Sinclair fait de la vie des trois sœurs Carteret une histoire passionnante. Et je peux l’affirmer aussi: elle se place dans la même lignée que les sœurs Brontë. Elle place d’abord ses personnages dans une petite ville de province dans laquelle il ne se passe rien. Alice est à l’origine du déménagement. Qu’a-t-elle donc fait pour être ainsi punie? Les trois sœurs sont sous la garde de leur père, le pasteur Carteret. C’est un homme froid, imbu de lui-même, tellement ennuyant! Il tente de tenir tête à ses filles mais finit par se tourner en ridicule. Il m’a beaucoup fait penser au personnage de Collins dans Orgueil et Préjugés.



Les trois sœurs sont ensuite très différentes. Ma préférée reste Gwenda qui voit en Garth la possibilité d’échapper à son père et de trouver une certaine liberté. Elle parcourt sans cesse la campagne, traversant les champs et les landes désertes. C’est celle qui fait le plus preuve d’indépendance et d’intelligence.



L’intrigue va rapidement tourner autour du Docteur Rowcliffe, seul bon parti de la région, représentant pour les filles l’opportunité de s’extraire de leur condition. May Sinclair traite son histoire avec beaucoup d’intelligence. Elle entraîne son lecteur dans une intrigue qui finit de manière bien cruelle et à laquelle on ne s’attendait pas du tout. J’ai tout simplement adoré! Dès les premières pages, j’ai été happée par ce récit qui montre une fois de plus les destins brisés de trois sœurs, qui subissent leur condition, car nées femmes. A aucun moment, on ne tombe dans la romance mièvre. A l’instar d’une Jane Austen ou d’une sœur Brontë, May Sinclair nous entraîne dans les méandres du cœur humain et de la passion avec beaucoup de talent.



Les Trois sœurs est un magnifique roman qui saura ravir les lecteurs des Brontë. A découvrir de toute urgence!
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Vie et mort de Harriett Frean

Ce récit retrace la vie d’Harriett Frean, sur un peu plus d’une centaine de pages l’auteure nous conte le quotidien, les drames et les espoirs d’une femme de l’époque victorienne. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, le récit énumère les épreuves dont peu avoir à faire face une femme de cette époque, et elles seront toutes centrées sur une seule et même personne : Harriett Frean.



Harriett Frean est une enfant charmante désirant plus que tout obéir sagement à ses parents, qu’elle prend pour modèle. Loin d’elle l’idée de les décevoir. Et il sera justement question tout au long du récit de ce rapport à une attitude bienveillante envers tout un chacun. Ainsi en grandissant les choses se compliquent, elle doit d’abord refuser la demande en mariage d’un homme déjà fiancé à son amie, et ce pour ne pas blesser ladite amie. Puis vient la ruine, son père perd l’argent de la famille dans de mauvais placements et se laisse aller à ruminer cette perte jusqu’à sa mort prématurée.

Sa mère et elle doivent quitter le domaine familial pour une maison plus petite.

Chacun de ses choix entraînera des conséquences, Harriett ne s’aperçoit même pas des sacrifices de sa mère jusqu’à ce que celle-ci meurent à son tour.



Ce court roman est assez émouvant, éprouvant presque de la pitié pour cette femme qui est complètement passée à côté de sa vie. Son comportement parfois hautain dicté par la société peut paraître froid et distant mais n’oublions pas que cette époque victorienne posait la femme comme un objet, un beau vase à exhiber et qui ne devait surtout pas faire de vague. Le temps qui passe est un élément poignant du récit, et même si Harriett ne montre aucun regret dans ces choix de vie, on voit bien que les années qui s’écoulent lui pèse et encore plus l’insouciance de l’enfance.



Vie et mort d'Harriett Frean est un roman complexe, bien qu’assez court, il développe un grand nombre de fondements régissant l’époque victorienne. Des mots puissants et une histoire qui demeurent.


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Les trois soeurs

je regrette que May Sinclair ne soit pas plus connue (et ses romans édités en français !) car j'ai adoré Les Trois soeurs !



J'ai tout d'abord été surprise par le côté victorien de ce roman, alors qu'il a été publié en 1914 : on a vraiment l'impression de lire du Thomas Hardy par moments, pour la description de la campagne du Yorkshire, de ses traditions, ses modes de vie... Pour l'histoire aussi, qui prend très vite la tournure d'un drame amoureux mais très finement écrit : on voit progressivement tous les ressorts du drame se mettre en place et on a envie de savoir comment tout cela va finir.

Les Trois soeurs nous propose également en toute logique trois beaux portraits de femmes à travers les personnages de Mary, Gwenda et Alice. J'ai eu une petite préférence pour Gwenda (qui m'a semblé la plus mature et la plus réfléchie des trois) mais elles sont toutes trois attachantes.

J'ai enfin aimé la modernité de l'intrigue, ce qu'elle dit de la place des femmes dans la société, de leurs aspirations et des rôles dans lesquels elles sont malheureusement enfermées. Mais aussi la critique de l'éducation, à travers la figure du père très dur et intransigeant (pas étonnant que ses 3 mariages aient échoués !).



Une très belle découverte !
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Les trois soeurs

Comment un homme fait son malheur et celui des siens.



Le pasteur Garth est un homme austère et intransigeant. Cette inflexibilité a coûté la vie à sa première épouse, qui est morte en donnant naissance à sa troisième fille, alors qu'on lui avait signifié le danger que sa femme encourait à enfanter de nouveau. L'homme est désormais célibataire - après avoir éreinter sa troisième épouse, qui, de guerre lasse, a quitté le domicile familial, à sa grande honte, et habite le modeste presbytère de Garth dans le Yorkshire, chassé par la rumeur publique de l'inconduite très relative de sa puînée Alice, qui suffocant sous la férule paternelle se serait laissée conter fleurette dans leur ville d'origine. L'homme est donc un despote domestique, d'un rigorisme qui n'est que la manifestation de son égoïsme, qui l'aveugle singulièrement, et dont il est finalement, par un juste retour des choses, l'une des victimes. Ses filles, les trois sœurs, au sein de cette atmosphère pesante, par leur comportement et en adoptant des politiques différentes, composent à leur manière avec leur sort guère enviable. Mary l’aînée et la mieux aimée, toujours sage et douce, s'adonne aux travaux d'aiguille et supervise les activité domestiques ; l'indomptable et opiniâtre Gwendolen, que le pasteur redoute secrètement, sillonne la lande vallonée à marche forcée ; Alice, objet de l'ire paternelle pour la disgrâce dont il se sent l'objet, se laisse gagnée par l'hystérie, passant ses journées allongée sur le canapé, quand elle ne martèle pas avec rage les touches d'un piano qui ne lui a rien demandé. Rentre en scène le médecin de campagne, chéri de ces dames, qui se voit l'objet des manœuvres des trois sœurs. La cadette fidèle à son tempérament, se fait porter pâle et refuse toute nourriture, approche la plus à même, de prime abord, à attirer les soins de l'homme de l'art. Tactique beaucoup plus éprouvée et diamétralement opposée de la part de Gwenda qui ignore et évite à toute force le serviteur d'Esculape, en faisant feu des deux fuseaux à son approche, ce qui semble porter ses fruits. Tranquille et inexorable comme une Parque, Molly, en retrait, tricote et prend son mal en patience...



On a qualifié May Sinclair, dont les Trois sœurs est paru en 1914, de "Victorienne moderne". C'est fort justement dit, tant l'univers de la romancière tient des grandes œuvres de ses devancières : des personnages vivant sous le fardeau des conventions d'une société puritaine, une forme maîtrisée recouvrant de clair-obscur la vérité des passions humaines. Mais c'est surtout un formidable roman d'analyse psychologique, pénétrant la vertigineuse psyché féminine, exsudant un freudisme torride, qui est proposé à la curiosité du lecteur aux excellentes éditions Archipoche.
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Les trois soeurs

Comment expliquer ce coup de cœur ?

Parce que la dramatique mélancolie qui imprègne tout ce récit m'a marquée et émue profondément.

Parce que le rythme lent et propice à l'introspection des personnages m'a littéralement absorbée.

Parce que la puissance descriptive est fabuleuse et que j'ai ressenti son extrême justesse et sa grande sensibilité. La nature, la luminosité, l'atmosphère lourde, pesante et parfois un peu mystique qui s'étend sur les lieux et les êtres, la rudesse de cette région rurale, la monotonie, l'ennui même, sont dépeints avec un réalisme et une précision si forts que j'ai eu le sentiment de les vivre et les palper.

Parce qu'à travers la vie de ces trois soeurs, ces jeunes femmes aux tempéraments opposés mais aux aspirations communes au bonheur et à la liberté, entravées par une autorité paternelle dominatrice, égoïste et aigrie, et par le carcan d'une société archaïque et puritaine, j'ai goûté l'amertume, les frustrations et l'injustice de la condition féminine dans cette société anglaise du début du 20ème siècle.

Parce que j'ai vibré à leurs quêtes les plus intimes, que j'ai détesté l'une pour son égoïsme, son hypocrisie et son arrivisme, que j'ai admiré et aimé l'autre pour son esprit libre, sa loyauté, sa droiture et son sens du sacrifice, que j'ai eu pitié de la dernière si tourmentée et incomprise, et que j'ai perçu en chaque personnage les diverses facettes qui l'animaient.

Parce que j'ai aimé le style de la traduction, le vocabulaire employé, l'usage du passé simple et de l'imparfait du subjonctif, qui ont participé à mon immersion totale dans cette chronique douce amère, parfois sombre et violente, et parfois tendre et poétique, à l'image de la complexité de la nature humaine.

Chronique d'un autre siècle, mais à la fois tellement actuelle ... quand il y est question de choix et de la façon dont ils déterminent le reste de nos existences ... selon notre sens de l'engagement, du respect, du devoir et du sacrifice, et selon que ces derniers sont ou pas suivis de reconnaissance...

Difficile donc de faire bref pour un roman qui m'a tant emportée, peinée, questionnée et remuée.











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Les trois soeurs

May Sinclair est une autrice anglaise méconnue et qui mérite d'être redécouverte. Son style est brillant et envoûtant dans la plus pure tradition romantique anglaise des Jane Austen et des sœurs Brontë. L'histoire de trois sœurs vivant dans l'isolement et l'ennui, sous le joug d'un père autoritaire et tyrannique, vicaire d'une petite bourgade. L'arrivée d'un jeune médecin de campagne va bousculer leurs vies.
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Vie et mort de Harriett Frean

A travers cette lecture, je découvre à la fois une nouvelle autrice et une nouvelle maison d’édition. May Sinclair est née en Angleterre en 1863 et elle a été une suffragiste reconnue.



Dans ce court roman, elle nous raconte la vie de Harriett Frean. Le récit s’articule autour de différents moments de sa vie. On passe d’un évènement à un autre, faisant parfois un grand bon dans le temps. Nous allons découvrir la vie d’une femme victorienne et les épreuves de la vie qu’elle va devoir affronter. La petite Harriett est une enfant sage qui fait tout pour faire plaisir à ses parents et pour avoir une bonne conduite. Cette ligne de conduite va guider toute sa vie. Toutes les décisions qu’elle va prendre au cours de sa vie seront guidées par la volonté de se conformer à la bienséance. Il va en résulter une une vie faite de peu de bonheur. Au premier abord, on ne peut pas dire que Harriett soit une femme très sympathique. Mais au final, on a pitié d’elle. Elle porte le poids de son époque. Les non-dits sont nombreux, certains évènements sont à peine suggérés.



Harriett est passée à côté de sa vie, on sent par moment que la vie passée lui manque (même si elle ne semble pas vraiment regretter ses choix). Mais jusqu’au bout elle sera fière de son sens du sacrifice et fera tout pour se convaincre qu’elle a pris les bonnes décisions.



Ce roman nous propose une réflexion sur la place de la femme à l’époque victorienne et sur la conduite qu’on attendait de ces femmes. May Sinclair n’est pas tendre avec son époque. J’ai été surprise par la profondeur du texte et sur la critique sociale qui en émane. Une lecture que j’ai apprécié… Un court roman qui permet de découvrir la plume de May Sinclair…
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Vie et mort de Harriett Frean

May Sinclair, que je découvre avec ce court roman, est une romancière anglaise née à l'époque victorienne, militante des droits des femmes. Elle s'est également intéressée à la psychanalyse.



On retrouve d'ailleurs ces deux aspects dans l'histoire d'Harriett Frean. Petite fille, elle fait la fierté de ses parents, qui la considèrent comme parfaite. Pas question pour elle de transgresser quoi que ce soit. La seule fois où elle désobéit la hantera jusqu'à sa mort. Harriett apparaît comme une fillette guindée, un peu froide, ne laissant pas paraître ses émotions. Elle vénère ses parents qui deviennent ses modèles. Peu à peu, par mimétisme, elle en vient à ressembler à sa mère, au point de souffrir de la même maladie.



Malgré ce caractère, elle fréquente quelques jeunes filles de son âge. Priscilla, sa préférée, lui jure à chaque rencontre qu'elle ne se mariera jamais, pour rester son amie. Jusqu'au jour où elle lui présente Robin, son fiancé. Ce dernier vient fréquemment en visite chez les parents d'Harriett et tombe amoureux d'elle. Cependant, et même si elle apprécie sa présence, elle se refuse à voler le futur mari de Priscilla. A partir de ce moment sa vie devient de plus en plus rigide et convenue. Son père meurt ruiné, puis sa mère tombe gravement malade et Harriett s'interroge sur les choix qu'elle a fait pendant sa vie. Elle devient une vieille fille revêche.



C'est une vie bien triste qui nous est racontée. Celle d'une femme qui n'a vécu que pour être conforme à ce que l'on attendait d'elle, sans jamais ne rien remettre en question. Ses sentiments, pour peu qu'elle puisse en avoir, sont toujours étouffés par le poids de la bienséance. Ne jamais se faire remarquer, ne jamais donner lieu à la critique, toujours rester discrète, au point d'en être transparente.



Avec ce récit, May Sinclair réussit à dénoncer le poids des convenances qui pèse sur les femmes à l'époque victorienne. Mais son héroïne est si peu révoltée et si rigide, que j'ai eu du mal à ressentir de la peine pour son triste destin. Je lirai certainement d'autres œuvres de l'auteure si j'en ai l'occasion.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Vie et mort de Harriett Frean

May Sinclair est une autrice anglaise malheureusement trop peu connue en France : jusqu'à une période récente, seul son roman Les Trois soeurs (que je vous recommande chaudement par ailleurs) était disponible en français. La reparution de Vie et mort d'Harriett Frean aux éditions Cambourakis tombait donc à pic !



Comme le titre le laisse deviner, Vie et mort d'Harriett Frean nous retrace en un peu plus d'une centaine de pages la vie d'une femme de l'époque victorienne, qui sera durement éprouvée par les épreuves de la vie.

J'avais été prévenue de la noirceur de ce roman, il n'empêche que le ton m'a surprise : l'intrigue est assez sombre dans le sens où l'on voit défiler sous nos yeux la vie d'une personne et que clairement ce n'est pas la joie de vivre qui domine (son père est ruiné, elle doit renoncer à épouser l'homme qu'elle aime car il est fiancé à sa meilleure amie...) C'est assez éprouvant à lire car on se demande un peu quel message l'autrice veut faire passer là derrière, même si j'y ai décelé une critique de la société victorienne mais aussi du modèle familial où le père est tout puissant et définit la personnalité et le comportement des femmes de la famille... Il y a également une réflexion sur la vie, le temps qui passe, les espoirs ou les attentes que l'on peut avoir sur certaines choses, les relations sociales... Ce qui donne une certaine universalité à cette histoire, un lecteur du XXIe siècle peut tout à fait se retrouver par moments dans les mots de May Sinclair.



L'héroïne, Harriett Frean, est tout aussi complexe : on s'attache à elle et on prend pitié devant les épreuves qui parsèment sa vie, mais en même temps je la trouve assez antipathique dans sa manière de se poser parfois en victime et sa façon de traiter ses proches (l'histoire avec sa domestique en particulier me reste encore en travers de la gorge !)



Au final, je dirais que Vie et mort d'Harriett Frean est un roman plus complexe que sa brièveté ne laisse supposer et fait partie de ces oeuvres qui hantent le lecteur bien longtemps après les avoir terminés.
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