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4/5 (sur 1015 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1985
Biographie :

Maylis Adhémar a grandi dans un petit village du Tarn, au sein d’une fratrie de quatre filles.

Après un bac agricole, elle renonce à devenir bûcheronne pour suivre des études d'histoire. Elle a été professeure de français en Chine, campeuse en Patagonie et stagiaire dans de nombreuses rédactions.

Depuis 2010, elle vit à Toulouse où elle travaille en tant que journaliste indépendante, notamment pour le magazine 'Ça m’intéresse'. Elle anime également des ateliers d'initiation au journalisme pour les jeunes en territoires ruraux.

Le premier roman de Maylis Adhémar, "Bénie soit Sixtine", est publié en 2020 aux éditions Julliard.

Source : www.lisez.com
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Une rentrée littéraire chasse l'autre, à peine avons-nous le temps de digérer les livres sortis l'automne dernier qu'ils en arrivent de nouveaux. Parmi cette nouvelle vague, deux romans nous ont particulièrement tapé dans l’œil en abordant avec finesse des thèmes d'actualité. - La grande ourse, Maylis Adhémar, éditions Stock, 20,90€ - Ceci n'est pas un fait divers, Philippe Besson, éditions Julliard, 20€

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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Le médecin de famille des Sue de La Garde consulte les résultats du test sanguin, il ausculte, vérifie la tension, pose quelques questions, puis prescrit une échographie chez un gynécologue. Le mot donne la chair de poule à Sixtine.
- Vraiment, c'est nécessaire d'aller chez un... ?
-Ah oui, vous en avez un ou je vous recommande quelqu'un ?
-Non je n'ai personne ici.
Elle n'ose pas lui dire : je n'y suis jamais allée. C'est pourtant la vérité. Muriel a toujours dit à ses trois filles que le gynécologue n'avait aucune utilité jusqu'au jour de l'accouchement. "Vous n'êtes pas des trainées !"
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C’était en 1999, Sixtine avait dix ans et participait à son troisième camp d’été pour jeunes des Frères de la Croix, où elle avait certainement aperçu Pierre-Louis, où elle avait suffisamment remarqué ce fort en gueule de quinze ans, déjà beau, déjà homme, pour imprimer son nom dans ses souvenirs. C’était ce dernier camp avant que son père, Bruno Duchamp, n’impose son veto. Non, mes enfants n’iront pas dans un camp où l’une de mes filles se fait traiter de traînée parce qu’elle joue au football ! Cela va trop loin, beaucoup trop loin ! Il avait même tapé du poing sur la table. Les Duchamp ne le savaient pas, mais Madeleine était la cause de cette colère profonde et de cette décision sans appel dont Muriel avait tant souffert. Au camp, alors qu’elle rassemblait les troupes juvéniles pour répéter un oratorio, Madeleine Sue de la Garde, responsable en chef de la chorale, avait interpellé fermement une fillette filiforme ayant pris l’initiative de taper dans un ballon de foot avec quelques garçons de son âge. Or, Sixtine portait un short et Madeleine avait sorti un mètre ruban. Le règlement du camp des Frères de la Croix interdisait le port de bermuda de plus de cinq centimètres au-dessus du genou. Sixtine était à neuf. Elle avait dix ans, un corps maigrichon, une bouille enfantine, des cuisses de garçon. Madelaine avait publiquement imposé cette mesure, lui demandant d’aller se rhabiller et de ne plus jouer au foot avec les garçons. L’oratorio avait été une vraie réussite. Le visage de l’humiliatrice ne s’était jamais effacé des circuits neuronaux de Sixtine. Il était là, seul, sans nom accolé, il était là dans les replis de l’hippocampe.
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Nous avions refusé le catéchisme, le baptême et la première communion quand tu avais douze ans. Nous pensions que le temps nous donnerait raison. Nous nous sommes trompés. Ces choses-là te plaisent vraiment, elles s’accrochent à toi jusqu’à changer ta voix et ton visage, tes manières et le motif de tes pendentifs dorés. Nous pensions la crise passagère. Comme tant d’adolescents cherchant un sens dans cette vie qui n’en a pas. J’aurais dû m’en rendre compte. Depuis ce jour où tu es entrée chez les Bertier, où Marie-Liesse dans sa robe blanche immaculée t’a souri sous la croix et le rameau. 
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En pleine guerre mondiale, alors que les persécutions prenaient une ampleur folle en Europe, l’Argentine demandait aux Juifs en fuite de tenter leur chance ailleurs. Plus chez nous. Ailleurs, nulle part. Ils avaient honte de nous. La honte, voilà. C’est le bon mot. 
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Les enfants sont-ils toujours attirés par le contraire de leurs parents ?
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Le bois est un silence habité. Derrière la façade d'immobilité, se cachent des fourmilière travailleuses, d’innombrables cimetières de débris végétaux et de fruits en décomposition, d'infimes vestiges des amours du renard, des éclats de coquilles d’oeufs jamais éclos, les plumes échouées d’un roitelet noir happé par un vautour fauve. Le bois ne donne à voir à celui qui le regarde trop mal et trop vite qu'une infime partie de lui-même.
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Le père Mathias, grand ami de Pierre-Louis et aumônier des Frères de la Croix, agite l’encensoir au-dessus de ses chaussures à boucles d’argent. L’encens, les chants, les chapeaux roses ou verts des invitées, la robe laiteuse de Sixtine, la consécration des époux à l’Immaculée Conception, genoux à terre, regards tendus vers la statue de la Vierge de Fatima. « O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, et conduisez au ciel toutes les âmes », tout cela est particulièrement réussi. Dans l’assistance, on est ravi. Et le père Mathias monte en chaire.
- Mes enfants, sur vos épaules repose une lourde tâche, celle d’être des époux catholiques dans un monde païen, celle d’être des parents de nouveaux petits croisés qui devront grandir au milieu de ce peuple renégat. Pierre-Louis et Sixtine, tous les enfants que Dieu vous donnera seront une grâce et une grande bénédiction. Comme disait notre fondateur, le frère André, « en ces temps de décadence et d’apostasie, cela devient même un devoir ». Chers Pierre-Louis et Sextine, et vous, peuples des fidèles, inculquez la foi catholique et romaine à ces enfants que nous espérons nombreux. Je ne peux que vous inviter à suivre les commandements édictés dans la Genèse : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la !
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- Tu peux te lâcher, on n'est pas du même bord, on ne se recroisera pas. Vas-y, vide ton sac, ça peut te faire du bien.
- J'y arrive pas, j'ai honte. Je déteste être enceinte, pourtant c'est ma vocation. Nous en aurons cinq ou six. Mais moi, je suis trop faible, je n'y arrive pas, je hais mon corps, c'est comme si je me retrouvais enfermée dans un tombeau, ce n'est pas moi. Je n'arrive même plus à prier, je ne suis pas allée me confesser une seule fois depuis le début de ma grossesse et j'ai tant à dire. Tout me débecte, même [mon mari], le soir, quand je dois remplir mon devoir conjugal...
(...)
Sixtine se tourne vers la gauchiste hystérique qui a laissé tomber le sac de glace le long de son pantalon troué.
- Non, mais tu viens de quelle planète ?
- Pardon ?
- C'est quoi, ton truc, tu sors du Moyen-Age, t'es dans une secte ?
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Les chapeaux des invitées forment un arc-en-ciel sous la nef. Pas un couvre-chef ne vient gâcher le délicieux tableau. La cérémonie est très réussie. Rite tridentin, flamboyante liturgie, en latin, propre aux catholiques romains depuis le XVIe siècle, devenue si rare, duo de prêtres en chasuble d’or…
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[Sa mère] lui avait répondu : "Ça va passer avec le temps, tu sais, il vaut mieux que tu aies des boutons, sinon tu aurais été trop jolie, les hommes t'auraient trop courtisée."
Alors, jusqu'à ses seize ans, Sixtine avait enduré ce visage impur qu'elle exécrait, avait remercié Dieu pour cette épreuve, ce sacrifice.
(p. 219)
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