Citations de Mélanie Leblanc (33)
écrire c'est offrir
un amour désintéressé
les mots ne nous appartiennent pas
ils sont au vent au soleil aux passants
écrire c'est prendre soin des mots
modestement
comme vous me l'apprenez
jardinières, jardiniers
Je te souhaite d'entendre les voix qui se sont tues.
Je te souhaite des rides de sourire qui viennent encore t'embellir.
Je te souhaite des présences qui prennent soin de ta solitude.
Quand la neige fond, où va le blanc ?
Quand la neige fond, où va le blanc ?
Sur les pâquerettes, peut-être ?
Pâquerettes filles de pâques,
foulées au pied
vous êtes pourtant
parmi mes préférées
vous offrez le plus court chemin
vers l’enfance et ses trésors
de mes doigts maladroits
j’essaie toujours de faire
des colliers de pâquerettes
avec les mots
Je te souhaite de lécher une peau salée.
Je te souhaite de passer les barbelés sans te griffer.
« Les gens qui osent au fond ne risquent pas grand-chose. »
Je te souhaite comme Alice de suivre le lapin.
Que tu retrouves tes cailloux de Petit Poucet
Qu'un poème se pose sur ta peau et l'aime
Que la mer boive ce qui te déborde
Qu'une petite main se glisse dans la tienne
Que tes trous noirs s'éclipsent
Que le désorder te vérèle sa baeuté
Que tu fasses des ricochets des pierres qu'on t'a jetées
Que tu traces des lignes d'horizon
Que ton corps n'ait pas de mal à dire
Que tu échappes au baratin tintamarre marabout bout d'ficelle
Que tu vibres ce que tu vœux
Que grâce te soit rendue
Que tu te souviennes d'oublier
Que ta joie fasse monter les blancs en neige
Que ta lumière soit
au jardin
au jardin
tout dit la vie
même dans la mort
des fantômes se promènent encore
à l’abri de ces murs
premiers serments
premiers tourments
ils reviennent sans cesse
retrouver l’amante l’amant
*
Fantômes du jardin,
j’entends vos peines
elles peuvent cesser
soyez sans crainte
vous êtes aimés
prenez le chemin du bouleau
du pommier ou du cerisier
le long du tronc
avec la sève
traversez les phloèmes
montez vers
la lumière
lâchez la branche
partez
Papillons
mon cœur vole
en éclats de joie
s’il-vous-plaît
apprenez-moi
à faire danser mes couleurs
à sortir
de tout ce qui m’enferme
à écrire
comme vous battez des ailes
Accueillir
ce qui falaise en nous
les fissures
le fragile
et cet élan vers le ciel.
La végétation abonde bientôt
je trouverai un arbre sur lequel grimper
pour enfin avaler l'horizon
mon pas s'accélère une joie enfantine
celle de monter aux arbres ce figuier
peut-être non trop bas ce cèdre alors
au loin je cours grimpe oui
je vois par-delà les murs tout cet espace
qui entre en moi ouvre mes pensées
mes sentiments s'étendent
s'étirent cri de joie je
respire.
le cri des aigles
le cri des aigles
les vagues qui me soulèvent
le vol des hirondelles
le vent comme il se lève
tout me parle de voler
ouvrir mes ailes
Oser
Lavande
je te salue
montre-moi comment apaiser
l’abeille et celui qu’elle pique
comment donner encore
par-delà la mort
que ton parfum imprègne ma langue
Chers arbres,
Chers arbres,
élevés vers le ciel
ancrés dans la terre
temples
dont la lumière rayonne
est-ce vous le chemin
vers les profondeurs de la terre
ou vers le ciel
j’aime suivre vos veines
aller
par vous
vers l’ailleurs
vous êtes l’air et la terre
le haut comme le bas
le solide léger
l’horizon vertical
mes grands enseignants
que le bleu me pénètre
que le bleu me pénètre
nourrisse chaque cellule
chaque lettre
même dans la nuit
même dans la nuit
nous saurons nous retrouver
soleils vivaces
vibrent dans nos mains
j’en appelle
extrait3
J’en appelle au minéral
— galet, enseigne-moi
comment faire des ricochets
choisir avec attention puis
jeter les mots-cailloux
rompre les lois
faire voler ce qui pèse
marcher sur l’eau
écrire comme on joue