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3.36/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) le : 02/08/1947
Biographie :

Mempo Giardinelli est né en 1947, dans la région du Chaco, à la frontière entre le Paraguay et l'Argentine. Journaliste, il collabore à divers périodiques avant de s’installer au Mexique de 1976 à 1985. À son retour en Argentine, il fonde la revue Puro Cuento qu’il dirige jusqu’en 1992. Il vit désormais à Corrientes et collabore à divers journaux et revues argentins et latino-américains. Il est aussi enseignant et il est à l’origine d’une Fondation dont le but est de promouvoir la lecture en Argentine. En septembre 2006, l’université de Poitiers l’a honoré en lui décernant le titre de Docteur Honoris Causa. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Le Dixième Cercle (1999), Luna Caliente (1998), Fin de roman en Patagonie (2003) et Les Morts sont seuls (2005), tous aux éditions Métailié.

Il a reçu le Prix International de Littérature Rómulo Gallegos en 1993
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Bibliographie de Mempo Giardinelli   (7)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous connaissions depuis très longtemps, dix ans au moins, et je crois que nous n'avions jamais eu le moindre fantasme mutuel. Répression sociale ou quelque autre cause, pendant dix ans nous avons été asexués l'un pour l'autre. Et puis un beau jour, boum, quelque chose a éclaté, une bombe, et sous les décombres nous nous sommes enlacés comme des lianes, fondus comme deux métaux dans un chaudron.
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Celui qui a dépassé les bornes en tuant et ne peut plus se refréner, a la puissance du taureau, la brutalité de la bête qui emporte les barbelés et les barrières sans que rien ne l’arrête, et qui est capable de mourir dans la tentative mais qui jamais, jamais, ne cessera de pousser. La colère est un taureau fou, et à cet-instant j’étais la colère.
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Ainsi va la vie, chère Lourdes, je le maintiens, il nous manque toujours quelque chose. Et ce que nous avons n'égale jamais ce que nous n'avons pas.
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Donc, que les moralistes ne me jugent pas. Les nôtres ont déjà détruit deux générations dans ce pays. Il n'y a plus rien à espérer d'eux. Plus rien, maintenant. Dans ce pays, avec ces gens-là, c'est sans remède.
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La noche cayó con grillos tras los últimos cantos de las cigarras, y el calor se hizo húmedo y pesado y se prolongó después de la cena, rociada de vino cordobés, dulzón como el aroma de las orquídeas silvestres que se abrazaban al viejo lapacho del fondo de la finca. Ramiro nunca sabría precisar en qué momento sintió miedo, pero probablemente sucedió cuando descruzó las piernas para levantarse, al cabo del segundo café, y bajo la mesa los pies fríos, desnudos, de Araceli le tocaron el tobillo, casi casualmente, aunque acaso no.
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Il est mort comme il devait mourir. Je veux parler d’Antonio Domeniconelle. En effet, c’est de lui que je vais parler. Un homme bagarreur, avec un caractère de cochon, toujours un couteau sur lui, et de temps en temps, un révolver. Le jour où on l’a tué, c’était un matin d’août 1896. Il venait d’avoir trente-sept ans. La matinée avait été fraîche mais l’après-midi, le temps s’est réchauffé quand on a mis le feu au garage. On est presque sûr, maintenant, qu’on l’a tué parce qu’il refusait d’acheter une nouvelle voiture avec un attelage de six chevaux, des placages en argent et des roues en bronze, comme le lui proposait son associé Giacchinto Miraglia. Tout le monde se souvenait de ce type. Un personnage irritable qui n’avait peur de rien, prêt à toutes les audaces. Il n’était absolument pas d’accord avec Antonio qui ne voulait plus investir un peso de plus dans l’affaire. Pour deux raisons. D’abord, parce que leur affaire était la plus importante entreprise de pompes funèbres de Buenos Aires, ensuite, parce que pour lui, c’était inéluctable, le 31 décembre 1899, ce serait la fin du monde.
Antonio Domeniconelle, le grand-père Antonio, le Nono1*, l’avait lu dans une encyclopédie du XIVème siècle précieusement conservée dans la maison communale de Filetto et le Prete Rocco D’Angelo qui l’avait baptisé lui et ses frères, le lui avait confirmé. Il lui faisait une confiance aveugle sur ce point-là et seulement sur ce point-là. Le 31 décembre de la dernière année de ce siècle, ce serait la fin du monde.
Aussi fataliste qu’un arabe, Antonio Domeniconelle était persuadé qu’il ne vivrait pas plus de quarante et un ans. Il se disait donc qu’il valait mieux vivre intensément et profiter au maximum de chaque année qui lui restait. On ne le voyait presque jamais ivre mais il était capable de vider un à un tous les verres qu’on lui servait. Le jeu et les femmes allaient être sa perdition. Dès son arrivé d’Italie, en 1885, il avait vite appris les rudiments de l’espagnol tel qu’on le parlait en Argentine. Il s’est alors consacré à ses deux passions. Un mois après son arrivée, il savait jouer au truco*, à la taba, au tute et à beaucoup d’autres jeux créoles en perdant tout l’argent ramené de sa patrie. Trois mois plus tard, quand on commençait à parler de l’élection du futur président et que tout le monde n’avait que le nom d’un certain Don Bernardo sur les lèvres, que personne ne parlait du gouverneur de la province de Córdoba qui serait finalement élu, il avait récupéré beaucoup plus que la totalité de l’argent qu’il avait perdu. Il a pu s’acheter une petite maison loin de la ville, du côté de Ramos Mejía, un village qui avait poussé autour de la vieille Halte San Martín. Un an après son arrivée en Argentine, il abandonnait sa femme pour la première et dernière fois. Il s’en allait vivre deux semaines avec Gladys, une jeune femme aux yeux noirs qui habitait rue Victoria et qui devenait la plus fidèle de ses maîtresses. C’était elle qui lui ferait connaître Giacchinto Miraglia quelques mois plus tard. La rencontre avait eu lieu après une réunion dans une maison du quartier de Balvanera où un typographe allemand exposait devant une assemblée très réduite ce qu’était la vision du monde des anarchistes. Ils contestaient la prospérité bourgeoise et dénonçaient les manœuvres du président Roca. Il avait parlé des grèves ouvrières de Chicago, de la répression que le dictateur Porfirio Díaz faisait subir au peuple mexicain. Il avait même évoqué l’instabilité politique au Pérou et les efforts inutiles du président Balmaceda* pour reprendre l’exploitation du salpêtre au Chili.
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Le matin ensoleillé où nous avons pris le départ, nous étions comme deux gosses qui font l'école buissonnière, la rabona, comme on dit en Argentine.
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Quand j'étais petit, il était courant de voir les enfants jouer aux cow-boys. C'était l'époque du cinéma épique nordaméricain et John Wayne, Gary Cooper, Audie Murphy et autres acteurs célèbres des années 50 et 60 incarnaient des héros de fiction fascinants pour les enfants que nous étions alors.
Nous ne savions pas et, apparemment, nos pères l'ignoraient aussi, que nous subissions une colonisation. Nous les imitions, c'était là le plus important, et cartouchières avec revolvers en plastique, bottes texanes et chapeaux à larges bords constituaient le plus beau des cadeaux d'anniversaire.
Bien sûr, il nous manquait toujours le cheval, cet irremplaçable compagnon du cow-boy et seule notre imagination pouvait
y pourvoir.
Mais le cheval était si important qu'un manche à balai que l'on enfourchait et faisait caracoler en imagination devenait un coursier de rêve parfaitement capable de franchir le Grand Cañon du Colorado d'un bond fantastique.
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J'avais aimé Carmen Rubiolo. Il y avait de cela dix ou douze ans, à l'époque où le journalisme en Argentine était une profession si brûlante qu'il était impossible d'aimer qui que ce soit en paix. Carmen faisait partie de ces filles qui semblent nées pour aimer une seule fois pour toutes et dont on croit qu'elles ne veulent que se marier et avoir des mouflets. Mais elle était bien plus complexe que cela: passionnée, romantique, elle était une lectrice insatiable, de ces gens qui au lieu de lire le journal le dépiautent, lunettes au bout du nez et clope au bec. Elle aimait s'habiller à la mode, disserter sur les films français qui passaient dans les cinémas du centre, faire l'amour en silence et très concentrée jusqu'à l'orgasme, comprendre le point de vue des autres pour s'y opposer avec plus de véhémence et reprocher vertement aux hommes toute attitude machiste. Elle était nerveuse mais tendre, affectueuse mais farouche, joueuse et rebelle, solennelle pour des questions dérisoires; elle cuisinait des escalopes milanaises inégalables, aillées et persillées à la perfection, et avouait son plaisir d'être aimée par un journaliste. Elle s'imaginait qu'un journaliste était quelqu'un d'important.
Je l'avais aimée dix ou douze ans plus tôt. Mais probablement huit, depuis la nuit où elle m'avait attendu, en furie, pour me dire: "Je ne te supporte plus, tu es le type le plus égoïste et le plus merdique que j'aie connu dans ma vie. Et elle avait quitté l'appartement d'Acevedo et Güemes avec un claquement de porte qui avait résonné dans tout l'immeuble. Et m'avait fait bien plus mal que la plainte du concierge et du syndic.
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Quand on ne le trouve pas
Quand on le cherche et qu'il se montre cruel
Quand on l'atteint et qu'il s'enfuit
Ou simplement s'en va, comme un oiseau de sa branche,
Le cœur est un pays vide, une terre ravagée.
L'amour- je crois- n'est pas le mot pour désigner
Celui que tu ne reverras plus.
Page blanche, zéro absolu
Néant irréfutable.
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