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Biographie :

Mercedes Rosende est née en 1958 à Montevideo. Juriste spécialisée en processus électoraux, elle a également été syndicaliste, enseignante, et chroniqueuse dans divers médias. Elle vit en Espagne. Elle a été récompensée par de nombreux prix en Uruguay et en Argentine.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Dans un monde ravagé par les guerres, les meurtres en série, les massacres, les tremblements de terre et les génocides, tuer un seul être humain a quelque chose d'artisanal, qui n'atténue pas le crime, non, mais lui ôte une part de son apparence sordide.
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J’obéis comme seuls obéissent les patients. Sans condition, sans un mot. J’ôte mon pull, ma chemise, dégrafe mon soutien-gorge, – trois attaches, taille spéciale, coupe amincissante –, mes seins retombent librement, vibrent gélatine, méduses contre mon torse. Je baisse mon pantalon, mon slip. Puis enfile la blouse qui retombe sur ma nudité tout entière, tremblant à cause du froid qui règne dans le cabinet.
Toujours debout derrière le paravent, je penche la tête, il n’y a personne, je sors en me dépêchant, grimpe sur la table d’examen, m’allonge comme on me l’a indiqué, arrange la blouse autour de moi, tentant de masquer la chair visible sur les côtés, même si c’est inutile, le médecin ne va pas tarder et me découvrira d’un geste implacable qui révélera tout.
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J’obéis, j’écarte bien les jambes, je m’ouvre, je m’expose, je m’exhibe telle que je suis à l’intérieur. Il me revient à l’esprit des scènes de films, des vulves au premier plan, des pubis épilés, des lèvres gonflées, des femmes qui sucent de gigantesques pénis, sont pénétrées, sodomisées, attachées par des liens, immobilisées par des cordes ou des chaînes, je les regarde et suis excitée, mais très vite je m’ennuie devant cet échantillonnage de parties génitales dignes d’un manuel de biologie. De table de gynécologie, me dis-je tandis que le médecin de service explore mon intérieur.
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Je regarde autour de moi : dans cette enceinte il ne reste plus de lumières, juste des ombres, de ce théâtre, il ne subsiste que le décor. Il est plus de minuit, la voisine du 602 et ses amis reviennent d’un lieu quelconque et le vacarme reprend de plus belle. Impossible de se concentrer ou d’avoir une seule idée quand les voisins s’amusent ; le bruit consume les pensées et les enterre.
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Mercedes Rosende
Le téléphone sonne. A presque minuit ? Dans cette maison, il ne sonne presque jamais. Encore moins à l’heure des vampires. Je le regarde, comme on regarde un insecte, un cafard, une araignée descendue du plafond et qui s’est posée sur le lit, juste sur l’oreiller.

– Bonjour.

– Ursula Lopez ?

La voix est étrange, métallique, déformée. Je suis parcourue d’un frisson qui se mêle à l’odeur de la soupe de légumes.

– Oui.

– Nous tenons votre mari.

Rien ne sort de ma gorge, pas un son. Mon mari ?

Quelle voix étrange.

– Nous tenons Santiago.

– Santiago?

– Oui, votre mari. Je vous attends dans une demi-heure, bar Los Tejos, à l’angle des rues Dieciocho et Ejido.

Silence à l’autre bout de la ligne.

– Allô ? Attendez…

Clic.

Nouveau silence.

Quel mari ?
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Mon beau-frère parle d'art, de politique, d'une voix condescendante, la voix d'une personne qui peut dire ce qu'elle veut, une de ces voix qui peuvent nous dire des choses désagréables pour notre bien.
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À partir du moment où j’entrerai dans la salle du fond de la paroisse de Punta Carretas, je serai un ballon qui vient de la rue, une montgolfière en marche vers d’autres ballons, d’autres montgolfières, je sentirai que le craquement du plancher que je foule est excessif, l’air que je rejette trop fort, l’espace que j’occupe énorme, mais je participerai à la cérémonie, saluerai par de gigantesques étreintes, regarderai dans les yeux d’autres personnes qui feront comme moi, prendrai leurs mains grassouillettes entre mes mains grassouillettes.
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Je retrouve le rythme, respire plus doucement, plus lentement, et le silence s’amplifie, noir malgré la lumière déclinante de la lucarne. L’immeuble aussi semble déserté par les voix, les cris d’enfants, les conversations, les aboiements, peut-être parce qu’il est tôt et que ses occupants ne sont pas encore rentrés du travail ou alors ils sont paralysés par la confusion que l’absence d’électricité a générée.
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Etre grosse, ce n'est pas juste être grosse, ce n'est pas être en surpoids et avoir du mal à grimper les escaliers, ce n'est pas la taille qui disparaît ni le double menton, ce n'est même pas la santé en danger, c'est l'humiliation permanente, la colère dissimulée, ce sentiment selon lequel il n'y a pas de pitié et encore moins de justice pour qui est différent.
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Quelle chance de se sentir en paix avec sa conscience en mettant des fleurs dans des vases en verre. Bonne ou mauvaise, je n’ai pas de conscience, ni de comptes à régler avec les morts, je ne leur dois rien que je n’aie déjà payé, et ce qu’ils me devaient, ils me l’ont réglé aussi. Nous sommes quittes mes chers morts, pourrissez en enfer et pour l’éternité.
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