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Critiques de Mérine Céco (9)
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Au revoir Man Tine

Avec ce recueil de nouvelles, Mérine Céco fait un voyage dans son enfance, dans ses souvenirs, dans son pays qui l'a vu naître, la Martinique.



Elle nous dépeint ce pays qui s'est, petit à petit, dénaturé au profit de la modernité après les années 1970.

Elle nous raconte les gens de cette île, enfants, parents, grands-parents, les espoirs des uns pour échapper à la misère qu'ils ont connue, les efforts des autres pour ne pas décevoir les attentes des aînés, et les rêves de certains pour que ne me meurent pas les traditions ancestrales qu'ils sentent s'amenuiser au fil des ans et risquer de disparaître en même temps que les grands-parents.

On sent l'urgence de la tâche. L'auteure, femme engagée dans cette cause, nous en fait prendre conscience, non pas d'une manière subtile ou nuancée, non, le message est clair; elle nous en fait prendre conscience avec intelligence et lucidité.



Toutes les nouvelles m'ont énormément plu, avec une préférence pour Da Michèle, Temps Fè Tan et Les méninges.

Et comme l'auteure sait aller au fond des pensées intimes ! Surtout à travers les yeux d'une enfant comme le décrivent si bien les nouvelles de la première partie.



L'écriture paraît simple, car la lecture est fluide. Mais quand on y fait un peu attention, en fait, pas si simple. Elle est bien construite, les mots sont choisis. En tout cas, l'écriture est très belle et soignée.



Un grand merci à Masse Critique à aux éditions Ecriture pour m'avoir ouvert les portes de la Martinique.
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Le talisman de la présidente

Un livre témoignage qui éclaire sur la situation de l’université des Antilles ainsi que le petit rôle attribué à celles qui réussissent dans un milieu incontestablement fermé.

Il a fallu beaucoup de courage à l’ancienne présidente de l’université des Antilles et de la Guyane pour affronter les attaques à son encontre et d’avoir pointé les défaillances et corruptions inhérentes à ses prédécesseurs.

Un beau témoignage.



D’autres romans sont disponibles sous son nom de plume, Merine Ceco.
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Au revoir Man Tine

Man Tine est une belle histoire sur la Martinique des années 1980, se composant de douze nouvelles empreintes de nostalgie et de souvenirs. Ces nouvelles, toutes écrites par Mérine Céco, montrent l'évolution inexorable, inarrêtable de la Martinique.

Dans ces nouvelles, la narratrice est une enfant d'une dizaine d'années, intelligente, fine, observatrice qui n'est jamais nommée. Elle évoque à la fois les expéditions à l'épicerie familiale du village, les journées à l'école, ou encore, les émissions de radiophonie qui rythment la vie des enfants.



Ces "bribes de souvenirs" peignent le portrait de la Martinique et lui rendent hommage, ainsi qu'à la langue créole, qui est malheureusement en voie de disparition aujourd'hui. Le fait que les personnages ne soient jamais nommés facilitent d'autant plus la capacité à se fondre dans l'histoire - à se trouver dans la tête du personnage donc - , et le réalisme.



Un grand merci aux éditions de l'Archipel et à Babelio, avec son opération de Masse Critique qui m'ont permis de lire ce livre. J'ai vraiment été heureuse de le recevoir et de le lire, et j'ai d'ailleurs appris quelques mots de créole, ainsi que plusieurs pans de la culture martiniquaise.



"Instants éternels où le temps est immobile. Hôpital sinistre, dévoreur de vies."
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Au revoir Man Tine

Man Tine est tout un symbole. Il représente la Martinique des années 1980, empreinte de traditions et de contradictions que le progrès et la technologie tendent à gommer. Il est un homme parmi les autres, peut-être un peu volage, patriarche en devenir. Il est une femme maîtresse, organisatrice des évènements familiaux, gardienne de l’histoire et de la gastronomie du pays.

Au revoir Man Tine est un recueil de douze nouvelles empreintes de nostalgie, à travers lesquelles l’auteur immortalise ses souvenirs. La Martinique évolue, inexorablement. Pourtant, les expéditions à l’épicerie du village, les virées familiales dans le Nord, les émissions radio rythmant la journée constituaient pour les enfants des années 1980 un socle aussi solide que le chef de famille et son épouse, respectés et choyés par tous leurs descendants, qu’ils résident au pays ou en métropole.

J’ai été séduite par les tranches de vie évoquées entre ces lignes. La narratrice est souvent une enfant d’une dizaine d’années, intelligente, littéraire, fine observatrice du monde qui l’entoure. Elle n’est jamais nommée, les autres personnages non plus, d’ailleurs, ou rarement. Mérine Céco a choisi de peindre le portrait d’un pays à travers des exemples génériques. A l’aide d’anecdotes d’un grand réalisme, elle transmet aux lecteurs d’aujourd’hui et de demain le souvenir d’une époque révolue, d’une langue en perdition.

Merci à Babelio et à l’opération Masse Critique pour ce livre !
Lien : https://akarinthi.com/mes-co..
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Le pays d'où l'on ne vient pas

Ce roman est une d’une grande originalité, parce qu’il lie la quête personnelle du personnage principal, à celle d’une île en crise et en proie à une situation digne de 1984 d’Orwell, à celle des femmes. Ce sont donc les questions de l’identité, du devoir de mémoire et du féminisme qui sont au cœur de l’intrigue.



J’ai été profondément touchée par l’histoire de ce peuple, que j’aime, que j’ai fréquenté assez régulièrement dans mon enfance, en France et là-bas, sur cette île paradisiaque, sans jamais me rendre compte de cette ambivalence, de cette déchirure entre l’attrait pour la métropole, la haine pour les maîtres des esclaves, l’envie d’appartenir encore à l’Afrique, et la colère envers ses Africains qui auraient vendu leurs propres frères. Comment dans ce cas, construire une identité propre aux Antilles, à la Martinique ?



A l’instar de cette île, Fèmi se sent incomplète, déchirée entre le Bénin qui l’a vue grandir, la Martinique qu’elle a rêvé à travers ce père qu’elle n’a jamais connu et la France, pays d’accueil parfois trop peu accueillant pour toutes ces cultures si différentes les unes des autres qui essaient de survivre ensemble au « pays de froidure ». Dans cette Martinique qui l’a toujours attirée, Fèmi ne se sent pas chez elle, car elle n’y est que la fille de la maîtresse, et en tant que telle, elle se sent indésirable. Comment se présenter ? Comment trouver sa famille, elle, qui n’est que la fille de sa mère ?



Dans ce contexte, l’autrice réunit ces deux destins grâce à une histoire effrayante de délégation qui, pour des raisons, que vous ne connaîtrez qu’à la fin du récit, tente d’effacer la mémoire sombre de l’esclavage des souvenirs des Martiniquais, officiellement pour les rendre plus heureux. Mais un peuple reste-t-il un peuple, sans son histoire, même douloureuse ? Une famille reste-t-elle une famille sans les histoires de ses ancêtres ? C’est contre cela que Sandrine, Da Léonie, Frida et Sonia vont se battre.



Des femmes, surtout. Des femmes seulement. Qui veulent profiter de l’absence de réactions des hommes pour rappeler qu’elles ne sont pas que des mères, qu’elles sont aussi la mémoire vive de cette île, qu’elles sont aussi l’intelligence fine et discrète des familles, qu’elles sont la force tranquille de toute famille et de tout peuple.

C’est une histoire riche de sens pour tous ces individus en nous qui cherchent à trouver leur place, dans leur famille, dans leur passé, dans leur pays. Les choix de l’autrice sont assez efficaces car le lecteur est autant pris par le désir de savoir comment la Martinique va se débarrasser de la délégation que par celui de savoir si Fèmi va retrouver les siens. Ce n’est pas un coup de cœur, mais c’est un livre que j’ai aimé découvrir et qui m’a poussée à me poser beaucoup de questions, sur une île que je pensais connaître. Et je pense que c’est salutaire…


Lien : https://livresque78.com/2021..
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D'autres vies sous la tienne

En débutant ma lecture, j'étais loin de me douter que j'allais me sentir aussi proche de l'héroïne, Céline mais aussi Anita, l'enfant de cette dernière car pour tout vous dire, je me suis sentie très proche d'elle mais je n'en avais pas conscience jusqu'à ce qu'elle évoque son ressenti à elle.







L'auteur va remonter sur plusieurs générations de femmes martiniquaises pour nous raconter cette histoire.







Cette île, elle l'a fui il y a de cela de nombreuses années. Aussi paradisiaque soit-elle, elle est surnommée "L'île des revenants". Cette île, elle voulait l'oublier, elle pensait être victime d'un sortilège qui la lie encore et toujours à elle sauf que voilà, sa fille a envie de connaître son pays d'origine, quoi de plus normal pour un enfant que de vouloir connaître les racines de ces ancêtres, de sa mère, de sa famille entière. C'est ainsi que les souvenirs qu'elle avait profondément enfouie en elle vont influer en abondance sur cette mère qui voulait tant oublier la douleur du passé, les drames, la violence, l'inceste, le viol...







Pour se faire, elle a décidé d'écrire une lettre à sa fille qui est partie en mission humanitaire dans son pays d'origine où la mère s'interroge sur son passé, sur son présent, faisant ainsi remonter peu à peu à la surface les paroles étouffées, les questionnements intimes, du "dorlis", l'équivalent créole de l'incube du Moyen-Âge. C'est un démon mâle qui prend vie pour abuser d'une femme dans son sommeil. Sur l'île, il est le roi, il règne dessus en maître absolu et incontesté, il peut être n'importe quel homme : blanc, noir, indien, riche, pauvre, mécréant, croyant ect... Son but est simple : torturer les femmes physiquement et psychologiquement, leur faire subir tout ce qui n'est pas humainement supportable.







Dans son livre l'auteur explore la peur qui fait penser, qui fait voir au gens des figures magiques, des figures que leur propre imagination a créée ; cela leur permet de taire une réalité glaçante qui fait froid dans le dos.







L'auteur va nous parler dans son livre de la difficulté rencontrée dans la "grande métropole" ; que ce soit le racisme, les discriminations sournoises qui existent malheureusement encore et toujours. Anita va répondre à sa maman, elle parlera de la prise de conscience, de ce besoin de revenir aux sources, de revenir chez soi, elle a besoin de renouer avec son histoire familiale pour avancer, pour grandir.







La plume de l'auteur est intéressante, salvatrice, fluide, agréable à lire. J'ai aimé cette façon de faire, de cette mère qui correspond avec sa fille pour lui parler de son enfance, de son pays d'origine, des autres femmes de la famille, celles qui ont contribué à faire celle qu'elle est devenue aujourd'hui.







Tout ça pour vous dire que ce livre pose des mots sur des maux que l'on était loin de se douter qu'il pouvait se passer dans les Antilles. Une belle histoire, une histoire de femme, une histoire qui nous parle de la vie... A méditer !
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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La mazurka perdue des femmes-couresse

La Mazurka Perdue des Femmes coureuses.



J'ai reçu ce livre il y a plusieurs années, mais suite à de multiples déménagements ce n'est que récemment que je l'ai retrouvé. Avant même de lire , ce livre avec des pérégrinations. Pérégrinations bien moindre que celles de nos héroïnes, mais cet avant goût de voyage ne m'a que plus envie donné de lire ce livre... et qu'elle claque!



Ce n'est pas un livre simple, il n'est pas facile à aborder et nécessite une attention particulière , cependant si vous arrivez à passer outre cette difficulté vous ne le regretterez pas.

Certains le qualifierait de Féministe, comme si le fait de rendre hommage aux femmes d'antan, à nos mères et grands mères et ce quelques soit leurs origines. Ces femmes courages, ces héroïnes qui nous ont permis d'être qui nous sommes.



Cet ouvrage à deux niveaux majeurs de lecture :

La culture et la notion de peuple



Le peuple qui « recherche une satisfaction immédiate, dans un temps immédiat, à travers des objets qu’il utilise pour travestir son désir. (…) En fait, c’est comme si on était une somme infinie de téléphones mobiles, de grosses voitures, de bouteilles de champagne ». Une culture qui s'individualise et qui vit à travers le matériel. Une culture qui se perd progressivement et un peuple qui se disloque, se perd, incapable de s'unir.



L'évolution à travers les âges d'une famille, de femmes qui forment un « grand tout ».



Ce livre est une histoire, de femme et de Femmes, les femmes-couresses, à travers le temps. A travers elle c'est l'histoire d'un peuple, d'une nation et d'une société qu'ont vit : dépossession, perte de repère, esclavage, machisme .

A travers des petits apartés « la schyzo », ou « la parole critique » on suit la psychanalyse, l'analyse et l'évolution de la famille, de la société et du monde qui nous entoure.



Pour résumé c'est une histoire puissante et symbolique. Une histoire comme il y en a peu et qui marque profondément le lecteur... si celui ci est prêt.



En conclusion, ce livre n'est pas accessible à tous de part l'effort de concentration qu'il demande, mais si vous surmontez cette barrière vous découvrirez un ouvrage fascinant et qui vous marquera pour les années à venir.
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La mazurka perdue des femmes-couresse

Tout d'abord merci à Masse critique pour m'avoir fait profiter de ce roman.



Un titre qui attise la curiosité par son originalité et une quatrième de couverture qui réveille notre fierté de femme.

A travers ce premier roman, Mérine Céco nous plonge dans l'univers de femmes d'une île perdue dans un vaste océan, loin de tout mais dont la population cherche à avoir une identité en copiant les gens du continent.

Plusieurs générations se croisent avec leurs vécus, leurs histoires et leurs personnalités riches et variées. Le choc des générations et l'incompréhension de vies si différentes nous mènent cependant à une réflexion commune sur l'indépendance, la volonté de vivre à travers ces propres choix et ces propres idées, d'aller contre les règles en places.

De nos jours, Reine se complaît dans sa vie sans problèmes, accrochée à son téléphone, internet, et autre technologie la laissant croire qu'elle est ouverte au monde, alors qu'elle ne fait que tourner en rond. La voix du passé vient troubler cette quiétude en la personne d'arrière bonne maman, ancêtre de Reine, essayant de lui transmettre son histoire et toutes ses pensées qu'elle n'a pas osé transmettre de vive voix de son vivant. Elle veut rappeler à Reine la vraie histoire de son île et surtout le pouvoir sur sa vie dont elle ne se rend pas compte.



Déroutant au commencement, on réalise très vite notre implication dans ces histoires entremêlées si touchantes. Entre dépaysement et réflexion, l'auteur nous fait passer son message et rappelle l'importance de ces origines, de son histoire.
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La mazurka perdue des femmes-couresse

Le premier roman réussi de Mérine Céco [...] Dans une sorte de catharsis, le roman est ponctué de séances thérapeutiques intitulées « La schizo », dûment numérotées comme pour mieux graver dans le marbre ce parcours analytique.
Lien : http://culturebox.francetvin..
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