Citations de Michel-Antoine Burnier (15)
Un certain Ferenc Magyarorszag, hongrois d'origine, imagina de vendre du goulash haché dans du pain chaud.
Après un succès à Budapest puis à Moscou, il ouvrit dans l'Europe entière une chaîne de restaurants, les MagYar, où l'on pouvait manger rapidement.
Le mouvement atteignit l'Amérique, qu'il submergea.
Les nazis manquaient d’argent pour embaucher des colleurs d’affiche et les gros bras indispensables aux échauffourées. Ils essayèrent de taper les grands patrons d’industrie de la Ruhr. « Mais pourquoi vous donnerait-on de l’argent ? répondirent les secrétaires de Krupp et Thyssen.
- Pour combattre et détruire vos pires ennemis, répondaient les nazis.
- Quels ennemis ?
- Les bolcheviks. »
On leur rit au nez.
Le négationnisme (...) c'est la tentative de lever le tabou sur l'antisémitisme. Depuis la Catastrophe, la Shoah, on sait à quel point l'antisémitisme mène au crime. Alors il est devenu tabou d'avouer son antisémitisme. Mais si on ne peut plus de retenir, si on brule de proférer des propos antisémites publics, il faut bien faire sauter ce tabou. Il n'y a qu'à nier que ces crimes aient eu lieu pour redevenir antisémite en paix, sans envisager les conséquences.
1023 - [Les petits libres n° 11, p. 38]
« L'antisémitisme est une maladie, nous avait expliqué il y a bien longtemps un bel écrivain français, Emmanuel Berl. J'ai vu mon ami Drieu La Rochelle emporté par cette vérole en quelques jours, sans motif apparent, comme ça. Sa femme était juive, j'étais juif. Il ne nous détestait pas pour autant, mais voilà : un matin, il s'était réveillé antisémite. Une maladie, vous dis-je. Et une maladie très contagieuse. »
1022 - [Les petits libres n° 11, p. 17]
Il (Bernard Kouchner) a raconté ... comment à Sarajevo, juste avant la guerre civile, il était allé au cimetière juif. Puis au cimetière chrétien. Et là, il avait vu, dans l'aile d'un vieux fort turc, la photo des évêques catholiques levant le bras au milieu des dirigeants nazis. La Bosnie fut l'un des rares pays où l'on inventa des camps pour les enfants juifs. La liste des bébés martyrs est inscrite, des centaines et des centaines de noms, dans la pierre.
1017 - [Les petits libres n° 11, p. 12]
La civilisation prit un virage le jour où le jeune Mikhail Kalachnikov eut une révélation.
Nous connaissons tous des altesses
Qui comme Perrette conquérants
Risquent de se meurtrir les fesses
En rêvant
La laitière et le pot au lait (d'après Jean de la Fontaine et sur l'air de Quand Margot dégrafait son corsage)
A la source du R.B., il y a une loi que l'étudiant devra apprendre par cœur : une proposition simple doit toujours être compliquée.
Si vous étudiez une heure matin et soir, si vous révisez les leçons apprises pendant vos moments de loisir, vous constaterez rapidement que « Le Roland-Barthes sans peine » vaut un séjour de deux ans au Collège de France.
Pas facile d'être chrétien : il faut croire à la Bible, à ses contradictions, à son génie, à ses horreurs. Il faut constamment relier l'Ancien et le Nouveau Testament, détester les Juifs parce qu'ils n'ont pas reconnu le Messie et les aimer quand même puisque, d'Abraham à Moïse, Dieu les a choisis. Israël, pour les catholique, c'est à la fois le petit peuple de l'Antiquité et le nom du peuple chrétien aujourd'hui : l’Église militante, l’Église souffrante, l’Église triomphante. Bref, les chrétiens se prennent pour Israël, et Rome pour Jérusalem. Que reste-t-il aux autres ? Athées nous-mêmes, il ne nous surprenait pas qu'il faille tant de contorsions à l'abbé pour maintenir sa foi dans les mots de la Bible.
1018 - [Les petits libres n° 11, p. 13]
Bernard faisait ce qu'il pouvait avec un couteau sur la gorge, la femme mourait le plus souvent. Une fois, le maître de maison discutait avec lui alors que son épouse agonisait dans une autre pièce. Le mari faisait comme si de rien n'était, ainsi que les autres hommes présents : on ne montre pas sa femme à un étranger, fût-il médecin.
Dans son atelier de Schwabing, dit « le Bunker », Hitler avala une capsule de cyanure, s’arrosa d’essence, mit le feu avec son briquet et se tira une balle dans la bouche. Il fallait beaucoup de talent pour effectuer tous ces gestes simultanément. Hitler avait ce talent, il y parvint et mourut avec son chien.
Certains hésitèrent : une autre métropole du cinéma se bâtissait au bout du monde, en Californie, dans un quartier de Los Angeles nommé Hollywood. Mais l’idée les retint de repartir là-bas de zéro, de plonger dans une mythologie nationale aussi différente, dans un pays sans hiver, sans neige et sans passé. Quelle raison y avait-il de quitter l’Allemagne, l’Europe ?
La civilisation prit un virage le jour où le jeune Mikhail Kalachnikov eut une illumination...............
L'idée était là, éblouissante, incontestable, notre génial maniaque allait construire la meilleure voiture du monde.....
C'était l'AK47, A pour automobile, K pour Kalachnikov et 47 puisque nous étions en février 1947.
Dans les protocoles publics du pacte, l'Allemagne et la Russie instauraient une Communauté Européenne de l'Est, CEE, tout en appelant les autres pays à les rejoindre.
Cette Communauté disposait d'un parlement et d'une Commission qui s'installèrent à Dantzig, la ville allemande enclavée au bord de la Baltique, emblème de l'entente entre les peuples.
On y accédait par un corridor qui traversait la Pologne et que l'on nomma bientôt "le corridor de la paix".