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4.15/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Annecy (Haute-Savoie) , le 04/07/1947
Biographie :

Michel Bellin est un auteur français qui écrit et publie depuis une quinzaine d’années, soit à compte d’éditeur (H&O, L’Harmattan…) soit à compte d’auteur sous le label Gap. Il se considère aujourd’hui comme publinaute à part entière puisque, depuis 2012, il a résolument opté pour la récupération de ses droits et la version numérisée de ses ouvrages.

L’ensemble de son catalogue (une trentaine d’ebooks) est disponible chez Amazon en version kindle. On y trouve, également en version liseuse, ses parutions chez L’Harmattan (notamment sa trilogie théâtrale). Par ailleurs, des publications ponctuelles sont mises en ligne régulièrement sur la plateforme YouScribe et sur le site de Short-Editions.

Depuis deux ou trois ans, l'auteur fait en retour en force au livre papier. Sa Collection (qu'il surnomme plaisamment LA NOIRE) comprend 12 titres chez Chapitre.com (le 12e titre à paraître début avril : LE PACTE NEUF, son 5e Evangile ! Tandis qu'un nouvel éditeur (LEN Editions) parrainera une sulfureuse sortie début avril 2018 : " J'ai aimé - Confidences d'un curé libéré". Tout un programme !

Né en 1947 à Annecy en Haute Savoie (France), l'auteur y a d’abord vécu avant de venir s’installer en région parisienne en 2000. Il entendait lier le début du nouveau millénaire à un tournant décisif de sa vie (divorce et coming-out) et à une activité littéraire désormais prioritaire. Après avoir quitté le ministère sacerdotal en 1978, tout en écrivant (piges dans un journal local), il s’est occupé de sa famille en exerçant diverses professions (doreur sur bois, encadreur, assistant maternel, aujourd’hui auxiliaire de vie en région parisienne...).

Sa devise : « Écrire ma vie, vivre mon écriture. »

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Michel Bellin
Le spleen du fromager

Les fumets lourds
Des camemberts
De l’hiver
Blessent mon groin
D’un parfum
Délétère.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des bries anciens
Et je pleure ;

Et je m’en vais
Au gras mauvais
Qui m’encolle
Deçà, delà,
Pareil à la
Pâte molle.
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« Mon flirt avec “Facebook” aura été aussi intense que fulgurant : 10 jours ! Seulement une vingtaine d’heures de découverte, de passion puis de cuisante désillusion. Tout ça pour ça ! Comme un mirage qui très vite lasse et s’efface. Voici la brève chronique d’un dégrisement, mieux, d’un providentiel et joyeux affranchissement. (…) »

Ce texte acéré de Michel Bellin est un pamphlet. Une déclaration de guerre à la connerie connectée. Par contraste et en creux, une déclaration d’amour à l’intelligence et à la vie intérieure.
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Michel Bellin
Au jardin d’éden
(Livre de la Genèse, chapitres 2 et 3)

Avertissement

Parmi les trois versions bibliques de la Création, la troisième est aussi remarquable que singulière. Cette variante – qui atteste la prééminence du couple homosexuel dans le plan divin – a toujours été considérée par l’Église officielle comme apocryphe et, comme telle, rejetée du Canon. Pour cette raison, pratiquement toutes les versions de la Bible sont encore aujourd’hui des traductions expurgées. L'auteur, par son fin travail exégétique, répare enfin cette injustice séculaire.


(...)
17 YHVH Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder.
18 Et YHVH Dieu fit à Adam ce commandement : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu seras divisé en toi-même et deviendras passible de mort. »
19 YHVH dit aussi : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse un compagnon qui lui soit assorti et en tous points semblable. »
20 Alors YHVH Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.
21 Puis, de la côte qu’il avait tirée de l’homme, YHVH façonna son compagnon. Il le nomma Amad 4 et l’amena à Adam.

[Note 4 : La traduction du mot ‘amaâd est délicate. Mot à mot « co-homme ». Les traductions modernes « compère » ou, comme ici, « compagnon » gagnent en élégance ce qu’elles perdent en acuité ontologique. L’étymologie reste mystérieuse : soit un mot berbère signifiant « la peau », soit un mot sémite « de couleur rose », sens attesté par l’historien Flavius Josèphe.]

22 Alors celui-ci s’écria : « Pour le coup, voici l’os de mes os ! » Et Amad répondit : « Voilà bien la chair de ma chair ! »
23 Adam reçut Amad et l’agréa. Il dit : « Voici le bien-aimé, un sachet de myrrhe à mon cou. »
24 Amad reçut Adam et l’agréa. Et il dit : « Voici le bien-aimé, une grappe de cypre dans les vignes d’En-Gaddi. »
25 Tous deux s’agréèrent et se connurent 5.
26 Ainsi l’homme laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à son compagnon, et ils deviennent une seule chair.

[Note 5 : Au sens biblique du terme : avoir des relations charnelles.]

27 Et YHVH Dieu vit ce qu’il avait fait : il se réjouit car cela était très bon. Et il parla ainsi à Adam et à Amad :
28 « J’établis mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous.
29 Et voici le signe de l’alliance que j’institue entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont avec vous pour les générations à venir :
30 je mets mon arc 6 dans la nuée et il deviendra un signe d’alliance entre moi et la terre.

[Note 6 : Il s’agit de l’arc-en-ciel qui deviendra un thème récurrent (Rainbow) de la symbolique homosexuelle et de l’alliance des genres, harmonieuse « passerelle » entre ciel et terre, entre l’unicité du Dieu Créateur et l’unité ontologique du couple gay créé à son image et ressemblance.]

31 Quand l’arc sera dans la nuée je le verrai et me souviendrai de mon alliance entre moi et vous. »
32 Or les deux hommes étaient nus, sans se faire mutuellement honte 7.

[Note 7 : Sans exclure toute idée de pudeur, les mots nudité et honte expriment surtout dans la Bible la faiblesse, la force chancelante (cf. Am 2,16 ; Mi, 1,8 ; Psaume 6 etc.) L’emblématique érection virile, si vite détumescente, est l’autre face de sa faiblesse, à l’image de YHVH éternellement créateur et omnipotent. Cf. aussi la thématique du Serpent d’airain ou du bâton que Moïse brandit pour protéger les Hébreux durant le passage du gué miraculeux. Exode 14, 14 ss.]
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Michel Bellin
CARILLON POUR L’AU-DELÀ

Nouvelle


En cette soirée de Pâques, Julius se sentait plus seul, plus désespéré que jamais. Depuis belle lurette il dépérissait, sans doute faute de combustible : lui, le professionnel de la charité, n'avait jamais aimé, jamais été aimé. Cinq ans après son ordination, il était devenu une sorte de jeune mort-vivant et après tant et tant d'années de piété et d'ascèse, tout en son cœur n'était que friche, péché virtuel et amour de synthèse. Monsieur l'abbé se consolait en faisant bien son boulot, fonctionnaire réglo et ventriloque très pro. Il avait même consenti à remettre une soutane. Au troisième millénaire, surtout dans ce bourg paumé, il se disait que les cathos nostalgiques ont besoin de repères et que ce long fourreau noir serait peut-être son armure contre les assauts du doute. Bref, au soir de Pâques, Julius poussa anéanti la lourde porte de son église : il venait rejoindre l’Ami tapi dans l'ombre.
C'était un gisant dans une chapelle latérale, à gauche de la nef. Un Christ en marbre de près de deux mètres. Les guides touristiques ne le mentionnaient pas ; la statue n'étant qu'une copie tardive, dans un mélange de styles que les experts jugeaient décadent. Julius en était à la fois dépité et ravi, se réjouissant in petto de cet ostracisme : car c'était “son” gisant, “son” Christ à lui, “son” grand Jésus chéri. Il venait le contempler de nuit pour la première fois. Jamais il n'avait osé jusqu'à ce jour, une telle visite lui semblant inconvenante, peut-être trop risquée. Mais ce soir, sa solitude et son désespoir étaient tels qu'il avait ressenti le besoin viscéral de le voir en toute intimité, de se vider l'âme au pied du spectre de pierre.
Le plus souvent, Julius se contentait, à la fin d'un office (une fois qu’Alicia, la vieille sacristine, eût achevé ses interminables patenôtres) de faire un détour par la chapelle latérale pour y contempler la nudité incorporelle de son Ami. Puis, très furtivement, après s'être assuré que l'église était enfin vide, il caressait du bout des doigts l'Homme-Dieu sublime, en laissant glisser sa main depuis le front lisse jusqu'aux orteils glacés. La seule audace qu'il s'était autorisée l'an passé, juste après les vêpres (il n'avait jamais osé avouer le sacrilège à confesse) : en geste d'hommage muet, il avait égrené une fleur de pivoine sur le grand corps livide, avait parsemé un à un les pétales sanguins sur la poitrine et le ventre opalescent. Mon Seigneur et mon Dieu ! L’abbé en avait été si troublé, si violemment remué, que les larmes lui étaient venues et que, sous son aube, il avait impudiquement senti l'Ascension précéder les Rameaux ! Pauvre Julius ! Esseulé, prématurément desséché, bêtement condamné à vingt-huit ans à l'écartèlement de la frustration, gardant pourtant la nostalgie de son unité perdue, de l'harmonie volée par les bons Pères…
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DIEU ET MOI, HISTOIRE D’UNE COLOC MOUVEMENTÉE

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre... et devint mon colocataire. Durant de longues années. Au début, c'était l'entente cordiale, nous étions cul et chemise, bite et surplis. Puis, les choses se sont gâtées : Dieu devenait bruyant, envahissant, fouinant dans mes affaires. Il n'avait qu'un mot à la bouche : « Faut pas ! ». Même lorsque je quittais l'appartement, j'avais l'impression de le retrouver partout : à la télé, sur le Net, chez mon libraire, dans les dépêches, dans les croisades, les bombes, les tortures planétaires, surtout les attentats... Un méga squatter universel ! J'ai alors décidé de rompre, en douceur.
Comme on n'a plus le droit d'expulser quand vient l'hiver, j'ai résilié le bail au printemps. En fait, j'avais hébergé Dieu par amitié, par faiblesse ; nous nous étions rendu quelques menus services durant ma jeunesse, c'était un grand ami de la famille, surtout de maman qui en avait fait son surnaturel Amant... Parti sans laisser d'adresse. Bon vent ! Je me suis senti soulagé, enfin seul. Trop seul peut-être. Je tentai une annonce pour retrouver un locataire, plutôt une colocataire. Le texte, je me souviens, était fort alléchant, dans la rubrique « bonnes affaires » : Abbé défroqué souhaitant se mettre en ménage avec Belle du Seigneur échangerait bon dieu vivant contre bon vieux divan. Aucun succès. Pas une seule réponse. Il n'empêche, j'avais dit adieu à Dieu, je respirais. Je croyais respirer...
En fait, Il s'est incrusté chez moi. Toujours son œil de cyclope ! Partout Son gibet mortifère ! Et des poils de vieux bouc en veux-tu en voilà, partout sur le canapé ou dans le lavabo ! Partout une odeur rance, des traces de moisi, des relents d'interdit, du plomb dans les tapisseries. Je me sentais mal, pas esseulé, surtout pas, mais intoxiqué. Certaines nuits, j’en venais même à flipper. J'ai alors tout essayé, en commençant par Le débaptiser. Comme DIEU, c'est non seulement pompeux mais aussi passe-partout, ça court les rues et les geôles depuis la nuit des temps, bref je L'ai surnommé FLIP-FLOP. En toute simplicité. Ce sobriquet, qui fleure la gaminerie (« Éternel homme enfant ! » se plaint mon fils cadet), est familier, marrant et surtout moins impressionnant. Par ailleurs, presque aussi variée que les arcanes de la Sainte Trinité, la polysémie de mon nom de guerre est très riche dans la langue de Shakespeare : salto arrière, bascule électronique, sandale de plage et… retournement de veste, tiens donc ! En réalité, le DIEU omnipotent n’est qu’un gueux omniproutant : il bégaie et il pète. Un formidable flop, encore plus fort que le bide de Christine Boudin avec son Chrétiens, de l’audace pour la politique ! Bref, comme disait Pépin, “il était un petit dieu, pirouette cacahuète”, et c’est formidiable, non ? Donc, FLIP-FLOP.
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Michel Bellin
(...)
Je m’empiffre du concombre à la tomate et me mets à astiquer mon méridional de charme en longues goulées régulières, tandis que mes paluches s’agrippent à ses deux pastèques arrière. Un parfum suave, thym et sarriette, emplit la pièce, toute la Provence à un jet de pierre de la Tour Eiffel ! Fatalement, je me perds un peu dans l’ordonnance du menu : qu’est-ce qui me chatouille la langue, une pelure d’échalote ou un reste de prépuce ? Et cet avant-goût exotique : un soupçon d’olive extra vierge ou une goutte de pré-foutre première pression à froid ? J’engloutis le tout sans état d’âme : je malaxe, suce, déguste, aspire, lèche, pourlèche... surpris en flagrant délit de gloutonnerie infantile, le museau enfoui dans le pot de confiture de mûres.
Au dessert, nos deux maîtres queux réclament du rab et s’en donnent à corps joie. Mon beau visiteur, emmancheur de tubes de son état, est allongé de tout son long sur la nappe, en appui sur les coudes, les cuisses écartées et la croupe tendue. Paré pour l’emboîtage. J’ai écarté les deux collines rebondies, élargi d’un index huilé le bel orifice couleur de figue fraîche, et là, dans cet entonnoir s’évasant à coups de menus spasmes goulus, j’ai versé tout le reste du pot de coulis et tandis que mon sceptre impérieux bourre le nid d’amour, le jus chuinte sous mes bigarreaux barbouillés. Partout des bulles irisées sur la toison. Des éclaboussures écarlates à l’aine. Un gargouillis de senteurs de garrigue dans le creux du nombril. Ah ! Plaisirs de la table ! Oh ! Touffeur méridionale ! Et tandis que son paf encore à jeun cogne d’impatience contre le tiroir, mon beau pédé sur canapé halète de volupté dans un raï languide digne des Mille et Une Nuits.

Je mordille sa nuque mouillée de sueur tandis que mon bas-ventre fond rythmiquement dans un chaudron d’aïoli. Mon pilon en feu brasse énergiquement le ragoût, ma spatule géante larde, embroche, touille... Pas question que la sauce tourne. La recette d’Al Maaden est si parfaite que le temps de cuisson est scrupuleusement respecté : douze minutes. Pas une de plus, pas une de moins. Ensuite servir très chaud sur l’échine dorée en tournedos : quatre à cinq giclées de purée tiède puis, hors du feu, en embrochant toujours énergiquement, une ultime poêlée avec crachouillis de marmelade au basilic. Quel régal ! Etc.
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Michel Bellin
MES BIEN CHERS FILS



Discours de Benoît XVI à un groupe de pèlerins gays
le 25 novembre 2005 à Rome

Mes bien chers fils,



C'est pour Nous une félicité, que dis-je, une félicité, une Grâce, de Nous adresser à vous ce soir, en ce temps de l’Avent – Adventus, temps de la venue de Notre-Seigneur que nous allons accueillir à Noël. Certes, notre rencontre, bien chers fils homosexuels, est insolite et c’est pourquoi Nous avons tenu à la rendre discrète, non pas au cours de l’audience pontificale du mercredi, mais dans l’intimité de nos appartements, afin que nul ne soit scandalisé. Car malheur à celui qui scandalise un de ces petits, il vaudrait mieux lui attacher au cou une meule de moulin et le précipiter dans la Géhenne éternelle.
À l’instar de notre divin Maître dont Nous relayons ici la Voix, nous vous accueillons ce soir pour vous dire que Nous vous aimons, tels que vous êtes, vous les brebis perdues du grand Israël, les biques les plus indignes et les plus peccamineuses du troupeau que votre Bon Pasteur néanmoins chérit. Dans cette homélie pour le temps de l’Avent, voici le message que Benedetto, votre Souverain Poncif, veut vous transmettre : quel que soit le destin des introvertis, leur indignité mais aussi leur souffrance, et bien qu’ils soient le rebut du genre humain, l’opprobre des deux cités maudites et que leurs actes soient par nature essentiellement pervers et illicites, Nous ne jugeons pas, Nous ne condamnons pas, Nous compatissons, nous faisant le plus humble parmi les humbles, serviteur des Serviteurs du Christ et nous vous disons solennellement aujourd’hui, contre vents et Marais : ne vous lamentez pas, ne désespérez pas car Dieu est amour, Dieu vous chérit même si ses voies sont impénétrables et Nous souhaitons de tout cœur que son message de tendresse paternelle vous atteigne au fondement de votre espérance puisque, disait l’Apôtre, là où le péché abonde, la Grâce surabonde.
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Michel Bellin
(...) Je suis seul au resto, le temps passe… J’ai froid sur la terrasse. Je rentre et l’attente est sans fin. Neuf heures, dix heures… Elle arrive en dansant, à peine s’excusant… Stupeur ! Trahison ! Consternation ! Chloé avait zappé mon invitation et, en totale contradiction avec ses valeurs, me trompait de bon cœur avec Yes-TV-Buzz où parade, en prime time immonde, un rastaquouère inique aux acérées canines, pute et méphistophélique, cet homme qui parlait à l’anus des chiens, à la fois parrain et tortionnaire du PAF, hideuse tête à baffe qui, d’Izieux jusqu’à Périgueux, prétend plaire à tout le monde en déversant dans la mangeoire plasma des zozos béats le tout-à-l’égo des perruches candidates. « Je suis fan ! », bredouille-t-elle.
Je regarde ma rescapée de l’écran cathodique : Chloé est pâle, plus belle que jamais, ma douce anorexique ! Elle me dit avoir mal, un début de migraine, peut-être une allergie, des névralgies à l’âme… Puis, émiettant sur la nappe sa tranche de pain Poilâne, la chère âme épluche en même temps sa libido en panne, s’embrouille, bredouille, bâille… voudrait soudain revoir sa chère maman toxique – charmante, au demeurant – boude telle une sale gosse, puis, soudain frénétique (nous sommes seuls dans la salle), mon joli fantôme est pris d’un spasme métaphysique. « Dis, chéri, halète-t-elle, que va devenir ma sexualité transversale ? N’est-il pas temps que j’opère ma transition ? Baba m’y encourage… » Ensuite la pauvrette redevient muette, livide, défaite, puis à l’improviste hargneuse lorsqu’en guise de café gourmand, entre deux œillades moqueuses, bien droit dans les yeux, soudain la coquine pouffe et me gratifie d’un théâtral et grimaçant bâillement dysmorphophobique.

Qu’ai-je alors fait, mes bons amis ? Qu’auriez-vous fait devant un tel gâchis ? Etc.
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Michel Bellin
En guise d’épilogue

VERS UN CESSEZ-LE-FEU DÉFINITIF ?
… ou une rage décuplée ?

Une démarche
de réparation


Le 25 février 2022, l’auteur a adressé à l’Église de France une demande de réparation, au vu d’événements à caractère pédophile survenus dans son enfance, alors qu’il venait d’entrer au petit séminaire de Thonon-les-Bains. Un document (récit autobiographique), capital à ses yeux, accompagnait sa demande. Cette requête adressée à l’INIRR (Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation) devrait trouver son aboutissement avant l’été 2023 avec la décision du collège d’experts transmis à l’intéressé par le Secrétariat de l’INIRR.

Le lecteur trouvera dans le dossier qui suit les 3 éléments constitutifs de cette requête, à savoir :
- le témoignage à charge produit par la victime ;
- la synthèse patiemment élaborée avec son référent ;
- la décision de l’INIRR.

À la fin du livre, place donc au suspense ! Peut-être aussi, sinon au happy-end espéré, du moins à la fin de la Guerre de Trente Ans et à la pacification intérieure d’un guérillero bientôt octogénaire.

Même si rien n’est réglé quant au fond du sujet qui nous a occupés : ce n’est pas parce que les représentants de l’Institution catholique font amende honorable – ou non – que la question du divin et de ses débordements est tranchée. Ni non plus parce que FLIP-FLOP n’existerait pas, qu’il ne faut pas brocarder le concept pour mieux l’achever, après l’avoir si possible violé !

Seule certitude : l’enfance abusée.
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Michel Bellin
JESUS CAMP

Je me penche actuellement sur une enquête exclusive du quotidien La Croix (auquel je suis abonné car il est plus facile pour le loup d’opérer quand il rôde au cœur de la bergerie !). À l’occasion de la fête de Pentecôte, « JMJ 2023 : une génération en quête de sacré » consacre 6 épisodes aux jeunes catholiques, spécialement aux fervents des Journées Mondiales de la Jeunesse. Pour votre serviteur, une telle plongée est à la fois éprouvante et éclairante, tant sont amples et aiguisés chez ces jeunes catholiques la force du conservatisme et l’appât de l’immobilisme. En somme, à contre-courant de la jeunesse contemporaine en particulier et du sens de l’Histoire en général, il semblerait que cette génération biberonnée à Laudato si’ ne soit pas encore libérée du Péché Originel dont la trace, selon eux, est partout et doit être effacée par un retour à une intransigeance catholique auréolée de nostalgie : pratique assidue, messe en latin privilégiée, logique charismatique, obédience à l’épiscopat, option pour une Eglise-phare, décalage assumé par rapport aux valeurs dominantes, statu quo quant à la place des femmes dans l’Eglise, minimisation des abus pédocriminels et de sa composante systémique, méfiance envers l’homosexualité jugée invasive, etc. Dans ces conditions, faut-il s’étonner qu’en 2023 certains néophytes exaltés en viennent à préférer à la douceur des Béatitudes des arguments chocs ? Passons. Ou plutôt, ne laissons rien passer.
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Pourquoi le jeune garçon se retrouve-t-il piégé au milieu de l'océan?

Il voulait aller pêcher à la crevette
il voulait assister aux grandes marées d'équinoxe de printemps
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