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Critiques de Michel Canési (103)
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Ultime preuve d'amour

Il est pied-noir, elle est Algérienne. Ils se connaissent depuis l’enfance.



Cela se passe à Alger en 1962.



Il vont vivre une nuit d’amour au célèbre hôtel de luxe Aletti, alors réservé « aux colons, aux riches, aux puissants de ce monde ».



Il y a Mohan, groom de l’hôtel qui sera le témoin de cet amour.



Ils seront séparés, lui sera obligé de rentrer en France, elle, de demeurer à Alger.



Il y a Rachid, le mari d’Inès.



Il y a Pierre qui n’oubliera jamais Inès.



Il y a l’Algérie la belle, la merveilleuse, la splendide.



Il y a l’Histoire, l’histoire de l’Algérie avec un grand H, des espoirs que l’indépendance de l’Algérie a fait naître au coeur des Algériens, et au fil du temps cet espoir qui se transforme en horreur avec la montée de l’islamisme.



C’est l’Algérie que nous raconte Canesi § Rahmani à travers l’histoire d’amour d’Inès, de Pierre, et de Rachid et de la perception de l’Algérie par Mohan. On sent, à travers leur écriture tout en filigrane et délicatesse, les blessures que l’Algérie a subi au fil de l’histoire, avec les colons et une fois leur départ, lors de l’indépendance. De leur amour pour cette terre qu’ils chérissent malgré tout ce qui s’y déroule, bien que celle-ci tombe en décrépitude et que l’espoir d’une vie meilleure se tarit.



Un grand merci à Babelio et aux Editions Anne Carrière qui m’ont permis de découvrir ce beau roman lors de la dernière masse critique. Une très bonne pioche.

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Villa Taylor

Diane de Verneuil, jeune parisienne trentenaire, directrice d'une banque d'affaires qu'elle dirige sans états d'âme, doit se rendre à Marrakech, au décès de sa grand-mère dont elle a hérité de la Villa Taylor. Un lieu qui a connu un destin historique avec les séjours de Winston Churchill et le président Roosevelt dans les années de guerre. D'abord réticente à accepter la Villa qu'elle avait désertée quand elle avait quinze ans, suite à la disparition de sa mère, la jeune femme s'intéresse à l'histoire de la Villa, étroitement liée à sa vie, et se lance dans sa propre histoire pour comprendre la disparition de sa mère.



Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire, un roman historique, une quête intérieure et un cadre, Marrakech, qui permettait d'en découvrir un peu plus sur cette ville marocaine.

Malheureusement tous les poncifs et les clichés vont s'accumuler pour devenir une bluette qui ne dit pas son nom : la pauvre petite héritière riche qui, ne pouvant se rendre par avion régulier, loue un jet privé; à son installation, la découverte d'une cassette de bijoux et le notaire ”sort une liste manuscrite et entame une assomante litanie. Rivière de diamants van Cleef, broche Chopard, montre Cartier...boucles d'oreilles Chaumet...Je n'écoute plus l'énumération fastidieuse du notaire”. Le notaire, parlons-en, une quarantaine d'années, le beau gosse dans toute sa splendeur, mais ténébreux et malheureux, cachant lui-même ses blessures et se refusant à plusieurs reprises à la jeune femme. Lors d'une incursion dans un petit village marocain, la nuit tombant, la belle héritière suggère de louer un hélicoptère pour rentrer à Marrakech. Tous ces événements se déroulant sous l'oeil d'Halima, la femme de confiance de la grand-mère, qui gagne chichement sa vie.

Bref tout du même acabit, entrecoupé de descriptions redontantes du jardin et de ses parfums envoutants, ambiance orientale oblige....Seule, la partie historique decrivant le séjour de Churchill sort du lot.

Plus qu'une déception, c'est une vraie erreur de casting pour ce roman qui n'est qu'une romance insignifiante et sans intérêt.
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Alger sans Mozart

En 1954, Louise a 16 ans. Elle passe l'été chez sa soeur à Bougie avec son neveu Paul, d'à peine 2 ans son cadet. La vie est belle et insouciante dans cette Algérie française qui vit ses dernières années de paix. Quatre ans plus tard, tout a changé. Paul est mort et l'Algérie connait les premiers mouvements de contestation. Amoureuse de Kader, un algérien pauvre et membre du FLN, Louise est tiraillée entre sa famille qui milite pour l'Algérie française et son coeur qui désire plus que tout un pays libre et ouvert. Avec l'indépendance de 1962, tous les espoirs sont permis pour cette femme belle et téméraire, désormais mariée à Kader. Le pays découvre les joies de l'indépendance et le peuple algérien savoure la liberté de se gouverner lui-même. Séparée de sa famille qui a fui avec la vague pied-noir, Louise est restée dans le pays qui est le sien depuis toujours.

Et puis le temps a fait son oeuvre, Kader s'est éloigné pour finalement partir, Louise a noyé ses chagrins dans l'alcool. Au soir de sa vie, il ne reste plus rien de celle qui avait la beauté de Rita Hayworth. Son neveu Marc, célèbre metteur en scène parisien, sur lequel elle a reporté tout l'amour qu'elle éprouvait pour Paul, ne vient plus en Algérie depuis belle lurette et c'est seule qu'elle passe ses journées dans l'appartement familial. Mais Louise la rebelle n'est pas tout à fait morte, elle continue de s'affirmer en écoutant Mozart, malgré les diktats des intégristes qui voudraient interdire la musique et elle retrouve un peu de joie en en compagnie de Sofiane, son voisin adolescent à qui elle explique l'Algérie qu'elle a connue et celle dont elle rêvait.





Ecrit à quatre mains par un français et un algérien, Alger sans Mozart a le mérite premier de laisser la parole à tous les protagonistes de la guerre d'Algérie. Grâce à cela, l'on peut, avec Kader, prendre faits et causes pour les algériens réduits à la pauvreté et quasiment à l'esclavage par les colons français. Mais l'on peut aussi, avec Gérard, le beau-frère affilié à l'OAS, avoir le point de vue des pieds noirs qui voulaient à tout prix garder un pays qu'ils considéraient comme le leurs. On se rend bien compte que tout n'était pas noir ou blanc. Certains français étaient arrogants, d'autres ouverts à la culture algérienne. Certains algériens voulaient l'indépendance mais avec les pieds-noirs, d'autres voulaient chasser tous les français.

Oui mais voilà, au milieu de tout cela, il y a Louise...un personnage que je n'ai pas réussi à aimer. De son adolescence avec ses amours à la limite de l'inceste à sa vieillesse aigrie, je l'ai trouvée mauvaise, fantasque, malsaine même, dans ses rapports aux autres.

Par ailleurs, le personnage de Marc, réalisateur homosexuel, qui revient en Algérie surtout pour se refaire une image, ne m'a pas intéressée. Un peu too much pour être crédible, évidemment pas attachant et carrément imbuvable par moment.

Reste Sofiane dont j'ai aimé l'Islam modéré, la qualité d'écoute et de réflexion mais qui tombe dans le cliché du jeune algérien qui ne rêve que d'Europe.

Cela aurait pu être fort et bouleversant mais ce n'est pas mon ressenti. J'en garde tout de même la vision modérée de la guerre d'Algérie et de belles descriptions d'Alger la blanche, toujours debout malgré les cicatrices du passé.
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Ultime preuve d'amour

Ultime preuve d’amour

« Heureux les amants séparés » chantait Jacques Brel.

Ce livre raconte la simple histoire de deux enfants qui s’aiment, que la vie sépare et que l’abnégation d’un époux mourant, second amour de la jeune fille, va tenter de réunir. Romantisme échevelé, peut-être même à l’eau de rose, me direz vous ? Non, car il y a une histoire sous l’histoire, et que celle-ci est tragique. Tout commence à Alger le 19 mars 1962 : les accords d’Evian ont été signé la veille et à Alger éclatent « les feux du désespoir », l’OAS frappe où elle veut, quand elle veut. Dans cette ville déchirée, deux enfants, deux voisins de palier, s’aiment depuis leur plus jeune âge, elle est musulmane, lui français. Ils ont seize ans et, dans le maelstrom de violence qui emporte la ville, ils décident de se donner l’un à l’autre dans le cadre luxueux de l’hôtel Aletti. Arrive tout ce qu’on sait qui arrive, l’adolescent, Pierre, se sauve, comme un million des siens. La jeune fille reste dans son pays libéré, toute à la joie de la victoire, malgré sa blessure d’amour. Elle se consolera, refera sa vie avec un compatriote, devenu médecin comme elle. Une trentaine d’année plus tard, alors qu’Alger est à nouveau en proie à la violence aveugle des islamistes, cet homme généreux condamné par un cancer à son stade final, œuvre pour remettre en contact, à Paris, sa femme et l’homme qu’elle a aimé. Ultime preuve d’amour.

Alger flamboie, élégant Alger colonial, somptueux Alger éternel. L’odeur de la mer baigne la ville, de partout on la voit scintiller.

Mais je ne suis pas algéroise : l’évocation de la belle capitale méditerranéenne ne m’a pas touchée au cœur. Ce qui m’a touchée, dans ce livre généreux, c’est la fable : Inès et Pierre sont emblématiques des deux peuples d’Algérie, violement séparés alors qu’ils étaient liés d’amour-haine, faisant chemin ensemble, puis rattrapés par la violence islamiste, incapables encore aujourd’hui de revivre ensemble, même s’ils ont su se retrouver. Dans la première partie cette allégorie est si évidente que presque chaque chapitre se termine par une allusion à cet arrachement.

Mais on ne refait pas l’histoire. Qu’Inès et Pierre, devenus amis, connaissent enfin la paix ! Que leur souhaiter de plus ?

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Villa Taylor

Taylor

Ce livre, qui se clos sur un alexandrin (« la vie doit se draper dans l'étoffe des rêves») est une fable, voire un mythe d'où sa force et ses stéréotypes. Tout imprégné de légendes gréco-latines, il dit le rêve d'une multi-culturalité qui n'est pas celle des politiques ou des journalistes, mais la multi-culturalité de l'amour sans frontières.

C'est un roman charnel, sensuel et pourtant éthéré, un vrai roman, qui se lit comme un polar, et porte sur le retour vers un passé qu'il faut déchiffrer, ce passé colonial de la Villa Taylor, élégant, superficiel et…parfumé - du moins le croit-on jusqu'au deux tiers du livre, égarés qu'on est par les faux-semblants d'un raffinement de classe : un repas mauve pour l'assortir à des fleurs, une salle de bain en porphyre, un jardin enchanté, une bouteille de champagne que l'on verse dans la Neva.

Puis se révèlent les lignes de force, sous la frivolité heureuse apparaissent la cruauté, la violence envers les plus faibles et un courant irrésistible, celui de l'amour, de l'acceptation totale de l'autre, qui n'a que faire des barrières sociales et religieuses.

Un beau roman plein de charme, dont le personnage principal reste cette villa Taylor épuisée et superbe, qui ressemble à tous les paradis perdus et chargés de mystères de nos enfances : « On dit que les murs se souviennent et que, de temps à autre, ils laissent échapper des sons, des images, des parfums du passé ». J'ai aimé plus que tout cette quête d'un monde qui n'existe plus, ces grandes bourgeoises naufragées par la vieillesse, cette villa bientôt en ruine, maintenue tant bien que mal par un personnel hors d'âge, le Marrakech ancien, celui de l'aquarelle de Churchill, enlaidi par l'afflux des touristes, ces cimetières, même, ou les noms s'effacent…

« La terre, la vraie, c'est celle des souvenirs ».

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Ultime preuve d'amour

Un pays déchiré, des familles exilées, des amants séparés… l’Histoire n’est pas tendre. Les déchirures de celle-ci sont incarnées dans de magnifiques personnages, dont l’un, Rachid, illustre ces paroles de chanson : « Aimer c'est tout donner et se donner soi-même »



Peut-être ai-je été d’autant plus sensible à ce roman choral addictif que, née à Alger de parents qui y étaient arrivés séparément pendant la 2e guerre mondiale, j’ai passé mon enfance et mon adolescence dans cette ville et ce pays dont je n’ai pu oublier « les aubes translucides, les nuits étouffantes où les parfums affolent les sens, les bonheurs simples écrasés de lumière ». A cette lecture, j’ai retrouvé ma terre.



Ce roman est coécrit par deux auteurs : un médecin français et un médecin d’origine algérienne. « C’est la conjonction de deux imaginaires, de deux sensibilités, de deux mondes, celui du nord et celui du sud de la Méditerranée » (interview des auteurs) : une parfaite osmose qui explique la réussite du livre.



« Pure émotion » a écrit un lecteur. Je souscris totalement…

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Siamoises

Contrairement à ce que certains disent sur ce site, j’ai beaucoup aimé ce livre. La lenteur ne me semble pas un obstacle, ni "l’inconsistance" des personnalités, ni la large place accordée aux sensations et aux paysages. Parce qu’il intègre une forte dose de violence et parce que la conclusion est haletante et inattendue, certains ont dit que c’était un thriller et en ont attendu les qualités d’un frileur.

Mais, ce n’est pas un frileur et c’est pourquoi ceux qui y cherchent des personnages différenciés, un rythme nerveux et du suspens sont déçus dans leur lecture. Ce livre doit être pris comme une symphonie : les personnages semblent flous, brouillés parce qu’ils sont fragmentés, le rythme est très lent car les mêmes personnages, les mêmes événements, reviennent sous différents aspects ou masques, diffractés par les perceptions des « siamoises », ces deux sœurs inséparables brisées, dans leur petite enfance, par la mort de leur père et qui ont besoin l’une de l’autre pour parvenir à vivre. Points et contrepoints, mêmes scènes revécues à l’infini, mêmes acteurs changeant de rôle au gré de celles qui les utilisent. Brumes du nord, Andalousie, Algérie, Maroc ne sont aussi que des bouffées de sensations pour des êtres sans certitudes. Images plurielles dans un miroir brisé, fantasmes, onirisme. Les auteurs disent : « c’est un roman de la diversité » - non, ce n’est pas encore comme cela que je le définirais, pour moi c’est un roman sur l’ondoyance de l’être humain, de son incapacité à s’approprier le réel. Cas psychiatrique étudié avec énormément de finesse, non de l’extérieur par une description objective, mais de l'intérieur dans le perçu : les personnages ne semblent inconsistants qu’au premier degré. Cas extrême qui nous aide à admettre que nous soyons, nous aussi, multiples, et qui nous force à l’accepter.

Un roman difficile, sous ses apparences aimables, très littéraire et particulièrement troublant.

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Alger sans Mozart

Un livre coup de cœur, en effet, que ce roman à quatre mains dont les auteurs sont l’un Français et l’autre Algérien. J’y retrouve un peu de l’ambiance de deux livres que j’ai adorés, « Harraga » de Boualem Sansal, avec sa vieille femme claquemurée dans sa vieille maison confortable, au milieu d’un Alger dévasté et « La vie devant soi » d’Emile Ajar, avec l’infinie tendresse du jeune Momo pour cette Madame Rosa éléphantesque et impotente qui lui sert de mère. Ici, dans ce roman à trois voix ou chaque personnage à son tour raconte (ou ressasse) son histoire, c’est bien sûr Louise, la vieille pied noir pleurnicharde qui joue les Madame Rosa. Louise, la belle jeune fille des années 50 devenue obèse, qui a tout raté, son premier amour avec son cousin Paul, son deuxième amour avec Kader, l’homme pour qui elle est restée à Alger, son troisième amour pour l’Algérie indépendante qui, à ses yeux, se clochardise de plus en plus dans sa bondieuserie. En face d’elle, Sofiane (Momo), le jeune voisin algérien qui vient frapper à sa porte le jour où meurt sa mère. Un garçon frais, droit, affectueux, qui veut s’en sortir et trace son chemin sans compromission. Le roman s’allège du moment où il entre en scène, grâce à son affection sincère pour Louise et l’ouverture sur le monde que Louise lui apporte. Mais, hors de ces réminiscences littéraires, il y a Marc, le neveu de Louise, qui ne veut pas retourner en Algérie, un grand metteur en scène homosexuel, qui se détourne des siens. C’est, je crois, en lui que j’ai trouvé la part la plus émouvante du roman, cet homme qui, comme Louise, ne parvient pas à aimer et qui, malgré sa gloire, vit dans les tourments, la solitude, et les troubles psychosomatiques. A mon avis s’il n’est pas le personnage le plus sympathique du livre, il en est la plus grande figure, troublant, complexe et au final attachant.

Et puis il y a Alger, l’Alger colonial avec ses pâtisseries, ses décors de Noël, son prof de math et son hôtel Saint Georges, souvenirs que retrouvent avec émotion ceux de mes amis qui y ont vécu et l’Alger moderne, grouillant, délabré, mais vivant, si vivant.

Roman sur l’Alger d’hier et d’aujourd’hui ? Roman sur le temps passé ? Sur l’impossibilité d’aimer, sur les choses et les êtres qui s’éloignent et nous échappent ? Roman « choral », comme dit la quatrième de couverture, ou Mozart s’entrelace à la voix des muezzins ?

Ou serait-ce plutôt une fable, avec d’un côte l’Europe décadente et dépravée, si séduisante pourtant, de l’autre la jeune Algérie sans illusion mais généreuse et combative et entre eux, sur la touche, les vieux pieds noirs laissés pour compte, avec leur boule de désespoir coincée dans la gorge.

(Merci à Jamil Rahmani, co-auteur de cet ouvrage)
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Ultime preuve d'amour

Deux époques. Deux pays. Deux religions. Quatre narrateurs. Une chambre d’hôtel.

Elle offre sa virginité à celui qu’elle aime depuis toujours et qui va fuir l’Algérie lors de son indépendance. Des faits qui se déroulent sous l’œil du liftier qui est mon personnage préféré.

C’est fluide, peut-être trop travaillé avec cette sensation, au fond de moi, d’un but commercial. Avec le recul, une histoire d’amour qui fait fable mais qui fonctionne lors de sa lecture. Mais peut-être à ne pas lire à la suite du tailleur de Relizane comme je l’ai fait.
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Ultime preuve d'amour

Amour contrarié, sublimé, mais jamais brisé ! L'Algérie vers l'indépendance.

Avril 1962, nous faisons connaissance de Pierre LEROY, le fils d'une famille de pieds-noirs, dont le papa dit le 19 mars :

"Aujourd'hui, notre Algérie est morte !"

Désolation pour les uns et réjouissance pour la famille algérienne d'Inès, 16 ans. Pierre et Inès sont amoureux. Mais ... Inès est maintenant à Constantine, Pierre est parti en France. Le silence et les années compromettent la belle histoire. Chacun fera son chemin, sans oublier. Rien ne peut plus les rapprocher. Quoique ! L'amour peut beaucoup.

Lecture enrichissante, on assiste à la lutte de l'Algérie pour conquérir son indépendance, la joie et ensuite les désillusions. Il y a aussi l'immense chagrin et la haine que les pieds-noirs ont ressentis en quittant le pays.

N'hésitez pas à lire ce livre. Un roman qui marque aussi pour le contexte.


Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Ultime preuve d'amour

Inès, une Algérienne de seize ans, et Pierre, un pied-noir, sont voisins et s’aiment depuis l’enfance. Pendant moins de deux heures, la chambre 310 de l’hôtel Arletti, un palace algérois, abrite leurs ébats. C’est la première et la dernière fois. Ils sont séparés lors de l’indépendance de l’Algérie : Pierre est exilé en France.





Alors que les Algériens fêtent la fin de la colonisation, Rachid tombe amoureux, en un regard, d’une jeune fille à peine aperçue. Il la revoit, quelque temps plus tard, lors d’une soirée, à l’Arletti et entreprend de la séduire. Il s’agit d’Inès. Le jeune homme est prêt à beaucoup de concessions. « Aimer c’est aussi avoir mal. »(p.106)





Pendant plus de trente ans, Rachid aime et respecte la personnalité de son épouse, sa soif de liberté, son passé et ses regrets, dans un pays dans lequel la femme perd de plus en plus de droits. Il connaît des pans du passé d’Inès et elle, elle ignore qu’il sait… Jusqu’à ses dernières minutes de souffle, Rachid prouvera son amour, sans se dévoiler.





Je ne vais pas vous faire languir, j’ai eu un très gros coup de cœur. Dès les premières pages, j’ai senti qu’il en serait ainsi.





Ce roman est de l’amour : celui entre Pierre et Inès, celui entre cette dernière et Rachid et celui pour une terre : l’Algérie. Lorsque l’indépendance a été prononcée, l’espoir s’est allumé : celui d’une vie meilleure. Hélas, le pays a sombré dans la pauvreté et l’islamisme radical s’est engouffré. Les auteurs décrivent le déchirement des habitants, qui constatent le déclin de leur nation qu’ils aiment tant, et qui vivent dans la peur des attentats. Ils montrent que la douleur est dans le cœur des Français et dans celui des Algériens, qui se sont opposés et qui ont souffert. Ce ne sont pas les mêmes maux, mais la conséquence est la même : la rancœur, jusqu’à la haine, parfois.





Michel Canési et Jamil Rahmani relatent le climat en Algérie, de 1962 à 1996. J’ai été bouleversée, car ce que j’ai appris, a provoqué un questionnement en moi. Beaucoup d’interrogations, auxquelles personne ne peut répondre, se sont imposées en moi. Je ne les aurais pas eues sans la lecture de ce livre. Les connaissances entraînent la réflexion. C’est perturbant et déchirant, mais c’est, surtout, une richesse.





J’ai, également, été émue par les magnifiques histoires d’amour. Au sein de ce pays qui saigne, ce sont les sentiments qui prédominent : ceux pour l’être aimé qui n’est pas oublié, en dépit d’une séparation de plusieurs décennies, ceux pour la personne aimée, alors que ses actes vont à l’encontre de l’éducation et des convictions profondes de celui qui la chérit. Puis, la preuve ultime d’amour…





En filigrane, Mohand, groom à l’hôtel Arletti, est le témoin discret de ces vies. Son destin est bouleversant et montre l’incohérence ainsi que la folie des hommes.





Enfin, la délicatesse de la plume exacerbe les émotions. Elle est faite de métaphores, de lyrisme et de poésie.





Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Anne Carrière pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Bien portant avec la médecine du prophète

Ecrit par deux médecins, l'objectif avoué de ce livre n'est pas de nous convertir à quelques préceptes de médecine naturelle, mais de revenir à ce qui fut un art de vivre et l'humanisme de l'islam, que l'extrémisme a fini par masquer.

Très peu branchée sur les médecines parallèles, j'avais hésité à lire ce livre. J'ai fini par céder à quelques injonctions amicales et ne l'ai pas regretté. J'y ai retrouvé toute la sagesse et la douceur de vivre d'un pays que j'ai beaucoup aimé.

Les auteurs s'inspirent de « La médecine du prophète » de Jalal Eddine as Suyuti, savant cairote du XVème siècle, une médecine ancienne et adaptée aux climats sous lesquels elle s'exerçait, une médecine basée sur la théorie des « humeurs » qui ne diffère pas de celle du Moyen Age chrétien, ce qui est bien normal d'ailleurs puisque c'est aux médecins arabes (qui pouvaient pratiquer l'autopsie) que l'Occident a emprunté son savoir ; une médecine qui était même très en avance sur certains points, puisque c'est la seule qui accordait, dans la procréation, sa part au plaisir de la femme.

Mais les auteurs ne se contentent pas de récapituler les préceptes du médecin cairote. Chaque précepte, préceptes de tempérance, préceptes d'alimentation (voir une liste impressionnante des produits alimentaires) et même préceptes sur le côté sur lequel dormir, est accompagné de commentaires rapportant ces conseils d'hygiène à nos connaissances actuelles pour en montrer la modernité. Puis vient un commentaire, le plus souvent de Jamil Rahmani, sur la façon dont ces prescriptions s'intégraient dans son quotidien de petit Algérien d'une famille aisée. Et c'est pour moi tout ce qui fait le charme de l'ouvrage : l'évocation d'un mode vie pas encore complètement révolu, empreint de paix, de douceur et de gourmandise.

« La déviance de quelques-uns, concluent les auteurs, ne doit pas jeter l'opprobre sur l'ensemble. L'immense majorité des musulmans n'aspire qu'à la paix, au bien-être, à l'épanouissement et, contrairement à ce que pourrait faire croire certains, la vie pour les adeptes de l'islam n'est pas qu'une perte de temps ».

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Siamoises

Pas mal, mais pas très bien exploité !

Siamoises part d'un principe certes pas révolutionnaire mais assez sympathique. Les premières pages, et de manière générale, la première partie du roman, sont rythmées, prenantes, et suent à pleines gouttes le morbide, le malsain, le sexe et les travers humains. Jusqu'ici, tout va bien. La symbolique, pas très subtile, sert encore bien l'histoire. Les personnages sont intéressants et les chapitres courts permettent non seulement de ne pas s'ennuyer, de faire avancer l'intrigue, mais aussi d'être un format tout à fait pratique si vous lisez dans le métro le matin en allant au boulot.

Mais très vite, ça se gâte. On part complètement dans le descriptif, et on se prend de plein fouet les champs lexicaux du végétal et de la couleur, et ce, en permanence ! A toutes les pages, quasiment toutes les lignes, on a le droit à un vocabulaire, certes très riche et imagé, mais lassant voire irritant par sa lourdeur répétitive. On soulignera néanmoins que les paysages dépeints des voyages en Méditerranée sont très fournis et justement décrits pour ceux qui connaissent un peu. Une jolie escapade j'en conviens, mais qui, à mon sens, n'a rien à faire en premier plan dans un thriller. D'accord, ça sert à initier la réflexion sur les continuités et discontinuités qui peuvent exister entre différentes vies et qui s'étirent ou se rapprochent en fonction des époques, mais où est l'énergie ??

Le récit se transforme en roman descriptif presque sans histoire. Les nouveaux personnages racontent leurs vies dans les monologues tout à fait artificiels, l'évolution sentimentale de Sophie et de Marie est inexistante, et les maigres péripéties deviennent anecdotiques dans le flot descriptif. Les parallèles entre les deux personnages se font plus évidents et on commence déjà à cerner l'évolution de la deuxième moitié de roman. On s'attend alors à quelque chose de puissant, de profondément démentiel presque ubuesque qui monte en crescendo sans que vous puissiez véritablement l'appréhender, mais même pas. Ça rame encore un bon moment avant que, subitement, tout s'accélère de façon poussée et poussive. Tout ça pour arriver à un dénouement peut-être un peu surprenant, mais clairement pas époustouflant, un peu "facile" et relativement superficiel et lissé. Autant si certains aspects techniques (notamment tout ce qui est médical) ont été très finement travaillés, l'aspect psychologique, que ce soit des personnages principaux ou secondaires, reste assez scolaire.

Bref, Siamoises est un roman un peu décevant, qui se lit assez bien malgré ses longueurs. Il offre un style cherché et travaillé (un peu trop d’ailleurs) pour une histoire avec un bon potentiel qui malheureusement n'a rien d'un livre à "suspense haletant, vers une plongée aux frontières de la folie".
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Alger sans Mozart

Magnifique moment de lecture.

Un roman choral qui met en lumière l'Algérie, qui rend hommage à ceux qui ont dû la quitter, à ceux qui sont restés, aux exilés qui ont profondément aimé ce pays. Les deux points de vue sont abordés : ceux des pieds-noirs comme celui des algériens autochtones. Les traits des personnages sont peut-être un peu forcés, mais comme que j'ai aimé les côtoyer. Ils se donnent la réplique, nous invitent dans leur cœur à tour de rôle, dans de très courts chapitres, rythmant cette lecture attachante que j'avais beaucoup de mal à lâcher. Un petit pavé de 450 pages dévoré en deux jours ! Les description d'Alger sont superbes.

L'histoire de Louise, personnage principal de ce roman, au sort bien malheureux, est poignante. Son amour pour l'Algérie, pour Alger la blanche et ses doux parfums, la musique, les souvenirs... inonde ces pages.

Deux auteurs, deux origines, deux styles d'écriture, deux belles écritures.

Un livre dont l'écriture à quatre mains de deux origines différentes, - Jamil Rahmani est né en Algérie, Michel Canesi est français, naturalisé marocain en 2019-, confère, à ce livre, une dimension universelle. Nous sommes tous citoyens du monde. Les auteurs offrent des éléments pour comprendre l'histoire de l'Algérie, à nous, lecteurs, de nous en imprégner pour façonner notre propre opinion.

Merci Michel Canesi & Jamil Rahmani !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Villa Taylor

D'habitude, les ouvrages (les romans, tout particulièrement écrits à deux -mis à part les couples bien soudés- sont rares et ne sont pas réussis, chaque intervenant pouvant avoir des frémissements différents face aux situations décrites. Il faut donc croire que nos deux auteurs sont sur la même «longueur d'onde». L'histoire, au départ, est assez simple. Mais, elle se complique par la suite.



Au départ, il y a Diane de Verneuil, une belle «golden girl», encore jeune, «executive woman» , directrice (à succès) d'une banque parisienne. Une vie de «jet-setteuse» parisienne menée tambour battant et brûlée (selon son rythme et ses désirs) par les deux bouts. A cause d'une enfance pleine de zones d'ombre ? Elle a grandi à Marrakech dans une grande villa devenue célèbre car fréquentée par de grands noms européens de la politique, de la culture et des arts de l'époque (coloniale) : Winston Churchill, F. Roosevelt, Y. Saint Laurent, C. Chaplin, Forbes... et bien d'autres encore.



Orpheline de père et de mère, elle vit avec sa grand-mère maternelle et de serviteurs (indigènes, bien sûr), tous bien silencieux sur le passé d'une résidence qui a l'air chargé de bien des drames. Car la mère a, un jour, mystérieusement disparu.. .laissant une résidence fastueuse péricliter dans la tristesse généralisée.



C'est, donc, à la mort de la grand-mère, toute une quête assez laborieuse pour retrouver la mère «effacée» des mémoires. Grâce à une jeune et beau notaire, lui-même ayant une vie chargée de mystères, elle remontera le temps et, allant de surprise en surprise, elle se réconciliera avec un passé qu'elle pensait douteux... et elle retrouvera ses origines (d'Européenne française, elle découvrira que son vrai père est un Marocain musulman, ancien serviteur, devenu l'amant de la maman) comme d'ailleurs Selim, le notaire qui dit avoir découvert, lui, le Marocain, fils de musulman, que sa mère était de confession juive) Sa vie connaîtra alors un autre cheminement, plus apaisé... Sa banque aussi ! Quant à la villa Taylor, elle ne sera pas vendue aux rapaces de l'immobilier.

Avis : Un roman d'amour parcouru de perturbations et d'interrogations ; l'héroïne, comme son amoureux, étant à la recherche de sa mère et de ses origines. Mais, aussi, un livre d'amour pour... le Maroc (à travers Marrakech)... un pays présenté calme, accueillant, tolérant, ouvert sur les cultures et les religions du monde, dynamique économiquement. Quoi de mieux comme outil promotionnel ? A l'opposé d'«Alger sans Mozart»
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Bien portant avec la médecine du prophète

Ces deux médecins nous offrent avec une simplicité d'écriture et une facilité d'accès à tous, le fruit de leur recherche concernant les rapprochement de la médecine orientale et occidentale. C'est en découvrant le fameux livre de l'érudit, médecin soufi du Caire Jalal ad-Dine As-Suyuti, écrit au XVe siècle et traduit en 1860 par un Français du nom de Nicolas Perron, que les auteurs ont souhaité nous montrer combien la médecine européenne et celle du monde islamique étaient proches, "pour ne pas dire jumelles". " Le monde occidentale et le monde islamique se réfèrent tous deux à Hippocrate, Galien et Dioscoride. "



Voilà aussi comment ces deux médecins ont voulu nous offrir une autre vision de cette religion en analysant et commentant, par chacun leurs expériences de jeunesse auprès de parents vivant la tradition, cet ouvrage du XVe siècle : La Médecine du Prophète, en nous transmettant cet art de vivre par des recettes ancestrales, pour soigner ou vivre mieux. Trouver l'harmonie du corps et de l'esprit, comme il était dit, tout est histoire de tempérance.



Pour ma part, je n'ai pu m'empêcher de faire aussi des liens avec les humeurs, certes pas au même nombre, qui se retrouvent dans l'ayurvédisme et la médecine chinoise.



Tout cela est vraiment passionnant !
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Alger sans Mozart

Voilà donc un roman, un vrai, à l'écriture assez originale. Deux auteurs, plusieurs voix.



Au centre du récit et au départ, l'amour, en pleine guerre de libération nationale, de Louise, la «pied-noir» de «bonne famille» (mère raciste et Oas, mais père intellectuel libéral) pour Kader, un étudiant en médecine (à Alger), militant actif du Fln. La fille, influencée par les idées et les réflexions libérales et humanistes du papa et, aussi, révoltée par la condition inhumaine faite aux «indigènes», et par les attitudes et comportements racistes de son environnement immédiat, ne tarde pas à rejoindre le mouvement national. Rien de plus facile pour elle, belle et rebelle et parlant, grâce à son père, l'arabe et le kabyle. Algérienne jusqu'au bout des ongles! Possédée par l'Algérie, elle s'implique à fond.



L'indépendance ! Espoirs, jouissances, jouisseurs, dérives, nuits folles, journées pleines... tout y passe.



Louise habite les hauteurs d'Alger. Elle observe, évalue, juge et tranche…sans peur car sans reproches, si ce n'est que de trop aimer son pays…l'Algérie…et son époux devenu un médecin réputé, mais déjà oublieux des combats passés et des promesses. Au bout de 35 années de mariage, c'est le divorce…et elle est découvre qu'elle est une «étrangère», avec une peau qui «ressemble aux façades des immeubles d'Alger»… «à l'image d'Alger, ruinée», à l'exception de certains lieux qui ne vieillissent pas, donnant l'illusion de l'éternelle jeunesse. Comme le Saint Georges, «un douloureux mirage».



Autour d'elle, plusieurs personnages hérités d'hier, se trouvant pour la plupart en France, partis en 62...et des amis, nouveaux, jeunes ou vieux : l'homosexuel, un réalisateur, le jeune à la recherche de son identité, de son histoire et d'un autre avenir, les racistes, l'acteur raté,…



Les souvenirs, les commentaires, les observations, les analyses, les événements se croisent et s'entrecroisent parfois, se mêlant harmonieusement ou amoureusement, parfois s'entrechoquant. Le tout dans une Algérie qui a beaucoup changé (évolué ?), tout particulièrement en raison d'une religiosité exacerbée et d'un arabo-nationalisme borné...et avec, en face, une France qui a beaucoup évolué, tout particulièrment en raison du bouleversement des mœurs et d'un universalisme mondialisé...Mais qui laisse une foultitude de questionnements sur les rapports ambigus jusqu'à l'équivoque entre les deux pays dont celle-ci : «Comment aimer une nation tortionnaire ? Comment haïr le pays des Lumières ?»

Avis : Au départ, l'apparence d'un sujet-bâteau. La suite vous entraîne dans un voyage au long cours, mouvementé comme on le devine, à travers le temps présent de l'Algérie et à travers une mémoire originale… Celle d'une «pied-noir» algérienne plus que les Algériens, mortellement patriote.

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Siamoises

Siamoises, dernier roman de Canesi & Rahmani publié chez Naïve m’inspire trois mots : force, beauté, étrangeté. La puissance de cet ouvrage tient aux deux personnages centraux, Marie et Sophie, sœurs que tout oppose mais qui au fil des ans deviennent inséparables, fusionnées, presque siamoises. L’amour qu’elles ont l’une pour l’autre irradie page après page. Des pages très belles, d’une magie cinématographique, où tour à tour défilent les paysages du nord de la France noyés de pluie et de brume, ceux de l’Andalousie, de l’Algérie et du Maroc, gavés de soleil. Car Marie vit dans la lumière et Sophie dans l’ombre, chacune apportant à l’autre la part qui lui manque. Antoine, amant de leur mère, Antoine le pervers, brisera leurs liens, son jeu trouble et malsain séduira Sophie et la détachera peu à peu de Marie. Marie dont la soudaine disparition exhumera Sophie de la torpeur où Antoine l’avait plongée et l’entrainera loin vers le sud à la recherche de son autre.

Siamoises est un roman d’amour, le roman des amours interdites, un roman sur les frontières transgressées, sur la société, la famille, ces gardiennes des bonnes mœurs et du bien penser, ces gardes-frontières impitoyables. Siamoises est un plaidoyer pour la tolérance, le laisser-vivre et la diversité.

Quand Marie questionne Malika, mère de deux authentiques siamoises qu’elle s’apprête à faire opérer :

- Pourquoi veux-tu les séparer, elles sont heureuses ?

Malika répond :

- Elles ne savent pas ce qu’est le bonheur !

Tout Siamoises est dans ce court dialogue, le bonheur que l’on veut pour nous, malgré nous même s’il peut nous détruire car les siamoises d’Essaouira, séparées contre leur gré, mourront de leur séparation.

Nul ne peut vivre sans l’autre part de soi, que cet autre soit réel ou rêvé. Nul ne peut vivre amputé… Telle est bien la philosophie de ce magnifique roman : vivre avec l’autre, avec l’autre part de soi, ne jamais la rejeter, toujours tenter de la comprendre, être en accord avec elle, ne pas laisser décider la société, la famille, la médecine.

Bonne lecture !


Lien : http://larepubliquedeslivres..
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La douleur du fantôme

Je viens de lire la critique d'Izabel et je la trouve indigente. De toute évidence, elle n'a pas lu le livre, en effet plus du tiers de l'intrigue se déroule dans le milieu de la danse. Elle est passée complétement à côté de ce roman elle n'en a pas perçu la profondeur, ni la richesse. Je vous incite fortement à le lire car c'est un des meilleurs roman de ces derniers mois et son intrigue est haletante. Pierre Assouline, Tahar Bendjelloun et d'autres l'ont chroniqué et m'ont donné envie de le lire et je n'ai pas été déçu. Dommage que Babelio ne soit pas plus sévère dans le choix de ses chroniqueurs, il devrait y avoir une grille de lecture à remplir attestant que le roman a bien été lu. Il y va de la crédibilité du site !
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Villa Taylor

Amateurs de Point de vue Images du Monde ou de Gala, ce livre est fait pour vous.Roman à l’eau de rose sur l’aristocratie coloniale de Marrakech.Tout ce beau monde évolue en vase clos, se rencontre dans la fameuse villa Taylor, rencontre les hauts personnages de l’époque. Je n’ai pas du tout apprécié ce roman artificiel. Le style est franchement mauvais sauf, peut-être, pour décrire les odeurs du jardin. Une chose est sûre : ce n’est pas de la littérature et je ne suis pas allé jusqu’au bout de ce livre insignifiant.
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