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Critiques de Michel Mohrt (31)
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Tombeau de La Rouërie

Publié en l’an 2000, cet ouvrage est le testament de Michel MOHRT et un hommage au Marquis de La ROUERIE qui participa à la guerre d’indépendance américaine puis créa le premier réseau breton de résistance aux excès de la Convention. Plus romanesque qu’historique, cette biographie du contre révolutionnaire analyse le contexte à la charnière entre la monarchie et la république.



La ROUERIE croise le Général MOREAU (né à Morlaix comme l’auteur) et CHATEAUBRIAND. Devenu le Colonel ARMAND dans l’armée des Insurgents La ROUERIE rencontre FRANKLIN et WASHINGTON. Puis il rentre à Paris, le jour où la famille royale est ramenée de Varennes, et en liaison avec le Comte d’Artois, mobilise l’insurrection bretonne qui rejoindra la chouannerie après sa mort survenue à l’annonce de l’exécution de Louis XVI.



L’évocation du Général MOREAU, opposant républicain à NAPOLEON, tué d’un boulet français au milieu de l’état major du Tsar lors de la bataille de Dresde, conduit Michel MORHT à s’interroger sur l’honneur, la fidélité, la patrie, et à revenir sur les choix cornéliens de ses propres amis partagés entre Londres et Vichy, avant de rappeler le destin du Capitaine BASSOMPIERRE qui s’engagea dans la division Charlemagne, fut capturé par l’armée russe, livré au petit fils du Maréchal FOCH, Henry FOURNIER-FOCH, officier évadé des camps allemands, nommé Major de l’armée rouge par le Maréchal JOUKOV…. Tovarich Kapitaine Foch laissa s’échapper le SS-Hauptsturmführer Bassompierre.



Michel MOHRT combattit glorieusement au printemps 1940 et obtint dans les Alpes, sur le front italien, une citation comportant la croix de guerre... Marqué par la défaite, son oeuvre, sous une apparence désinvolte et flegmatique, relativise les postures adoptées après la libération.



« Le plus difficile n'est pas de faire son devoir, c'est de savoir où il se place. » a écrit Jean de La Varende ; Sur la tombe de La ROUERIE est inscrit « Le mal qui l'emporta fut sa fidélité. »
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Les fous du roi

Un pavé de 523 pages ! Je me suis accrochée jusqu'à la page 250, mais je n'en pouvais plus, je l'ai fermé. Je me suis vraiment, mais vraiment ennuyé. Je ne dis pas que ce n'est pas un bon bouquin, sans doute est-ce moi -même qui me suis égarée dans un univers qui n'est pas le mien et qui ne m'intéresse pas, la sphère politique et ses frasques.
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Les fous du roi

"Bientôt, dans un moment, nous sortirons de la maison pour nous jeter dans la fournaise du monde ; sortis de l'histoire, nous rentrerons dans l'histoire et nous affronterons le verdict inexorable du temps. ". C'est par cette phrase énigmatique que se closent les sept cents pages du roman de Robert Penn Warren.

"Les fous du roi" est un livre ...métaphysique. Un roman exigeant dans lequel le lecteur aura quelquefois peine à entrer. Il ne faut pas s'attendre a une intrigue ponctuée de multiples rebondissement comme chez Ellroy par exemple, qui dépeint lui aussi dans ses livres les turpitudes de la vie politique américaine. Comme le dit justement Kajaku dans une critique précédente : "Il ne se passe pas grand chose" dans ce livre. Il existe quand même une trame narrative que Robert Penn Warren a emprunté à la vie du sénateur de Louisiane, Huey- Long, un homme politique démagogue et cynique, qui mourût assassiné . le personnage central du roman n'est pas le sénateur Willie Stark , l'avatar de Huey-Long , mais un de ces hommes qui gravitent autour des chefs de partis, un conseiller tout autant qu'un homme de main : Jack Burden.

L'intrigue , sans être compliquée, n'est pas facile à raconter. Si l'on veut qualifier le tout d'un raccourci trivial , on pourrait dire que c'est une histoire banale d'arroseur arrosé. le gouverneur du Comté de Mason City , Willie Stark brigue le Sénat. Un de ses adversaires, le sénateur McMurfee , se trouvant sur son chemin , il charge son homme de main, Jack Burden, de trouver un moyen de faire pression sur le Juge Irwin, un ancien ami de sa mère, afin que lui même intercède auprès de McMurfee pour qu'il laisse la place libre à Willie Stark. Burden ,connaissant bien l'intégrité du juge à la retraite, doute que l'on puisse le faire chanter , "cherche et tu trouveras" lui dit l'inflexible gouverneur. Et il va trouver : une misérable petite affaire de malversations financières vieille de trente ans ; la tâche, le pêché , dans la carrière immaculée du Juge Irwin. Cette découverte sera à l'origine des évènements qui vont alors s'enchaîner inexorablement.

Jack Burden sera ,à son corps défendant , le messager autant que la main du destin. L'auteur a mis beaucoup de ses questionnements, de ses angoisses, de ses anxiétés, dans son personnage principal. Jack Burden est le rejeton d'une riche famille sudiste, étudiant moyen, mal dans sa peau, amoureux fou d'Anne Stanton son amie d'enfance. Il devient journaliste dans un journal local d'où Willie Stark le débauche pour en faire son conseiller. Jack Burden n'est pas un raté malgré les apparences. C'est au contraire un homme d'une lucidité extrême, absolument pas dupe des forfaitures et des perfidies nécessaires au "vivre ensemble" de tous les jours. C'est l'homme de la "chair" , opposé à l'homme de "l'idée" incarné par son ami d'enfance Adam Stanton , brillant chirurgien habité par l'obsession du Bien , qui refuse la direction de l'hôpital construit par Willie Stark , persuadé qu'une bonne dose de Mal s'est invité à sa construction...

Vous l'aurez compris, au fin des fins, "Les fous du roi" se résume à une grandiose dissertation sur le Bien et le Mal , thème éminemment sudiste s'il en est (Faulkner et ma chère Flannery O'Connor ).

S'il vous prend l'idée (bienvenue , malgré mon compte-rendu décousu :-) , d'entreprendre la lecture de ce livre (lu dans l'édition de poche "biblio" ) , il faut absolument lire la belle introduction de Michel Mohrt qui explique magnifiquement les enjeux du roman, son contexte, sa place dans l'oeuvre de Penn Warren.

Enfin, une mention particulière pour la langue de Robert Penn Warren ; certainement édulcorée par la traduction (traducteur Pierre Singer, qui a du être à la peine vu la difficulté à rendre le sel des dialogues...) . L'auteur est un virtuose de l'image et de la métaphore. Tout au long des sept cents pages et au moment des dialogues je n'ai pu m'empêcher de penser à des scènes réelles ou imaginées de cinéma américain . Pouvoir du MYTHE !





"Par ici les choses ne changent guère" , dit le patron. La phrase ne semblait pas exiger de réponse , donc je n'en fournis aucune.

"Je parie que j'ai bien entassé , l'un dans l'autre, des milliers de litres de pâtée pour les cochons dans cette auge" dit-il. Il cracha de nouveau. " Je parie que j'ai régalé au moins cinq cents cochons dans ce coin-là. Et d'ailleurs, nom de Dieu ! c'est toujours ce que je fais : verser de la pâtée !

- Eh bien, c'est de ça qu'on vit, n'est-ce-pas ?

Il ne répondit pas."

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Les fous du roi

Une écriture remarquable pour un roman sur le monde politique avec "ses "grandeurs et ses turpitudes". Des personnages décrits avec maestria et une ambiance magnifique. Epuisé mais à chercher d'occasion car il en vaut la peine.
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Les fous du roi

Alors, par où commencer ? J'ai lu ce roman en me disant que j'attaquais un monument, un chef d'œuvre… Si j'ai dévoré le début, j'ai laissé tomber au bout d'un moment et ne l'ai repris que bien plus tard. Sans doute ma lecture en a-t-elle souffert, mais c'est aussi le signe que cette lecture était ardue !

Corruption, magouilles politiques, allers et retours dans le temps pour comprendre comment le narrateur "s'est fait". Un roman noir fourmillant de détails, amples (on s'y perd un peu dans le temps et les personnages, mais ce n'est que mon avis). Malheureusement, la narration fait un peu datée, cette lecture a ressemblé à un exercice pour moi, dommage. Mais je reconnais la valeur littéraire de ce roman, et je comprends ce qui en a fait un classique !
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Le Télésiège

Mon texte sur le Télésiège s'est barré de ma salle d'attente, ben ça vaut peut-être mieux comme ça. C'est un livre que j'ai lu il y a 30 ans avec insuccès puisqu'il m'est tombé des mains au bout de 20 minutes de lecture, l'auteur s'attardant sur des considérations techniques d'une futilité évidente alors que je me projetais dans la chaleur d'une station ; me faisant penser à a River runs through it de Maclean avec ses cours sur la pêche à la mouche que Redford avait surmonté avec maestria. Je m'étais proposé de le relire pour voir si j'aurais calé au même endroit. L'académicien breton de Saint-Brieux restera là où il est dans mon estime. Désolé, là il y en a encore pour 30 ans, si dieu me prête vie !..
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Les fous du roi

Nous sommes dans un État du Sud au cours des années 30 - la politique américaine, décidément peu changé. Willy Stark un fils de plouc qui a construit sa carrière sur la dénonciation des magouilles politique et judiciaire. Agréable à lire et beaucoup de flash-back sur la vie du personnage principal ce que j'ai bien aimé. Chaque chapitre on en apprend un peu plus sur les pensées et sur le passé de Jack Burden. Je vous conseil aussi de regarder le film "Les fous du roi " avec Sean Penn, adaptation du roman de 2006.
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La maison du père

Je pense qu’il remerciait Dieu chaque jour de l avoir fait vivre lui et les siens dans cette ville du leon préservée des catastrophes naturelles,sinon de l’ ennui. Nous habitions la petite ville de Morlaix,port assez important au XV II siècle, ruiné par le Blocus continental et qui ne s était jamais relevé.

Riz pain sel je retrouve des expressions de mes parents.





A 2 ans.j ‘ai eu une petite soeur. Je marche à côté de son Landau quand nous allons nous promener sur le cours d ‘Ajot. ‘On voit bien que vous n avez pas été élevé dans la religion catholique ‘’ (Joyce)

J avais pour les vaincus de l histoire et de la vie une compassion infinie’’.

Glas pour désigner le bleu et le vert couleurs de la mer. La mer m attirait et me faisait peur.la ou j ai appris à nager

Les amours jaunes de Tristan corbiere je préfère le bitor de sacs et de noeuds.



´´Un pauvre petit diable aussi vaillant qu’un autre...Je suis navré de savoir que cet auteur un compatriote était si à droite.

Dans quoi voit on de la lumiere ?



Dans l œil du vieillard ( Victor Hugo)

.la merdre n etait pas si mauvaise (ubu roi)

‘’Un âge va, un âge vient et la terre tient toujours. E soleil se lève aussi.’m
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Les fous du roi

Attention, voici un grand roman. Américain. Marqué par le tournant des années 1940-50 dans sa rédaction.

Les fous du roi, qui a également été traduit sous le titre Tous les hommes du roi, raconte l'histoire d'un homme qui se fait happer par la politique, dans le sud-est des Etats-Unis et pendant la période d'entre-deux-guerres. Ses thématiques restent d'actualité : envie de bien faire, attitude face à la compromission, tentation de l'innocence, décalage entre peuple et politique... Et derrière ses thématiques politiques, une autre plus éternelle : la cohabitation du bien et du mal en chacun de nous.

Autour de Willie Stark, le gouverneur, tournent plein de personnages joliment croqués : l'épouse trompée, le fils trop gâté, le chauffeur méprisé, l'opportuniste, les femmes. Et le narrateur, curieux, qui décrypte.

Le ton du livre m'a rappelé Citizen Kane, paru quelques années plus tôt, en 1941. Beau compliment pour un roman américain, n'est ce pas?

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Les fous du roi

Les fous du roi est un roman de Robert Penn Warren, prix Pulitzer 1947, que l'auteur reçut également en 1957 et 1979 dans la catégorie poésie. Il semble toujours être le seul auteur primé dans les 2 catégories.



Années 30. Jack Burden, le narrateur, est le bras droit de Willie Stark, "cul-terreux", comme il se qualifie lui-même, devenu gouverneur. Il est désormais "Le patron" et est bien décidé à ne pas laisser sa place à ceux qui ne souhaitent que sa chute.



Quitte à chercher à salir ses opposants, pratique désormais bien connue de la politique états-unienne.



Notons que l'auteur s'est inspiré du célèbre gouverneur de Louisiane Huey Long pour créer le personnage de Stark



Voilà pour le pitch initial. Mais le roman est plus complexe que cela, ce qu'illustre d'ailleurs sa narration, non linéaire, avec de fréquents allers-retours dans le temps. Mais l'auteur parvient toujours à maintenir la fluidité du récit, fluidité qui n'est pas toujours présente (attention, pas taper!) chez Faulkner par exemple.



La préface fait référence à cette écriture: "le lecteur pourra s'étonner en cours de route de telle digression, de tel flash-back, dont la nécessité ne lui apparaît pas d'abord; il s'apercevra plus tard que rien n'est laissé ici au hasard, que le moindre détail se trouve être justifié, parfois 300 pages plus loin"



Si Stark semble au début du roman le personnage principal, les personnages secondaires vont prendre peu à peu de l'épaisseur. Au point de faire de Burden le véritable héros du roman. C'est sa vie, ses doutes, ses allégeances et ses trahisons qui sont le cœur du récit, dont la densité nécessitera sûrement une relecture dans le futur.



En cela c'est un roman étrange puisqu'il dépasse le cadre que j'imaginais. Ce n'est pas un roman sur les arcanes de la politique américaine, comme je le pensais. La politique n'est finalement qu'un prétexte, une sorte de trame.



Sur ce, je vous laisse méditer sur une phrase de Stark: "l'homme est conçu dans le péché, il vient au monde dans la corruption, et passe de la puanteur des langes à la pestilence du linceul"



Bonne lecture!
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La prison maritime

Les extraits de critiques littéraires des grands journaux de l’époque sont dithyrambiques. Ne jamais croire les quatrièmes de couverture…

Il était question d’embruns, d’aventures, et je m’attendais à un gentil petit roman d’aventure qui me transporterait loin de mon quotidien, dans les mers des côtes de Bretagne. Que nenni !

J’ai trouvé tout au contraire dans ce roman une atmosphère étouffante, un narrateur mesquin et qui fait tout pour repousser toute velléité d’empathie que pourrait avoir le lecteur… Bref, j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer et j’ai déserté le navire juste avant que les vrais combats ne commencent (mais j’ai lu l’épilogue, et je crois que j’ai à peu près compris l’histoire…). Olivier de Kersangar et son matelot navigueront aussi bien sans moi.

J’ai d’ailleurs été assez dérangée par la façon dont la cause autonomiste bretonne et les mouvements de l’entre deux guerres est traité dans ce livre. Je ne sais quelles sont les convictions de l’auteur sur ce point, mais j’ai trouvé que le mariage dans un même personnage d’une apathie repoussante et d’une défense des thèses autonomistes (plus par mimétisme d’ailleurs que par véritable conviction) brouille les pistes quant au message que pourrait vouloir délivrer l’auteur, et rend difficile tout questionnement valable.

Je ne suis pas autonomiste, mais les arguments pourraient m’intéresser, pour ma culture et ma réflexion personnelles. Mais avec ce livre, les arguments se mélangent à l’antipathie pour le personnage, et plus rien n’avance. Alors en plus un livre qui tourne en rond et dont le premier tiers n’a pas vu un seul embrun vraiment rafraîchissant… Ce livre retournera dans le bac des livres recherchant un propriétaire dont je l’avais sorti toute heureuse de ma bonne pioche. Peut-être trouvera-t-il un lecteur plus clément que moi, mais j’en doute.
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La Guerre civile

La guerre civile de Michel Mohrt n'est pas très facile d'accès pour le lecteur moderne qui n'y connaîtrait pas grand chose à l'entre deux guerres, tant cela évoque d'événements et de groupuscules que seuls ceux ayant approfondis leur connaissance de l'époque connaîtront. Mais c'est donc une occasion d'apprendre plein de choses, même si des plongées sur wikipedia sont nécessaires. Pour l'intrigue en elle-même, elle est assez simple, c'est le récit, écrit après coup, d'un juriste de la jeunesse de son ami, qui fit systématiquement les mauvais choix pendant la montée du fascisme, malgré par exemple le choc du bien connu livre de Bernanos sur la guerre d'Espagne.... C'est triste, comme un grand gâchis, c'est un portrait des tensions qui déchiraient la France de l'époque, c'est une histoire d'amitié qui n'a rien su empêcher, et si ce n'est pas accessible, c'est fort intéressant!
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Album William Faulkner

Très belle iconographie de la vie et l'oeuvre de l'inventeur du Yoknapatawpha County dans le Mississipi !

Outil précieux pour découvrir ou approfondir la lecture William Faulkner, ce recueil illustre aussi une époque clé de l'histoire des Etats-Unis.

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Les fous du roi

Le roman est basé sur la carrière du démagogue Huey Long, gouverneur de Louisiane. Orateur adoré des foules, dictateur sans scrupules qui se maintenait par la corruption et le chantage, défenseur du peuple, Huey Long, comme Willie Stark, le héros de Warren, fut tué d'un coup de revolver sur les marches de son capitole.

"Les fous du roi" est l'histoire d'un homme, Willie Stark, mêlé à la vie du monde mais qui veut atteindre une vérité que le monde ne peut pas offrir. Empoignant la vie de toutes ses forces et par tous les moyens, il veut que son idéal s'incarne dans les faits. A côté de lui, Adam Stanton, le pur idéaliste, considère que l'idée, le verbe, doit rester hors de tout contact avec les faits. Quant à Jack Burden, témoin et narrateur, spectateur, il sera obligé à la fin du roman, après la mort de Stark, de s'engager dans la fournaise de l'Histoire, de se mêler au monde et d'affronter le verdict inexorable du temps.

Conflit entre le monde de la chair et celui des idées, "Les fous du roi" est un roman tout à la fois naturaliste par l'exactitude de l'observation et métaphysique par sa "démonstration" : c'est par le sang versé que le verbe s'incarne et que le héros accomplit sa rédemption.
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Les fous du roi

"le Bien absolu n'existe pas, personne n'est innocent"



C'est l'idée que j'ai après la lecture ce roman de Robert Penn Warren.



Tout d'abord pour ceux qui comme moi s'attendaient à un polar à la James Ellroy sur fond de House of Cards : pas du tout. Nous suivons certes la carrière mouvementée du politicien Willie Stark et de son homme de main Jack Burden, mais cette histoire sert surtout de socle à une réflexion métaphysique sur le Bien et le Mal.

La réflexion est réelle et très poussée, l'auteur à travers le prisme d'un monde politique inévitablement corrompu raisonne sur ces deux notions (Bien et Mal) n'existant pas individuellement et liées en un tout complexe. Il parlera beaucoup de morale, d'ambition, de mal nécéssaire etc..

C'est donc un ouvrage qui nous propose une vision réaliste, sans illusion ni jugement, de l'Homme et de ses actions.



L'intrigue principale est assez prenante et les réflexions très intéressantes mais malheureusement quelques longueurs et des passages philosophiques ardus rendent parfois la lecture difficile.



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La prison maritime

En ouvrant le livre, quelques indices sont attirants. L'incipit sonne comme du Joseph Conrad : " Au début du mois de juillet 1923, la présence du Roi-Arthur dans les ports de la Manche fut signalée par des navigateurs, et nous nous attendîmes à son arrivée prochaine dans la baie de Lesguivy". L'épigraphe est d'ailleurs tirée de "Jeunesse", du même Conrad. Le Roi-Arthur est un cotre à tape-cul sur lequel le narrateur, Hervé, qui est aussi le protagoniste, va embarquer comme matelot pour faire le coup de poing contre les Anglais qui entendent occuper quelques ilots anglo-normands au statut incertain. Tempêtes, trafics, évoquent d'ailleurs les aventures marseillaises de Conrad, y compris l'admiration pour le capitaine corsaire .

Récit d'apprentissage, aussi, pour ce jeune bachelier, orphelin de ses deux parent, noyés après le chavirage de leur barque lorsqu'il avait neuf ans. Plaçé dans une école religieuse, il est endoctriné par les théories nationalistes et indépendantistes bretonnes d'un prêtre dénommé le Grand-Foc, pour amariner un récit qui se permettra toutefois quelques escales terriennes, le temps pour le jeune homme de faire, cet été là, de multiples conquêtes féminines, conformément à la loi du genre romanesque. Il fait aussi aussi l'expérience de la Justice et de la geôle, aussi maritime qu'un cimetière peut être marin.

On aura deviné que l'auteur appartient au cercle très fermé des "écrivains de marine", avec un tropisme avoué pour la vieille noblesse bretonne style Pontcallec, le chic anglais, avec moustache, tweeds, chaussures patinées, pubs & manoirs. A la clef, des études de droit qu'on rêve de quitter pour la littérature...

On s'embarque sans déplaisir dans cette aventure, parue en un temps où le genre était banni. Michel Mohrt navigue à contre-courant du nouveau roman ! Il interpelle directement son lecteur, l'entraine dans de bavardes digressions, cite des auteurs inattendus (Benjamin Constant, Samuel Pepys , Fernando Pessoa) pour mieux renouer les fils d'un récit tissé de son imagination et de ses souvenirs de jeunesse.

L'apprentissage est souvent celui des causes perdues. C'est derrière le drapeau (et quelques idées) de Jacques Perret que pourrait se ranger Michel Mohrt, la verve maritime en moins. On songe aussi à Jean Raspail, et pas seulement pour la fraternité de la moustache. Ces auteurs s'inscrivent dans le même monde d'antan, d'honneur, de défis, d'amitiés viriles, de complots aussi, qui caractérise une certaine droite chouanne, rebelle à la Révolution et à la République. Grognards, hussards, sont leurs cousins, sinon leurs frères. Sans doute l'auteur prend-il quelques prudentes distances, comme il l'a fait dans sa vie lors des temps difficiles, s'éloignant vers l'Amérique dont il a su apprécier et faire connaitre à son retour les meilleurs auteurs.

La prison maritime ait été couronnée en 1962 du Grand Prix de l'Académie française. Les amateurs de roman d'aventures et d'apprentissage y trouveront leur compte.


Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Album William Faulkner

Les albums Pléiade de Gallimard sont de petits bijoux qu'on collectionne avec plaisir. Leur lecture réserve quelques surprises car il y a mille manière de commenter une iconographie. Il y a les artistes (Pierre Bergé et Cocteau), les universitaires (Henri Godard et Céline - V1), les amoureux (Jean d'Ormesson et Chateaubriand)...



Michel Mohrt a réussi une synthèse de tous ces genres, pour livrer en 1995 un des meilleurs albums de la collection, consacré à Faulkner. Faulkner connait son sujet, apprécie l'auteur sans se départir d'une certaine exigence. Il sait aussi ce qu'est écrire. Il va à l'essentiel, donne la lumière et a sélectionné une iconographie qui éclaire également l'homme et l'œuvre.



Je ferme l'ouvrage avec l'envie de lire Faulkner (que je n'ai pas lu) et de relire Mohrt, qui me semble injustement oublié.
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Les fous du roi

Son écriture est faite de simplicité, de maîtrise, de métaphores, de savante lenteur, sans doute déroutante pour les lecteurs pressés, mais savoureuse.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Les fous du roi

L'ascension et la chute d'un politicien démagogue et fasciste qui gouverne la Louisiane.Hélas ce livre est épuisé.............
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L'Ours des Adirondacks

Se déroulant dans les années 50 , au bord d'un lac aux Etats Unis,c'est une étude de moeurs assez ironique et mordante d'un milieu mondain et snob d'artistes et d'enseignants à la recherche de notoriété et de soutien et de français expatriés en quéte de contacts avec au centre une veuve fortunée qui croit tirer les ficelles des intrigues. Mais la roue tourne et les moeurs évoluent et les plus plus jeunes protagonistes quittent en catimini le chalet en emportant les perles de la douairiere , l'on sent arriver la fin d'une époque.

Je voulais lire un livre de cet écrivain mort très recemment, c'est une écriture limpide et agréable mais le sujet de ce roman apparait totalement dépassé et desuet.Peut-étre n'ai-je pas choisi l'oeuvre la plus représentative de cet écrivain .Je m'attendais d'après le titre à un livre d'aventure mais l'ours n'est qu'évoqué dans ce roman et ne joue aucun role !

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