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Citations de Michel Simonet (66)


Quant aux clochards - la cloche, en argot parisien, signifie le ciel, et, par association, ceux qui ont le ciel pour toit - en général pacifiques ou endormis, barbus pour les plus anciens et amateurs de litrons de rouge ou autres breuvages - (...) ils étaient toujours de bonne compagnie, d’un humour libéré, et très respectueux de mon travail. Il y avait bien quelques bouteilles cassées en fin d’après-midi - maladresse éthylique oblige - mais ils s’excusaient dans la sobriété relative des lendemains matins. Loulou, Flambard, Taureau, Johnny du Séchoir, P’tit René, Max, vous n’êtes plus de ce monde, mais je voulais vous ressusciter sur cette page où manquent votre bon humour et une tache de vin rouge.
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La première classe de notre train de vie est de ne mépriser personne, dans quelque compartiment que nous nous trouvions.
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L’avenir est en marche. Que dire alors de ce nouveau venu, volumineux aspirateur électrique baptisé « Glutton », collègue à trois roues qui colonise toutes les villes de Suisse et de Navarre, voiture-balai qui me transforme en orange mécanique et me suis comme un petit chien, ou plutôt comme un solide et docile pachyderme que je tiens par la trompe. (...)
Ce que je lui reproche alors ? De me métamorphoser en Gloutonnier et de me faire perdre la main en me rétrogradant de balayeur expérimenté à aspirant balayeur.
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Balayeur de rue

Ou cantonnier, opérateur écologique, homme de ménage en plein air, concierge de quartier, hygiéniste du trottoir, péripatéticien du char, pommeau d’un boulot de prolo, nettoyeur à l’aise-Blaise du balai balèze, propreur, déchétarien ordurier, mégoïste philanthrope, et, pour finir, le valorisant « technicien de surface » - telle est la liste non exhaustive des termes centraux ou excentriques utilisés pour qualifier ce métier souvent admiré, peu convoité, qui n’attire pas mais qui retient (j’en suis une preuve), parfois dénigré, mais reconnu par tous d’utilité publique.
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(...) ce travail est un vrai conte de fées, je vous jure ; pour les saisonniers que nous sommes, il oscille entre Blanche-Neige et Cendrillon, sans compter le Petit Chaperon Orange qui cueille en bouquet les mégots semés par des Petits Poucets citadins ne retrouvant pas le chemin du cendrier. Il me va comme un gant et me botte, ce travail, sept lieues durant ! Surtout en ces mois où le ciel nous tombe dessus. « Vous n’êtes pas en sucre ! » disait un vieux chef. Et vu que je suis marié à Dame Nature une moitié de la journée, et l’autre moitié avec ma moitié, j’apprends de deux forts caractères.
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Le corps est le médicament de l’âme et vice et versa. Il a un grand pouvoir de régulateur et assimilateur. Il attire les pensées à sa suite, les imprime, les incarne et les coordonne. Les deux réunis sont une ressource, un cadeau qu’il faut savoir solliciter. Je pense aux rares matins où je suis parti travailler la tête soucieuse, voulant être ailleurs, le moral gris comme descendant à la mine, patraque : mais je sentais s’installer doucement les gestes répétés et les pas habituels dans les rues aux bonjours quotidiens. Le charbon devenait diamant et le corps en mouvement prenait le dessus ; il allait en euphorie vers une journée solaire.
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Itinéraire

Heureux qui, balayeur, fait d'utiles voyages
De trottoir en trottoir et rose pour Toison,
Et qui a peu besoin de monter en avion
Pour saisir au global le monde et son usage.

Plutôt l'observation que le kilométrage,
Plutôt s'imprégner de routinières visions
Et transformer ma rue en lointain horizon
Tenant pour familiers toute race et tout âge.

Plus me plaît de servir comme ont fait mes aieux,
Par temps clair, par temps gris, torride ou rigoureux,
La terre de Fribourg, germanique- latine.

Plus que longues soirées vivre au petit matin,
Plus que l'ordinateur la vue d'êtres humains
Et plus mon char poussif que moderne machine.

Joachim du Balai
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Le système des castes n’existe pas seulement en Inde, et le tribalisme a encore de beaux jours devant lui, en Europe aussi. Les mammifères que nous sommes sentent tout de suite si quelqu’un n’est pas des leurs. La corporation des brahmanes du goudrons avait l’odorat très fin pour les intrus bizarres, intellos à l’air écolo qui vont à vélo et tentent l’immigration de l’intérieur et la transgression de la barrière des genres.
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Révolution solaire

L’été n’a pas été,
Longues ondes d’ondées,
L’hiver était très vert,
Averses de travers.
Le printemps, bien trop blanc,
Giboulées chaud devant !
L’automne monotone
Brumeux comme souvent.
Plus de pluie
Que de beau.
Mais aujourd’hui
Est un cadeau :
C’est le présent.
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Ce ne sont jamais les merveilles qui manquent, mais plutôt la faculté de s'émerveiller...
(p.113)
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Le Cantique des cantiques, Guillaume de Loris, Jean de Meung, Pierre de Ronsard, Gilbert Bécaud et tant d'autres l'ont célébrée d'importance, Jacques Brel l'a chantée en déclinaison latine, je me mets donc à leur suite en poussant mon char fleuri.

Ma rose.Fragile, sensible au froid et au chaud, quel pouvoir elle possède pourtant ! À la fois éphémère et signe d'éternité, elle est un symbole universel qui parle à tous, une anti- Tour de Babel, aconfessionnelle et apolitique
Moi- même d'ailleurs je vote comme je balaie: un coup à gauche, un coup à droite. Sans gestes extrêmes. Au centre- ville.
De cette universalité, mon char est témoin : jeunes ou vieux, hommes ou femmes de toutes races, cultures et partis politiques, croyants de toutes religions ou athées, skinheads ou alternatifs, clochard ou costard, personne n' y est indifférent .Ils sont en plus interpellés parce qu'ils voient de la beauté là où ils ne s'y attendent pas, qui orne gracieusement de l'utilitaire, haute en couleurs sur basse besogne.

( p.108)
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Si la santé répond présent, s´il y a eu jusqu´à maintenant davantage de tant mieux que de tant pis, alors le bonheur vient du bonheur. Bonheur familier où l´on trouve raison et joie de vivre dans la vie ordinaire qui devient par là même extraordinaire, liée aux choses simples et accessibles. Il suffit d’un bref instant lié à un clin d’œil de la nature ou à un regard humain, à une parole entendue ou remémorée, à une rencontre heureuse, pour rendre belle une journée difficile et s’y acclimater. On a aussi besoin du bonheur des autres.
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Tonneau verlan

Et je m’en vais
À mon balai
Que j’emporte
Au vent mauvais,
De çà, de là,
Amassant la
Feuille morte.
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L’intérêt porté crée l’ouverture. Car si il y a dans certaines parties du monde trop d’endroits privés d’expression, il y en a aussi pas mal privés d’écoute, dans notre Occident, qui privilégie avec raison, mais un peu trop, la responsabilité individuelle, l’autonomie et le non-recours automatique à autrui.
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Tonnerre de voix, pluie ou grêle de coups, accalmie. L’homme est un climat à échelons variables. (...).
Étant de tempérament plus acupuncture que bistouri, plus harmonieux qu’audacieux, diplomate que guerrier, plus proche du sage duc de Bourgogne Hugues le Pacifique que de son descendant Charles le Téméraire, je ne fais que suivre ma nature en même temps que mes convictions. Deux proverbes entendus dans la rue m’ont souvent guidé :
« Si l’on a une bouche et deux oreilles, c’est pour écouter deux fois plus que parler. »
« On a deux oreilles. Une pour que ça rentre, une pour que ça sorte. »
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Heureux qui, balayeur, fait d'utiles voyages
De trottoir en trottoir et rose pour Toison,
Et qui a peu besoin de monter en avion
Pour saisir au global le monde et son usage.
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Mitan- Acmé- Ponant

Soliste solaire,
Solitaire du balai:
Un stylo stylisé
Aux solécismes mégotcentriques.
Dessine- moi un mouton
Qui ne soit de Panurge
Dans le ciel sans nuages.
Hautes heures basiques,
Terrestres solidées,
Soleste radieux.


(p.37)
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Un balayeur qui écrit n'est pas un écrivain qui balaie: j'ai voulu m'entretenir avec vous des travaux communs et diversifiés au milieu d'une rue, en parcourant cette belle et longue histoire en courte géographie fidèlement accompagné de
Mon char
Ringard
Trône de ma rose,
Collègue de symbiose
Soeur de couleur et d'osmose,
D'entrain jusqu'à l'arthrose.
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Vecteurs

Un poète : René Char.
Un écrivain : François Rabalais.
Une bourgade fribourgeoise : Rue.
Une ville : Orange.
Un pays : les Pays-Bas.
Un animal : l'escargot.
Une fleur: rose ou coquelicot.
Un fruit : l' orange encore et toujours,
Ou l'abricot du Balai.
Une pâtisserie : le mille- feuille.
Un climat: l"ouragan, qui balaie tout
sur son passage.
Une note de musique.Le la bémol,
juste au-dessus du sol.
(...)
Une idole: Hercule nettoyant les écuries d'Augias.
Un rêve : Faire comme lui et détourner la Sarine.
Un cauchemar : Plus rien par terre à balayer.
C'est le chômage !
Le comble du cantonnier: lui demander
ses papiers.
Son pèlerinage : Compostelle.


( p.125)
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Un sot métier ? D’aimables personnes bien intentionnées me certifient qu’il n’y en a pas. Il y en a peut-être quand même. Mais j’ignore s’ils en méritent réellement l’appellation. Je sais seulement que balayeur de rue en est un vrai ; avec son char et ses outils, il véhicule une riche et séculaire tradition, aux résultats immédiats et cependant de longue haleine. Un travail solitaire, mais pas isolé, où il faut bien s’entendre avec soi-même, qui autorise la méditation, pourquoi pas le rêve, à ne pas confondre avec la distraction ou l’étourderie qui peuvent alors vous mener dans la lune, même si là-haut il n’y a rien à balayer.
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