AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Miguelanxo Prado (126)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ardalén, vent de mémoires

C'est un très bel album que nous offre là Miguelanxo Prado, mais encore plus que ça c'est un véritable cadeau, plein de sensibilité, qui nous transporte dès le début et ce jusqu'à la toute dernière case.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Ardalén avance avec une certaine grâce, optant pour la poésie comme moteur narratif. [...] Une très belle bande dessinée romanesque .
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Un récit fascinant, où rêve et imaginaire prennent toute la place. Jusqu'au bout, l'intrigue garde son originalité et sa part de mystère. Le dessin est superbe, envoûtant. Une belle lecture niveau lycée.
Commenter  J’apprécie          40
Ardalén, vent de mémoires

Miguelanxo Prado n’est pas l’auteur espagnol le plus prolifique et il aura donc fallu attendre plus de cinq ans après cette belle brique de plus de 250 pages. Avec Ardalén, l’artiste propose cette fois de plonger dans les méandres de la mémoire…



Cet album relate la quête d’une femme, Sabela, qui recherche des informations à propos de son grand-père. Ce dernier, comme beaucoup d’Espagnols, avait quitté son pays pour chercher son bonheur à Cuba, mais n’était jamais revenu. Armée de quelques photos et objets de son aïeul, la jeune femme débarque dans un petit village de montagne à la recherche de quelqu’un qui pourrait l’avoir connu. Elle tombe sur Fidel, qui pourrait probablement l’aider à en savoir plus, mais dont la mémoire est plus que vacillante…



Ardalén relate donc la rencontre entre une femme en quête d’identité et un vieil homme qui perd progressivement la sienne. Vivant dans un monde peuplé de figures oniriques, hanté par quelques fantômes et parsemé de souvenirs qui ne sont pas forcément les siens, le vieil homme est tout heureux de voir que quelqu’un prête encore attention à ses dires. Elle, ivre de renseignements, est prête à faire le tri des souvenirs, dans l’espoir de retrouver une trace de son grand-père.



"C’est pour cela que se souvenir n’est pas sans danger. Mais celui qui n’a pas de mémoire, n’a pas non plus de vie."



Mais, l’Ardalén est aussi un vent du large, qui naît sur les côtes américaines et traverse l’océan, emmenant avec lui l’odeur de la mer et les souvenirs des marins disparus jusque sur le continent européen. Ce "Vent de mémoires" qui nourrit le quotidien de Fidel et alimente ses visions, contribue à plonger le récit dans une ambiance onirique envoûtante. Malgré ce mélange osé entre réalité et fantastique, la trame du récit demeure finalement assez accessible. De plus, Prado développe plusieurs petites intrigues parallèles qui nourrissent brillamment l’intrigue et permettent de découvrir des fragments de vie de personnages secondaires. L’auteur insère également des articles scientifiques, des rapports hospitaliers, des extraits d’état civil, des visas d’immigration et autres documents qui contribuent à ancrer cette histoire onirique dans la réalité.



Visuellement, chaque case dessinée par Prado invite au voyage et contribue à baigner l’histoire dans les souvenirs de Fidel. Alliant onirisme et beauté, ce graphisme somptueux rend tout texte superflu et contribue à l’ambiance contemplative de l’ensemble.



Retrouvez cet album dans mon Top de l’année et dans mon Top du mois.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Une vie fait des souvenirs ou des souvenirs font une vie ? Oui mais souvenirs ou rêves ? Les dessins très travaillés maintiennent la poésie et le suspense tout au long du récit.
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Miguelanxo Prado est un auteur de bandes dessinées espagnol rare, trop rare. Ce nouvel opus traduit en français relate la quête d'une femme cherchant à en savoir plus sur son grand-père ayant quitté l'Espagne pour Cuba au début du XXème siècle. Comme à son habitude, Prado dépeint les comportements rustres des gens de la campagne, la méfiance, les "on dit", la brutalité, la maladresse... La quête de cette femme la mènera à remonter le fil du temps, et à faire vivre au lecteur quelques aventures maritimes et poétiques. La force de Prado réside aussi, et surtout, dans l'onirisme de son dessin, et les quelques vols de baleines au-dessus des montagnes valent à eux-seuls le détour.



Un beau et grand livre, parfois trop alambiqué, dont la présence de "documents" fictifs perturbe la lecture. Mais c'est une réussite !
Commenter  J’apprécie          20
Ardalén, vent de mémoires

Très très belle histoire. Mêlant souvenir et poésie.
Commenter  J’apprécie          30
Ardalén, vent de mémoires

Très bel album. Intelligent, sensible, poétique. Sabela, après un divorce, sans emploi, cherche a se reconstruire en tentant de retrouver la trace de son grand-père dans un village en plein montagne. Là elle rencontre un vieux monsieur, Fidel, qui dit avoir été ancien marin dans la marine marchande, et qui pourrait avoir connu le grand-père de Sabela, avant que celui-ci refasse sa vie à Cuba abandonnant sa femme et ses deux filles. Au fil de l'histoire il apparaît que Fidel a de nombreux trous de mémoire, mélange la réalité, ses souvenirs et ses rêveries.

Ardalen, le titre de cet album est un vent venant de l'atlantique qui transporte dans les terres, l'air du large, les embruns et pourquoi pas les souvenirs et la mémoire des océans.



En fait dans un emballement poétique et par petites touches très sensibles en découvrant les personnages et leurs histoires, l'auteur nous invite à une belle réflexion sur le temps, le passé et le futur, les souvenirs, la mémoire. Il part d'une idée simple et lourde de sens : nous ne sommes constitué que de la somme de nos souvenirs mais également des souvenirs des autres ...



L'album est construit sur l'alternance du présent, du passé et de phases oniriques des rêves de Fidel, entrecoupé d'extraits d'atlas, d'articles de revue, de lettres ou de bordereaux qui apportent un rythme à l'histoire et porte l'intrigue.

Un dessin qui dans les premières pages ne m'a pas emballé mais qui petit à petit laisse son empreinte et nous emporte dans la poésie générale de l'album. L'auteur utilise une technique de dessin et de couleur très intéressante qui illustre tout au long de l'album cette phrase prononcé par Fidel : "C'est un peu comme si le livre de ma vie là-bas s'était défait et que j'en avais gardé une poignée de feuilles froissées dans les mains et que je n'arrive plus à les mettre dans l'ordre".
Commenter  J’apprécie          100
Ardalén, vent de mémoires

Fidel et Sabela sont tous deux en quête de souvenirs. Elle veut retracer les dernières années de son père, il fait tout son possible pour l’aider en fouillant dans son propre passé. Entre eux, se tisse une relation pleine d’affection et de confidences où le souvenir flirte avec le fantasme.



Le scénario file là où l’on ne l’attend pas et devient très vite une véritable mine d’informations sur la mémoire.

Quant au dessin… WAHOU ! Les personnages sont éblouissants de justesse, les couleurs sont envoûtantes, le mariage entre onirisme et réalité est limpide… Bref, le tout est complètement maîtrisé !



Un beau voyage entre les montagnes de Galice et la chaleur cubaine à découvrir de toute urgence !
Commenter  J’apprécie          20
Ardalén, vent de mémoires

Sabela débarque dans un minuscule village de montagne. Elle cherche des informations sur son grand-père, un ancien marin qu’elle n’a pas connu et dont on aurait perdu la trace près de Cuba mais qui pourrait avoir eu des liens avec certains habitants du coin. Au café local, on lui conseille d’aller voir Fidel, vieux monsieur un peu simplet surnommé « le naufragé » qui aurait navigué dans les caraïbes à l’époque de son grand-père. Mais Sabela va vite constater que Fidel, vieillard fantasque et attachant, a la mémoire pour le moins défaillante…



« Je voulais proposer au lecteur un univers en bascule entre rêve, réel et fantastique, comme dans la littérature sud-américaine dite de réalisme magique. » (Miguelanxo Prado)



Un album ambitieux, fortement imprégné d’onirisme et dans lequel viennent s’intercaler des coupures de presse, des témoignages de scientifiques ou des documents juridiques. Difficile de faire le tri dans les souvenirs de Fidel. Sa mémoire s’effiloche, elle s’efface et invente des souvenirs. C’est un labyrinthe dont les contours sont difficiles à cerner. L’ardalen est un vent chaud et humide qui arriverait sur le sud ouest de l’Europe après avoir traversé l’océan atlantique depuis les côtes américaines. Fidel aime aller écouter le bruit que fait ce vent dans la forêt d’eucalyptus derrière chez lui. Métaphoriquement, il lui transmet des souvenirs arrachés ici ou là. Tout se mélange dans l’esprit du vieil homme : sa propre vie, celle des autres, les histoires qu’on lui a raconté et celles qu’il a lues. Pas évident de s'y retrouver dans ces bribes qu’il tente d’assembler, pas simple de discerner les amis et les amantes qu’il a vraiment connus parmi ces fantômes qui ressurgissent du passé. Sabela va beaucoup s’attacher à Fidel mais elle va se rendre compte que les informations qu’il fournit ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Jusqu’au jour où…



Niveau dessin, c’est de toute beauté. Il aura fallu trois ans à Miguelanxo Prado pour réaliser les 256 planches de l’album en couleur directe à la peinture acrylique. Du très grand art, un esthétisme rarement vu en BD même si les visages sont souvent figés et possèdent une texture proche du bois qui pourra dérouter plus d’un lecteur.



Je suis constamment resté à distance de l’univers de Fidel. Et pour le coup si l’on ne parvient pas à rentrer dans son monde, impossible d’apprécier le récit. Pour tout dire, je me suis ennuyé. Les derniers chapitres, plus ancrés dans le réel, m’ont davantage accroché mais cela ne suffit pas à faire de cette lecture un vrai grand moment de plaisir. C’est pourtant une très jolie réflexion sur la mémoire qui s’efface et le temps qui passe. Beaucoup de poésie, d’émotion et de mélancolie. Malgré tout je suis passé à coté et je le regrette vraiment.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          200
Ardalén, vent de mémoires

Un contenu riche en métaphores admirables et d'un grand esthétisme, Ardalén est peut-être la meilleure façon de découvrir l'immense talent de Prado.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Ardalen propose au bout du compte une curieuse histoire de rédemption, avec un hommage appuyé aux solitaires rêveurs, et une Espagne "profonde" assez pathétique. Tout l’humanisme désabusé de Prado s’y retrouve.
Lien : http://www.actuabd.com/Ardal..
Commenter  J’apprécie          00
Ardalén, vent de mémoires

Ardalén, la nouvelle BD de Miguelanxo Prado, est un authentique roman graphique, emprunt d'émotion et d'humanité.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          10
Ardalén, vent de mémoires

Une jeune femme du nom de Sabela débarque dans un petit village de Galice, en pleine montagne. C'est ici qu'elle espère pouvoir trouver des renseignements concernant son grand-père, Francisco, un marin qu'elle n'a pas connu et qui aurait fait sa vie à Cuba. Pour ce faire, elle cherche un de ses amis qui aurait émigré en même temps que lui en Amérique dans les années 30. Elle s'arrête dans un petit troquet où la tenancière lui apprend qu'elle n'a jamais entendu parler de cette histoire. Quatre petits vieux occupés à jouer aux cartes confirment ces dires sauf l'un d'eux qui affirme que Fidel pourrait l'aider dans ses recherches. C'est un homme qui vit reclus dans la montagne et qui aurait beaucoup voyagé. Aussitôt, la jeune femme décide de rester quelques jours ici afin de pouvoir mener à bien son enquête, elle réserve une chambre et se dirige vers la maison de Fidel. Aussitôt partie, les trois locaux s'insurgent contre celui qui lui a donné ces renseignements. Ils ne savent pas ce que veut cette femme et trouve cela étrange de la voir dans ce coin perdu. Quant à Sabela, elle est accueillie chaleureusement par le vieil homme. Malheureusement, sa mémoire semble lui faire défaut, il ne se rappelle plus vraiment s'il a mis les pieds à Cuba mais ne perd pas espoir et propose à la jeune femme de revenir le lendemain...



Ardalén désigne un vent venu du sud-ouest qui vient balayer les côtes atlantiques. Miguelanxo Prado a réellement effectué un travail titanesque pour réaliser cet album: presque 4 ans pour plus 250 pages où sont intercalés des documents scientifiques sur les baleines, les poissons volants ou la mémoire, des documents administratifs et hospitaliers ou des courriers. A travers la mémoire défaillante de Fidel et les souvenirs qui refont surface, l'on se promène de Cuba à l'Espagne. Entre rêve, réalité et onirisme, ce récit axé sur la perception, la mémoire et l'amitié se veut avant tout poétique, émouvant, attachant et terriblement envoûtant. Même si le scénario peut paraître parfois alambiqué, on se laisse finalement porter par ce graphisme incroyable. Le dessin est parfaitement maîtrisé, les couleurs directes tout en acrylique sont de toute beauté et certaines planches parfois irréalistes sont incroyables. L'auteur nous souffle un album étonnant, original et lyrique.



Ardalén, vent de mémoires... un souffle d'air chaud...
Commenter  J’apprécie          432
Ardalén, vent de mémoires

Enter mer et montagne, Fidel à la tête embrouillée, sa mémoire se perd entre souvenirs et imagination. Un rêveur en somme.

Le vieil homme solitaire est confronté à la limites de sa perception des souvenirs lorsqu'il rencontre Sabela, et remettre de l'ordre n'est pas chose facile.

L'auteur nous interroge sur la mémoire, l'authenticité des souvenirs, l'utilité même d'une vérité. Est ce un crime de se forger un passé différent, de s'en persuader, si celui-ci nous rend plus heureux? La mémoire a-t-elle une sacralité?

A travers les yeux de Fidel s'ouvre un monde onirique, fantasmé, magnifiquement illustré par Miguelanxo Prado. Un graphisme sensible, très travaillé qui m'a happé au point de perdre un peu le fil de l'histoire. Je n'ai qu'une envie, m'y replonger.
Commenter  J’apprécie          30
Ardalén, vent de mémoires

A la recherche d'un ami de son grand père, Sabela retourne dans le village de Galice, berceau de sa famille. Il y a fort longtemps, Francisco en serait parti pour Cuba et sa petite fille aimerait rencontrer quelqu'un qui l'aurait connu.



Sur les conseils des villageois, elle y rencontre Fidel, un vieil homme à la mémoire défaillante. Pourtant, entre Fidel et Sabela, le courant passe et les discussions s'éternisent : Fidel aime à se rappeler Cuba, ses amis, sa fiancée, ... Il aime également les promenades dans les bois d'où surgissent des baleines, les jours de grand vent.



Tandis que Sabela, désormais sans réelle attache, s'attarde au village, les discussions vont bon train sur l'amitié qui la lie au vieil homme...





J'ai beaucoup apprécié ce voyage au gré de la mémoire hésitante de Fidel : les vues d'Espagne, les souvenirs de Cuba, ces étranges baleines... Le récit oscille sans cesse entre rêve et réalité : le résultat est poétique, chargé d'émotions. Le dessin est unique, très particulier mais son charme colle bien à cette histoire dont on doute sans cesse, soumise aux caprices de l'Ardalén, ce vent qui souffle sur les côtes atlantiques.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          30
Ardalén, vent de mémoires

Un dessin éclatant, fin et ..., un scénario mystérieux et romanesque. Une réussite complète et bouleversante sur le rêve et la mémoire. J'en reste "soulevé".
Commenter  J’apprécie          10
Ardalén, vent de mémoires

La lecture de ce roman graphique est un plaisir indicible. Il est, à sa façon, un petit bijou esthétique, blotti sur le rayonnage de mes livres préférés. Miguelanxo Prado est très certainement au sommet de son expression. Une histoire d’une justesse implacable, une œuvre artistique époustouflante de maîtrise technique.

Evidemment, les personnages, les lieux, les événements sont en lien direct avec l’Espagne, mais également avec Cuba. Avec la Galice, tout particulièrement. A savoir, une femme, Sabela, en pleine rupture amoureuse, cherche des traces de son grand-père, comme on peut chercher des racines, simplement pour savoir d’où on vient. Ce faisant, elle aboutit dans un petit village où le café est le quartier général des hommes désœuvrés. Elle y apprend l’existence de Fidel, celui qui a voyagé. Mais quand elle le rencontre, elle prend très vite conscience qu’il a perdu une grande partie de ses souvenirs.

De son côté, Fidel souffre de troubles visuels. Il mélange ses pensées, ses fantasmes, ses souvenirs avec les événements du quotidien. Si bien que les fantômes de son passé viennent souvent lui rendre visite : Rosalia, une ancienne maîtresse ; Ramon, l’ami qui a péri en mer ; une blonde éthérée, une fée, en fait, qui suscite la musique des vagues ou le chant des baleines. Ce qui nous donne des pages emplies d’une poésie proche du surréalisme.

Par contre, dans le village, l’arrivée impromptue de Sabela dérange certains qui voudraient bien capter l’héritage de Fidel, malade mental, sans famille. Et là, Prado réussit quelques excellents portraits de vieux bougres, aigris, venimeux et envieux, répandant des commérages pour parvenir à leurs fins. On adore les détester, ceux-là.

Il faut le souligner : ce roman graphique n’est pas qu’un roman. Il est également un travail sur la mémoire, où se mélangent fiction et petits fragments de Prado, mis à jour avec pudeur. Comme si l’auteur nous disait : « Voilà d’où je viens … Voilà où je vais.» Et pour ce faire, il met au service de son histoire un superbe dessin aux crayons de couleurs et des cadrages très cinématographiques.

Avec plus de 200 pages, ce livre ne se lit pas d’une traite mais bien, chapitre après chapitre, voire page après page, tant certaines images sont éblouissantes de beauté. A d’autres instants, nous nous arrêtons sur l’intensité des émotions, sur les petites blessures des êtres humains, sur le temps qui passe. Il faut donc également prendre son temps, être disponible pour aborder cette histoire exigeante, émotionnellement parlant. On y prend conscience que la vie est composée de cette fragilité de chaque instant, si personnelle et pourtant vécue par tous. Si bien que « Ardalen » acquiert une portée universelle, alors qu’il émane d’un regard très personnel sur la vie. Une œuvre majeure et fascinante.
Commenter  J’apprécie          30
Ardalén, vent de mémoires

Je suis sous le charme de ce roman graphique, qui m'a enthousiasmée. C'est une découverte magnifique, de par l'histoire, ses messages, les images, la poésie. C'est une vraie réussite.

Il transporte le lecteur dans un univers à la fois réaliste et onirique. Les personnages du passé croisent ceux du présent. Les souvenirs sont narrés dans une sorte d'enveloppe bleutée et cotonneuse où voguent des animaux marins, tandis que les couleurs automnales ramènent dans la réalité du présent.

L'une, Sabela, cherche son passé, alors que l'autre, Fidel, se perd dans des souvenirs, dont il ne sait plus très bien s'ils sont les siens, ou ceux d'un autre.

La force de ce récit, au-delà du texte, qui vient en transparence sur les cases, comme pour laisser la plus large place possible aux couleurs ou aux dessins, se trouve dans le traité graphique. Il laisse passer une émotion pure. On voit les yeux briller, de bonheur, ou de tristesse. Les traits de crayon donnent de l'épaisseur aux paysages, aux visages, tout en donnant l'impression d'être une toile de souvenirs flottante.

Autre particularité, des pages extraits de récits scientifiques, viennent parsemer le récit. Ils viennent rappeler de manière subtile, toute l'ambigüité qui réside entre les souvenirs de notre passé ou l'idée que nous nous en faisons, et la réalité. Ils permettent de ramener le récit vers une certaine réalité, pour ne pas verser dans une histoire trop fantastique, et laisser le lecteur sans réponse.

J'ai trouvé cela particulièrement intelligent.

Et quand on finit la lecture, la première chose que l'on fait, c'est de feuilleter à nouveau depuis le début les si belles pages de cet ouvrage.

A découvrir !
Commenter  J’apprécie          20
Ardalén, vent de mémoires

Après un licenciement et une procédure de divorce en cours, Sabela ressent le besoin de s’éloigner. Elle profite donc de cette période d’inactivité professionnelle pour revenir sur les traces de son passé ou plus exactement, sur les traces de son grand-père.



Sa destination est un petit village de Galice niché au pied de la montagne où elle espère retrouver un ami de Francisco, l’aïeul qu’elle n’a pas connu. Ce dernier a migré vers Cuba dans les années 1930 et les femmes de la famille (sa mère, sa grand-mère maternelle) ont fait tout leur possible pour effacer les traces de son existence.



L’accueil méfiant que les habitants de la bourgade catalane réservent à Sabela ne décourage pas la jeune femme. Des quelques indications qu’elle parvient à leur arracher, elle retient l’existence de Fidel, un vieillard solitaire qui vit à la périphérie du village. Certains le disent fou, d’autres sénile… Sabela verra en lui un vieil homme dont les pensées sont perdues dans le passé, un nostalgique des paysages et des rencontres croisés à l’occasion de ses multiples voyages.



-



Miguelanxo Prado est un auteur qui m’est inconnu si ce n’est que j’avais lu Pierre et le loup il y a quelques années et son étrange atmosphère m’avait fait forte impression. Pour le reste, sa bibliographie est assez éclectique mais jusque-là, je n’avais jamais été tentée par la lecture d’un autre ouvrage de cet auteur.



Je me suis pourtant facilement laissée tenter suite à la lecture de la chronique d’Yvan et à l’invitation de Jérôme de partager une nouvelle lecture commune. J’étais donc conquise par cet album avant même de plonger dans le récit pourtant, j’ai vite déchanté et je n’ai eu de cesse de m’accrocher à l’album de peur de le reposer hâtivement… et définitivement.



Une fois n’est pas coutume, je commencerais par parler de la partie graphique. Si les paysages et les couleurs choisies pour camper l’ambiance sont superbes, les visages sont absolument hideux. Les traits grimaçants des personnages m’ont gênée durant la majeure partie de la lecture et ce n’est qu’à quelques pages de la fin que je suis enfin parvenue à passer outre leur aspect.



Ensuite, on est face à un ouvrage (d’environ 250 pages) qui se découpe en une petite dizaine de chapitres qui nous font naviguer entre présent, passé et passé lointain des deux personnages principaux que sont Sabela et Fidel. Ici aussi, j’ai mis un bon moment à accepter le récit morcelé… aussi morcelé que ne l’est la mémoire de Fidel. Ces à-coups narratifs sont également provoqués par les nombreux non-dits des villageois ; on sent ces derniers à la fois suspicieux à l’égard de l’étrangère (à qui ils prêtent des intentions peu louables) et soucieux de laisser le passé (et ses fantômes) loin de leur quotidien. De plus, l’histoire nous échappe régulièrement et fait des digressions vers des passages qui touchent de près (la mémoire) ou de loin (les poissons volants) notre sujet. Certes, ces moment sont didactiques… mais assez rébarbatifs.



Malgré tout, j’ai fini par m’attacher au personnage de Fidel et grâce à lui, je me suis immiscée dans cet univers qui mélange réalité et onirisme. J’ai accepté sa mémoire défaillante et joué le jeu imposé par cet album qui consiste à revenir en arrière pour reprendre – en connaissance de cause – la lecture d’un passage et lever ainsi quelques incompréhensions. Ce personnage nostalgique et fragile m’a touché.



(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Miguelanxo Prado (368)Voir plus

Quiz Voir plus

Jean Giono

Né à Manosque en ...

1875
1885
1895
1905

12 questions
403 lecteurs ont répondu
Thème : Jean GionoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}