J'ai aimé. Pas forcément le style, l'histoire, les personnages, mais l'ambiance, l'humanité que j'ai sentie au fur et à mesure des pages.
Enfin si, j'ai trouvé les personnages attachants, clairs (des fois, je m'y perds dans la multitude mais là il y en a peu, alors c'était parfait), et donc très humains. Ni larmoyants ni victimes, ni sauveurs, ni super héros. Juste comme de vraies personnes avec les zones d'ombres et de lumière à l'intérieur.
L'histoire m'a aussi plu finalement, cette histoire de rénovation technique qui finit par générer un croisement de vies et un mise au jour de souvenirs indiciblement enfouis dans un oubli souhaité. Et cette touche d'artisanat dans un milieu rural vient compléter le tableau (ou le vitrail devrais-je dire).
Et l'ambiance, finalement, cet air de Provence, je sentais le thym et le romarin durant la lecture, les sols de végétation brûlée par le soleil.
Alors chouette et merci beaucoup à la lectrice qui me l'a conseillé.
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« À fleur de pierre » est la rencontre entre cinq personnes : Anna, jeune femme au caractère vif, Victor, maître-verrier taiseux, Éric, jeune ado en quête, Georges, père de substitution, et Firmin, l’œil sensible du village. Tout tournera autour de la réfection de vitraux dans une petite chapelle, dont l’histoire secrète sera enfin révélée, permettant à chacun de mettre en lumière ses douleurs et espoirs cachés. Mireille Barbieri revendique le fait de s’attacher à des personnages « ordinaires ». Elle sait faire ressortir dans chacun ce qui en fait un être unique et l’extraordinaire de sa vie. C’est discret mais obstiné, passionné. Ce regard simple et fort, on le retrouve aussi dans toutes les descriptions magnifiques de la nature et de la lumière. Ce livre est un hommage vibrant à l’art, à l’intégrité et à la simplicité. Il transmet de la force et du courage. Il traite avec finesse et optimisme de sujets graves, des relations humaines, de la place de l’art et de la nature dans la vie.
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« À l’encre violette » est un livre choral comme Mireille Barbieri en a la manière et le secret. C’est une pièce de bois qui se tourne, révèle sa matière et ses facettes, anoblit son lecteur par la force transmise. Les destinées de ses caractères – car ils sont plus que des « personnages » - tracent des cernes puissantes comme autant de chemins dans l’épaisseur du vivant. De l’Italie à la nouvelle Amérique, ils nous conduisent à cette lucidité vibrante que révèle le panorama entrevu au soir d’une vie. Tout cela mû par l’énergie fiévreuse du désir. L’énergie mécanique du voyage en train, puis en bateau, mastodontes d’acier qui labourent les paysages avec, à leur bord, les fragiles migrants. L’énergie des idéaux défendus, perdus. Celle des sentiments bafoués, portés malgré tout. Le fil violet du récit coud tous ces mondes et de cette tension se nourrit sa puissance – de l’espace entre ces vies, de ce que l’auteur noue et dénoue puis resserre. Un texte simplement vivant, inspiré, limpide, dressé dans une apaisante humilité.
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Nous sommes dans les années 70, un jeune homme marche de villages en villages, savoure la nature, semble vouloir se perdre pour mieux se retrouver. C'est dans l'auberge d'un village qu'Antoine fait une halte dans sa marche, comme happé par les habitants et la nature environnante. Angèle l'aubergiste prend soin de lui et le recommande à une certaine baronne qui cherche un jardinier. Celle-ci, vieille dame retranchée dans son manoir, semble murée dans son passé. Antoine se laisse porter par ces deux fortes et étranges rencontres, par les histoires de ses femmes.
Roman tout en délicatesse et poésie sur la beauté et la fragilité de l'existence, à savourer à l'approche de l'hiver.
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Article de Maryvonne Colombani, paru dans le journal Zibeline du mois de mai 2016
À découvrir dans la collection main de femme, un premier texte de Mireille Barbieri, C’était en février, avec son écriture sensible, qui arpente aux côtés d’Antoine, jeune homme qui n’en a pas fini avec son histoire familiale, la campagne des années 1970. Il y a l’aubergiste, Angèle, qui l’accueille, le café, l’église, mais surtout Adélaïde, la vieille baronne et ses secrets. Chacune essaie de le retenir invoquant la nécessité de tels ou tels travaux. Un temps de pause et de découverte de soi, au rythme des saisons, de la marche, dans un lyrisme contenu et tendre.
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voici un livre intéressant à plus d'un titre : analyse de l'âme humaine, description si vraie d'un village, hymne à la nature...
Et par dessus tout une écriture aisée et poétique. Que c'est agréable de lire du beau français. Bravo, continuez!
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Un premier roman qui laisse espérer beaucoup d'autres.
L'atmosphère de ces pages fait surgir un monde secret où les sentiments et la nature se répondent.
Une écriture à la fois limpide et poétique.
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Que fuit Antoine ? Ou que cherche-t-il ?
Arrivé dans le petit village de combe-aux-Bois, il voudrait rester incognito mais des rencontres ont lieu, qui le ramènent vers lui-même …
C'est avec beaucoup de poésie que Mireille Barbieri nous conte son histoire, en pleine errance, un peu Grand Meaulnes des années 70. Il connaîtra des gens, découvrira des maisons, l'une un refuge, l'autre un mystère. Il nous fera partager son goût pour la marche, pour une nature qui même en plein hiver frémit sous ses pas.
Les mots sont choisis, et pourtant si légers que c'est sans s'en rendre compte que le lecteur suit Antoine, dans sa découverte du secret de la Baronne et dans sa propre quête.
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Toutes ces madeleines sont en fait des gouttes de rosée délicatement recueillies dans la lumière de l’aube au cœur d’une fleur blanche comme l’enfance. On voudrait prendre soin de ne rien renverser en tournant les pages de ce livre qui respire, palpite, s’ouvre, se déploie, se replie, ce qui est habituellement l’affaire des papillons, avec toute la délicatesse qu’on leur connaît, dans un monde qui ne brille pas souvent et peut-être de moins en moins par sa délicatesse. C’est pourquoi cette rosée fait nectar dans les veines : le temps du lire et du souvenir se confondent et nous voici transportés dans un fragile espace d’innocence pure. Une petite voix s’élève d’entre les lignes, la voix de la petite fille, qui sidère par sa justesse. L’enfant est là, dressée dans la magie de la page et elle redresse en nous l’enfant qui s’est assoupi. C’est si simple, si élémentaire, si salutaire et lumineux en ces temps obscurs ! Nous avons tant besoin de ça !
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J'ai tout aimé dans ce petit livre, y compris sa brièveté – 82 pages – alors qu'il en appelait quatre ou cinq fois plus. Son écriture humble et habitée, l'intimité que l'auteur installe entre elle, ses personnages et nous, et ce tout de suite. Son tissage fin – Lucie, l'une des deux principales protagonistes est tisserande – entre les deux destins qui s'enlacent autour des grands nœuds de la vie : l'enfance, le mariage, les enfants, le labeur, la vieillesse et le temps introspectif des souvenirs avant le Grand Départ... Des questions toutes simples et pourtant abordées avec une vraie douceur et beaucoup de sensibilité, sans donner de leçons.
Au-delà de ce qu'autorise la fiction et de la magie qui opère, on pourra se poser la question de ce qui fait qu'une petite tisserande parle comme elle le fait dans ce livre, avec une telle capacité à sonder son cœur et à rendre compte de ses états d'âme. Mais c'est toute la force de ces femmes : elles parlent une langue singulière – de petites voix, mais des voix justes. Lucie chante la vie parce qu'une vie pleinement vécue est une vie chantée, même dans ses pires moments.
"Lignée" est aussi enchanteur par la place qu'il fait à la nature, dans un rapport intimiste voire presque animiste avec ses personnages : le mûrier de Lucie, le jardin de Julia, les cimes de Clément sont des havres, des alcôves, où l'âme se ressource, loin de la bêtise des hommes, « des chefaillons en mal de reconnaissance, ceux qui méprisent les autres pour croire qu'ils existent. »
De livre en livre, Mireille Barbieri semble suspendre le temps pour en scruter tous les plis. Elle déroule ici le fil éphémère des existences avec la dextérité discrète d'un artisan tout entier absorbé par son ouvrage. Un nouvel et bel opus des éditions Chemins de Plume qui redonne foi en la vie en ces temps malmenés !
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