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Citations de Mireille Havet (35)


Autrefois, j'écrivais par-dessus tout, ne pesant point les conséquences !
C'était un don que la vie s'est chargée d'abîmer.
Avec la connaissance m'est venue l'inquiétude et la douleur.
On devrait isoler les poètes afin qu'ils chantent le monde sans jamais y être descendus. On perd son don en acquérant la vie, ce qui équivaut à ceci : on cesse d'être ange pour devenir homme.
Écrire ce qui plaît et non ce que l'on pense. À quoi bon écrire ?
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Mireille Havet
Si tu veux, oublie
Que toute force, ardeur, lassitude et douceur
Ont une patrie.

(Aucune étreinte)
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Mireille Havet
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Aller au-devant, rompre, détruire et rejeter tout ce qui menace une seconde l’indépendance, voici mes lois. Ce n’est pas exactement une politique de conciliation, c’est exactement une révolte. Je serai abracadabrante jusqu’au bout....



Mireille Havet (Journal)



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L'été s'ouvrait! J'ai cherché dans le voyage l'oubli, la guérison. J'ai trouvé de bien beaux paysages, des jardins, des fleurs. J'ai trouvé des douceurs de lumière, d'infinies tristesses, si romantiques que je les croyais artificielles, et la fin de mon obsession.
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Une confiture d'or s'écrasait sur les Invalides et les Tuileries, une crasse rose, comme un maquillage brouillé par le sommeil ou les larmes, adoucissait le ciel, toujours un peu cruel dans notre ville.
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Les volets sont clos sur ma nostalgie.
Je suis brouillée avec les sapins roses et les falaises, avec ce grand paysage dur et froid comme un visage fermé à toute douceur humaine, pétrifié dans le froid des montagnes et de leurs jaillissantes cascades où se perdent des reflets d'oiseaux et des reflets d'étoiles, et des feuilles de menthe et des églantines détachées.
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Nos vies sont des bouquets défaits sur la table.
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Je voudrais m'en aller, quitter nos théières, mon rôle insupportable de poète prodige que l'on pousse à travers les jalousie et les critiques.
Je voudrais retrouver le verger d'autrefois et ma petite brouette où je charriais le monde parmi les chrysanthèmes et la terre des allées ! Je voudrais que grandir et devenir une femme ne soit pas synonyme de perdre sa liberté.
Toute ma souffrance, tous mes désirs sont là. C'est ma jeunesse en attente et que ne comble pas... le monde !
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Nous étions là, cinq fous de 18 à 22 ans, cinq fous échappés plus ou moins entiers à la guerre, afin de reprendre cette bête d'existence et de la perpétuer encore un peu - et va toujours ! - encore un peu durant nos vies oisives et criardes d'enfants têtus.
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Il y a trop de charme dans la connaissance d'un être totalement nouveau et qui vient vers vous du fond de sa vie comme un chemin de fer du fond du voyage.
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Nos maîtres sont morts
Et nous sommes seuls
Notre génération n'est plus une génération
Ceux qui restent, le rebut
Et le coupon d'une génération qui promettait, hélas
Plus qu'aucune autre
Tout au monde est désaxé, tout
Et nous
Enfants gâtes, emmenés pour le plaisir du soir
La douceur des lampes
Le crépuscule qui fond les contours
Nous rôtissent en pleine apocalypse
Nous aimons tout ce qui finit
Et tout ce qui meurt
Voilà pourquoi, sans doute
Tous nos amis sont morts
Notre faute est d'y survivre.

(reprise de Valérie Rouzeau)
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Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque, j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en fantoche de bois. Horreur !
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Dieu ! que les premières nuits d'été sont lourdes, lourdes et merveilleuses à la fois. La saison, si nouvelle que chaque hiver on l'oublie, se réinstalle autour de nos demeures. Elles nous attaque à la fois en ennemie et en amie passionnée.
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J’ai tout perdu, et j’avais tout au monde. J’ai tout eu, je ne possède plus rien que mes paquets de cocaïne, d’héroïne, mes pauvres paquets honteux, mortels, achetés de préférence à toute nourriture ou vêtements, certes, achetés avec mon dernier argent.
Je ne possède plus rien et ce sont mes paquets mêmes qui me possèdent.
L’amour est loin, la vie aussi.
Héroïne, cocaïne ! La nuit s’avance… Mes seules passions, mes confidentes, mes complices dont je suis le prisonnier anéanti, allons, je vais à vous encore une fois, avant de dormir, mes ennemies que je hais, car je connais ma mort ! elle est en vous !
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La morphine, et sa sœur la cocaïne, et l’héroïne son aînée, sept fois plus dangereuse et toxique qu’aucun des poisons, ont peu à peu tout remplacé et maintenant me restent seules. Comment voulez-vous que, n’ayant plus rien, je n’aie pas fait le pacte du diable, de l’âme vendue, avec mes pires ennemies ?
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Je n’écrirai plus d’histoires, Mary ! j’aimais trop les histoires, j’ai voulu, avant de les écrire, en avoir, et la réalité s’est substituée à la création, ma vie à l’ouvrage que je devais faire sur la vie, ma mort à la mort imaginaire de nos fins de chapitres, et pour finir sur un mauvais jeu de mots, l’héroïne à nos héros !
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Ô Morphine, qui donc s’occuperait de moi, qui donc s’immiscerait dans ma vie de supplices et d’injures misérables, sinon toi, puisque tout et tous m’ont depuis longtemps abandonnée ?
Ô Morphine, tu es mon secret, mon amie la plus folle, mon ennemie la plus sûre et ma sauvegarde, puisqu’il paraît qu’il faut vivre malgré ses blessures et ses amputations. Mais qui donc peut le comprendre ou le comprendrait loyalement et férocement comme je l’avoue cette nuit où, dans l’excès de ma solitude et de mon impuissance, l’amertume de vivre et la rancœur des souvenirs font éclater ma poitrine et rongent mes paupières comme des vers.
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Ma vie est devenue ce fumier où, nuit et jour, je me roule, oublieuse, par instants, de ses réalités, asphyxiée littéralement tant l’odeur est forte et me monte à la tête, oublieuse de tout, à moitié idiote, figée moi-même en statue de fumier, en statue d’ordure et d’horreur recouverte, recouverte… sans nom, sans pensée, sans mémoire, à demi aveugle et dans un noir cent fois plus épais, plus vaste que celui de la cécité, n’attendant qu’une chose au monde, n’espérant qu’elle, celle-ci, d’être éveillée enfin de mon cauchemar par la vraie mort humaine.
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Je ne suis plus un enfant qui attire la compassion et un intérêt attendri. Comme les autres, seule comme les autres, un cas entre des millions, sans autre singularité qu’un glorieux et étincelant début et une fin lamentable, complètement anonyme et obscure pour tout ce même monde qui, à 15, 16, 17 et jusqu’à 25 ans même, m’accordait du génie et, en échange, me promettait une gloire sans précédent.
Beaux rêves de sucre rose d’une petite fille sotte et crédule, plus crédule et sincère, même, que vraiment vaniteuse et outrecuidante.
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Vraiment, je n'ai aucune liberté dès que les êtres m'attirent, aucune patience et je me consume dans l'attente, rêvant de miraculeuses concordances, de réalisations si rapides qu'elles ne seraient guère possibles, et quand l'aventure tombe enfin, comme un oiseau tué, dans ma gibecière, je suis déjà lasse, l'ayant vécue en rêve mieux qu'elle ne sera jamais !
Les femmes que j'ai le plus aimées, je ne les ai pas connues !

*

Si j'étais plus hardie, si je ne craignais le froid qui vous couche contre les talus comme des bêtes galeuses, si je ne craignais d'être malade dans les lits d'auberges sales où le soir tombe comme une prison de plus, si j'avais la force de tout risquer pour voir, je pourrais sans doute m'en aller à travers nos banlieues vers plus de ciel, plus de coups de vent, plus de silence.
Mais après… après il faudra revenir, vieilli, usé, courbaturé d'espace, refaire connaissance avec les amis, avec la ville, avec la foule, et retrouver la même ignorance, la même vanité, la même méchanceté, et mourir comme un chien dans la suprême indifférence du monde, où une lampe allumée sur le travail du soir, où la confiance d'un coeur en quête d'amour ne peuvent rien qu'alimenter la terrible ironie humaine.

*

On aime le mieux dans le silence.

*

La vie ne manque que les faibles, ceux qui pleurent et s'offensent de ses tours, de ses niches, de ses calembours. Mais les autres ! Allons donc, s'ils ne trouvent pas la fortune, ils trouvent du moins la corde raide, l'équilibre, le beau danger qui fortifie les âmes, qui met dans le regard plus d'orgueil et d'égoïsme… et dans le coeur plus de pauvreté, car l'amour n'est guère possible pour les trop pauvres, pour les trop fiers, pour les trop seuls. Le succès, sans doute, la sympathie, mais pas l'amour, jamais l'amour, car ce curieux chasseur n'aime que les fortunes, l'échange des sacs et des corps, l'achat et la revente, le tripotage, et moi je n'aime, hélas, que les sentiments purs, le romantisme sans tatouage, la jeunesse qui ne se paie pas.

*

J'ai peut-être acquis depuis une certaine expérience, car le jeu de mon amie m'étonne moins ce soir, et mes doigts souples répondent à la caresse des siens. Nous nous tenons mal et j'en ai conscience, mais la salle est si noire, l'orchestre si bête, le film si mauvais, et nous sommes si jeunes, que je me sens le droit de scandaliser l'univers.

*

Mon Dieu, on est un enfant, on vous élève avec soin et tendresse, on vous évite toutes les maladies avec angoisse, on vous protège contre le froid et la faim, et puis, une fois livre, une fois grand, on vous laisse en face de la vie afin que l'on jouisse de ses paysages, de sa beauté, et alors, traître, soudain, l'amour vient et met à bas vingt années d'apprentissage, défigurant votre âme et votre jeunesse mieux qu'aucune fièvre ne l'aurait fait !

*

Ne faut-il pas cruellement expier ses erreurs ? Mais du moins, je saurai que ce que je perds n'est pas grave, et j'emporterai dans ma solitude un mépris plus profond du monde, des femmes et de la bêtise humaine ! Car nous sommes faits pour la solitude, et je n'aime au fond que mon travail !
Les autres ! Tous ne sont pour moi que des pantins, qui illustrent l'admirable cadre de la ville ou des champs.
Je suis là pour écrire ! Ne l'oublions pas !

*

Les rêves m'emparent, je te l'ai dit. Au réveil, il faut vivre.

*

Donc, à quoi bon se dérober au mal, s'illusionner, ne pas se remémorer, et s'étourdir ! Autant briser son coeur le plus vite possible. Peut-être un coeur brisé vaut-il deux coeurs qui aiment ! Peut-être un coeur brisé connaît-il la compassion ?
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