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Critiques de Mohammed Hanif (15)
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Attentat à la mangue

Un livre acheté suite à un article très récent dans le Monde des livres intitulé «Pakistan : la satire indispose ». Publié en 2008 par un éditeur anglais, puis traduit en français l'année suivante, il a été récemment traduit en ourdou, langue nationale du Pakistan. Le fond, une satire politico-militaire qui raconte les jours précédant le crash du Pak One, l'avion présidentiel pakistanais , qui coutera la vie au général Ul-Haq en août 1988, a indisposé les autorités, qui ont confisqué tous les exemplaires disponibles en librairie , poursuivant l'écrivain et son traducteur pour diffamation. Ayant fait un long voyage fin 2018 dans ce pays avec en préalable lu plusieurs livres sur son passé politique sanglant, le livre a attisé ma curiosité. Surtout qu'aujourd'hui leur premier ministre Imrân Khan, ancien champion de cricket semblait y avoir amené un semblant de souffle démocratique Apparemment c'est loin d'en être le cas, l'homme semble être une marionnette toujours à la solde du Big Brother, et les services secrets plus puissants que jamais, puisque ce livre 40 ans après sa publication, dérange encore.

Dans un pays où l'homme le plus puissant après le président est le chef des services secrets à la solde de son homologue américain, second homme le plus puissant de son propre pays, si non le premier, le pays ne peut être que dans la bouse. Mohammed Hanif n'y va pas par quatre chemins. D'un humour dévastateur il nous introduit dans l'intimité d'un dictateur, un homme soi-disant « puissant », qui sujet à une paranoïa terrible, sent sa fin proche. Et pourtant, ironie du sort, ayant perdu tout sens des réalités, il espère recevoir le Prix Nobel de la Paix, pour avoir " libéré l'Afghanistan ", en y préparant un discours à cette fin ! L'écrivain alterne l'agonie présidentielle, avec celle d'un jeune sous-officier de l'armée de l'air, Ali Shigri, qui dans le même temps, suspecté de complot, est emprisonné et torturé. Deux hommes dont les destins vont se croiser, pour le meilleur et pour le pire......

Se mouvant dans les deux fronts dans un va et vient constant entre passé et présent, un huit-clos étouffant, où l'ironie est la seule bulle d'oxygène.











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Des oiseaux rouge sang

Mohammed Hanif a déjà prouvé par le passé (Attentat à la mangue, Notre-Dame d'Alice Bhatti) qu'il était dans son élément dans le chaos et le choc des civilisations, avec sa plume cinglante et acérée. Le démonstration se poursuit avec Des oiseaux rouge sang qui se déroule dans un camp de réfugiés en plein désert où, tour à tour, un pilote américain égaré, un adolescent qui se prend pour un chef et son propre chien prennent la parole. Disons plutôt qu'ils nous livrent leurs pensées plus ou moins idéologiques et didactiques en ces temps d'après-guerre où un règne un désordre absurde qui montre que non seulement la guerre est une stupidité sans nom mais que ses conséquences, collatérales ou pas, ne disent pas autre chose de la bêtise humaine, supérieure encore dans les pays dits civilisés. L'intrigue chemine ainsi pendant les 2/3 du livre, avec une progression dramatique laborieuse due à des soliloques un brin épuisants des trois narrateurs, le pompon allant à Clebs, le chien philosophe (sic). Il s'agit bien d'une satire dopée à l'humour noir mais un peu lassante par son caractère répétitif. Mais le pire est à venir dans la dernière partie du roman, de plus en plus étrange voire incompréhensible, mêlant vivants et morts dans une funeste sarabande. Le message délivré par l'auteur pakistanais est assez clair sur le fond mais la forme risque de rebuter plus d'un lecteur y compris ceux qui ont apprécié (avec modération) les deux premiers ouvrages traduits de Mohammed Hanif.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Attentat à la mangue

Muhammad Zia-ul-Haq, président du Pakistan mort dans un accident d'avion, était tout ce qu'il y a de plus réel. De sa mort, cependant, l'auteur de ce roman tire une intrigue oscillant entre le policier et le militaire, où finalement tout le monde veut la peau du général, ceux qui veulent sa place, ceux qui vengent des êtres chers, ceux qu'il a fait enfermer ou condamner, la liste se trouve longue.

C'est sarcastique et complètement sans pitié, pour aucun des personnages ,particulièrement le général, mais aussi pour l'institution militaire pakistanaise, pour les Américains allés s'emmêler dans le bazar de cette poudrière de région , en fait, tout le monde en prend pour son grade à son tour.

Drôle et dérangeant à la fois, le seul défaut que j'ai réellement trouvé à ce livre, c'est qu'il souffre de quelques longueurs qui nuisent à son efficacité.
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Notre dame d'Alice Bhatti

Singulier roman que ce Notre-Dame d'Alice Bhatti, complainte tragique aux accents humanistes qui ne craint pas la fantaisie, l'humour et la crudité. Etonnant personnage que cette Alice Bhatti, sainte en pays musulman, concentré de Marie et de Jésus dans ses habits d'infirmière. Mohammed Hanif s'attache à décrire un pays, le Pakistan, en plein chaos, dans la fusion et la confusion d'une société en quête de repères. Le livre est original, sa narration emprunte des voies inattendues qui perdent parfois le lecteur lequel finit malgré tout par retrouver le fil. Parce que l'auteur démontre une force et une finesse remarquables quand il évoque la misère d'un peuple, la violence, la corruption et l'injustice. Notre-Dame d'Alice Bhatti n'est pas un livre triste, bien au contraire. Lucide, certainement, mais porteur d'espoir et de grâce, dans un monde absurde où il faut une bonne dose de candeur pour croire en des lendemains meilleurs.
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Attentat à la mangue

Un très bon roman.



« Il n’y a d’autre dieu que toi: gloire à toi: j’avais tord! » verset 21.87 du Coran.



La place de la femme dans le livre est peut-être à l’image de ce qu’elle est au Pakistan, ou au mieux ce que l’auteur souhaitait:

Un roman à l’ambiance masculine. Seules 2 femmes dans le roman:

1. La 1ere dame du pays mais qui préfère se présenter comme veuve;

2. L’autre est une femme aveugle emprisonnée.



Ah! J’allais oublier, il y a aussi une procession de femmes mendiantes…



Cet univers d’hommes au pouvoir, disais-je, est surtout divisé en 2 dialogues qui s’interposent en alternance à travers les chapitres:

1. celui du président du pays (le Pakistan), le dictateur Zia ul-Haq (qui a réellement existé et s’est fait assassiné en 1988);

2. et celui du fils unique d’un colonel, qui aurait aussi été assassiné, et qui est le sous-officier soldat Ali Shigri.



Pas de romantisme dans le roman, à part, peut-être, envers cet autre soldat qui, lui, est épris de lectures.



L’auteur s’y connaît un peu en terme d’avions militaires. Vous le remarquerez à la lecture de l’oeuvre.



En parlant de vol, je terminerais par cette citation: « C’est aussi un fait reconnu que la plupart des malédictions sont inefficaces. Il n’existe qu’un moyen pour qu’elle aient le moindre effet: si un corbeau entend la malédiction lancé par quelqu’un qui vient de lui remplir la panse… ».
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Attentat à la mangue

Nous sommes ici en présence d’un roman délicieux et criant de vérités. Et pour cause, l’auteur Pakistanais Mohammed Hanif a passé plusieurs années de sa vie dans l’armée du « pays des purs ». Il nous en décrit l’absurde fonctionnement avec beaucoup d’ironie et d’impertinence. À la tête de l’armée et du pays, il y a le général Zia, un dictateur maladroit et superstitieux, si puissant et si fragile à la fois. L’homme qui peut faire exécuter son semblable sur un simple mouvement de l’index est terrorisé par sa femme. Rongé par la paranoïa, martyrisé par des hémorroïdes mal placés, le général Zia, la moustache finement lissée, interroge le coran comme on consulte un horoscope. Que s’est-il donc passé ce jour d’août 1988 au dessus du Penjab ? Pourquoi l’avion s’est-il écrasé ? C’est la question à laquelle ce roman, avec beaucoup d’humour, tente de répondre. Si vous aimez revisiter l’histoire à travers le prisme de ses acteurs anonymes, alors ce roman vous comblera.
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Notre dame d'Alice Bhatti

Roman dans lequel on suit quelques jours dans la vie d’Alice Bhatti, infirmière chrétienne dans un hôpital pakistanais où se côtoient musulmans et chrétiens. Malgré quelques dérapages, la cohabitation semble plutôt bonne. Cependant, certains cachent tout de même leur appartenance religieuse.



Dans ce roman, il est donc question de religion, de couples mixtes, d’acceptation de soi, de refus du regard négatif des autres sur soi.



A travers cette histoire, par moments loufoque, l’auteur met en avant les bonnes et les mauvaises raisons que l’on a de célébrer un mariage entre deux êtres, le poids du regard des autres et le poids de la religion.



Alice Bhatti aura une existence toute particulière dans un Pakistan souffrant de l’image imposée par sa voisine l’Inde. Notre héroïne n’accepte pas les regards lubriques des hommes sur elle et, cependant, elle se mariera avec un musulman au métier plus que douteux. Elle fournira beaucoup d’efforts au sein de l’hôpital, a tel point qu’on lui attribuera des miracles. Mais, sa courte vie se terminera de façon très tragique. Mais, l’on se re-penchera sur la vie d’Alice Bhatti bien après sa mort…



En conclusion : roman intéressant montrant certains aspects de la vie au Pakistan, roman loufoque par moments, mais au rythme irrégulier.
Lien : http://coffresalivres.canalb..
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Notre dame d'Alice Bhatti

Je viens de terminer "Notre-Dame d'Alice Bhatti" de Mohammed Hanif et je dois avouer que je suis plutôt déçu.

Le livre m'a paru être un enchevêtrement de faits et de personnages sans queue ni tête. Bien que l'histoire soit intrigante et que certains passages soient bien écrits, je me suis souvent senti perdu en raison du grand nombre de personnages présentés et de leurs relations qui ne sont pas toujours clairement expliquées.

Je pense que l'auteur a essayé de créer une image complète de la vie à Karachi, mais j'ai trouvé que cela a donné lieu à un récit trop chargé et confus.

J'ai également eu du mal à m'attacher aux personnages, car ils semblaient manquer de profondeur et de développement.

Malgré tout, je pense que "Notre-Dame d'Alice Bhatti" a une certaine valeur pour les lecteurs intéressés par la vie à Karachi et les enjeux sociaux dans cette ville. Cependant, pour les lecteurs qui recherchent une histoire cohérente et des personnages bien développés, je ne recommanderais pas ce livre."



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Notre dame d'Alice Bhatti

Comment survire dans une société malade et corrompue, quand on est pauvre ? Comment survivre quand on est une femme travaillant dans un hôpital public concentrant toute la misère et les maux du Pakistan ? Comment survire dans un Pakistan à majorité musulmane quand on est chrétienne de la caste des intouchables? Comment survire au milieu d’hommes primaires et frustrés quand on est belle, d’une minorité religieuse, et que de surcroîtNotre-Dame d'Alice Bhatti de Mohammed Hanif, son corps est « un miracle de la malnutrition : une charpente fine et frêle ornée de seins phénoménaux» ?



Une écriture délicieuse, énergique, audacieuse et bourré d’humour. Des situations tristes, burlesques et drôles à la fois. Des personnages masculins ignorants tout des femmes, idiots par moments, tellement maladroits qu’ils en deviennent attachants. Une héroïne belle, forte, courageuse et terriblement combative. Beaucoup de grâce enveloppant la misère et l’injustice décrites. Un roman cru et tellement poétique.



Dois-je encore préciser que j’ai adoré ce livre ?



Extrait :



« Tu vis dans mon cœur : voilà ce que voudrait dire Teddy Butt, mais il se contente de fendre l’air avec son Mauser, à cinq reprises. Au Borstal, Alice Bhatti a entendu quantité d’histoires sur des hommes amoureux qui brandissaient leur pistolet, or, dans toutes, quand ils étaient totalement incapables de s’exprimer par la parole, la fille était totalement dans de sales draps. Elle lui adresse alors un regard intéressé, comme si elle avait compris ce que son Mauser venait d’exprimer, aimait ce qu’elle avait compris, et voulait en apprendre davantage. […] « L’amour que je ressens pour toi est un amour que je ressens pour aucun autre être. » … Teddy Butt décrit des cercles autour de la poitrine d’Alice Bhatti avec le canon de son Mauser. Alice Bhatti regarde le pistolet, est prise d’un haut-le-cœur et se demande si la paix et le calme de ce couloir valent qu’on les préserve »
Lien : http://lapatatepensante.com/..
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Notre dame d'Alice Bhatti

Drôle et caustique, le nouveau roman de M. Hanif est une satire de la société pakistanaise contemporaine en l'attaquant par une facette bien particulière : la religion. Quand une catholique, qui plus est intouchable, devient la femme dont parle tout Karachi, ça gronde et nous rions. Mais qui est Alice ? Une sainte, une martyre, ou juste une femme qui se défend contre un monde complexe et misogyne ?
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Attentat à la mangue

Je fais une critique en demi-ton de ce livre. Certes il ne m'a pas passionné, ni tenu en haleine, mais il m'a suffisamment intéressée pour que je ne le lâche pas en plein milieu de l'intrigue.



A vrai dire, ce qui m'a plutôt déplu c'est la construction du roman. Je l'ai trouvé bien trop compliqué à suivre : entre les flash-backs, les chapitres rapportés par le héros et écrits à la 1ère personne, ceux relatés par un observateur extérieur et écrits à la 3ème personne, les nombreux personnages et leurs grades, ... Bref je me suis un peu perdue en cours de route.
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Attentat à la mangue

Partant d'un fait réel (la mort du président pakistanais Zia ul-Haq dans un crash aérien, en 1988), Mohammed Hanif conçoit un roman drôle et insolent sur la bêtise humaine, la vengeance, les jeux de pouvoir et... le hasard. Si on ne connaît pas les causes exactes du crash, la thèse de Mohammed Hanif mérite le détour.
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Notre dame d'Alice Bhatti

Alice Bhatti, une sainte aux allures de bombe sexuelle et aux pouvoirs hors du commun, régulièrement humiliée par les représentants d'une société gangrenée par le machisme, la corruption et le racisme [...] La fable est grotesque, rabelaisienne, courageuse
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Notre dame d'Alice Bhatti

Avec ce roman, le Pakistanais a signé une charge terrible contre son pays, une jungle où se débat une mère Courage déguisée en marchande de miracles.
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Attentat à la mangue

Ce qui caractérise ce premier roman, c’est un tableau - précieux pour le lecteur occidental - sans concession et très précis du Pakistan de 1988, c’est l’humour dont il est semé et le détachement - dira-t-on cynisme ? - qui s’en dégage. Plusieurs épisodes, dans cette atmosphère lourde d’ambitions personnelles, de suspicions, d’intrigues et de codes, sont à proprement parler hilarants, à commencer par la consultation médicale du Général, en passant par l’épitaphe sur la tombe du Brigadier TM, la découverte horrifiée par plusieurs personnages du monde des civils et pour finir avec l’apothéose finale du meurtre à plusieurs mains [...]
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