AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Monique Agenor (20)


Elles étaient belles ces tombes, elles le sont toujours,
quoique en ruines.

http://wp.me/p5DYAB-1fq
Commenter  J’apprécie          150
Ils vous vendaient, vous échangeaient contre des munitions ou même quelquefois contre des objets de pacotille.
Commenter  J’apprécie          81
Si le bonheur s'arrête en chemin, se dit-il, le malheur jamais ; il fonce droit sur vous.
Commenter  J’apprécie          50
D’autres enfin préfèrent taper sur le tambour tam-tam ou souffler dans la conque pour effrayer madame Desbassyns qui ne supporte pas ces signaux de ralliements de ses anciens esclaves.
Commenter  J’apprécie          51
La prudence s’imposait. Vous passiez outre, tant vous vous croyiez protégés par vos sorciers.
Commenter  J’apprécie          51
vous l’a jamais fait l’effort de comprendre le Créole et encore moins de le parler.
Commenter  J’apprécie          30
Son corps en fait, elle ne le discerne plus très bien. En chutant dans l’eau, il s’était un peu disloqué.
Commenter  J’apprécie          30
Au-dessus de l’île, un ciel étoilé où l’étranger fait voir à Priscilla les images mystiques qui, selon lui, révèlent le destin de Rodrigues et de ses habitants. Parmi elles, des étoiles distribuées de telle façon qu’elles retracent, de point en point, le corps du Solitaire. Il suffirait, dit l’étranger, de savoir lire les signes contenus dans le ventre du Solitaire pour y lire sa vie
Commenter  J’apprécie          30
Elle se prenait à penser que ce n’était pas tant des feuillets qui la caressaient, mais des mains souples et furtives chargées d’images sensuelles, celles que lui révélaient les textes calligraphiés. De mouvement en mouvement, de rythme en rythme, la nébuleuse divine, dont elle respirait les odeurs parfumées, se rapprochait d’elle à chaque fois davantage jusqu’à finir par mêler son souffle au sien, son esprit au sien, son énergie à la sienne.
Commenter  J’apprécie          30
Dans le somnolent bord-de-jour des lendemains de grands coups de vents, il n’est pas rare que les habitants de la ville de la Possession, ancien territoire du Roy de France, voient tournoyer au-dessus de la Ravine à Malheurs, brassés par de lents nuages fatigués de leur forte nuit, un madras de soie rouge et un chapeau de paille de vétiver.
Commenter  J’apprécie          30
C’est ainsi que, lentement, par paliers, je pris conscience d’avoir été la créatrice de mon Dieu-Père. D’avoir modelé une statue en fonction de mes besoins, mes désirs, mes projections (…) Tâtonnant pour chercher à toucher, voir, sentir encore cette idole que j’aimais tant, dont j’avais tant besoin, je ne faisais que la désagréger un peu plus, amas de pierres gisant à mes pieds (…) Le choc fut terrifiant.
Commenter  J’apprécie          20
Vous m'avez pris la main, sans me lâcher avant que votre maillon ait accroché le suivant. Vous ne m'avez pas poussée de force, ne m'avez pas tirée par les cheveux. Comme pour un être blessé, vous avez noué vos mains sous mon séant et m'avez portée à l'instant de l'impossible (…), au tréfonds du désespoir où je me sentais crever. M’éclairant un bout de sentier inconnu, angoissant, vous m’avez permis de faire un pas, un pas encore. J’ignorais où ces pas me mèneraient, mais chacun d’eux m’a permis de survivre.
Commenter  J’apprécie          10
Le jour où Manon a fait son entrée à la Salpêtrière, j'étais encore dans la loge des folles. Elle est arrivée sous escorte, encadrée de deux archers de la Maréchaussée et de toute une procession de bonnes soeurs. Ce jour-là, je n'ai pu m'empêcher, comme les autres, de coller mon nez aux barreaux, car la personne qui s'avançait ainsi entre les archers, était un très jeune homme, bien habillé, la bouche insolente, les yeux pleins de défi. C'est dans notre loge qu'on l'a poussé. Il est tombé comme une masse à nos pieds, assommé d'un coup sur la nuque par l'un des archers. D'un seul mouvement, les bonnes soeurs se sont alors précipitées sur lui, lui arrachant avec rage et haine ses vêtements, comme si elles dépeçaient le diable en personne. C'est alors que je m'aperçus avec stupéfaction que le jeune homme était une jeune fille, un peu plus âgée que moi, quinze ou seize ans à peine. Dans le même temps, deux autres soeurs arrivaient à la rescousse, des tisonniers à la main. Avec force et brutalité, elles appliquèrent entre les cuisses de la jeune fille le fer rouge et l'y maintinrent. Je voyais pour la première fois le procédé de marquage au fer rouge de la fleur de lys royale, dont on m'avait si souvent menacée.
Commenter  J’apprécie          00
Le jeune gens Kòto, embarqué comme garçon de cale sur un bateau, était un brillant marmaille qui avait quitté son village natal des côtes malgaches pour venir s’entenailler à la Réunion. L’esclavage des enfants là-bas était chose courante, et l’administration française les employait à la construction des chemins de fer. À quatorze ans, plutôt que de se laisser loqueter par les chabouks des commandeurs, il avait volé chemin et s’était accointé avec un matelot de la marine nationale qui l’avait fait monter sur le bateau. À la Réunion, durant des mois et des mois, il avait erré dans toute l’île, pris en pitié par les uns ou par les autres, jamais satisfait de son sort, ti-marmaille déjà profondément égrafigné par la vie. Enfin, après bien des tours et des détours, un jour, il avait fini par atterrir chez une propriétaire malgache de Saint-Denis, une jeune femme, la ramatòa Fanza...
Commenter  J’apprécie          00
"Ouais, moi l'étais pas d'accord avec tout'sortes z'histoires que Sahondra racontait à Minia, déclara Koto. L'était pas bon pour ce ti-z'enfant que la tête y vavangue dans z'étoiles. Mais SAhondra y causaillait, y causaillait et y laissait faire.
- Vous l'était un peu folle, Herminia quand même ! se risqua à commenter Tangol
- Vaut mieux croire pour vo'santé mentale que vous l'est pas vraiment Fanza" ajouta Nini sans grand conviction.
Car dans l'incroyable voyage de la conteuse, l'autre nuit, à travers le siècle dernier, Nini l'avait bien vu. Profitant du fénoir, la défuntée Fanza s'était coulée, comme bichique dans la nasse, à l'intérieur de la poitrine et la gorge d'Herminia
Commenter  J’apprécie          00
Moi Herminia l'étais Fanza.
Moi Herminia l'étais Fleur d'Herbes,
l'esclave favorite et affranchie de ma Reine
Manzaka.

C'était ainsi qu'Herminia avait commencé à raconter son autre vie à toute la band'curieuse des habitants de la rivières Saint Denis accroupis autour d'elle sous l'arbre du voyageur, à la brume de la troisième lune.
Commenter  J’apprécie          00
Rien qu’une petite bande de terre d’un kilomètre de long, des cocotiers la recouvrant tout entière, et des oiseaux. Mille et un oiseaux de toutes couleurs, de toutes races. Sternes et frégates sur la plage, fous et goélands sur les rochers, noddis et gélinottes dans les arbres, paille-en-queues et papangues dans les airs.
Commenter  J’apprécie          00
Après la chute, des morceaux d’elle étaient descendus à pic dans l’onde silencieuse, rencontrant ici et là, des poissons aux gros yeux étonnés, de curieuses plantes aquatiques, mi-femmes, mi-fantômes et bien d’autres mystérieux habitants du lac Landzé qui l’avaient saluée au passage.
Commenter  J’apprécie          00
Bien sûr, mon cri dans la nuit l’est pas fait pour bercer les babas tendres, mais au moins les gens y comprennent qu’ils sont en danger de mort et si mi peux leur épargner ça, même ici, du royaume des morts ou de mon trou de roche, mi sers encore à quelque chose.
Commenter  J’apprécie          00
Dans la case fleurie et parfumée d’odeurs d’herbes et d’arbres, le père avait tenu, étroitement serré contre sa poitrine, le nouveau-né encore heureux de vivre. Il s’était imaginé que de le presser ainsi, il allait pouvoir transmettre à l’enfant son propre fluide vital si nécessaire au prochain combat dans l’arène des zébus. Il en était si convaincu qu’il portait toujours son fils attaché sur son coeur comme la mère avait porté ses filles attachées sur son dos. Et jour après jour, nuit après nuit avant la date fatidique imposée par le prophète pour le sacrifice de l’enfant, il s’était plié aux rites enseignés des anciens : les cérémonies de la vie à l’envers si les divinités l’engloutissaient et celles de la vie à l’endroit si son destin devait être celui d’un roi. Le père avait alors insufflé au fils les fondements de la connaissance et de la parole, car seule, la parole peut aider à garder ses moeurs et coutumes, même dans l’au-delà.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Monique Agenor (21)Voir plus


{* *}