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Critiques de Mouloud Feraoun (96)
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Le Fils Du Pauvre

Le Fils du Pauvre est un roman de Mouloud Feraoun .Ce dernier est un des grands écrivains algériens d 'expression française .Ce livre est une autobiographie de l 'auteur .Le narrateur est Fouroulou, surnom de l 'écrivain lorsqu 'il était enfant .Grace à ce récit , nous pénétrons dans la profonde Kabylie . Cette dernière est une région montagneuse et escarpée .La vie est difficile pour les gens qui l 'habitent .Grace à la description faite, on comprend l 'organisation de la société dans le village et les us et coutumes en cours .La vie est simple et rustique . Les gens font avec les moyens dont ils disposent pour faire face à la vie de tous les jours .Mais ce qui retient l 'attention , c 'est la dignité et la fierté

des montagnards Kabyles .Dans le peu qu 'il possède, il y a l 'entraide et la solidarité . Vu l 'état de pauvreté que connaît la région , beaucoup de gens immigrent en

France pour y travailler et gagner de l 'argent qui sera envoyé aux leurs restés au bled .

Tout ceci n 'est que le contexte socio-économique dans lequel vit Fouroulou et qui doit obtenir une bourse pour pouvoir faire des études et accéder à la fonction d 'enseignant .Fouroulou est un écolier studieux dont la passion est d 'aller à l 'école normale de Bouzareah .En tant qu 'écolier, il fait des progrès pour accéder au collège et de là , il passera un concours d 'entrée à l 'école

normale de Bouzaréah .Avec la grande volonté dont, il est animé, il parvient enfin à réussir ses études A la fin , Fouroulou devient un enseignant !

Ce roman est un chef-d 'oeuvre ! Un livre à lire et à relire .C 'est grâce à lui que j 'ai fait connaissance avec une région de mon pays .Durant les années 1970 ,je l 'ai visité et c 'était un beau voyage bien gravé dans ma mémoire .
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Le Fils Du Pauvre

Avec une plume fluide, pudique et sincère, Mouloud Feraoun nous raconte avec des mots simples la vie d'un jeune kabyle avant l'indépendance de l'Algérie.



Même si, comme Dostoïeski (dans Souvenir de la Maison des morts), l'auteur nous affirme transcrire les cahiers d'un instituteur (Fouroulou Menrad) qu'il aurait trouvé, c'est bien de sa vie qu'il s'agit.



Dans la première partie, Feraoun nous livre un récit à la 1ère personne du singulier qui est une "simple" description de la vie quotidienne du jeune garçon dans son village kabyle, de sa vie de famille, etc.

L'auteur nous parle aussi beaucoup de son rêve d'intégrer l'Ecole normale - une fois qu'il a pris goûts aux études. Mais ce rêve à un prix : s'il échoue, il devra retourner à sa condition de berger pour aider sa famille ; et le pauvre bougre se sent bien seul face à ce problème car les membres de sa famille, s'ils sont fiers de sa réussite à l'école, ne voient pas d'avenir "concret" pour Fouroulou dans les études supérieur.

La seconde partie fait elle une plus grande place à l'émotion, on passe cette fois au récit d'un narrateur omniscient. Cette fois, l'élément central, c'est le départ du père de famille pour la France. Pour rembourser ses dettes, il atterrit dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris et est embauché dans les fonderies d'Aubervilliers, et c'est là que les ennuis commencent (ou continuent, mais avec la distance en plus).



Avec Le Fils du Pauvre, en plus d'avoir "voyagé", le temps de quelques lignes, sur une terre que je ne connais pas, j'ai découvert un récit de vie authentique et touchant qui vaut mieux que quelques malheureuses lignes sur la présence coloniale française en Algérie et les us et coutumes kabyles dans un livre d'histoire.
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Le Fils Du Pauvre

la vie d'un enfant kabyle entre pauvreté, solidarité, dans un village.

ses chagrins d'enfant très émouvants,

une tranche de vie,

l'auteur fut assassiné en 1962

sa vidéo parlant de Camus (à la fin des critiques de ce livre sur babelio)

est émouvante.
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Le Fils Du Pauvre

Impossible de lâcher cette magnifique oeuvre autobiographique !

J' éprouve des fascinations pour ces ingéniosités regorgées de qualités indéniables et d'excellents moments de lecture que j'ai eu délecté

Trop d’excipients, d’exhausteurs ont été prodigué inlassablement par l'auteur pour peaufiner la beauté des contrées kabyles , les paysages et montagnes édeniques et les porter à la connaissance du lecteur pour prendre les devants d'une appréciation et critique constructive

Fouroulou n'en croyait pas ses yeux. Il était là, entrain de savourer les " prouesses " qu'il venait d'accomplir aprés maintes péripéties et de dur labeur ,Il se senti " roi" dans ce bled infesté des "non illuminés ", d'ignares , il était devenu une merveille , il avait échappé aux griffes acérées de ces monstruosités de l’illettrisme et de l'ignorance .Il avait accompli un exploit et s'en réjouissait éperdument

Il venait d'échapper de justesse à être happé par cette toile d'araignée finement tissée par ses compères , ces durs blédards qui lui vouaient une jalousie et irritation sans borne et qui l'attendaient de pied ferme à ce que le piège se renferme sur lui telle l'épée de Damoclès pour le contraindre à camper le rôle de pâtre qui lui était destiné naturellement de telle sorte à ce qu'il ne puisse aucunement échapper à ce sort implacable, scellé par le destin

Imperturbablement le fils de Menrad déjouait tout trame et manigance minées , l'épisode fatidique dû au retad de la percetion de la bourse eut eu failli , cependant , le dérouter et venir à bout de sa patience et le ramener à se détourner définitivement de ses pérégrinations

De surcroit , son père s'en était déjà résigné , il ne croyait pas à cette réussite chmérique et utopique ,il le prédestinait à demeurer drapé du seul rôle qu'il incarnait idoinement : de se vouer entièment à la charge de paitre ses brebis . Ce n'était pas un hasard, oh non… Mais comment diable avait-il appris à résoudre ses problèmes d'équations , à rédiger ses textes dans un français convenable . Mais inutile de se leurrer : il n'était pas du même monde que ces "Roumis" . Il etait présentement, qu'il le veuillait ou non , le fils du pauvre et il le demeurera Alors, il allait sans tarder lui mettre les points sur les i ! d'autant plus , propicement au moment où il reconnait explicitement son incapacité de subvenir aux besoins existentiels de son jouvenceau en matière d'hébergement et de restauration

Contre toute attente , la providence s'etait rangé derechef du côté de ce persévérant (il devait une fière chandelle à Azir et M.Lembert), fouroulou pourrait s'en abreuver goulûment de cette eau bénite et des bienfaits de ce cadeau miraculeux

Pourtant ce beau livre , agencé et transcris sur un cahier d'écolier ,avec une plume Sergent-Major , a failli ne pas voir le jour et demeurer enfoui et délaissé dans le tiroir comme le cinquième oeuf de la fauvette ,jugé futile et indésirable

Heureusement , l'esprit de clairvoyance et d'opiniâtreté ont pu repëché cet ouvrage des épitaphes tombales de l'oubli et l'ont eu empêché de sombrer dans les tréfonds du noircissement et de l'inconnu

Il avait finalement émergé pour rejoindre la position de maillon qui lui fut destinée sur cette chaine éblouissante de la littérature mondaine

La prouesse de l'écriture feraounique réside dans la simplicité , dans le style limpide, dithyrambique et académique ,à travers desquels l'auteur excellait tel un élève, un instituteur studieux , dans la narration extensive de la société ( le micro-cosme familial et le macro-cosme social) se consacrant , corps et âme à peindre fidèlement toute une panoplie de moeurs et us kabyles à l'effet de les catapulter , les exterioriser et les vulgariser .
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La Terre et le Sang

Le narrateur est l 'auteur du livre .La Terre et le Sang est un livre de Mouloud Ferraoun Ce dernier est des grands écrivains algériens, d 'expression française. d''emblée ,on est prévenu que cette histoire est réelle.

Cette histoire a pour cadre un petit village situé sur une colline .IL s 'agit du village Ighil-Nezman.C 'est dans ce dernier que débarque ,un jour un couple : Amer-ou-Kaci accompagné de sa femme Marie, une Européenne.

En lisant ce livre, on comprend comment , cette société fermée sur elle-même fonctionne et vit .La fortune pour un habitant de ce village consiste en un lopin de terre et quelques boeufs .La djemaa est une assemblée de sages qui arbitre et juge les conflits entre les habitants du village . Lorsque Marie et Amer sont arrivés au village, ils se sont instalés chez la vieille Kamouma, la mère d ' Amer .Avec le temps Amer a prospéré .

Une branche de sa grande famille estime qu 'il est responsable de la mort de son cousin, Rabah.Ce dernier est tué au cours d 'un accident ayant lieu au fond de la mine .La vengeance est dans l 'air et le sang va couler .

C' est dans ce climat de méfiance et de suspicion, que le village baigne .Amer va être attirer par Chebha, la femme de son cousin Slimane .La relation entre les deux amants , finie par être connue par les autres .Slimane tient à

venger .IL a même surpris les deux amants ensemble .

Arriva un jour , où dans la carrière on brise les roches , on a entendu des cris et on a remarqu 'il a des blessés et parmi eux, se trouve Amer .Une fin malheureuse pour lui .

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Jours de Kabylie

L' auteur du roman: " Jours de Kabylie", Mouloud FERAOUN est un des grands écrivains algériens d' expression française. Dans " Jours de Kabylie qui est un court roman mais combien dense et riche par sa substance .C' est

un très beau et bon roman !

Dans sa narration, l' auteur nous entraîne, nous guide dans un petit village de Kabylie et nous fait connaître les us et coutumes de ses habitants pauvres certes mais fiers mais il ne faut pas oublier le contexte dans lequel vivent ces gens : c' est la période de la colonisation mais ces gens font tout, tant qu' ils peuvent de résister et de rester debout.Nous découvrons la solidarité qui existe dans le village et cette solidarité passe ce qu' on appelle"la djemaa ". Cette dernière est une sorte de comité de sages. le soir les sages et les habitants se retrouvent et se regroupent en un lieu déterminé du village. A la djemaa, tous les problèmes des habitants, du village sont exposés et les sages font de leur mieux

pour résoudre les litiges, aider les nécessiteux , assister aux " ouadas" ( sortes d' offrandes ) auxquelles assistent tous les habitants .

Dans ce livre, on fait connaissance avec une belle région malgré

ses faibles moyens, à l' époque du récit, ses montagnes, ses oliviers et ses braves habitants. Cette région vaut le détour .

Un très beau livre facile à lire et un récit captivant.
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Le Fils Du Pauvre

Tizi, ville de deux mille âmes plantée au cœur de la Kabylie sauvage, rude et hostile pour qui ne sait l'exploiter. Ici, pas d'artère principale, pas de route goudronnée, simplement un chemin de terre qui servait autrefois aux tribus allant d'un village à l'autre. Ce chemin de traverse, caillouteux et défoncé, menait à une route carrossable qui conduisait vers les grandes villes du pays. Tizi possédait trois quartiers, et – par conséquent – trois places aux musiciens ou djemas, deux mosquées discrètes de moindre importance que les djemas pour ses habitants qui vivaient ensemble depuis toujours, étaient tous plus ou moins cousins éloignés, à la parentèle incertaine se perdant dans la nuit des temps. Tizi et son café maure, situé à l'extérieur du village. C'était avant tout le lieu de rencontre des plus jeunes.



C'est à Tizi qu'a vécu le narrateur, Fouroulou Menrad, qui revient sur son enfance et son adolescence dans cette Kabylie belle et séditieuse. Comme tout garçon né dans une société où l'homme est révéré et respecté, Fouroulou pouvait se comporter comme un roitelet sur ses terres, épouvantant, agaçant et régentant ses sœurs et ses cousines.
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La Terre et le Sang

L’histoire se situe dans un petit village de Kabylie au tout début du XXème siècle. Amer, enfant du village, s’exile en France pendant quinze ans. Loin de son pays natal, accueilli par une petite communauté d’hommes originaires du même village que lui, il découvre le monde des mines de charbon. C’est là qu’a lieu un premier drame : son cousin meurt dans un accident au fond de la mine. Amer est accusé du meurtre. Même s’il parvient à se dédouaner auprès de ses compagnons en France, il n’en est pas de même au village. Après l’accident, Amer est fait prisonnier lors de la première guerre mondiale puis revient à Paris où il retrouve la fille cachée de son cousin décédé, fille issue d’une union illégitime entre le dit cousin et une française, Marie. Amer épouse Marie et tous deux décident de retourner s’installer au pays.





Mon avis :



Mouloud Feraoun se livre dans ce roman à une description de la culture et de la mentalité kabyles. On se retrouve totalement immergé au sein de cette communauté villageoise. On en apprend les règles, les coutumes, la dureté de la vie mais surtout l’importance fondamentale des deux éléments de base de la culture kabyle : la terre et le sang.

Au village, on vit essentiellement de la terre cultivée par les fellah : les paysans. La terre et la paire de bœufs pour le labourage représentent toute la fortune des familles kabyles. Le rang et la place accordée à une famille au sein de la communauté sera fonction du nombre et de la qualité des terres qu’elle a en sa possession mais aussi fonction de l’honneur. L’honneur est un autre critère primordial , tout membre d’une famille se doit de se comporter de façon irréprochable, il en va de la réputation de la famille. Mouloud Feraoun nous montre ainsi l’importance des liens du sang : Slimane devra venger le meurtre de son cousin mort à la mine en France et pour cela il doit verser le sang du meurtrier. Pourtant, on se rend compte que ces liens peuvent se distendre à tout moment. La mère de Amer sera ainsi abandonnée de sa propre famille et de celle de son mari.

Mouloud Feraoun nous explique donc le rôle de la femme dans une famille kabyle. La femme reflète l’honneur de son mari, elle doit bien se comporter, ne pas accorder d’intérêt aux autres hommes, ne pas sortir de chez elle sauf pour les travaux des champs, doit surveiller son langage, doit bien s’occuper de son foyer. Ce sera donc tout un dilemme dans le cœur de Chabha qui s’éprend de Amer. Amer est marié à Marie et Chabha est la femme de Slimane. Une histoire d’amour naîtra entre eux deux mais dans le village tout se sait. Les faits et gestes de chacun sont épiés et discutés. Personne ne peut échapper à la rumeur au village. Et c’est tout l’honneur d’une famille qui est en jeu.

On s’aperçoit aussi avec effroi des manigances sans scrupules des vieilles femmes qui s’immiscent dans la vie de leurs enfants avec en général un seul but : perpétuer l’héritage. Ainsi on n’hésite pas à jeter le mari d’une femme stérile dans les bras d’une autre pour avoir un héritier, pour que la terre reste propriété de la famille.

Hormis l’amour entre Chabha et Amer, j’ai été étonnée de constater le peu de cas que l’on fait du sentiment amoureux dans la société kabyle de l’époque. J’ai aussi compris beaucoup de choses quant à mon expérience personnelle. En effet, je suis partie à plusieurs reprises en Kabylie, je ne comprenais pas l’acharnement qu’on mettait à vouloir me faire porter la tenue traditionnelle et pourquoi on m’interdisait de me promener seule dans le village.

J’ai d’abord été choquée par la dureté de la mentalité des kabyles décrits dans ce roman puis au fur et à mesure, grâce au talent et à l’habileté de Mouloud Feraoun, on comprend tout.

J’ai été profondément touchée par tous ces personnages, tous humains, confrontés à leurs devoirs, à leur honneur, aux convenances tout en combattant et refoulant leurs sentiments et leurs pulsions du mieux qu’ils peuvent.

Je me suis sentie touchée aussi par Marie, la tharoumith, qui a du se conformer à la vie kabyle luttant contre sa condition d’étrangère. Et je sais à quel point il est difficile de savoir comment se comporter au milieu de personnes qui n’ont pas la même culture, les mêmes mœurs, à quel point la barrière de la langue peut être source de malentendus et d’incompréhension.

Tout cela est décrit à merveille par Mouloud Feraoun dans ce roman somptueux à la plume douce et délicate mais réaliste. Le roman est composé de plusieurs chapitres de quelques pages chacun, l’auteur nous avertit en tout début de récit que ce dernier est inspiré de faits réels. Il y traite donc de plusieurs thèmes : l’honneur, la famille, la vengeance, l’exil …

Attention je spoile : J’ai été surprise de cette ironie du sort qui fait que Amer, considéré coupable du meurtre de son cousin dans une mine, soit tué lui aussi dans une mine et apparemment avec préméditation : Slimane se serait enfin vengé mais il y laisse la vie également. La terre donne la vie, donne le sang mais le reprend aussi. Finalement, la terre a la primauté sur le sang.

J’ai rarement ressenti un tel plaisir de lecture. Ce roman est digne d’un Zola ou d’un Maupassant.

Assurément je lirai les autres romans de Mouloud Feraoun. En tout cas, celui-ci est un énorme coup de cœur et restera sans nulle doute parmi mes préférés.



Quelques mots sur l’auteur :

Né à Tizi Hibel en Kabylie en 1913, Mouloud Feraoun a été enseignant puis inspecteur des centres sociaux. Il est mort assassiné à Alger le 15 mars 1962 par un commando de l’OAS pour avoir affirmer publiquement ses opinions vis-à-vis de la colonisation reprochant aux français leur comportement méprisant à l’égard des algériens. Selon lui, si les deux peuples avaient appris à se connaître, tout aurait été différent. C’est en tout cas, un bel enseignement sur la vie des kabyles qu’il nous offre dans La Terre et le Sang publié en 1953.




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L'anniversaire

" L' Anniversaire" est un roman inachevé. Son auteur, Mouloud Feraoun, a

commencé à l' écrire à la fin de l' année 1961. Il a écrit trois à quatre chapitres.

Mais malheureusement, le 15 mars 1962, lui et cinq collègues, travaillant au

Centre social de Ben-Aknoun, sont assassinés par un commando de l' OAS .

Ce livre est, aussi, largement auto-biographique car l' auteur revient à des

détails connus par les lecteurs Du Fils du Pauvre,et d' autres livres de l'auteur.

Ce qu' on lit dans ce court roman, c' est que l' auteur évoque " Un amour

impossible" entre un algérien et Claire, une Française. Il évoque sa correspon-

-dance avec Albert Camus . Il revient sur l' obtention d' une bourse et sa réussite au concours d' entrée à l' Ecole normale de Bouzaréa et nous dit

le grand bonheur qu' il a ressenti.

Il nous apprend qu' il a fait un voyage en Grèce .Nous apprenons

aussi la visite d' Emmanuel Roblès à son villa natal.Une grande amitié lie

les deux hommes.

Avec ce court roman inachevé, l' auteur a tenté de nous faire parvenir

ses souvenirs mais pas tous ses souvenirs...

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Le Fils Du Pauvre

On peut imaginer une structure composée des articles de Misères de la Kabylie publiés par Camus dans Alger Républicain en 1939 , qui se vivifie, s’anime, se colore sur les personnages, les descriptions, les paysages racontés, évoqués par Mouloud Feraoun dans le Fils du pauvre, écrit cette même année (mais publié qu’en 1950).

Camus reproduit l’essentiel de ces articles en 19587 dans Chroniques algériennes sans reprendre les articles consacrés à l’habitat, l’artisanat... C’est pourquoi ce roman autobiographique reste important pour mieux connaître la réalité de la Kabylie à cette époque.

On peut aussi faire la parallèle entre deux écoliers , puis deux boursiers algérois Fouroulou Menrad et Jacques Cormery, mais Fouroulou est encore plus miséreux que le petit Jacques, sa famille doit lutter avec encore plus d’apprêté pour vivre ou survivre.

Cette autobiographie romancée est une étude ethnographique remarquable par sa puissance et sa vérité.
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Les chemins qui montent

Ayant auparavent, lu " La Terre et le Sang ", j 'ai relevé que le roman " Les chemins qui montent " est , quelque sorte le prolongement du premier livre cité.

l''histoire se déroule dans un village fermé sur lui-même, Ighil-Nezman, en pleine Kabylie, vers les années 1930 .Cette région est rude, les petites maisons sont situées aux flans des montagnes .Pour une grande majorité des habitants,la vie matérielle est plus que difficile .C 'est la misère .

C 'est dans ce village que vivent, la vieille Melha et sa fille Dehbia Elles y vivent difficilement .Dehbia est une jeune Kabyle chrétienne .Les gens du village, sont conservateurs .Un jour, débarque de France, le jeune Amirouch( Amer n Amer ) IL est jeune et beau .Toutes les jeunes filles du village sont, secrètement, amoureuses de lui .Mais il y a une qui le désire , un peu plus que les autres, il s 'agit de Dahbia, qui est baptisée Monique .IL y attirance entre les jeunes amants .Mais plusieurs raisons rendent que cette relation ne peut être durable. Par une soirée où la neige tombait, s 'endormit avec à côté de lui une bouteille d 'anisette et une boîte de gardénal .Au réveil, on le trouva mort .On a conclu qu 'il s 'est suicidé .Mais est-ce la vérité?

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La Terre et le Sang

Ce qui frappe assez vite au cours de la lecture de Mouloud Feraoun, c'est son habileté à nous parler à la fois de son petit monde kabyle, dans ce village en haut des montagnes, mais également de l'universel qui nous englobe tous.



Tout en nous faisant découvrir les us et coutumes, les comportements, les rapports sociaux particuliers de ce monde isolé du reste du pays, du reste du monde, Feraoun traite aussi les problèmes universels que sont l'exil et le retour au pays, les inimitiés qui existent au sein de chaque famille, la culpabilité, l'amour, le désamour, le désir qu'on ne comprend pas et ne maîtrise pas toujours. Et il le fait avec une phrase forte mais modeste, qui ne cherche pas à montrer son habileté mais qui ne souffre d'aucun défaut de construction. Certains passages sont savoureux d'ironie, les dialogues sont intelligemment menés, l'hypocrisie des rapports humains et des disputes de villages brillamment rendus.



A l'heure où l'Algérie connaît une crise politique qui vient interroger à travers les années l'héritage de son indépendance, on ne peut pas ignorer que, tout comme Camus, son frère de terre et de sang, son frère par les lettres comme par le territoire, Feraoun, assassiné lui par l'OAS, n'aura pas pu voir cette Algérie nouvelle de 1962. L'éclairage de la sagesse de leurs mots nous aura bien manqué et aura malheureusement fait défaut à ce peuple algérien qui n'en finit pas de se chercher plus de 50 ans après. Nous ne pouvons qu'imaginer que ces deux anges gardiens littéraires, qui avaient correspondu sur Terre, ont continué toutes ces années leur conversation mais sans qu'aucun de nous ne puisse malheureusement l'entendre.
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Jours de Kabylie

Mouloud Feraoun ( 1913-1962 ) fut notamment l'ami d’Emmanuel Roblès (ils fréquentèrent l'école normale de Bouzaréah, dans la proche banlieue d’Alger) et d’Albert Camus avec qui il correspondit, tous trois, « fils de pauvre » .

Ce récit autobiographique (le dédicataire en est "Emmanuel Roblès , notre ami" ) raconte, en onze chapitres avec tendresse, poésie, saveur, le quotidien solaire malgré la pauvreté de Tizi Hibel village natal de l’écrivain, en Haute Kabylie, où il passa son enfance et son adolescence, les lieux de rencontre la djemaâ (la place publique) pour les hommes, la fontaine pour les femmes , les traditions , la déclinaison des saisons, les travaux des champs, les personnages pittoresques .

Avec le temps, ces pages sont un témoignage émotionnel précieux .



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Lettres à ses amis

Mouloud Feraoun est un grand écrivain algérien . Il est de condition très modeste , matériellement , ce qui ne l' a pas empêché de croire en son étoile

c' est à dire parvenir à décrocher une bourse et rejoindre l' Ecole Normale de Bouzaréah à Alger .Là, il est formé comme instituteur , métier qu' il exerça comme un sacerdoce .Toute sa carrière d' enseignant, il la fera en Kabylie . Il sera détaché aux centres sociaux à Ben-Aknoun ( Alger ).

Cela , ne l' empêcha pas d' entamer, aussi, une carrière d' écrivain où il réussit bien en écrivant son premier roman " le Fils du Pauvre " qui reste l' un

de ses meilleurs livre. Ce dernier est un roman autobiographique où Mouloud Feraoun nous décrit ce que fut son enfance, son adolescence et son départ à l' Ecole Normale de Bouzaréah ( Alger °;

Instituteur et écrivain, ce qui amena ses amis à le surnommer " L' écrivain-instituteur" .

A l' Ecole Normale, il arrive à nouer des amitiés avec certains de ses condisciples comme Emmanuel Roblès qui deviendras plus tard l' un de ses grands amis avec d' autres tels : René Nouelle, Pierre Martin, Mme Landi-

Benos, Charles Ravissin etc...

Après son lâche assassinat , lui est cinq de ses compagnons par un commando de l' OAS , une grande partie des lettres et correspondances

avec ses amis et ses collègues ont été réunis par Emmanuel Roblès pour

en faire ce recueil intitulé " Lettres à ses amis" , disons que c' est un hommage rendu à leur ami : "L' écrivain-instituteur" .











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Le Fils Du Pauvre

J'ai beaucoup aimé ce livre. Quand je l'ai acheté, j'ai été attiré par la couverture et le titre, alors que je n'en avais jamais entendu parler auparavant.

Je dois dire que l'on rentre dans ce récit avec curiosité et on en sort avec regrets : Pourquoi cela n'est-il plus long ?

On y trouve tout, l'amitié, les petites haines inévitables en toutes sociétés, mais aussi la solidarité et l'amitié. C'est aussi une réflexion sur la notion de pauvreté : Es-t-on pauvre si l'on n'a pas l'occasion de se comparer à d'autres, qui vivent différemment ? D'ailleurs, sont-ils vraiment plus riches ?

En quels termes ?

Un roman sur la Kabylie que je classerai dans la catégorie "Terroir". On n'est pas dans l'exotisme, mais dans la découverte profonde d'une région, peu importe le continent où elle existe..
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Le Fils Du Pauvre

Il se trouve que j'ai lu récemment le premier homme d'Albert Camus et, par hasard, ou peut-être pas, j'enchaîne avec cette autre autobiographie d'un auteur contemporain de Camus ayant passé, comme lui, sa jeunesse en Algérie. Les propos sont proches: on entre dans les deux cas dans une famille pauvre d'Algérie au début du XXe siècle. Les deux auteurs sont d'exacts contemporains; ils se connaissaient et se respectaient. Toux deux sont issus de milieux pauvres, illettrés. Tous deux sont sortis de leur milieu social grâce au système de bourses offertes par le gouvernement français aux plus méritants. Dans les deux cas, permettre de poursuivre des études à un fils, même gratuites, signifie pour la famille perdre sa force de travail et donc, à court terme, s'appauvrir encore. Les similitudes sont flagrantes mais il y a aussi des différences: alors que Camus était citadin, issu d'une famille de colons, Feraoun était un Algérien de souche, fils de paysan kabyle. Ce roman clairement autobiographique est très factuel et très descriptif de la vie d'une petite communauté d'un village kabyle. La première partie qui décrit les souvenirs de son enfance est très intéressante. On vit avec Feraoun son quotidien familial, les responsabilités qui lui incombent en tant que fils aîné, mais aussi les privilèges dont il jouit de par son statut d'héritier mâle. On comprend très bien de quoi est faite cette vie où chaque chose a le prix du travail qu'on y a mis et où l'entr'aide tient un grand rôle; une vie simple qu'on envierait presque si l'on oubliait les problèmes qui sont inhérents à ce style de vie: un accident qui déséquilibre le budget précaire, une femme qui meurt en couche faute de prise en charge adéquate… Lorsque Fouroulou le double de Feraoun, entre à l'école primaire supérieure de la ville (Tizi Ouzou) , on dirait que le temps s'accélère et que l'auteur a perdu la verve avec laquelle il nous contait son quotidien villageois. C'est beaucoup moins intéressant et le livre s'achève sans réelle conclusion comme si c'était le premier épisode d'un feuilleton à suivre.

C'est un roman que j'ai apprécié pour son côté documentaire. Sur le plan littéraire, je suis restée un peu sur ma faim…
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Jours de Kabylie

« Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers."Les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images. » écrivait Marcel Pagnol.

Pagnol et Feraoun ...ces deux là auraient du se rencontrer.

J'aime à croire que dans un lieu de collines , bergères de soleil , deux enfants courent dans leur éternité.

Les « Jours de Kabylie » de Mouloud Feraoun sont des tableaux d'humanité composés par la tendresse, l'innocence, et la vérité. Tout d'abord «  mon village » viendra vous rencontrer. Et c'est par la magie de ses mots que l'on en devient soudain l'enfant, celui qui revient, celui qui n'a rien oublié. de la fontaine, aux bergères, d'une figue, d'un bois, du marché, de la djemaâ, tout nous parvient.

Partout les hommes sont les mêmes pour peu que nous ayons la sagesse de verser leur amour dans un encrier. C'est un merveilleux pays que ce voyage où nous nous sommes rencontrés. « lire sans comprendre c'est chasser sans prendre », il faut connaître la faim pour ne pas avoir l'appétit de tout gâcher. Les braves gens de Mouloud Feraoun sont la gloire d'une terre, où la peine et la misère ne nous sont pas étrangères, et où il y a toujours des joies qui ne s'achèteront pas.

Lire les jours de Kabylie de Mouloud Feraoun c'est un peu trouver le temps d'une place au paradis.

Astrid Shriqui Garain

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Les chemins qui montent

« Les chemins qui montent » de Mouloud Feraoun est un roman extrêmement dense.

Nombre de problématiques, de dilemmes, de fractures, de nœuds, et de failles y sont traités : Colonialisme, communautarisme, , exil, émigration, retour au pays, métissage tant ethnique que religieux, poids des traditions sociales, rapports inter-religieux, rapports politiques / économiques, place des minorités, émancipation des hommes et des femmes, éducation, santé, pauvreté.

On comprend, sous la plume de l'auteur, que La Kabylie, pays berbère, dans l'Algérie des années 1950, recèle toute la complexité des données et des enjeux auxquels l'Algérie indépendante allait devoir faire face.

Les cultures se font face.

L'amertume, la colère, la violence, la haine, le renoncement, la soumission, ou le désœuvrement sont les venins que l'injustice, le racisme, la misère et la désespérance en un avenir meilleur injectent dans les veines d'un village.

Comment effacer la marque que le destin trace sur les fronts ? Destin qui n'est que l'ordre des choses imposé et entretenu par un pouvoir politique au service d'un intérêt économique. Marque, qui n'est que main mise sur l'avenir de toute une société.

Comment chasser la honte, la refuser, ôter cette main ?

Comment écrire sa propre histoire ? Ce récit pourra-t-il prendre vie ?

Avoir assez de force pour le croire, assez d'espoir pour le pouvoir...

Était-ce possible, réalisable en ces années décisives, de penser à reprendre sa place, gravir les chemins de l'indépendance, accéder à la liberté ?

Encore un très beau et intelligent roman de Mouloud Feraoun



Astrid Shriqui Garain
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Le Fils Du Pauvre

Une histoire simple et fidèle.

Elle raconte l'enfance, dans un village de Kabylie, d'un futur instituteur. Les difficultés sont permanentes. Il faut assurer la subsistance d'abord: on cultive des olives, des figues, il y a quelques bêtes, et on produit de la céramique. Mais tout est toujours précaire, il faut dormir au champ, quand les fruits sont mûrs, pour éviter le vol. Une existence épuisante.

Et puis les familles se querellent, pour un lopin de terre, une pièce de la maison. Les soins sont rudimentaires, alors la mort est menaçante. Et elle frappe, les femmes en couche notamment.

Quand il n'arrive plus à joindre les deux bouts, le père part en métropole pour rembourser les dettes.

Les moments de joie sont rares et sont causés par des choses très simples: un repas qui sort un peu de l'ordinaire par exemple.

Et puis on suit le parcours du futur instituteur, ses études, son acharnement, la confiance qui vient petit à petit, les difficultés financières, la chance aussi qui donne un coup de pouce. Il doit y avoir beaucoup d'autobiographie là-dedans.

J'ai été amené à Mouloud Feraoun par le livre Nos richesses, de Kaouther Adimi. Je ne sais plus si elle le cite, mais j'ai découvert là le milieu littéraire d'Alger, et en poursuivant mon exploration je suis tombé sur Mouloud Feraoun. Je ne le regrette pas, son style est évocateur et charme discrètement.

Il avait choisi d'écrire en français et était écartelé entre deux cultures. Il paya de sa vie son ascension sociale, puisqu'il fut assassiné par l'OAS quelques jours avant la fin de la guerre en 1962.

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Le Fils Du Pauvre

Un village de la montagne kabyle au début du siècle. C’est là que vivent les Menrad. Ils ne font pas, comme on dit, figure de pauvres. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont pauvres. Ils sont comme les autres; voilà tout. Dans ce livre Mouloud Feraoun raconte sa propre histoire…
Lien : http://latrace.wordpress.com..
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