Souvenirs de JO : Mustapha Kessous
1924 - Les débuts du curling
C'est l'histoire d'un sport incompris, moqué à outrance, qui serait plus absurde que les autres. Une épreuve probablement considérée comme la plus ridicule des Jeux olympiques, celle où ses adeptes - qui ont parfois le crâne dégarni et des rides de grand-père - ont un balai comme...arme.
Le véritable héros olympique est à mes yeux l'adulte mâle individuel. Les jeux olympiques doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes doit être avant tout de couronner les vainqueurs. E olympiade féminine serait impratique [sic], inintéressante, inesthétique et incorrecte ( Pierre de Coubertin ).
Après sa course finlandaise, Frank ( Havens ) envoie un télégramme à Bill :
" Cher père, merci de m'avoir attendu quand je suis né en 1924. Je rentre à la maison avec la médaille d'or que tu aurai dû gagner. Ton fils qui t'aime. Frank "
Ce titre olympique pourrai être anecdotique, une médaille de plus dans une énième olympiade. Mais voilà, c'est la première fois qu'une Marocaine, qu'une Maghrébine, qu'une femme arabe, qu'une musulmane, qu'une africaine gagne le droit de porter au cou l'or éternel. Une fierté telle pour son pays que le roi Hassan II a exigé que toutes les petites filles nées le 8 août 1984 – le jour de la vistoire – s'appellent Nawal. ( En référence à Nawal El-Moutawakel).
" Je n'ai pas assez de talent pour courir et sourire en même temps. Quand le style comptera en course à pied, comme en patinage artistique, je m'appliquerai " ( Emil Zàtopek).
C'est un moment sacré, l'instant d'une existence. En quelques secondes, en quelques minutes, les longues années de sacrifices, les mois interminables d'entraînement, les litres de sueurs versées vont enfin prendre un sens. Comme pourraient le dire des milliers d'athlètes : "Aux Jeux Olympiques, tu vis ou tu meurs." Pour eux, il n'existe que deux issues : les larmes ou l'ivresse, la désillusion éternelle ou la reconnaissance pour les siècles à venir.