EvathCebor

Quand je mets des notes et/ou une critique, je ne juge pas le livre, ni l'auteur, que je suis parfaitement inapte à évaluer ; je donne juste un ressenti, mon idée de la chose, une appréciation toute personnelle, de rat, de cloporte, de fourmi, ouvrière plutôt que reine, de puceron incapable, misérable, ridicule, minuscule, microscopique, inférieur à l'atome en taille et en consistance, presqu'ectoplasmique, spectral à la vérité, bourré d'erreurs et de faiblesses. Je sais, c'est à la fois inutile et lourd de le préciser mais j'ai si honte de noter des géants que rappeler combien je suis petit me rassure. Ca me rend fou que les couillons dont je suis puissent noter Hugo, en mal comme en bien, décrier Verne pour son style, apprécier Théophile Gautier ou déprécier Pierre Boulle ou l'inverse. C'est pourtant un exercice irrésistible. Alors je me flagelle, je fouette, je me martine, à la plage ou à la montagne, je me strie le dos de rougeurs éclaboussées par lesquelles mon péché s'évapore. C'est tout ce que je - et vous - méritons.

Enfin ça, c'est pour les nouvelles et les romans, et les grands auteurs, classiques comme modernes. Pour le reste, aucune pitié, aucun respect. Si je charcute un Que sais-je ou une BD, c'est sans m'abriter derrière une quelconque excuse ou précaution, mais avec vice, méchanceté idiote, malin plaisir, un sadisme à en choquer les yeux du marquis.