Nadine Brun-Cosme

C'était si doux, c'était si tendre,
Grand Loup sentit trembler au fond de lui.
C'était bien une feuille pour Petit Loup.
Il fallait la cueillir.

C'est quand ils l'ont soulevés que j'ai crié. J'ai senti qu'ils avaient arrêté. quoi, je ne sais pas. Ce qui était important, c'est qu'ils avaient arrêté.

Je ne suis plus ce qu'elle croit: sa fille, celle qui va bien, qui mange bien, qui est à l'heure en cours et qui a des bonnes notes. Je suis étrangère, j'ai menti, et elle ne sait plus qui je suis à présent. Moi non plus.

J'admirais ma mère, cette élégance, cette violence, cet art de rendre les autres idiots. D'elle, j'ai appris comment plaire, et sûrement le goût de faire souffrir.

La moquette bleu azur, c'était grand-mère qui l'avait choisie avant de nous quitter pour rejoindre le ciel, et ce bleu dans lequel je mettais mes pieds, ce bleu "plus bleu que le bleu du ciel", comme elle disait, c'était comme une façon de marcher un peu tous les jours avec elle.

Loup se relève. Il n'a rien vu.
A présent, la cape ne bouge plus.
Quelle surprise me réserve-t-elle ? se demande-t-il en se léchant les babines. Deux cochons ? Trois moutons ?

Avec Papa, le bain chaud est un peu froid.
Et le crocodile est tombé tout au fond.
Ah ! là là ! Quel maladroit !

Lou, depuis toujours, est assise à côté de Léon !
Benoît, c'est son grand copain, mais Léon, lui, c'est son ami pour la vie.
Ils rigolent des mêmes blagues, ils sont toujours joyeux ou bien tristes en même temps ; c'est incroyable !
Et même quand ils broient du noir, c'est toujours ensemble ! (p.13)

Petite boule veut aller jouer
Mais c'est l'heure de manger.

Petite boule n'est pas d'accord;
Elle a envie de bouger, de crier, de pleurer.

Avec tout çà, hop!
Petite boule devient Petite colère.

A présent, ils marchaient tous les trois devant.
Léon, qui prévenait des dangers et ordonnait de s'arrêter, Max, qui racontait tout ce qu'il voyait, et Rémi, au milieu, qui rêvait et chantait.
Pour la première fois, Rémi tenait deux mains.
Et c'était drôlement bien !

Alors Maman sourit et cette fois, elle dit oui:
oui pour l'histoire du Petit Chaperon rouge,
oui pour le bisou de maman, juste sur le bout du nez...
Et surtout, surtout, oui pour un gros câlin!

Ils disent que je me trompe. ils disent que Théo, c'est Tom. Mais moi je sais bien que c'est Théo. Quand on a joué à colin-maillard avec le grand foulard jaune de ma mère, quand j'ai posé mes mains sur son visage, je savais bien que c'était le visage de Théo.

Je marche à droite de mon papi. Il marche toujours entre le bord du trottoir et moi. C'est à cause des voitures. Il dit :
- Moi vivant, rien ne peut t'arriver.

D’avoir mal dans ma peau, ça me fait moins mal dedans.

A l'orée d'une grande forêt, il aperçoit de grands ours tout bruns.
- Ah ! s'écrie-t-il. Des Comme Moi en marron !

Petite colère tape sur la table.
Si fort qu'elle renverse tout.

- Attends! dit maman tout à coup.
Voilà Titou, ton doudou!


Petite colère ne tape plus.
Elle donne à manger à Titou.

Avec Titou,
Petite colère se calme.
Elle est prête pour le déjeuner!

Petite boule ne veut pas dormir.
Elle veut voir sa maman.

Alors Petite boule se lève.


Dans sa chambre il fait tout noir.
Petite boule sent son ventre se serrer.

Bouh!
Petite boule devient Petite peur.

Dans le couloir, il y a des petits bruits.
Sur sa peau, Petite Peur
sent courir des frissons!

Et tout à coup,
il n'y a plus de bruit du tout.

Petite peur a envie de pleurer.
Alors, vite,vite, elle avance dans le noir.

Petite peur grandit, grandit.
Petite peur claque des dents.

Elle crie: "maman!"

La porte s'ouvre. Maman est là.
Petite peur se blottit dans ses bras.

Elle s'apaise doucement, en souriant.