Citations de Nadine Brun-Cosme (77)
je pense à ma mère jouant au jeu du dictionnaire, ce jeu qu'elle adorait quand j'étais petit. Jouer à deviner le monde.
[...]
Puis je me suis mis à en savoir plus que ma mère, à voir ma ma mère peiner, à voir ma mère ne plus savoir. Là, j'ai cessé d'aimer ce jeu.
On croit pouvoir traverser le monde sans trop souffrir. A condition de ne pas trop vivre.
Un matin, ils tirent si fort que mon oreille se décolle.
Cette coupure, ce cri dans ma peau, pour tous ces cris qui ne sortent plus de mon ventre.
La chambre d'Anna c'est le terrain neutre, le lieu où Ludo et Lisa se rencontrent, passent un moment ensemble, sous un prétexte ou sous un autre. le reste du temps ils se croisent. Dans l'escalier, dans la cuisine ou le salon. la maison, ils ne la partagent pas encore vraiment. (p.65)
Le livre, c'est pour Lisa ! Son père, son papa à lui, qui raconte si bien tout ce qui passe au large, qui ne le raconte qu'à lui, Ludo, son père va apprendre la mer à Lisa ! Il va rompre leur grand secret ! (p.63)
Il vient seulement de comprendre ce qui était bizarre chez cette Lisa : elle n'avait pas encore souri ! (p.55)
- J'EN VEUX PAS, MOI, DE CETTE FILLE-LA CHEZ MOI ! (p.29)
Le ballon monte encore entre des planètes toutes plus belles les unes que les autres.
- On dirait des boules de Noël ! s'écrie Ouistiti, ravi.
Pour moi c'était tout vu ! Cette maison, j'y étais venu tout petit. Ma chambre, c'était mon père qui l'avait faite. Avant il n'y avait pas de mur. La moquette bleu azur, c'était grand-mère qui l'avait choisie avant de nous quitter pour rejoindre le ciel, et ce bleu dans lequel je mettais mes pieds, ce bleu "plus bleu que le bleu du ciel", comme elle disait, c'était comme une façon de marcher un peu tous les jours avec elle.
Mais aujourd'hui, ça ne suffit pas !
Parce qu'aujourd'hui, c'est le tout des idées folles.
Des choses qu'on ne fait qu'une fois. Ou qu'on ne fera plus jamais.
Sur leur passage, des papillons s'affolent, des oiseaux s'envolent dans une explosion de couleurs.
- Waf, je suis en retard pour saluer le facteur !
Tout à coup, voici le tortues luth ! Elles nagent une danse si douce qu'on croirait qu'elles volent.
Lola le traîna jusqu'à la berge et le petit roi se dit qu'elle nageait drôlement bien. Il se demanda comment il avait pu l'ignorer.
Alors, Léo regarde le sapin qui brille dans le soir, il sent l'odeur de chocolat des petits gâteaux, il écoute le chat qui ronronne doucement.
Cette fois, il ne manque rien. Le père Noël, c'est pour demain.
Et ce matin, ça y est ! C'est le grand jour ! Le jour de ma rentrée chez Rose.
J'ai regardé la grande dame un peu raide, tout en jaune et qui ne riait pas, et j'ai dit très bas :
- je n'en veux pas