Citations de Nicci French (446)
Voilà le genre de pensées débiles qui bourdonnaient dans son cerveau à 3 heures du matin quand le taux de sucre dans le sang était bas. Elle avait appris durant sa formation et par expérience que ces heures-là engendraient un raisonnement négatif, destructeur. Voilà pourquoi elle avait pris l'habitude de se lever au beau milieu de la nuit. D'aller marcher, de lire un mauvais livre, de prendre un bain, un verre.
(p. 384)
Il avait quarante-deux ans, après tout. Précisément l'âge où les hommes déraillaient, se mettaient à boire, à acheter des motos et à avoir des liaisons, dans l'espoir de rattraper leur jeunesse.
(p. 44)
[à propos de médias sur une disparition d'enfant]
- Ils tentent le coup. Ils savent que c'est généralement le papa ou le beau-père.
- Il était à des kilomètres de là. Il n'y a aucune chance qu'il puisse être suspect. Pourquoi éditer des choses pareilles ?
- A ton avis ? Pour l'argent que rapporte [l'enfant disparu]. J'ai lu quelque part que les journaux tirent à des dizaines de milliers d'exemplaires quand ils font la une sur lui. Ca pourrait durer un moment.
(p. 160-161)
Il croyait beaucoup au déni. Selon lui, c'était ainsi que les gens restaient sains d'esprit. (p. 164)
[un jeune psy]
- Le type que je suis censé soigner est complètement égocentrique. C'est ça, son véritable problème. Je veux dire, c'est grave, non ? Si je commence à trouver que mon tout premier patient est un vrai boulet.
- Vous n'êtes pas tenu de l'aimer. Vous devez juste lui venir en aide.
- Ce type, reprit Jack, rencontre des difficultés dans son couple. Mais il s'avère que lesdits problèmes ont surgi parce qu'il a envie de coucher avec une collègue de bureau. En gros, il a entrepris une thérapie dans le seul but que je lui concède que sa femme ne le comprend pas et qu'il serait en droit d'aller voir ailleurs. C'est comme s'il se mettait à l'épreuve pour être en mesure de s'autoriser à le faire sans ressentir de culpabilité.
- Et ?
- Pendant mes études à la fac de médecine, je croyais qu'on me formait pour guérir les gens. Dans leur corps, dans leur tête. Ca ne me convient pas trop si mon boulot en tant que thérapeute consiste juste à l'autoriser à tromper sa femme sans arrière-pensée.
(p. 66-67)
Les enfants supportent beaucoup mieux la mort de leur père qu’un divorce.
La sécurité de nos enfants est en jeu. Et cela coûte si cher de les élever aujourd’hui. Je serai peut-être obligé d’arrêter de travailler pour m’y consacrer à plein temps. Il paraît que les juges apprécient ce genre d’attitude, qui dénote un sens certain des responsabilités.
La graisse d’oie est la matière la plus glissante dont dispose l’humanité, mais elle est précieuse pour les fritures, pour arroser les viandes et pour beaucoup d’autres usages.
Une fois prononcés, les mots ne peuvent plus s’effacer. On peut essayer de les noyer dans un flot de paroles, ou bien dans le silence, mais ils demeurent à jamais présents, avec leur lot de conséquences imprévisibles.
La plupart des femmes ont une dent contre leur belle-mère.
Un mariage, ça fonctionne à deux.
Ce ne serait pas une bonne chose pour lui que de toujours le caresser dans le sens du poil. À mon avis, il doit être traité normalement.
Pour guérir, il faudrait qu’un chirurgien localise tous les morceaux de mon cerveau contenant le souvenir de Rory, et qu’il les extraie au bistouri.
Qui a dit que les paroles étaient inoffensives ? Ce sont au contraire des armes redoutables. On peut détruire n’importe quoi avec un seul mot. Rien de plus facile.
Parfois, il vaut mieux rester tapi dans l’obscurité.
L’intimité peut devenir un handicap terrible, car elle ne vous laisse aucun endroit où vous réfugier. Il est plus facile de se comporter comme des étrangers et de s’abriter derrière des banalités et de vieilles habitudes que d’affronter ensemble la lumière aveuglante de la vérité.
— Ce n’était qu’un tragique accident.
Telle était à l’évidence la solution du problème, le fil d’Ariane qui m’aiderait à sortir du labyrinthe. Les gens avaient souvent recours à cette phrase, et moi aussi je l’employais volontiers. Ce n’était qu’un… Ce petit mot jouait un rôle crucial, car il impliquait que personne n’était responsable, que cela aurait pu toucher n’importe qui, et que c’était tombé sur nous.
Seuls certains mots affleuraient à la surface, comme des récifs au milieu d’une rivière. Souffrance, perte, culpabilité, amour, deuil.
Nous sommes une génération de transition, à mi-chemin entre le stoïcisme de nos pères et l’ouverture émotionnelle que nous allons transmettre à nos fils.
Nous n’abordons jamais de sujets personnels. Tu comprends, nous parlons des questions d’actualité, nous faisons semblant de nous intéresser au football. Et toujours sur le ton de la plaisanterie.