Nicholas Sparks

Je n'ai qu'une seule photo de lui et elle aussi a pâli. Encore dix ans et il n'en restera rien ; de moi non plus, et son souvenir sera effacé comme un message sur le sable.

Jamais avant cet instant je n'ai été frappé
D'un amour si soudain et si doux,
Avec son visage épanoui comme une tendre fleur
Elle m'a dérobé mon cœur.

Si ça fait si mal de se séparer, c'est parce que nos âmes sont liées. Peut-être qu'elles l'ont toujours été et le seront toujours. Peut-être que nous avons vécu mille vies avant celle-ci et que dans chacune d'elles nous nous sommes trouvés. Et peut-être que chaque fois nous avons été séparés pour les mêmes raisons. Ça veut dire que cet adieu est à la fois un adieu pour les dix mille ans passés et un prélude à ce qui va venir.
Quand je te regarde, je vois ta beauté et ta grâce et je sais qu'elles se sont renforcées à chaque existence que tu as vécue. Et je sais que j'ai passé chacune de mes vies avant celle-ci à te chercher. Non pas quelqu'un comme toi, mais toi, car ton âme et la mienne doivent toujours s'unir. Et puis, pour une raison qu'aucun de nous ne comprend, nous avons toujours été forcés de nous dire adieu.
J'aimerais te dire que tout va s'arranger pour nous, et je te promets de faire tout mon possible pour m'en assurer. Mais si nous ne devons plus jamais nous rencontrer et si c'est vraiment un adieu je sais que nous nous reverrons dans une autre vie. Nous nous retrouverons de nouveau ; peut-être que les étoiles auront changé et que nous ne nous aimerons pas seulement cette fois-là mais pour toutes les autres fois que nous avons connues auparavant.

Les poètes décrivent souvent l'amour comme une émotion incontrôlable, qui l'emporte sur la logique et le sens commun. Eh bien, pour moi, c'était ainsi. Je ne comptais pas tomber amoureux de toi et je ne pense pas que tu avais prévu de tomber amoureuse de moi. Mais dès l'instant où nous nous sommes rencontrés, c'était clair : ni l'un ni l'autre ne pouvaient maîtriser ce qui nous arrivait. Nous sommes tombés amoureux, malgré tout ce qui nous séparait. A partir de ce moment-là, il s'est créé quelque chose de rare et de magnifique. Je n'ai connu un tel amour qu'une seule fois. C'est pourquoi chaque minute que nous avons passée ensemble est restée gravée dans ma mémoire. Je n'en oublierai jamais un instant.

Personne ne lui ressemblait, même de loin. Il était compliqué, à bien des égards plein de contradictions, et pourtant simple. Une combinaison étrangement érotique.

Elle avait observé son premier lever de soleil, la tête reposant sur son épaule, se demandant s'il pouvait exister plus beau moment que celui qu'elle était en train de vivre.

Il était retombé amoureux. Il le savait, maintenant qu'ils étaient assis l'un à côté de l'autre. Tombé amoureux de la nouvelle Allie, et pas simplement de son souvenir.
Il s'en rendait compte désormais : l'aimer était son destin.

J'adorais la liberté que j'éprouvais quand je créais, l'effet que ça me faisait de créer quelque chose de beau.

Il sourit en se rappelant la jeune fille qu'elle était. Ardente, spontanée, passionnée - comme il imaginait la plupart des artistes. Artiste, elle l'était certainement. Un talent comme le sien était un don.

Elle avait toujours aimé les soirées comme celle-ci, où les doux vents du sud apportaient le parfum léger des feuilles d'automne. Elle aimait les arbres et le bruissement du feuillage ; en l'écoutant, elle se sentit encore plus détendue.

"Un poème vivant" avaient toujours été les mots qui lui venaient à l'esprit quand il essayait de la décrire aux autres.

Il l'observa. Elle était toujours aussi jolie, avec sa chevelure abondante, ses yeux doux, et elle évoluait avec une telle grâce qu'on aurait presque dit qu'elle glissait. Il en avait pourtant déjà vu, de belles femmes, des femmes qui avaient attiré son regard ! Mais pour lui, il leur manquait en général les traits de caractère les plus séduisants : l'intelligence, l'assurance, la force d'âme, la passion. Des traits qu'il aurait aimé retrouver chez lui.
Allie possédait toutes ces qualités, il le savait.

Il feuilletait de vieux bouquins aux pages écornées, des livres lus cent fois. Il lisait à voix haute un moment, puis il s'arrêtait et ils discutaient tous les deux. Elle lui racontait ses espoirs et ses rêves ; il l'écoutait attentivement, puis il lui promettait que tout cela arriverait. Il avait une façon de le dire qui l'obligeait à lui faire confiance. Elle comprit alors ce qu'il représentait pour elle. De temps, en temps, quand elle l'interrogeait, il parlait de lui ou bien il expliquait pourquoi il avait choisi tel poème en particulier et ce qu'il en pensait. À d'autres moments, il se contentait de la dévisager avec ce regard intense qu'il avait.

Elle se rappelait s'être assise au pied de l'arbre par une chaude journée de juillet, au côté d'un être qui la regardait avec un tel désir qu'elle avait oublié tout le reste. Pour la première fois, elle était tombée amoureuse.

- J'aurai bien voulu te donner ce que tu cherches, mais je ne sais pas ce que c'est. Il y a une partie de toi que tu gardes fermée à tout le monde, moi y compris. J'ai l'impression de ne pas être celle avec qui tu es vraiment. Tu as l'esprit ailleurs, tu es avec une autre.

Les poètes savent qu'il est bon pour l'âme de s'isoler dans la nature, loin des hommes et de leurs créations, et Noah s'identifiait toujours aux poètes.

Un début ordinaire, qu'il aurait sûrement oublié si ç'avait été quelqu'un d'autre. Mais, comme il lui serrait la main, son regard croisa celui de ses extraordinaires yeux émeraude. Il comprit alors qu'elle était celle qu'il passerait peut-être le reste de ses jours à chercher, sans espoir de la retrouver.

Il avait été amoureux une fois. Une seule et unique fois. Il y avait longtemps. Il en avait été changé à jamais. Le grand amour vous fait cet effet-là. Et ç'avait été le grand amour.

Un mal coule dans mes veines : j'ai perdu ma force et ma santé et je passe mes jours comme un de ces vieux ballons qu'on lâche à la fin d'une soirée. Apathique, flasque et ne cessant de se ramollir avec le temps.

Les esprits romanesques considéreront cet amour comme une magnifique histoire, les cyniques comme une tragédie. Pour moi, c'est un peu des deux. Mais qu'importe, au bout du compte, le regard qu'on choisit d'y porter : il ne change rien au fait que cet amour a été au centre de ma vie, qu'il a guidé chacun de mes pas.