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Citations de Niklas Natt och Dag (152)


J'étais un personnage insignifiant dans un événement échappant à mon contrôle, voué à la mort, épargné par un caprice du destin. J'ai perdu mon bras, mais il m'a sauvé la vie.
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Le commissaire de quartier de la paroisse Maria avec qui Cardell a pris rendez-vous par l’intermédiaire de Winge et de la chambre de police a petit-déjeuné sous forme liquide. Il garde difficilement son équilibre sur les marches de son perron, a le hoquet et sent comme un plancher de taverne.
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Les bagarres sont une des rares choses encore capables de le revigorer. Il avait coutume de les chercher, car chaque victoire lui donnait l’illusion d’avoir le contrôle sur sa vie. Cet effet a diminué, avec les années. Son bras lui fait mal. Il se sent vieux, trop vieux pour une telle vie. Le vin est une consolation.
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Homo homini lupus ( plaute)
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Que voyait-elle, elle dont le regard vert se posait à présent sur moi comme si j'étais un étranger? L'idée de la laideur de Saint-Barthélémy me traversa: pouvait-on visiter un tel endroit sans en porter la marque le restant de ses jours?
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« Si Saint-Barthélemy n'est suédoise que depuis une décennie, les Anglais et les Hollandais sont là depuis des siècles, et ils ont proliféré au gré de leurs amours. »
Il a poursuivi en énumérant toutes les variantes qu'il savait nommer. « Le rejeton d'une négresse et d'un Blanc est appelé ici mulâtre. Celui qui descend d' une négresse et d'un mulâtre s'appelle sambo, ou dans certains cas cadre. Une mulâtre et un Blanc ont un métisse. Une métisse et un Blanc, un quarteron ou mamblou. Une mamblou et un Blanc ont un quinteron, une quinteron et un Blanc engendrent un Blanc. À ce stade, le sang noir est tellement dilué qu'il ne peut presque plus apparaître en surface.
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Dawis s'accouda au-dessus de lui pour écouter le gargouillis de se respiration, puis haussa les épaules et lança des regards entendus aux spectateurs, qui tous se retournèrent démonstrativement tandis que l'aubergiste plaquait sa large main sur la bouche et le nez. L'homme à terre, à peine conscient, tenta gauchement de résister, mais Dawis le berça jusqu'à ce que ses talons cessent de marteler le sol et que sa respiration se taise.
- Bienvenue à Saint-Barthélemy, gamins, siffla Dawis tandis qu'on traînait le cadavre par les pieds pour l'entasser avec les corps.
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Partout des bouteilles. On n'entend que la respiration rauque d'Emil Winge, étendu à même le sol, assez ivre pour avoir raté le lit d'un bon bras. Une chance, constate Cardell en connaisseur : sa chute aura épargné au matelas tout ce dont il s'est vidé en dormant, et en atterrissant sur le ventre, Winge aura évité de mourir étouffé par son vomi. Cardel soulève une main inerte et la laisse retomber sur le plancher sans provoquer la moindre réaction de son propriétaire.
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Chaque mot est comme un poignard dans le ventre, qui porte d'autant plus qu'il approche trop de la vérité. Cardell reste sans réponse. Son bras gauche s'enflamme contre son flanc, à jamais écrasé sous la chaîne d'une ancre dont il ne doit pas rester plus qu'une trace de rouille au fond du golfe de Finlande.
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Je ne doute pas qu'ils étaient pétris de bonnes intentions tous ces grands penseurs, mais tout ce qu'ils ont permis, en renversant l'oppression d'hier, c'est de donner à l'humanité une excuse nouvelle pour se montrer telle qu'elle est et a toujours été. Tout autant soumis aux lois de la nature que jadis l'animal dans la forêt, où la violence règne sans bornes et où le fort fait du faible sa proie quand bon lui semble.
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Dans la pénombre matinale de l'escalier, les visages familiers se mêlent aux inconnus. Winge remarque Teuchler et Nystedt, deux brutes épaisses au service de la chambre de police, qui soutiennent péniblement un homme à la chemise en lambeaux, dont les bleus et la lèvre fendue indiquent qu'il vient d'avouer ce dont on l'accusait.
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Deux semaines passent avant qu’Anna Stina ne revoie la Dragonne mais, ce faisant, elle est frappée de constater qu’elle aurait pu la voir plus tôt parmi les fileuses sans la reconnaître. Son corps dégingandé est désormais racorni et voûté. Une de ses jambes est tordue vers l’intérieur, si bien qu’elle doit boiter en arquant les jambes pour que ses pieds ne s’accrochent pas. Chaque parcelle de peau qu’on aperçoit sous le bord de sa jupe varie du bleu-noir au jaune, autour de croûtes à demi cicatrisées. Elle semble incapable d’arrêter de trembler. En quelques jours, la Dragonne est devenue une vieille femme. Quand elle croise le regard d’Anna Stina, elle n’a pas l’air de la reconnaître. Si elle ne cesse pas de trembler, elle ne pourra pas filer, et Anna Stina en a déjà vu les conséquences parmi les fileuses de sa salle. Elles se mettent à se mouvoir plus lentement, et finissent apathiques devant leur rouet, ne touchant presque plus la laine, à part quand les boudins les menacent de leur fouet. Elles filent de moins en moins, ne reçoivent plus de salaire, ne peuvent plus couvrir leurs frais et, jour après jour, la chair s’évapore de leurs os. Elles finissent par s’effondrer et on les porte à l’infirmerie, pour une courte halte avant la tombe.
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Elle apprend lentement les us et coutumes de la Filature. Filer, c’est ce qu’elle doit faire, heure après heure, devant un rouet placé à côté de dizaines d’autres identiques, rendus polis et grinçants par les heures innombrables passées à enfoncer la pédale pour faire tourner leur roue. À 4 heures du matin, elles sont toutes réveillées et se traînent pour assister à la prière assurée par le pasteur croisé en arrivant, qui a le plus souvent une telle gueule de bois que ses mains tremblent au bord de la chaire. On leur donne ensuite en guise de petit déjeuner des croûtes de pain et de la petite bière dans leurs salles de travail, où elles dorment également la nuit dans des lits étroits alignés le long des murs. Le déjeuner est servi à midi, et le souper après la fin du travail, vers 9 heures du soir. Durs morceaux de viande salée, hareng gâté, complété par de l’avoine mouillée et des raves. Les repas sont servis par écuelles de quatre dans un service en bois usé. On n’en est pas rassasié. Elle comprend bientôt pourquoi. Un boudin est présent lors du déjeuner, auprès de qui on peut commander un supplément de nourriture, et qui tient les comptes dans un grand registre. Pour chaque fil terminé, les prisonnières reçoivent un chiche salaire, qu’on attend d’elles qu’elles dépensent pour acheter des denrées qui ne sont pas distribuées gratuitement : beurre, fromage, lait, viande n’ayant pas séjourné des mois dans la saumure. Toutes le font. Le choix est simple : ça ou mourir de faim à petit feu.
Le travail est mesuré en fils, chacun long de trois mille aunes. Il faut à Anna Stina toute sa première journée pour filer cent aunes. Elle a toujours eu plus de facilité à utiliser la main gauche que la droite, aussi peine-t-elle à apprendre les gestes pour manier le rouet. Le fil qui court entre ses doigts est soit trop gros soit trop fin, il n’arrête pas de se rompre. Elle doit le rafistoler, et vite, car un contremaître passe sans arrêt parmi les fileuses pour contrôler le travail. Au crépuscule, elle comprend qu’elle n’apprend pas assez vite. Si elle ne file pas plus et mieux, elle n’aura pas assez à manger et, sans nourriture, elle n’aura plus la force de filer. La faim ne lui est pas étrangère, elle sait qu’elle ralentit le corps et l’esprit.
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Adieu donc, les bâches crasseuses et les nuits à la belle étoile, mais aussi les établissements que nous fréquentions autrefois, où ivrognes et gros porcs vomissent sur leurs voisins de table, se passent le mal français en échangeant des putains et en viennent aux poings à la première occasion. Nous allions désormais plutôt à la Bourse, dans les tavernes renommées de la ville et les bals dans les palais. C’est amusant de voir comme tout un chacun est disposé à aider celui qui ne semble pas avoir besoin d’aide, mais fait des détours pour éviter la détresse qui saute aux yeux. Nous avons très vite été à tu et à toi avec des fils de comtes, de grands bourgeois, de maîtres de corporation, veillant à toujours être aimables, farceurs, amusants.
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Je ne doute pas qu'ils étaient pétris de bonnes intentions, tous ces grands penseurs, mis tout ce qu'ils ont permis, en renversant l'oppression d'hier, c'est de donner à l'humanité une excuse nouvelle pour se montrer telle qu'elle est et a toujours été. Tout autant soumise aux lois de la nature que jadis l'animal dans la forêt, où la violence règne sans bornes et où le fort fait du faible sa proie quand bon lui semble.
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Les morts sont caractérisés par leur absence de vie. La conscience a quitté le corps, et je ne saurais dire où elle se trouve, mais espérons que ce soit en un lieu meilleur que celui qu'elle a quitté. Ce qui reste ne sent ni la pluie ni le soleil, et rien de ce que nous pouvons lui faire ne le dérangera.
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Dans ses yeux, je n’ai rien reconnu de ce qu’il y avait jadis, pas d’éclats malicieux, pas de joie, pas d’enthousiasme communicatif ni d’imagination débordante, tout s’était éteint, ne restaient que deux sombres puits de désespoir. C’était le regard de quelqu’un chez qui l’étincelle vitale avait été étouffée, même si le corps continuait à avancer et le soufflet des poumons à pomper.
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Le commissaire de quartier de la paroisse Maria avec qui Cardell a pris rendez-vous par l’intermédiaire de Winge et de la chambre de police a petit-déjeuné sous forme liquide. Il garde difficilement son équilibre sur les marches de son perron, a le hoquet et sent comme un plancher de taverne.
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Une fois dehors, je suis resté un moment à considérer ce tombeau des vivants et, soudain, le monde m’a paru accordé à mon état d’esprit. J’ai senti la lumière changer, bien que le ciel soit sans nuages. J’ai levé le regard en plissant les yeux. Ce que j’ai vu m’a empli d’horreur : c’était comme si quelque être inconnu avait mordu un morceau du disque solaire, exactement comme j’aurais moi-même marqué d’un coup de dents une tranche de pain frais. Je n’ai pas pu retenir un cri, et mes jambes se sont dérobées sous moi. Un long moment, je suis resté tremblant dans la neige, en proie au plus profond effroi, avant d’oser rouvrir les yeux pour découvrir que la lumière était revenue. Une éclipse, rien d’autre, exactement comme mon précepteur avait laborieusement cherché à me le faire comprendre : le passage de la Lune entre Soleil et Terre, pas assez pour cacher la totalité du disque solaire. Cela n’avait pas pu durer plus de quelques minutes.
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Si la pensée dis une chose et la réalité une autre, c'est forcément la pensée qui se trompe.
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