AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Nikola Scott (21)


Il y a une odeur particulière ici le matin, l'humus où s'attarde encore le parfum de la nuit, la rosée sur le terrain de croquet, la fumée de bois qui sort des cheminées, auxquels se mêle l'arôme délicieux du café, du bacon et du pain grillé. J'aimerais pouvoir la mettre en bouteille et l'envoyer à Maman, cette heure matinale qui ressemble à un bouton de fleur prêt à éclore, la promesse vibrante d'une belle journée qui s'annonce.
Commenter  J’apprécie          60
Mon esprit ne me restituait qu'une pluie d'éclats d'obus, tandis que ma capacité à me remémorer s'était terrée en même temps que mes larmes au fond d'un désert aride, dans le lit asséché d'une rivière où le vent chassait des buissons d'épineux, des souvenirs morcelés, qui ne formaient jamais une image complète et, au bout du compte, rarement juste.
Commenter  J’apprécie          60
(...) je crois qu'elle comprend combien le temps passe vite quand quelqu'un est en train de mourir, de disparaître comme de l'eau à travers une fourchette, et que j'ai besoin d'en avoir le plus possible avec Maman, si je veux pouvoir survivre le restant de mes jours sans elle.
Commenter  J’apprécie          30
Je pourrais retourner à Summerhill les yeux fermés. Je pourrais en dessiner la carte de mémoire sans lever une seule fois le crayon. Pour moi, c'était un cœur bordé d'un côté par la rivière, la pointe tournée vers la mer.
Commenter  J’apprécie          20
Je pense que c'est à cela que doit ressembler l'enfer, quand vous êtes comme enterrée vivante dans votre propre corps, enveloppée dans un nuage de douleur qui palpite, qui tord, qui se contracte, tandis que votre esprit fiévreux, malade d'inquiétude et de chagrin, lutte désespérément pour sortir, pour trouver le soulagement, sachant en même temps que le soulagement ne sera plus jamais possible. (p 375)
Commenter  J’apprécie          20
Dans un brouillard, je voyais sa bouche remuer. Mme Baxter retenait Venetia par le bras, Venetia criait, et la femme, immobile entre deux voitures stationnées le long du trottoir, ne regardait que moi, parce qu'elle seule avait compris cette chose incroyable, cette chose inimaginable que nous étions encore incapables d'énoncer.
J'étais née moi aussi le 14 février 1960.
Commenter  J’apprécie          20
Certaines personnes ne pleurent tout simplement pas beaucoup – aussi n’est-ce pas à l’aune des larmes versées que l’on peut mesurer le chagrin de quelqu’un –, mais je n’avais jamais été de celles-là. Au contraire, j’étais autrefois une très bonne pleureuse. Excellente, même. Enfant, je pleurais si souvent et si facilement que ma mère avait décrété que mon corps devait se composer aux deux tiers d’eau salée. « Une vallée de larmes à toi toute seule », disait-elle. Je pleurais pour une molaire qui m’avait échappé tandis que je la rinçais au-dessus du lavabo, pour ma gorge envahie de taches blanches. Je m’inquiétais des dangers qui pouvaient se cacher dans mon armoire, sous mon lit, ou au fond de la piscine. Je recueillais des chats abandonnés, des oisillons tombés du nid, et je tentais, des jours durant, de les sauver en pleurant sur leur sort.
Commenter  J’apprécie          20
La mort est une drôle de chose. Pas vraiment drôle, et même pas drôle du tout, mais étrange. Elle devrait s’annoncer par un vacarme, envoyer des messagers funestes aussi assourdissants que des mitraillettes. Au lieu de quoi elle rôde comme un voleur, elle attend qu’un pied s’avance sur la chaussée quand le feu est vert, ou qu’une seule cellule rebelle dans notre corps décide soudain de semer le chaos. La mort guette, ronge son frein avant de frapper, et quand elle porte son coup, rien n’est jamais plus pareil.
Commenter  J’apprécie          20
ette maison a vu bien des choses et entendu bien des secrets, des chuchotements portés par la brise, la nuit, frémissant autour des cheminées et des pignons coiffés d’ardoise, autour des fenêtres à meneaux et des chemins de gravier blanc, tournoyant entre les roses, les rhododendrons et les arbres du vieux verger de Hartland. Des amours perdues et retrouvées, une mort inattendue, douloureuse, et de délicieuses étreintes furtives. Des larmes de minuit et des rires un soir d’été, tous les rêves à inventer et tous les mondes à découvrir. La maison a tout conservé, dans le silence et l’ombre de ses murs.

Et aujourd’hui, la vie à Hartland regorge de souvenirs. La guerre, avec la mort dans son sillage, est encore présente à tous les esprits. Après tout, il n’y a pas si longtemps que l’Angleterre est sortie des terribles années de rationnement, des habitations bombardées et des abris provisoires, éblouie par le déferlement d’un luxe qu’elle ne soupçonnait pas, les bonbons dans les confiseries, la nouvelle musique qui jaillit partout. Mais l’avenir est radieux maintenant. Aussi ne peut-on pas s’étonner qu’ils attrapent la vie à deux mains, ces jeunes gens de 1958, étourdis par cet été à la campagne et la promesse de tout avoir.
Commenter  J’apprécie          20
Mon père affirmait que si on restait parfaitement immobile, on pouvait sentir la marée au fond de soi. La poussée inéluctable tandis que l'atmosphère s'épaississait, toute tendue dans l'attente, l'aspiration lente lorsque les vagues refluaient à marée descendante, laissant dans leur sillage une avidité, un manque qui, après avoir été comblé, se creusait à nouveau, un mouvement inéluctable d'attraction et de répulsion. (p 269)
Commenter  J’apprécie          10
Il me semblait que je flottais, sans amarre, sans direction, entre des souvenirs qui surgissaient comme autant d'obstacles. Tout ce que je connaissais se détachait, m'échappait et c'était une sensation effrayante. (p 131)
Commenter  J’apprécie          10
Dire adieu à quelqu'un que vous aimez est en soi une petite mort, un gouffre de ténèbres qui s'ouvre au fond de votre gorge, où se jettent pêle-mêle le chagrin, le désespoir et un terrible sentiment d'abandon. (p 77)
Commenter  J’apprécie          10
Ignorant cette démonstration flagrante de mauvaise foi, alors qu’elle ne cessait de me harceler à propos d’une broutille ou d’une autre, j’ai gardé les yeux sur mon père. Je cherchais quelque chose à dire qui ne nous ramènerait pas à ma mère.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne l’ai ni embrassé ni pris dans mes bras – nous n’étions pas une famille démonstrative –, mais je l’ai observé à la dérobée. S’il déglutissait avec effort, c’était le signe que ses brûlures d’estomac le faisaient souffrir, et les cernes sous ses yeux, lorsqu’ils s’accentuaient, montraient qu’il dormait toujours aussi mal. Il jouait au cricket quand il était jeune, « l’espoir d’une gloire nationale pour le village », disait sa mère.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à la lisière de son univers, contemplant les livres et la discipline qui avaient été l’essence même de ma mère. J’attendais que me viennent les larmes et au moins un petit, un bon souvenir d’elle, parce que ce jour-là n’était pas une date comme les autres et que j’aurais dû me rappeler son visage, la revoir, elle, tout entière dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          10
Je n'avais jamais autant regretté l'absence de mon carnet de croquis qu'à cet instant. Une voûte de bleu encre s'étendait à l'infini, une poignée d'étoiles jetées sur le ciel et l'eau. Tout était d'un bleu profond qui faisait ressortir les touches étincelantes de blanc et d'argent, le reflet du ciel de minuit dans l'eau au-dessous. Si on regardait assez longtemps, on ne pouvait plus distinguer le ciel de la mer, comme si, William et moi, nous flottions dans un océan de bleu et d'argent. (p 273)
Commenter  J’apprécie          00
- C'était il y a longtemps, dit doucement Madeleine. Mais je n'ai jamais cessé de penser à Georgiana, pas un seul jour. Nous nous sommes quittées fâchées, vous comprenez.
Elle inspira un grand coup et sa main valide vint pincer le coussin Superman de Danny.
- Racontez-moi, dit Chloé.
Commenter  J’apprécie          00
- Chloé, dit la vieille dame d'une voix très douce. Si vous n'êtes pas prête, nous ne...
Chloé remonta les manches de son tee-shirt et tendit les mains.
- Il le faut, non ?
Commenter  J’apprécie          00
Au contraire, elle avait cédé à leur relation frénétique, le mariage inattendu pour tous ceux qui la connaissaient, et où se succédaient, frisson après frisson, la découverte émerveillée d’être amoureuse, la perspective de passer le reste de sa vie dans cet état magique, qu’elle ne pouvait comparer à rien de ce qu’elle avait connu.
Commenter  J’apprécie          00
Ce n'est plus réel ; même mes souvenirs ne sont plus réels ; ils ressemblent à un tableau détaché de moi, comme si je n'étais qu'une spectatrice retirée dans les coulisses d'un théâtre d'où je peux contempler le décor, une roseraie, une terrasse et des lampions accrochés à des arbres. (p 280)
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Nikola Scott (137)Voir plus

Quiz Voir plus

L'école de Poudlard ou le monde des sorciers

Quel est le fondateur de la maison de Gryffondor ?

Albus Gryffondor
Ignotus Gryffondor
Godric Gryffondor
Viktor Gryffondor

20 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 7 : Harry Potter et les reliques de la mort de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}