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Citations de Noah Gordon (41)


Tenir une âme humaine dans la paume de votre main, comme un galet. Pourrait-il apprendre davantage ? Jusqu’où ? Que serait-ce d’apprendre tout ce qui peut s’enseigner ? Pour la première fois de sa vie, il était sûr de son désir : devenir médecin. Pouvoir vaincre la mort ! Des idées nouvelles et bouleversantes qui tantôt l’enthousiasmaient et tantôt le mettaient au désespoir.

p. 128
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Au-dessus de sa tête, les blanches étoiles roulaient à travers le ciel, si lentes qu'il aurait pu les cueillir et en faire un collier pour Mam.
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En fin d'après-midi, sur une hauteur, Rob aperçut une petite vallée où coulait une rivière et, vingt mois après avoir quitté Londres, il découvrit Ispahan.
Une éblouissante blancheur ponctuée de bleu. Une cité voluptueuse pleine d'hémisphères et de courbes, avec de grands édifices couronnés de dômes qui brillaient au soleil, des mosquées et leurs minarets, de larges espaces verts, de hauts cyprès, des platanes. Le quartier sud se colorait de rose sous les rayons reflétés par le sable des collines.
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Jadis, les voyageurs en détresse auraient reçu assistance et hospitalité chez leurs coreligionnaires.
Les dominicains et les franciscains, ravis de cette expulsion pour laquelle ils avaient tant œuvré, entreprirent activement de convertir autant d'âmes hérétiques que possible.
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Rob était abasourdi : cet homme était plus fort que le Barbier ! Il courut après le médecin qui s'éloignait.
" Maître ! Où avez-vous appris cette opération?
- Dans une école de médecine.
- Et où se trouve-t-elle? "
Merlin regarda le grand garçon mal vêtu, le chariot bariolé et l'estrade avec ses balles de jongleur et ses fioles au contenu douteux.
" A l'autre bout du monde " dit-il doucement, en enfourchant sa jument noire.
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Comme Mam l'avait fait autrefois pour lui apprendre à lire, Simon montra d'abord l'alphabet. Bon sang ! L'écriture persane n'était que points et lignes, crottes de pigeon et traces d'oiseaux, copeaux de bois et vers de terre en folie...
« Je ne saurai jamais !
- Si fait », dit l'autre tranquillement.
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J'ai un don personnel, aussi fort que le tien, Jesse Ben Benjamin. Je sais reconnaître qui peut devenir médecin, et je sens en toi un besoin de guérir si puissant qu'il te brûle. Mais cela ne suffit pas; on ne fait pas un médecin avec un calaat. Heureusement, car il y a trop de médecins ignorants. Nous avons cette école pour séparer le bon grain de l'ivraie, et nous sommes particulièrement sévères avec ceux qui sont doués. Si nos épreuves sont trop dures pour toi, oublie-nous, retourne à ton métier et à tes faux médicaments. Devenir hakim, cela se mérite. Si tu le désires, tu dois t'éprouver toi-même pour l'amour du savoir, rivaliser avec les autres étudiants et les dépasser. Etudie avec la ferveur des bienheureux ou des maudits.
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Bon sang ! L'écriture persane n'était que points et lignes, crottes de pigeon et traces d'oiseaux, copeaux de bois et vers de terre en folie...
« Je ne saurai jamais !
– Si fait », dit l'autre tranquillement.
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- Les Maures ne pensent pas qu'ils seront chassés un jour d'Espagne, comme les juifs n'y ont pas cru jusqu'à ce que cela leur arrive. Mais un jour viendra où on les expulsera, eux aussi. Ils ont commis l’erreur de croiser le fer avec les chrétiens. Les juifs, eux, se sont condamnés en acceptant d'accéder au pouvoir, tels des oiseaux volant toujours pus haut vers le soleil jusqu'à se brûler les ailes. Les catholiques ont bonne mémoire : ils n'oublient jamais ceux des leurs qui ont succombé en combattant l'islam.
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Elles se parlaient pendant des heures, en des échanges sans questions ni réponses. Tantôt Fara écoutait un déluge de gaélique auquel elle ne comprenait rien, tantôt elle s’adressait dans la Langue à Mary qui n’en savait pas un mot. Mais les mots, curieusement, n’avaient pas d’importance. Ce qui comptait, c’était le jeu des émotions qu’elles lisaient sur leurs traits, les expressions des mains, ce qui passait dans la voix, les secrets transmis par le regard.
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« Je n'aime pas ces gens-là, dit-il, ni leur pays.
- Tu es pourtant leur proche voisin depuis ta naissance.
- On peut vivre au bord de la mer sans pour autant aimer les requins.»
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Rob, fasciné, parcourait la salle, touchait les livres, notant tous ces noms d'auteurs qui, pour la plupart lui étaient inconnus : Hippocrate, Dioscoride, Ardigène, Rufus d'Ephèse, l'immortel Galien, Oribase, Philagrios, Alexandre de Tralles, Paul d'Egine...
"La madrassa possède presque cent mille livres! L'université de Bagdad en a six fois plus, ainsi qu'une école de traducteurs où les livres sont transcrits sur papier dans toutes les langues du califat oriental. Mais nous avons ce qu'ils n'ont pas, dit fièrement Karim en montrant tout un mur consacré aux oeuvres d'un seul auteur : Lui!"
L'après-midi, Rob vit cet homme que les Persans appelaient le chef des princes. Au premier abord, Ibn Sina le déçut : son turban rouge de médecin était fané, négligemment drapé, sa tunique modeste et râpée. Petit, chauve, un nez bulbeux aux veines apparentes et des plis affaissés sous sa barbe blanche : un Arabe vieillissant. Mais Rob remarqua ses yeux bruns au regard perçant, tristes et attentifs, sérieux, étonnamment vivants. Il le sentit tout de suite : Ibn Sina voyait les choses qui restaient invisibles au commun des hommes.
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- Vous ne devez jamais oublier cela en soignant nos malades : ils viennent à nous mais ne deviennent pas comme nous, et très souvent leur nourriture n'est pas la nôtre. Ce n'est pas parce qu'il rend visite à la vache que le lion aimera le foin.
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Après des siècles d'invasions sanglantes, chaque Anglais pensait en soldat. Le port des armes était interdit aux esclaves et les apprentis n'avaient pas les moyens d'en acheter ; les autres mâles, outre les cheveux longs, affichaient leurs armes comme une preuve de liberté. Et il est vrai, songeait le Barbier soudain las, qu'un petit homme avec une lame tuera plus sûrement qu'un costaud désarmé.
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Il entra dans sa chambre et s'installa sur le lit.
- Il y a certaines choses que tu dois savoir. Les Juifs ne sont pas nombreux, et ils sont entourés de chrétiens hostiles. Ils pensent donc que s'ils ne se marient pas entre eux, ils finiront par disparaître. Mais ils n'avaient rien contre toi.
Il se pencha et passa sa main dans les cheveux mouillés de son fils.
- Et Rachel est une femme. Tu n'es encore qu'un garçon.
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Quel ami fidèle il avait été depuis qu'il savait que je ne partageais pas sa foi !
"As-tu réfléchi que chaque religion prétend avoir seule le cœur et l'oreille de Dieu ? Nous, toi Mirdin et l'islam jurons chacun détenir la vérité. Peut-être avons-nous tort ?
- Ou tous raison."
Rob eut un élan d'affection pour son ami. il serait bientôt médecin et retournerait dans sa famille à Mascate, tandis que lui-même regagnerait l'Europe. Ils ne se reverraient jamais.
"Nous retrouverons-nous au paradis ?
- Oui, je le jure, dit Mirdin gravement. Si une rivière sépare la vie du paradis et que plusieurs ponts la traversent, crois-tu que Dieu se soucie du pont que choisit chaque voyageur ?"
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Il ne faut jamais oublier qu'un monarque n'est pas un homme comme toi et moi. Un geste indifférent de sa main et tu es mort, ou il accorde la vie en bougeant un doigt. Personne ne résiste au pouvoir absolu : il fait perdre la tête aux meilleurs souverains.
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- Tu es un Juif d'Europe, paraît-il. Ispahan peut te paraître étrangère mais la plupart d’entre nous viennent aussi d'autre régions : quatorze musulmans sont du califat oriental, sept du califat d'Occident et cinq sont des Juifs d'Orient.
- Je ne suis que le sixième Juif ? À en croire Fadil, il y en avait davantage.
- Oh ! Fadil ! Un seul étudiant juif c'est déjà trop pour lui. À ses yeux d'Ispahanien, il n'est pas d'autre civilisation civilisée que la Perse et pas d'autre religion que l'islam. Deux musulmans qui s'insultent se traitent de "juif" et de "chrétien". Et, quand ils sont de bonne humeur, ils trouvent spirituel d'appeler l'un des leurs "dhimmi"."
Rob hocha la tête en se rappelant le rire des gens quand le chah avait dit : "Qu'on donne un callaat à cet "Hébreu"."
"Cela t’irrite ? demanda-t-il.
- Ça m'oblige à travailler et à me donner à fond. Je peux dépasser en souriant tous les étudiants musulmans à la madrassa... On dit que tu es barbier-chirurgien. C'est vrai ? À ta place, je n'en parlerais pas. Les médecins persans ne vous estiment guère...
- Je me moque de leur estime. Je n'ai pas à m'excuser d'être ce que je suis."
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Dès le premier jour, on l'avait envoyé chez le marchand d'accastillage José Gripo, qu'il avait croisé à la taverne. Tout en mesurant ses cordes, ce dernier lui avait expliqué que la ville de Gibraltar, bâtie au pied du grand rocher, devait son atmosphère singulière au fait que les Maures l'avaient habitée durant sept cent cinquante ans. Les Espagnols l'avaient reconquise en 1462, le jour de la Saint-Bernard Tadeo Deza, le vieux clerc du magasin, précisa que le mot Gibraltar était dérivé de l'expression djabal al-Tariq, djabal signifiant "montagne" en arabe et Tariq étant le prénom de Tariq ibn Ziyad, le chef berbère qui avait construit le premier fort en aval du rocher.
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Yonah était tourmenté par une autre question. Si l'Éternel était si juste, pourquoi avait-il condamné les juifs d'Ibérie à un destin si cruel ? Il savait ce que son père ou rabbi Ortega lui auraient répondu : "L'homme ne peut pas contester les motifs du Tout-Puissant, car il est incapable de comprendre le desseins divins." Mais si ces desseins impliquaient de brûler des êtres humains, le jeune homme s'autorisait à douter de leur bien-fondé. Ce n'était pas pour un tel dieu qu'il avait refusé le baptême. Il s'était juré de survivre et de sauvegarder sa foi au nom d'abba et de tous les autres, au nom des nobles principes qu'il avait appris dans la Torah, au nom d'un Dieu miséricordieux, qui certes avait contraint Son peuple à l'errance, mais qui avait fini par le conduire vers la Terre promise.
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