Payot - Marque Page - Norman Rosten - Marilyn
En y repensant, toutes les aventures avec Marilyn avaient ce côté imprévisible, menaçant. comme si elle se heurtait malgré elle au destin. Le destin et elle semblaient cheminer côte à côte, je pense qu’il avait un peu peur d’elle.
Vie
Je suis tes deux directions
Existant davantage lorsqu’il gèle
Solide comme une toile d’araignée dans le vent
Tant bien que mal demeurant
Suspendue, attirée vers le vide
Ces raies emperlées ont des couleurs
Que j’ai vues dans les tableaux – ah, vie
Ils t’ont trahie
Elle se tient à la fenêtre de son appartement qui donne sur l'East River à Manhattan ; elle regarde l'après-midi gris, silencieuse, pensive. Sa femme de ménage m'introduit silencieusement dans la pièce. La regardant, je commence mentalement un poème :
Tu te tiens là, un doigt à tes lèvres, perdue
Dans un paradis depuis longtemps déserté...
En y repensant, toutes les aventures avec Marilyn avaient ce côté imprévisible, menaçant, comme si elle se heurtait malgré elle au destin. Le destin et elle semblaient cheminer côte à côte, je pense qu’il avait un peu peur d’elle.
Elle paraît être joyeuse ; nous commençons à être habitués à ses changements d’humeur. Quand elle a le moral, c’est comme si une douce musique l’entourait. Quand elle est triste, elle se retire en elle-même.
Elle leva faiblement la main, elle sourit; elle paraissait au plus bas de ses forces. Elle était malade. Non seulement dans son corps et dans son esprit, mais aussi dans son âme, le moteur le plus puissant du désir. La lumière était absente de ses yeux.
I
J'ai quitté ma maison de bois vert et rugueux
Un lit de velours bleu
Et je rêve maintenant
D'un buisson vert foncé qui brillait
Tout de suite à gauche de la porte.
Descendant l'allée
Clickity clack
Dans sa voiture ma poupée
Franchit les crevasses
"Nous partirons très loin."
II
Ne pleure pas ma poupée
Ne pleure pas
Je te prendrai dans mes bras et te bercerai
Jusqu'à ce que tu t'endormes.
Chut, chut, maintenant je fais semblant
De n'être pas ta mère qui mourut.
III
A l'aide à l'aide
A l'aide je sens la vie qui se rapproche
Quand tout ce que je veux, c'est mourir.
Marilyn Monroe
Ça me fait peur. Tous ces gens que je ne connais pas ; ils sont parfois si émotifs. Je veux dire, s’ils vous aiment tant sans vous connaître, ils peuvent de la même façon vous haïr.
Et quelque part au fond d’elle-même elle ressentait une vérité primordiale : que la poésie est liée à la mort. La joie et la fascination sont l’autre visage de l’élégie. L’amour et la mort, opposés et mêlés, sont ses frontières. C’étaient les siennes.
La déesse de l’Amour, la femme suprême était incapable de faire un bébé ; c’était un coup de poignard dans son ego. Quelque chose n’allait pas à l’intérieur de son être, il y avait un défaut, un mal.