La mémoire des personnes avec autisme est souvent décrite comme mémoire d'associations (ou mémoire de séries – Williams, 1996). Elle diffère de la mémoire ordinaire (verbale) du fait qu'elle se « déploie ». Alors que la mémoire verbale est linéaire, la mémoire associative est non linéaire, multiforme, spatiale en quelque sorte (Grandin, 1996)
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De nombreux autistes se servent de cette mémoire associative, en série, pour compenser leur incapacité à traiter rapidement l'information au moment où elle arrive, ils répondent à la situation « par leur mémoire » quand quelque chose remémoré dans la série est déclenchée. Souvent ils ne peuvent suivre le fil d'une conversation car, pendant une courte pause entre les deux moitiés d'une phrase, peut se déclencher un nombre considérable de liens, amenant à d'autres liens,et encore d'autres liens... (Williams, 1996).
La perception autistique est, par bien des aspects, supérieure à celle des neurotypiques. Les personnes autistes, avec leurs sens exacerbés, peuvent souvent apprécier la couleur, le son, la texture, les odeurs, à un plus haut degré que les gens autours d'elles. Leurs dons et leurs talents devraient être entretenus et non ridiculisés comme c'est souvent le cas. Laissons-les explorer le monde à leur façon !
Quand un enfant est diagnostiqué autiste, les priorités éducatives se centrent prioritairement sur des interventions comportementales destinées à développer les aptitudes sociales et la communication et non sur leurs besoins sensoriels (souvent ignorés). Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les enfants autistes tirent parfois bénéfice d'un mauvais diagnostic de déficient visuel ou auditif. Cela s'applique particulièrement à ceux appelés les « bas-niveaux » ou autistes sévères, enfants dont les problèmes sensoriels sont très lourds. Placés dans un environnement où leurs problèmes sensoriels sont pris en compte, ces enfants peuvent mieux répondre à des interventions de socialisation et de communication que lorsqu'ils sont placés dans des uités pour enfants autistes où l'accompagnement est uniquement centré sur l'apprentissage de comportements sociaux et de communication.
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Le problème avec les difficultés sensorielles et perceptives spécifiques à l'autisme vient de ce qu'elles sont souvent invisibles et non détectées.
Certaines personnes autistes utilisent le système préconscient pour recueillir l'information. Elles utilisent leurs sens de façon périphérique. Cela leur permet de recueillir une grande quantité d'informations, pouvant cependant être absentes du traitement c'est-à-dire qu'elles ne savent quelles informations elles ont accumulées. Ces dernières peuvent cependant être déclenchées par des stimuli extérieurs ce qui peut souvent nous surprendre (et les surprendre elles-mêmes) par des connaissances insoupçonnables.
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Cependant il y a de sérieux effets secondaires et il apparaît que ceux qui ont subi un tel bombardement du cerveau, ont perdu de nombreuses autres capacités tout en en gagnant quelques autres.
Donna Williams (1996) insiste sur le fait que l'hypersensibilité peut arriver idépendamment de la surcharge d'informations ou bien, comme résultat direct de cette surcharge. La surcharge peut conduire à l'hypersensibilité (avec comme effets physiques la douleur, les crises, les comportements difficiles). Il peut parfois en résulter « une accumulation de connaissances non reconnues ». Dans ce cas, l'information est traitée hors de la conscience de la personne. Celle-ci ignore alors ce qu'en fait elle sait. De ce fait, elle n'est pas capable, consciemment ou non, d'accéder à ce savoir. Pourtant, parfois, ce savoir peut être déclenché ou invoqué par un élément venant de l'extérieur (Williams, 1996).
Consciemment ou inconsciemment, l'enfant essaie de réguler l'environnement et les réponses qu'il y apporte. Il compense ses déficits par des stratégies de défense et de compensation. L'enfant nous montre la voie par laquelle il se sort de ses problèmes. Toutefois notre fonctionnement sensoriel et perceptif de “neurotypique” nous empêche de comprendre les difficultés de l'enfant dues à ses différences sensorielles : nous devons nous entraîner à percevoir et à comprendre le monde, suivant sa propre perspective individuelle. C'est seulement de cette manière que nous pourrons le rejoindre sur “son territoire”, dans son monde perceptif, au lieu de fonctionner dans deux mondes parallèles.
Bien que la cécité signifie une absence d'informations visuelles sur le monde, elle affecte tous les niveaux du fonctionnement. Pour établir un parallèle on peut supposer que dans l'autisme les déformations concernant les informations sur le monde sont à la fois d'ordre visuel, auditif, gustatif, olfactif et tactile.
Tandis que les aveugles / sourds ont d'autres sens (qui fonctionnent correctement) pour compenser leur manque de vision ou d'audition en « voyant » par leurs oreilles, nez ou mains ou en « entendant » par leurs mains ou leurs yeux, les personnes autistes, elles ne peuvent pas, compter sur leurs autres sens car ils peuvent tous être atteints.
Consciemment ou inconsciemment, l'enfant essaie de réguler l'environnement et les réponses qu'il y apporte. Il compense ses déficits par des stratégies de défense et de compensation. L'enfant nous montre la voie par laquelle il se sort de ses problèmes. Toutefois, notre fonctionnement sensoriel et perceptif de « neurotypique » nous empêche de comprendre les difficultés de l'enfant dues à ses différences sensorielles : nous devons nous entraîner à percevoir et à comprendre le monde, suivant sa propre perspective individuelle. C'est seulement de cette manière que nous pourrons le rejoindre sur « son territoire », dans son monde perceptif, au lieu de fonctionner dans deux mondes parallèles.
Nous ne blâmerons jamais un enfant atteint de cécité de ne pas nommer les couleurs ou des images que nous lui montrons et nous savons qu'un enfant sourd ne peut pas venir lorsqu'on l'appelle. Nous ne pouvons demander à un enfant dont le handicap n'est pas franchement visible, de se conduire de façon adaptée, mais plutôt essayer de trouver les raisons de ses comportements inadaptés.
Nous acceptons de ne pas pouvoir guérir la cécité et ne perdons pas notre temps à essayer d'apprendre à un enfant malvoyant le reconnaissance des couleurs en utilisant une barre de chocolat comme récompense.
L'environnement sensoriel est très important pour les personnes autistes. Il leur manque la capacité de s'adapter aux agressions sensorielles que les autres gans supportent sans problème. Si nous leur donnons satisfaction et essayons de proposer un environnement « clair » afin de répondre à leurs besoins spéciaux, leurs problèmes de comportement s'amoindriront. Lorsque vous n'avez plus de risque d'être attaqué, vous n'avez plus besoin de vous défendre.