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Critiques de Olga Medvedkova (26)
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Kandinsky : Le peintre de l'Invisible

La quatrième de couverture parle "d'une nouvelle forme de livres, une nouvelle façon de lire! Ouvrir... déplier... découvrir!

Effectivement rien de plus agréable que ce "Découvertes Gallimard" qui emmène le lecteur à la rencontre du peintre de l'abstraction.

Ce livre objet se déguste et nous entraîne d'étonnement en surprises dans l'univers pictural de Kandinsky.

Peintre à l'univers spirituel où formes et couleurs expriment l'âme en recherche et surtout ce qui n'apparaît pas de suite : la "Vérité intérieure" exprimée dans la peinture et notamment dans "Du spirituel dans l'art (1911), ouvrage du peintre lui-même.

Repères biographiques, citations, peintures constituent une présentation de l'artiste et une introduction à son œuvre.

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30 raisons d'aimer la peinture russe du xix..

Un historien célèbre, précurseur en la matière, notait il y a quelques décennies que la Russie du XIXème siècle était une grande puissance sans doute uniquement sur le plan culturel. C'était anticiper sur la notion aujourd'hui banale de Soft Power, mais c'était fort bien observé.

Or si Eric Hobsbawm pensait certainement à la littérature immensément connue ou à la musique (Moussorgski ou Tchaikovski en tête), il n'avait sans doute pas en tête la peinture russe plutôt méconnue, voire très méconnue (vous pouvez faire le test !).

Ce livre est l'occasion de se plonger avec délice dans la Russie de cette période merveilleuse sur le plan culturel ( pour ce qui est de la vie quotidienne, les tableaux nous rappellent que les Russes en ont toujours bavé d'hier à aujourd'hui). Trente tableaux sont ainsi présentés et décortiqués par de nombreuses personnalités, souvent des professeurs d'histoire de l'art. C'est accessible, passionnant et cela nous fait voyager grâce par exemple au tableau de Répine (c'est le plus célèbre) dans le pays à l'époque de Pouchkine ou de Tolstoi.

Le livre est passionnant non seulement sur le plan de l'histoire de l'art (tonnassiez-vous le mouvement des Ambulants ?), mais aussi sur le plan historique. La plupart des tableaux sont à Moscou et comme on n'est pas forcément prêt d'y aller ou d'y retourner on peut se replonger dans la Russie que l'on aime pour oublier celle qui est sous nos yeux.

Pour se faire plaisir, on peut lire le livre en suivant la superbe série de France culture consacrée à Rachmaninov. Avec un bon samovar (je veux dire une bonne théière !), ça le fait !

Un seul reproche mais le livre vaut largement ses 5 zvezdy, les reproductions sont un peu petites mais on les trouves facilement sur le net !
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Les icônes en Russie

C'est un très beau petit volume de la collection "Découvertes Gallimard", de format maniable, mais richement illustré d'icônes et de photographies. Le texte d'Olga Medvedkova est remarquablement intelligent et donne accès à l'univers de l'icône orthodoxe russe. L'icône est à la croisée de l'art et de la liturgie, de la piété. Orthodoxe, car l'église orthodoxe est la seule à avoir harmonisé théologiquement le culte des images et le monothéisme chrétien. Russe enfin, puisque l'orthodoxie, à l'inverse du christianisme latin aux Amériques ou de l'islam arabe, ne détruit nullement le fait national mais, à l'inverse, le maintient, le transfigure et le baptise. L'auteur adopte un ordre chronologique inverse, en commençant par le regain d'intérêt, en Russie comme en Occident, pour l'icône au début du XX°s. Cet Age d'Argent est une époque fascinante à tous points de vue. Ensuite, elle remonte aux origines théologiques de l'art de l'icône dans l'Empire romain d'Orient, dit "byzantin", puis, à partir de la conversion de la Russie en 988, elle analyse l'art proprement russe de l'icône. Son chapitre IV, sur les XIV° et XV°s russes, est magnifique, et les célèbres icônes de Roublev sont très bien expliquées. On rejoint enfin le premier chapitre, de façon plus factuelle et historique, avec le récit des siècles intermédiaires de l'art russe. Une dernière partie rassemble les documents textuels que l'auteur a utilisés. Excellent livre.
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Les anges stagiaires

Un livre que l’on n’oubliera pas de sitôt.

La richesse de l’écriture, le style montrent chez l’auteure l'amour de la langue française. Ce héros désenchanté qui cherche sa voie nous interpelle. Un grand roman.
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Réveillon chez les Boulgakov

Mikhaïl Boulkagov est incontestablement devenu un auteur classique de la littérature russe. Mais de son vivant ses œuvres étaient interdites de publication par l’état russe. Pas assez révérencieux envers Staline et sa politique, l’auteur s’est vu refuser les publications de ses romans et ses pièces de théâtre n’étaient pas jouées. Lorsque débute le récit d’Olga Medvedkova, nous sommes en 1939, à un moment charnière dans la vie de Mikhaïl et de sa femme Elena. En effet, lassé des persécutions et de sa mise au ban, l’auteur a accepté de rédiger un ouvrage qui devrait recevoir l’assentiment du chef suprême. Mais dans ce monde dirigé par la terreur, est-il possible d’avoir des certitudes et encore plus celle de ne pas déplaire au maître du Kremlin ?



Ce livre est à la fois un roman et un documentaire sur le couple Boulgakov et leurs amis de l’intelligentsia russe, tous plus ou moins en conflit avec le gouvernement et persécutés. Du simple refus de diffusion de leurs œuvres à l’emprisonnement ou à la déportation, ils ont tous à subir l’aveugle machine stalinienne.



On entre totalement dans l’intimité des Boulgakov et dans les réflexions de Mikhaïl qui a choisi d’essayer de contenter le régime par un livre conforme à ce qu’on attend des intellectuels russes : glorifier Staline, ses actions et le peuple. Mais le naturel ne demeure jamais loin et l’œil critique de l’écrivain ne reste jamais bien longtemps au repos.



Le livre d’Olga Medvedkova est particulièrement érudit mais totalement accessible à un lecteur qui ne serait pas familier de l’histoire russe ou de l’œuvre de Mikhaïl Boulkagov.



Au-delà de l’histoire de cet auteur, le récit interroge aussi sur la place des artistes dans la vie politique de leur pays, sur leur action face à un pouvoir tout puissant et sous un régime de terreur et de censure. Il met le doigt sur l’absurdité d’un état basé sur un mélange de répression et de récompenses sans que l’on sache réellement ce qui motive l’un ou l’autre. C’est un intéressant réquisitoire pour la liberté d’expression et un portrait très intéressant d’un auteur dont l’œuvre est aujourd'hui incontournable.
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Les anges stagiaires

Un très beau roman, qui nous fait découvrir avec beaucoup de tendresse, de finesse et intelligence un personnage très touchant, qui se dit exilé, ayant des racines russes et qui nous rappelle vaguement certains personnages de la littérature russe, genre Oblomov. Il est opposé à tout ce qui est la vie matérielle, une bonne et confortable situation dans la société, faisant gagner beaucoup d'argent. Il fait partie de ces "inutiles" dont nous ne pouvons pas, en réalité, nous passer et que l'auteure nous fait aimer et apprécier.

Et tout cela dans une langue dont la beauté et la richesse nous surprennent à chaque page et à chaque phrase.

Merci, Olga Medvedkova pour la joie que ce beau livre nous octroie.

Bravo!
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Les anges stagiaires

Rafael-René Goldenblatt a 35 ans et tire à la ligne sa vie étudiante dans un Paris dont il guette tous les charmes. Son existence semble sinon placée sous le geste du refus : refus de choisir une langue, un pays, une seule femme, refus de devenir adulte.

J'ai aimé sa nonchalante résistance et plus encore sa relation avec Irène, Irène, photographe géniale mais pauvre en mots, Irène qui ne couche pas, Irène qui se révèle être le double excessif de Rafael dans son refus de s'incarner.

J'ai surtout aimé l'écriture d'Olga Medvedkova dont l'ampleur semble charrier toutes les langues parlées par ce narrateur exilé

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Destinations

Un bon livre peut vous ouvrir les yeux sur plein de choses. C’était le cas de Destinations de Olga Medvedkova.

Nous aimons tous voyager. Nous arrivons dans une ville nouvelle. Elle nous ouvre ses bras et pour un certain temps nous devenons une partie d’elle, de sa vie, de ses odeurs, de ses bruits, de sa philosophie. Nous ne l’observons pas d’un regard étranger venu de loin : nous la vivons.

Destinations nous fait ressentir et comprendre avec une profondeur et une finesse remarquables. Chacun des personnages des nouvelles vit sa propre histoire, son propre destin, mais la ville a toujours son emprise sur lui, met son empreinte sur son destin.

N’éprouvons-nous pas la même chose sans nous en rendre compte ? Nous, qui nous croyons indépendants de toute influence et entièrement libres, ne sommes nous pas, nous aussi sous l’emprise d’une ville, ou nous habitons, ou faisant l’objet d’un voyage ?

Ces nouvelles sont écrite d’une langue très belle et imagée et rappellent plutôt des poème en prose que des nouvelles. Nous sommes envoûtés par cette langue, qui dessine d’une main d’artiste le visage de chaque ville, nous fait entendre ses bruits, au point de nous faire sentir jusqu’à ses odeurs.

Merci, Olga Medvedkova, pour ce beau cadeau, pour cette merveille !

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Réveillon chez les Boulgakov

Ne jugez pas un livre à sa couverture chantait machin dans le rocky horror show... Ni à son titre d'ailleurs. Les deux ont d'abord quelque peu horrifié mes collègues de travail, puis fait rire lorsque je leur ai dit que c'était pour moi. Le sérieux est revenu lorsque j'ai précisé encore qu'Olga Medvedkova est quand même chercheuse, écrivaine bilingue (russe français), spécialiste entre autres de Kandinsky et que sa bibliographie compte une bonne quinzaine d'essais sur la Russie.

"Frimeur endetté aux goûts de luxe, danseur et sportif au pressentiment d'une maladie qui le guette", voilà tout Boulgakov dont ce livre dresse un génial portrait, permettant par ailleurs au lecteur de revenir dans l'atmosphère absurde et totalitaire de la fin des années 30. Si le titre peut paraitre étrange, c'est que tout commence lors d'un réveillon enfin autorisé par les soviets, et, plus précisément, par le "Grand Patron", car les enfants sont l'avenir et que ce qui plait le plus aux enfants en cette période hivernale - la saison dure plusieurs mois, mais l'hiver des cœurs et des âmes va durer encore longtemps lui - c'est bien sûr un réveillon, avec des décorations et les fameuses bananes, qui avaient pourtant disparu des marchés depuis 1913... Le temps de cette soirée, de ce songe d'une nuit d'hiver qui est aussi un voyage dans le temps, on découvre les rapports plus qu'ambigus qu'entretient l'écrivain à la censure mais aussi avec le Grand Patron à qui Gorki envoie en douce des lettres pour que Boulgakov puisse continuer, même si, décidément, aucune de ses pièces, aucun de ses romans ne sera publié, joué, accepté.

Le ton du roman est vif, érudit, précis, un réquisitoire contre les soviets et la bêtise barbare. Un éloge aussi à un artiste, un écrivain, un dandy à sa manière, qui lisait Molière, Anatole France, Goethe et Shakespeare et entretenait des rapports amicaux avec ses pairs : Mandelstam, Akhmatova, etc. Boulgakov qui nous laisse plusieurs œuvres essentielles dont un Maître et Marguerite récemment (re)traduit par Markowicz, roman de l'art et de l'absurde, du bien et du mal, qui compte par ailleurs parmi les livres favoris de Patti Smith.

Lisez ce Réveillon chez les Boulgakov - c'est excellent !
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Réveillon chez les Boulgakov

Entre documentaire et fiction (ou plutôt cauchemar), deux jours dans la Moscou stalinienne juste avant "la grande guerre patriotique". Ou la vie d'un écrivain intrépide broyé par le pouvoir qui se défend par la plume. Basé sur des faits réels et riche de citations d'archives, le livre est glaçant par ce qu'il révèle de la machine soviétique. Magnifique lecture, où la littérature triomphe néanmoins, grâce à une narration pleine de vie et d'humour.
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Les anges stagiaires

Raphaël, le héros (tiens, un héros masculin traité par un auteur féminin, ce n'est pas si fréquent !), adolescent attardé, étudiant attardé, amoureux attardé, refuse ou, plutôt, a tant de mal à s'engager dans l'âge adulte qu'il se met presque en danger. C'est qu'il ne sait pas à quoi se raccrocher étant donné son statut d'exilé à Paris, mal enraciné, mal attaché. S'il aime la littérature, et en particulier Pic de la Mirandole (sans l'expliquer, ce qui laisse le lecteur "déraciné" à son tour devant cette énigme, pourtant magnifique), celle-ci lui sert autant de prétexte que de garde-fou. La langue française (la langue de l'amour, ne l'oublions pas…) sera(it) finalement le pays, le paradis où trouver la réponse à ses interrogations et à son mal être.

Combien de langues comme la langue française ont ce pouvoir dans le monde de jouer avec les mots, les lettres qui les composent, leur sonorité, leurs homophonies, leurs sens dans d'innombrables tiroirs, d'absorber les mots des autres et de les transformer pour décrire l'existence, en jouer et ainsi mieux en goûter les multiples facettes ?

Avec Les anges stagiaires, Olga Medvedkova propose surtout un bel éloge de la diversité dans l'esprit, animé par une langue incroyablement vivante et audacieuse, et donc dans la vie.
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Les anges stagiaires

Un roman formidable, avec un style original : pittoresque, intense, avec ses personnages aux mille nuances. Une fois commencé, il est difficile de refermer le livre. On a envie de suivre les personnages dans les petits recoins parisiens décrits avec tant d'amour...

Ce roman est d'autant plus impressionnant sachant que le français n'est pas la langue maternelle de l'auteure, et voyant à quel point sa palette linguistique est large.

Du plaisir à l'état pur!
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Les anges stagiaires

virevoltant, virtuose, baroque, savant, ciselé, drôle, ludique, sensuel, amoureux, cruel

bravo!
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Réveillon chez les Boulgakov

J'ai fini le Boulgakov, qui m'a beaucoup réjouie, si l'on peut dire. Cette façon de feuilleter le stalinisme à travers les efforts de Boulgakov, avec humour et liberté, n'ôte rien à la gravité du propos. J'ai découvert, au travers de ce récit, l'intimité d'un auteur que j'affectionne tout particulièrement.



Je le recommande sans aucune réserve !
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Les anges stagiaires

Un roman initiatique, un conte philosophique, une histoire d'amour et bien d'autres choses. Mais aussi un roman sur la langue, sur les langues de ceux qui ne sont pas tout à fait d'ici. Cette prose forte est pleine d'images qui perdurent et d'humour. Du plaisir et de l'émotion.
Lien : https://soundcloud.com/user-..
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L'éducation soviétique

Un coup de coeur pour ce livre à l'écriture fluide et personnelle. C'est le genre de roman qu'on lit d'une traite, sans s'arrêter, pour ne pas sortir de son atmosphère. Les personnages sont riches, intrigants, vrais, le récit est limpide et nous emmène dans un monde si proche et si différent à la fois.

Un lecture qui laisse une impression forte longtemps après avoir refermé le livre.
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L'éducation soviétique

Trois jours de vacances en Crimée d'une adolescente, à la fin de l'ère brejnévienne. Cette excursion avec sa mère se transforme en périlleux voyage dans le passé. Liza doit y apprendre à déchiffrer les empreintes à peine lisibles et les signes dissimulés par les adultes pour reconstruire sa propre identité. Sensible, introspectif, le roman est écrit dans un style fluide et clair, extrêmement agréable ; la quête de la jeune fille y crée un suspense psychologique, qui pousse le lecteur, lui aussi de comprendre, dans sa lecture.

Un grand plaisir!
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Les anges stagiaires

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Destinations

Pourquoi bouder son plaisir ? Ca peut être court et bon, et c'est le cas de Destinations. le livre n'est guère épais, et les nouvelles sont brèves, mais moins que chez Carter par exemple, et chacune, dans un style différent est une esquisse rapide, une fenêtre brièvement ouverte, aussi fugace que le souvenir du voyage. Bref, j'ai adoré, et aussi beaucoup ri (il y a des choses franchement drôles dans Palerme ou Vienne) et en plus c'est très bien écrit! Alors, pourquoi bouder son plaisir ?
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Destinations

Texte court et puissant, un livre remarquable et envoûtant. La langue est très belle, un savant mélange d'érudit et de familier, et avec des styles différents par nouvelle. J'y ai trouvé une grande humanité : on découvre de multiples personnages. Je me suis vite attachée à eux et j'ai adoré m'imaginer leur vie !

Ce livre m'a également permis de voyager sans bouger de mon fauteuil puisqu'on découvre avec l'auteure différentes villes dont Venise (ma nouvelle préférée), Madrid ou encore Jérusalem.

Je vous le conseille !
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