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Critique de YANCOU


Ne jugez pas un livre à sa couverture chantait machin dans le rocky horror show... Ni à son titre d'ailleurs. Les deux ont d'abord quelque peu horrifié mes collègues de travail, puis fait rire lorsque je leur ai dit que c'était pour moi. le sérieux est revenu lorsque j'ai précisé encore qu'Olga Medvedkova est quand même chercheuse, écrivaine bilingue (russe français), spécialiste entre autres de Kandinsky et que sa bibliographie compte une bonne quinzaine d'essais sur la Russie.
"Frimeur endetté aux goûts de luxe, danseur et sportif au pressentiment d'une maladie qui le guette", voilà tout Boulgakov dont ce livre dresse un génial portrait, permettant par ailleurs au lecteur de revenir dans l'atmosphère absurde et totalitaire de la fin des années 30. Si le titre peut paraitre étrange, c'est que tout commence lors d'un réveillon enfin autorisé par les soviets, et, plus précisément, par le "Grand Patron", car les enfants sont l'avenir et que ce qui plait le plus aux enfants en cette période hivernale - la saison dure plusieurs mois, mais l'hiver des coeurs et des âmes va durer encore longtemps lui - c'est bien sûr un réveillon, avec des décorations et les fameuses bananes, qui avaient pourtant disparu des marchés depuis 1913... le temps de cette soirée, de ce songe d'une nuit d'hiver qui est aussi un voyage dans le temps, on découvre les rapports plus qu'ambigus qu'entretient l'écrivain à la censure mais aussi avec le Grand Patron à qui Gorki envoie en douce des lettres pour que Boulgakov puisse continuer, même si, décidément, aucune de ses pièces, aucun de ses romans ne sera publié, joué, accepté.
Le ton du roman est vif, érudit, précis, un réquisitoire contre les soviets et la bêtise barbare. Un éloge aussi à un artiste, un écrivain, un dandy à sa manière, qui lisait Molière, Anatole France, Goethe et Shakespeare et entretenait des rapports amicaux avec ses pairs : Mandelstam, Akhmatova, etc. Boulgakov qui nous laisse plusieurs oeuvres essentielles dont un Maître et Marguerite récemment (re)traduit par Markowicz, roman de l'art et de l'absurde, du bien et du mal, qui compte par ailleurs parmi les livres favoris de Patti Smith.
Lisez ce Réveillon chez les Boulgakov - c'est excellent !
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