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Critiques de Olivier Bruneau (73)
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Pharmakon

C'est plutôt rare chez moi que d'acheter un roman pour sa couverture lors d'une déambulation dans ma librairie habituelle. L'illustration de l'artiste lituanienne Natalie Levkovska m'a fascinée, son trait de crayon simple et évocateur, cet homme mystérieux dont on n'entrevoit pas le visage, juste le corps repu, la nuque offerte aux regards. Et puis la ligne éditoriale de la maison d'édition Le Tripode ne m'a jamais déçue, avec des auteurs comme Bérangère Cournut, Olivier Mak-Bouchard ou Dimitri Rouchon-Borie.



Et bien bonne pioche avec ce roman court très singulier qui distille une atmosphère légèrement dystopique, en tout cas cauchemardesque, très réussie.



Et ce dès la première phrase, surprenante : « Y a pas plus beaux paysages que ceux de pays en guerre » nous interpelle le narrateur en décrivant de façon très poétique le paysage qui l’entoure à travers la croix du viseur de son arme. C’est un mercenaire d’un groupe type Wagner, sniper surdoué chargé de surveiller une raffinerie de pétrole, quelque part au Moyen-Orient, contre des ennemis menaçants mais souvent invisibles. C’est aussi un cobaye qui teste une traitement expérimental lui permettant de ne pas dormir. Ou le sommeil rendu obsolète par la technologie.



Derrière la routine de la vie du soldat dans l’attente des attaques sporadiques de l’ennemi, derrière la crudité des mots pour dire les traumatismes de chacun ou la violence larvée de ce mode de vie, banales, monte une étrange tension avec ce narrateur shooté aux amphétamines. D’autant plus en plus forte, qu’il est en proie à des hallucinations. L’écriture d’Olivier Bruneau est suffisamment précise et évocatrice pour électriser le lecteur, totalement happée par l’imprévisibilité à venir. On colle au sniper, à ces sens suraiguisés par la drogue prise, il ressent tout de façon trop intense, les sons, les odeurs ; tout l’attaque et l’agresse, jusqu’à l’usure mentale dévastatrice. Jusqu’à devenir fou.



Et puis il y a ces treize dernières pages qui ramènent le lecteur dans la société civile, ou plutôt dans une ville à la fois très contemporaine futuriste, une ville qui ne dort jamais au sens premier du terme, une ville sans nuit. Un cauchemar où la lutte des classes se joue autour du sommeil. Cet ultime chapitre est la clé pour comprendre tout ce qui a précédé. A l’image de ce drôle de titre avec son double sens étymologique. Le« pharmakon » en grec, c’est le bouc-émissaire, la victime expiatoire qui permet de purger le mal de la cité, c’est à la fois celui qui soulage, le remède, mais c’est aussi le poison qui envenime … ce qui permet une très intelligente double lecture de tout le roman, à rebours de la première impression.



Définitivement troublant.















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Dirty Sexy Valley

Coupe mulet, moustache, tee-shirt de Fleetwood Mac, tee-shirt de Debbie Harry, radiocassette, langues baladeuses, gros dards, gros nibards, foufounes, poppers, toisons velues, jouissances et fluides corporels. Ce que l’on m’a vendu comme un roman d’horreur n’est en réalité que la rencontre pornographique et divergente, entre une bande d’étudiants lascifs des années 80 et des ploucs en salopette libidineux sans éducations.



Dans toutes les pages, il y a au moins un personnage qui se tripote ou tripote un autre (avec ou sans consentement). Et même si c’est très très bien écrit, je me suis quelque peu ennuyée devant cette orgie de mots évoquant orifices, odeurs de fruits de mer et cadences.



Alors oui, certains passages sont assez horribles et dégoutants pour rappeler la scène de viol dans La Colline à des Yeux ou l'épisode des Contes de la crypte avec Tim Curry (mort d'un pigeon voyageur, où un représentant de commerce se fait violer par la femme la plus laide et la plus rebutante du monde).



Il paraît que c’est un hommage à Russ Meyer. Je ne saurais le dire car le seul de ses films que j’ai essayé de regarder était Faster, Pussycat ! Kill !!Kill !! et ça m’a assez rapidement ennuyé.



Les plus : je l'ai déjà signalé mais c'est vraiment très bien écrit. Et c'est un roman qui a le mérite d'être original et provocant. Mais bon un roman entier de "ça-va-ça-vient" à toutes les pages, je trouve personnellement que c'est redondant.

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Pharmakon

Vous souffrez de narcolepsie ?

Réjouissez-vous : Olivier Bruneau a (peut-être ?) LA solution !

Un médicament révolutionnaire, quelques pilules magiques et hop, adieu les troubles du sommeil (adieu même le sommeil !), vous voilà parti pour plusieurs jours de veille consécutifs.

Quelle belle idée !



Bon c'est vrai, le traitement est encore en phase expérimentale, mais soyez rassuré car un homme le teste pour vous. Et ce n'est pas n'importe qui : le cobaye est tireur d'élite, employé par une milice privée affectée à la surveillance et à la protection d'une raffinerie de pétrole, dans un pays en guerre. Autant vous dire que c'est du sérieux.

Voilà trois, puis quatre, puis cinq jours qu'à travers sa lunette de sniper, notre homme - enfin libéré de la dictature biologique de son corps - scrute l'horizon sans discontinuer, dégommant quelques insurgés quand l'occasion se présente.



Mais peut-on vraiment faire confiance à ce produit miracle, conçu dans les meilleurs laboratoires militaires ? Qu'adviendra-t-il de notre brave soldat, lui qui bientôt avoue "flotter au-dessus de la réalité" et souffrir d'hallucinations, lui qui n'ose pas s'en plaindre à sa hiérarchie et qui préfère se confier à nous ("j'ai passé trop de temps seul avec moi-même, mon esprit tourne en circuit fermé et mes pensées fermentent sous mon crâne, elles pourrissent même.") Combien de temps survit-on sans dormir, combien de jours avant que la folie l'emporte ?

La réponse est dans Pharmakon, et le titre déjà nous donne un indice puisque ce terme de grec ancien désigne à la fois le remède et le poison, la drogue salutaire et la potion toxique.



Avec ce roman court, nerveux et efficace, l'auteur nous fait partager le trouble grandissant de son narrateur-sentinelle. Quelques phrases sèches, un soleil de plomb, un ennemi invisible, et nous voilà projetés dans le poste de guet d'un camp miliaire sordide, fusil en main, aux côtés d'une troupe de mercenaires saturés de testostérone. Moi qui ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce petit bouquin au titre énigmatique et à la couverture vaguement malaisante, je dois reconnaître que l'expérience est très réussie !

Le style est plutôt percutant, le dépaysement sur ces terres hostiles est total, le mépris des miliciens occidentaux pour les populations autochtones est manifeste, et les questions soulevées par ces idées d'homme-augmenté et de fuites en avant médicales ou technologiques ne manquent pas de pertinence. Oh qu'il est flippant, ce monde (qui vient ?) où "le sommeil ne sera plus qu'un luxe réservé à la classe des feignants, cette classe improductive, inférieure, inutile"...

Pour finir, l'ouvrage en lui-même, par le grain du papier et le choix de la typographie, est très plaisant à lire : merci à Babelio et aux éditions du Tripode pour cette agréable découverte !



Si l'on tient vraiment à relever quelques petits bémols, on pourra éventuellement parler de ce dernier chapitre en forme de pirouette un peu surprenante qui ne m'aura pas complètement convaincu, ou des "oublis" systématiques de l'adverbe "ne" dans les formes négatives. L'auteur espérait probablement conférer ainsi à son texte un caractère d'oralité plus vivant, mais ici ce procédé m'a pas toujours semblé judicieux ;-).

Tout ça est bien sûr anecdotique et n'enlève rien à la qualité de ce chouette roman d'anticipation, dont on regrettera seulement l'extrême brièveté (tout juste 122 pages dont on ressort à peine essoufflé ... et parfaitement réveillé !).
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Esther

Olivier Bruneau c'était d'abord une découverte avec Dirty Sexy Valley, une sorte de nanar porno aux airs de films d'horreurs de série B, l'humour en plus. Désormais c'est une confirmation avec son second roman Esther.



Olivier Bruneau nous dépeint un futur assez angoissant ou excitant, cela dépend de quel côté on se place. Les robots sont omniprésents dans la société, qu'ils soient d'apparence grossière comme ceux qui aident à faire les tâches quotidiennes (cuisine, ménage...) ou bien plus complexe, à s'y méprendre avec un être humain comme les lovebots. Robots synthétiques, à la peau douce comme celle d'une femme, faits de chair, qui peuvent saigner, ressentir des émotions, interagir avec leurs maîtres. Les lovebots ont la particularité d'avoir été crées pour satisfaire les moindres désirs des humains (les organiques). Rassurez-vous mesdames, il existe également des lovebots hommes. Les lovebots réalisent vos moindres désirs, et mieux encore anticipent ces derniers, apprennent à connaître ce qui vous plaît pour vous amener au septième ciel. Comme qui dirait des sex toys intelligents.



Anton et Maxine, un couple qui a la quarantaine, un ado de 17 ans à la maison, s'enlise dans la routine, cela fait longtemps qu'il n'y a plus de désir entre eux. Une nuit, en rentrant d'un dîner, ils trouvent dans une ruelle parmi les ordures un robot, une lovebot nue, dans un sale état. Désemparés, ils décident de le laisser là et de rentrer chez eux, mais c'était sans compter sur Anton qui ira la récupérer un peu plus tard dans la nuit. L'irruption de ce robot dans leur vie va radicalement changer les choses. En réveillant Esther, ils ouvrent en quelques sortes la boîte de Pandore...



Ce qui m'a plu dans ce roman, assez dense de par son contenu et ses réflexions, c'est qu'Olivier Bruneau ne survole pas les choses, il crée un futur plausible avec de nombreuses descriptions. Les voitures autonomes qui n'ont plus besoin de conducteurs organiques, la Générale, société dans laquelle travaille Anton, sorte d'hydre incontournable, qui remplace l'Etat et regroupe des domaines comme la santé, la sécurité, l'assurance, la justice, l'épargne ou encore l'emploi. Une sorte d'entreprise froide et déshumanisée où le nombres de ventes et le profit sont au centre de tout.



L'auteur a une écriture habile et limpide et sait nous happer dans cette histoire maîtrisée du début à la fin. Le point de départ est plutôt banal, la recherche du plaisir et de la jouissance de la race humaine mais évolue rapidement vers des réflexions plus profonde sur l'intelligence artificielle, le rapport organiques/synthétiques, le lien entre la créature et le créateur.



Entre le thriller et la science-fiction, cette uchronie sans fausse note reprend les points forts de l'auteur à savoir l'humour, des scènes torrides et des personnages attachants. Un grand bravo !
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Pharmakon

J’ai choisi ce livre à sa couverture et à son titre. Je ne pouvais donc pas me douter qu’il faisait la part belle à un tireur d’élite bourré d’excitants. Vous l’avez compris, c’est un livre shooté à la testostérone, pour les gens qui aiment les films de guerre comme « Du sang et des larmes », « Jarhead » ou « American sniper ».

Notre tireur a une spécificité : il fait l’objet d’une expérimentation médicale. En accord avec la société privée qui l’emploie, il ingurgite un cocktail chimique qui lui permet de tenir des jours entiers sans dormir. Pratique quand on doit planquer des heures entières la bande d’insurgés qui menace la raffinerie voisine.

Lui et son groupe évolue dans des montagnes hostiles, dans une sorte de monde parallèle : « On se sent plus libres qu’on ne l’a jamais été (…) et en même temps on sent bien que tout ça n’est pas vraiment normal. On est comme des détenus à qui on aurait accordé une permission de groupe, ou comme une bande gosses lâchés dans la nature sans la permission des parents ».

Au début, le remède à Morphée fait merveille et puis, au fil des jours, la machine biologique s’enraye, avant l’inéluctable.

Pour parler du quotidien d’un soldat en terre ennemie, rien n’égale le « Yellow birds » du vétéran et écrivain américain Kevin Powers, mais ce « Pharmakon » ne démérite pas. Le style est vif et le propos, juste et lucide.

Bilan : 🌹

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Dirty Sexy Valley

Dirty Sexy Valley est un roman porno-horrifico-hilarant diablement bien écrit que j'ai dévoré en peu de temps. C'est une énième belle découverte des éditions le Tripode, qui ont décidément du talent pour dénicher des romans originaux.

C'est trash à souhait, ça gicle dans tous les sens, et c'est la surenchère à chaque nouvelle scène. J'ai souvent eu l'impression de lire le scénario d'un film (de malade, certes).

Bref, âmes sensibles, abstenez-vous !

J'attends avec impatience le prochain roman d'Olivier Bruneau.

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Robbie

🧟Chronique🧟



Qui va là?!!

Robbie et Carrie. Ces deux-là vont faire la paire…

Carrie est fana de gothique. Elle est choupi, cette Carrie. Très inclusive, tolérante, solitaire, talentueuse, bienveillante, stupéfiante. Douze ans et déjà elle en met plein la vue. Un modèle à suivre. Enfin, sauf que son lieu de prédilection c’est le cimetière du village…

Alors, on y va?

Or, la voilà, qu’elle tombe sur ce drôle de gamin, revenu mystérieusement d’entre les morts, qu’il dit…Sorti d’une tombe, qu’il dit…Entre surprise et fascination, elle est déterminée à aider ce nouveau compagnon de jeu, mort-vivant ou vivant-mort….Mais qui sait vraiment?

Zombie, le mot tombe comme un couperet.

Mais qui sait vraiment, ce qu’est un zombie? Qui de la mort ou de la vie est capable de répondre à cette question? Qui peut savoir sa forme, ou ses multiformes? Parce qu’à voir le coup de crayon et l’imagination débridés de Olivier Bruneau et Émilie Gleason, ce Robbie, prend nombre d’aspects et d’états, physiques ou intérieurs, et c’est un plaisir que de le voir se transformer, de manière si spectaculaire, sous nos yeux, au cours de sa rocambolesque aventure menée tambour battant…Il est attachant, Robbie, il est tout plein d’émotions, de questions, de chair putréfiée et toutes ces particules bullent jusqu’à nos yeux ébahis…

Mais qui de la mort ou de la vie est capable de répondre aux questions fondamentales de cet être défraîchi, démuni, dégingandé?

Pas la Mort en tout cas, mais elle lui laisse, dans sa grande mansuétude et son planning chargé, trois jours de répit, pour faire le point…

C’est un peu loufoque cette histoire, voire même barrée en plein, je vous l’accorde mais enfin, on arrive en automne, on rêve déjà de Halloween, on s’empresse de foncer en imaginaire avec ce nouveau solstice qui s’invite, et l’orage, n’est-ce pas la porte ouverte aux peurs les plus délirantes? J’avais trop hâte de me mettre dans une ambiance automnale un brin terrifiante, alors commencer avec cet adorable Robbie, c’est comme manger de la barba papa: c’est juste un petit délice coupable!

Je vous promet un moment d’une tendresse exquise, mais aussi une belle part de frissons, avec Robbie. Les monstres ne sont jamais ceux que l’on croit, et l’ambiance est électrique, si bien que le charme opère à sang pour cent….

J’adore l’atmosphère Fête Foraine de cette bande dessinée fantastique, les multiples clins d’œil aux géants de l’horreur, les petits détails d’humour posés Ça et là, l’univers dégoulinant et poisseux d’espaces funéraires, la vraie question existentielle qui plane tout du long sur leurs têtes, mais les nôtres aussi...

Parce que Robbie, c’est tout ça, et bien plus encore…Mais pour le savoir, il vous faudra bien, taire une ou deux phobies, boucher vos narines et vous laisser mener dans cette quête ardue du sens même de la mort. À moins que ce ne soit celui de la vie…Mais qui sait vraiment?

Est-ce que Robbie va vous ravir le coeur, telle est maintenant, la nouvelle question…
Lien : https://fairystelphique.word..
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Esther

Voilà un livre qui sort complètement de l'ordinaire mais qui est pour moi une petite pépite !



Dans cette histoire les humains achètent des robots dotés d'intelligences artificielles, pour différents usages, que ce soit pour faire le ménage, la cuisine, le jardinage, pour tenir compagnie mais aussi et surtout, pour le sexe. Nous allons suivre un couple qui va découvrir par hasard dans une poubelle, une lovebot, un robot sexuel dernière génération. Elle est inanimée et dans un état lamentable avec des coupures et des plaies sur tout le corps, ce qui indique que cette lovebot a été maltraité. Ce couple va décider de la garder et de découvrir ce qui a bien pu lui arriver, mais ils ne sont pas les seuls à vouloir connaître la vérité sur Esther ...



Ce livre a été une vraie révélation ! Tout d'abord pour la richesse des sujets abordés. Nous allons parler bien sûr de l'importance des robots dans ce monde. Peuvent-ils se retourner contre nous ? Prendre totalement la place des humains ?

Mais nous abordons également les problèmes liés au manque de sexualité dans le couple, le manque d'importance des femmes qui peuvent être remplacées par des lovebots, la misogynie des hommes et l'injustice que peuvent subir ces robots qui finalement sont parfois plus humains que nous.



Ce roman ce dévore littéralement !

Esther, cette lovebot meurtrie par son précédent propriétaire m'a profondément touché et ému par toute l'humanité qui émane d'elle, malgré son statut de robot. Une histoire très bien construite avec des chapitres plutôt courts et des événements toujours placés au bon moment. Même si ça ne m'a pas dérangé, il y a beaucoup de scènes de sexe très explicites et des scènes de maltraitances abominables qui ont été dures parfois à encaisser.



Ce livre peut déranger mais éveil aussi les consciences sur la vulgarisation de la sexualité et la misogynie des hommes qui peut être dévastatrice.

L'importance de la femme et son droit à la justice est mis en avant à la fin de cette histoire et donne un souffle d'espoir ! Beaucoup de messages forts ont été transmis dans cette lecture, alors merci Olivier !

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Dirty Sexy Valley

En attrapant le livre d'Olivier Bruneau, planqué derrière un tas de bouses d'écrivains français chiffes molles comme pas deux, je m'attendais à lire l'équivalent littéraire des premiers films d'horreur, ces "slashers" où un fendu du bocal se faisait un plaisir de tuer avec une imagination débordante et un sens de la mise en scène génial, des adolescents explorant H24 leur sexualité débridée. Cela faisait un joyeux cocktail, le plus souvent amusant, d'hémoglobine et de cul. Et c'était, évidemment, jouissif.

Mais je me suis tout de même trompé, car "Dirty Sexy Valley" n'est pas tout à fait le strict équivalent de ces slashers. En tout cas, ce n'est pas seulement cela. Car si la dimension violente et les boogeymen sont de sortie, c'est sur le côté "cul" et "sexualité" que le livre de distancie de ces films. Car autant se le dire, le livre d'Olivier Bruneau est bel et bien pornographique, ce qui en fait bien, finalement, un mix entre un film d'horreur et un film porno.



Mais tenez-vous bien, cela va encore plus loin. En effet, le livre revêt également une troisième casquette, bien plus difficile à obtenir. C'est celle d'un "nanar". Un véritable "nanar", c'est-à-dire un film qui par ses mauvais choix et son mauvais goût, devient fabuleux. Alors évidemment, c'est très volontaire de la part d'Olivier Bruneau, qui semble cultiver un côté ultra-trash sans limite. Tout le livre est effectivement très violent: les morts sont dégueulasses et aussi visuelles qu'absurdes, les scènes de sexe ne connaissent aucune limite (avec peut-être la scène qui m'avait le plus révulsé, celle avec la Mère...).

Alors je vais simplement nuancer un peu mon propos. Le côté "nanar" est réussi. Vraiment: on lit ce concentré de mauvais goût avec beaucoup de plaisir. Néanmoins, je dois avouer qu'en approchant de la fin du livre, je n'étais guère loin d'un sentiment de trop-plein, d'excès difficilement maitrisé. Je vous l'ai dit: le cul est par exemple omniprésent. Au début, c'est assez jouissif, d'autant plus que c'est plutôt bien écrit. Mais c'est vraiment constant, et c'est vrai qu'après deux-cents pages non-stop, on commence un peu à être excédé.



Bon, rien de grave: cela ne gâche absolument pas la lecture, qui reste extrêmement agréable. Et autant se le dire: la légèreté et l'ultra-décalage assumé du scénario en font une lecture très adéquate à cette saison où il fait bon de déconnecter et se relaxer un peu. Alors n'hésitez pas, "Dirty Sexy Valley", aussi extrême soit-il, est je pense une grande réussite du genre (c'est peut-être aussi le seul livre du "genre"). Vous pouvez y aller les yeux fermés, donc.
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Dirty Sexy Valley

Ah l'été, la forêt avec ses splendeurs et ses senteurs, ses randonneurs égarés et... sa famille dégénérée qui y habite. Car oui , quand nos six jeunes étudiants débarquent dans une cabane isolée à la montagne afin de se livrer à une orgie monumentale pour fêter leur diplôme et la fin de leurs études, ils ne s'attendaient pas à une telle surprise. Dans la plus pure tradition redneck, une famille de bouseux vit dans le coin et a de biens étranges occupations. Ils sont d'une bêtise crasse, lubriques et pervers à souhait, la Mère, Jules et Jim, deux jumeaux à la taille colossale et à la force herculéenne et la douce et innocente Marie semblent tout droit sorti d'un croisement entre Délivrance et Massacre à la tronçonneuse.



Horreur, sexe et humour sont les ingrédients qui composent Dirty Sexy Valley ! Olivier Bruneau joue avec les codes et les clichés du genre (le capitaine de l'équipe de football, le geek, les étudiantes en mini-short, les gros pick-up tout déglingués et les bouseux en chemise à carreaux). C'est une sorte de nanar porno qui a des airs de films d'horreurs de série B, l'humour en plus. C'est à la fois trash, malsain et drôle, un roman terriblement jouissif quoi ! Vous l'aurez compris, il s'agit d'un roman à ne pas mettre entre toutes les mains. Pour les fans du genre, à noter les playlists de films et de musiques conseillées par l'auteur au débit et à la fin du livre. Encore un coup d'éclat, Le Tripode ne cesse de me surprendre et de m'enchanter avec ses parutions. Vraiment un de mes éditeurs préférés !!!
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Robbie

Tout d'abord il y a le graphisme assez déroutant qu'il faut intégrer peu à peu pour suivre l'histoire

Ensuite il y a Robbie qui sort de ce caveau tout perturbé en se demandant ce qu'il fait là, jusqu'au moment où il découvre sa tête et comprends qu'il est tout simplement mort et donc devenu un zombie.

Mais un gentil zombie, de ceux qui cherchent plus à comprendre la raison de leur mort et l'utilité de leur vie, à savoir le pourquoi et le comment d'un des plus grands mystères que l'homme cherche à résoudre depuis sans doute la nuit des temps plutôt qu'à effrayer le commun des mortels.



Fort heureusement pour lui, Robbie croise la route de Carrie, une gamine tendance gothique mais bien sympa au fond. Elle se plaît à passer du temps à dessiner chaque jour dans le cimetière. Breuuu quelle occupation bizarre.

Mais comme ils sont bien cools et sympas Tous les deux, ils devraient bien s'entendre pour déjouer les pièges des chasseurs de zombies, de ceux qui les exploitent, et qui sait, de la mort elle même qui aimerait bien récupérer ce petit garçon de 12 ans qu'elle a été bien contente d'embarquer une première fois mais qui lui a apparemment échappé.



Malgré cet étonnant graphisme qui m'a un peu rebutée au départ, j'ai bien aimé découvrir ce roman graphique assez déroutant mais totalement positif sur la vie et la mort, l'utilité de nos vies et qui sait peut être aussi celle de notre mort.



https://domiclire.wordpress.com/2023/10/25/robbie-olivier-bruneau-et-emilie-gleason/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Dirty Sexy Valley

Comme un film d’horreur porno, ce livre ose tout et pire et pire encore. Tellement qu’on se sent intrigué, amusé et nauséeux comme devant un massacre à la tronconneuse revisité par Russ Meyer. Répugnant et hilarant.



Un livre qu’on peut jeter au feu après 20 pages tout comme il serait possible de lui donner 5 étoiles tant il va au bout de son délire.



Et même si c’est trop, j’ai quand même bien rigolé
Lien : https://www.noid.ch/dirty-se..
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Dirty Sexy Valley

Vous êtes-vous jamais demandé s’il était possible de recycler dans un même bouquin tous les poncifs les plus ringards du cinéma porno italien des années 70 et du slasher gore sans concession ? Personnellement, ça ne m’avait jamais traversé l’esprit. De toute évidence, Olivier Bruneau s’est posé la question. La réponse est oui.



Respectant scrupuleusement la règle du « plus c’est mauvais, plus c’est bon », l’auteur du stupéfiant Dirty Sexy Valley a réuni tous les clichés du genre dans un concentré de nanar totalement jouissif.



La suite sur mon blog.
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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Dirty Sexy Valley

Un groupe d'étudiants qui part dans une maison de campagne familiale, située en forêt montagneuse, afin de s'adonner à une orgie sexuelle dans le but de sceller leur amitié (sic). On y rajoute une famille de timbrés qui vit non loin du lieu , sans que personne ne le sache, et une ribambelle de randonneurs qui ont disparu au fil des ans dans les environs. Vous vous attendez à quoi ?



Dirty Sexy Valley, ou le massacre annoncé d'une multitude de personnages caricaturaux, dans une projection foutraque de jets des différents fluides corporels, où le lecteur (avisé) se retrouve à parcourir de son regard graveleux (qui a dit "sadique" ?) des situations drôles/malsaines/rocambolesques/érotico-porno.



Comme dans toute série Z qui se respecte on retrouve dans Dirty Sexy Valley tous les ingrédients qui font le succès des films horrifiques (à tendance pornographique dans ce livre, il faut bien le rappeler) : des personnages très caricaturaux donc (le beau gosse sportif possessif et jaloux, la fausse pudique, le couple d'obsédés, le nerd, les rednecks consanguins, etc...), des lieux emblématiques (la cabane isolée, la ferme dépotoir, la station essence en...déliquescence), les ustensiles pour faire mal ou pour le plaisir, les habits sexy, des situations prévisibles au possible car tellement vues et revues ailleurs mais dont on a pourtant du mal à décrocher tant on est en attente du moment ou tout bascule/explose (combo gagnant de foutre, de sang, de cyprine, de violence).



Ce bouquin n'est bien sûr pas à mettre entre toutes les mains, il vaut mieux savoir à quoi s'attendre avant de plonger dedans. Mais une fois qu'on y est ça se lit très facilement, et ce petit jeu de massacre, de déviances, et de coucheries multiples, se parcourt tout de même avec pas mal de plaisir.



Bien sûr il n'y a finalement rien de très original, il faut cependant souligner qu'à de rares passages près le tout est plutôt bien écrit, que le rythme est agréable, et qu'on se surprend de nombreuses fois à rire ou à faire une moue dégoutée.



Amusant en somme, divertissant pour qui aura assez de recul ou d'humour noir, émoustillant parfois, repoussant à d'autres moments : mission accomplie !
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Esther

L'intelligence artificielle prend de plus en plus d'ampleur dans notre société. C'est par ce roman que Olivier Bruneau démontre aussi que la technologie s'incère aussi dans l'intimité des personnes.



L'auteur aborde le sujet concernant les relations sexuelles entre les robots et les humains mais aussi sur que l'humanité est prête à faire sur la création cybernétique.



C'est donc que nous faisons la connaissance de Anton et Maxine, un couple dont la routine a pris le dessus et où le désir amoureux semble être rompus. Mais la découverte d'une lovebot qui se prénomme Esther et qui possède un passé trouble risque de changer leurs rapport intime.



On pourrais classer ce roman dans la catégorie érotisme bien qu'il contient des scènes qui s'y prête tant les scènes de sexes sont bien décrites. L'auteur veux plutôt démontrer que les humains deviennent dépendants des machines. Il est vrai que Esther la lovebot s'adapte à son environnement et se confond parfaitement avec les humains.



L'auteur apporte aussi des moments de réflexions sur un futur qui ne semble pas différent de la réalité future.



Dans son contenu, j'ai trouvé le couple Anton et Maxine assez attachant. Leur fils Paul que j'ai trouvé par contre assez énervant, loupant une certaines occasions avec sa camarade de classe risque de se bruler les ailes. Mais au fil des pages on ressent plus d'affection pour Esther la lovebot qui dégage un certain charisme.



L'auteur aborde un autre sujet pour démontrer jusqu'où l'humain peut il aller pour manier l'intelligence artificielle si bien que cette dernière pourrait se retourner contre l'humain.



J'ai trouvé l'histoire bien rythmée où même certains passages font sourires alors que le sujet reste assez sérieux. J'ai aussi bien aimé ce mélange qui donne un peu un avant gout cyberpunk.
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Dirty Sexy Valley

Avec "Dirty sexy valley" Olivier Bruneau nous fait le coup de la bande d'étudiants confrontée à une famille de péquenots sadiques et dégénérés.



On subodore heureusement la parodie "à l'américaine" mais la mayonnaise, pour moi, s'avère fadasse.



L'humour décalé qui balise quasi systématiquement actions et dialogues se fait vite trop prévisible. Comme je l'avais mentionné ici à propos d'une farce du même type, on entend presque les rires enregistrés à chaque réplique.



Au crédit de l'auteur, la succession fantasque des allées et venues, rencontres fortuites et quiproquos façon vaudeville est bien huilée et le rythme très soutenu.



Quant au volet érotique, hypocrite, on le pourrait penser dédié à adoucir le récit entre deux scènes gores, réaliste on le percevra plutôt comme racoleur et multiplicateur de pages.

Pas de quoi grimper aux rideaux, toutefois on ne reprochera pas à Olivier Bruneau ce sentiment de "dèjà-lu", dans le domaine, reconnaissons-le, le choix des combinaisons s'épuise plus vite que les corps.



Le tout se lit vite et peut se concevoir comme lecture de détente.

Pour ma part j'en resterai à San-Antonio.
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Dirty Sexy Valley

Bruneau Olivier – "Dirty sexy valley" – Ed. Le Tripode, 2018 (ISBN 978-2-37055-165-8)



Les bras m'en tombent !

Ce roman oscille entre l'ignoble, l'imbécilité, l'ordurier, bref, l'auteur se vautre dans les égouts avec une rare complaisance. Bien évidemment, la quatrième de couverture proclame des appréciations fort flatteuses signées de plumitifs de France-Culture et de Libération...



Dieu sait si le lecteur de polar doit aujourd'hui impérativement s'habituer aux scènes gratuites de sang et de sexe pour accéder à des romans à intrigue, mais là, ces scènes deviennent un but en soi, l'intrigue étant réduite à une escalade de scènes pornographiques alternant avec de la torture.

Comme d'habitude, les cultureux sortiront leurs références à Sade, Bataille et autres auteurs illisibles, sans mentionner le navet littéraire absolu que sont les "onze mille verges" d'Apollinaire.



Il fut une époque où ce genre d'ouvrages ne connaissait qu'une diffusion restreinte : ce qui me stupéfie le plus dans ce roman innommable, c'est de l'avoir trouvé chez ma libraire habituelle, qui l'avait bien bravement mis en pile (en reconnaissant ne pas l'avoir lu et se fier aux critiques)...



Poubelle, évidemment, et encore, un truc pareil, ça vous salit même votre poubelle.

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Dirty Sexy Valley

Oui, mais non. Je crois que c'est la première fois que les éditions du Tripode me déçoivent un peu. Attention, je ne remets absolument pas en cause leurs qualités d'éditions (car je les aime d'amour), mais là... non.

Si tu as lu la quatrième de couverture que je t'ai mis juste en-dessus, tu attendras peut-être, comme moi, un livre complètement dingue mêlant le cul à l'horreur, le tout dans le but d'avoir un rendu assez burlesque ? Et en réalité, les ingrédients de bases auraient tout pour avoir ce rendu. Dès les premiers chapitres, on part vraiment dans une sorte de Scary Movie en version papier, la situation initiales est bonne. Des lycéens insouciants partent faire une virée perdus dans un chalet lui-même au fin fond d'une forêt, isolés. Mais petit à petit le soufflé retombe, le sexe prédomine sans jamais sortir de son côté "sérieux" (en tout cas, pas assez pour être véritablement dans le nanar), l'horreur se fait attendre...

Non. En fait, quand la quatrième de couverture parle de "gode-tronçonneuse", on s'attend à plein de choses complètement frappés, à des situations sordides... mais on se retrouve à la fois avec un mauvais livre d'horreur et un mauvais livre érotique (et un mauvais nanar livresque aussi). Je dirai même qu'un gode-tronçonneuse n'aurait pas été de trop.

On peut cependant préciser qu'il y a pas mal de scènes référentes à des oeuvres cultes, et que celles-ci sont subtilement utilisées, car l'oeuvre originelle ne prend jamais le dessus sur Dirty Sexy Valley.

C'est dommage, car ce livre avait tout pour être original, drôle, et trash. Mais peut-être que ce sont mes attentes qui n'étaient pas en adéquation avec l'oeuvre, peut-être même que le côté burlesque n'était pas du tout prévu à la base. Mais en ce qui me concerne, c'est la déception.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..
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Pharmakon

Olivier Bruneau semble ne pas apprécier de faire deux fois la même chose. Dirty sexy valley ou Esther ne se ressemblaient en rien et cette fois encore : rien à voir.



L'histoire un peu courte et peu développée d'un sniper au sein d'une milice privée testant une substance permettant de se passer de sommeil.



Dommage de ne pas mieux faire d'un pitch aussi prometteur
Lien : https://www.noid.ch/pharmakon/
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Esther

Et si les robots finissaient par acquérir une âme, une capacité à penser par eux-même, transcender l’IA pour devenir plus encore?



Et s’il s’agissait, en l’occurrence d’une lovebot, une poupée sexuelle dotée d’intelligence…



Elle s’appelle Esther et se fait martyriser par son propriétaire



Un livre très drôle, plein de questions et difficile à lâcher !
Lien : https://www.noid.ch/esther/
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