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Critiques de Olivier Dorchamps (211)
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Ceux que je suis

La France, Tarek et Khadija ont choisi de s’y installer, d’y vivre, d’y élever leurs trois fils. Une vie heureuse même si leur pays c’est là-bas, au Maroc. Un jour peut-être y retourneront-ils ?

Lorsque Tarek meurt brutalement à 54 ans, ses trois fils apprennent avec stupeur qu’il désire être enterré à Casablanca. Il a tout prévu et organisé. Après un moment de colère, les trois frères se préparent pour ce voyage et cet enterrement qui se fera en respectant les traditions marocaines et familiales.

Le vieux Kabic, le presque frère de Tarek, insiste pour faire partie du voyage et raconter le Maroc aux trois frères.

Peu à peu, les ruelles de Casablanca redonnent vie à ce père tant aimé. Les odeurs et les souvenirs reviennent.



Olivier Dorchamps signe un très émouvant premier roman. « Ceux que je suis » est une histoire empreinte d’humanité et de tolérance.

L’écriture tendre, drôle et nostalgique réussi pleinement à mettre le doigt sur la complexité des sentiments, la douleur, le poids des traditions et des secrets de famille.

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Ceux que je suis

Gros, gros coup de cœur pour Ceux que je suis d'Olivier Dorchamps !

C'est typiquement le genre de roman qui ne m'attire pas de prime abord et dont la lecture me fait grandir.



J'ai adoré le style de l'auteur, son regard humaniste sur le monde et son humour léger et sucré comme le jus d'une orange.

Le roman est sensible, émouvant mais également puissant aussi bien dans ses thématiques (le deuil, l'exil, l'amour filial, la honte, le racisme) que dans sa construction (la « vérité » se dévoile petit à petit et l'émotion monte crescendo).



Certains trouveront peut-être la fin trop rose bonbon mais je reconnais qu'elle m'a fait du bien et donné le sourire aux lèvres et la joie dans le cœur.



Ceux que je suis est un premier roman et Olivier Dorchamps témoigne déjà d'une grande maîtrise. Bravo à lui et merci !
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Fuir l'Eden

Adam a dix-sept ans et vit dans une tour baptisée l’Éden avec sa petite sœur de quatorze ans, et « l’autre », toujours ainsi nommé, et que manifestement Adam n’aime pas. Sa mère a quitté le domicile familial lorsque le garçon avait neuf ans, et il a peu à peu cessé de l’attendre.

Un matin, à la gare, Adam croise une jeune fille de son âge qui le laisse pantois et brusquement amoureux. Il n’a dès lors de cesse de la retrouver. Ses deux amis, Ben, venu de Somalie et grapheur talentueux, et Pav, d’origine polonaise, ne demandent pas mieux que de l’aider, à leur manière, dans sa quête. Mais lorsqu’on est habitant de l’Éden, leur immeuble, un bâtiment à l’architecture brutaliste caractéristique, tout en béton, avec sa tour d’ascenseur qui ressemble à une rampe de lancement, il n’est pas forcément facile d’aborder une fille habitant un pavillon bourgeois, de l’autre côté des voies de chemin de fer.

Dit comme ça, le pitch semble assez peu original, et je me demandais, malgré mon intérêt pour la vie dans ce quartier de Londres, et la qualité de l’écriture, d’où venaient les appréciations très élogieuses de ce roman.

Et puis, la deuxième partie du roman éclaire le tout d’un jour nouveau, et laisse le cœur serré et l’œil embué.

C’est une belle manière d’aborder le roman social sur la banlieue, londonienne ou autre, sur l’engrenage du chômage, de l’alcool et de la violence, mais aussi sur les mille et une façons de s’en sortir. Adam est un personnage attachant, aussi fragile qu’original, à un âge charnière où toutes les possibilités s’ouvrent devant lui.

Je vous conseille de ne pas passer à côté de ce joli roman d’apprentissage !
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Fuir l'Eden

Il y a des titres parfaits, qui collent au texte, le prolongent ou le présentent. Celui-ci dit tout le paradoxe dont il sera question dans ce récit subtil et profondément touchant qui parvient à tresser le romanesque et la chronique sociale avec habileté et justesse. Peut-on changer les cartes ? Faire dévier les lignes du destin ? Faire fi des préjugés ? Pas si simple...



L'Eden est un de ces immeubles gigantesques de la banlieue de Londres, une tour classée monument historique en tant que spécimen de 'l'architecture brutaliste", un décor que les touristes viennent prendre en photo. A l'intérieur règnent le délabrement et la misère. C'est là que vit Adam, 17 ans avec Lauren, sa jeune sœur de 14 ans et leur père alcoolique et violent. La mère est partie depuis 8 ans, lasse des coups et des cris. Adam navigue tant bien que mal entre petits boulots et combines, et met ses rêves de fuite en sourdine pour ne pas abandonner sa sœur. Plusieurs fois par semaine il fait la lecture à Claire, de l'autre côté de la voie ferrée dans le quartier huppé. Auprès de cette femme devenue aveugle à la suite d'un drame, il trouve une écoute et une atmosphère auxquelles il n'est pas habitué. Mais ce qui va précipiter les événements ce sont quelques minutes sur un quai de gare : un échange de regards, un geste pour empêcher l’inéluctable, l'image ancrée d'un doux visage encadré de cheveux blonds. Adam n'a plus qu'une chose en tête, retrouver la jeune fille qui a éveillé en lui une sorte de réminiscence qu'il ne sait pas encore expliquer.



A partir de ces éléments, l'auteur navigue avec beaucoup de finesse dans les contours d'un monde empêché qui va peu à peu, et non sans souffrance trouver des pistes de sorties. Le personnage d'Adam est irrésistible, le récit ne sombre jamais ni dans la facilité ni dans la naïveté et trouve sans doute sa force dans la façon de convoquer la littérature au chevet de la vie. Nul doute que ce roman-là prendra un jour sa part auprès de lecteurs qui y trouveront à leur tour un écho, un espoir, une direction. Une double réussite.
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Fuir l'Eden

J'ai souvent croisé ce bouquin sur Instagram, accompagné d'avis très positifs et j'avais dès lors décidé de lui donner sa chance : c'était sans pouvoir imaginer qu'il se hisserait très haut dans mes coups de cœur, au moins de devenir ma plus belle lecture de l'année, au moins jusqu'à maintenant.



C'est à Londres que nos émotions seront malmenées par l'auteur, et plus exactement dans les immeubles de l'Eden, vestige d'un courant architectural appelé le brutalisme. Adam a 17 ans et vit avec sa petite sœur Lauren qui a tout juste 14 ans ainsi qu'avec leur père, qui sera désigné comme l'Autre pendant le récit.



Un jour où les insultes et les coups portés par cet ouvrier alcoolique furent de trop, leur mère disparut en les abandonnant à leur sort.



Pour Adam, vivre dans ce quartier difficile n'est pas une fin en soi, et quand il ne travaille pas à la supérette où travaillait sa mère, il passe son temps avec Ben et Pav ses meilleurs amis, loin des trafics de sa cité. Plusieurs fois par semaine, il va également faire la lecture à Claire, dans les beaux quartier, qui a perdu la vue suite à un terrible accident et qui joue là un rôle de mère de substitution.



Sur un quai de métro, Eva débarque dans la vie d'Adam et c'est soudain comme une éclaircie, la lumière douce et chaleureuse du coup de foudre qui vient enfin faire reculer les ombres. Mais Adam pourra-t-il seulement y échapper ?



J'ai absolument tout adoré dans ce roman. Dès les premières pages, j'ai senti qu'il serait difficile voire impossible de ne pas le terminer d'une traite. C'est un roman incroyablement lumineux et optimiste qui nous emmène très haut pour mieux nous briser le cœur et nous décrocher des larmes de rage. Un superbe roman sur l'amour, la jeunesse et le déterminisme social.
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Fuir l'Eden

COUP DE CŒUR ABSOLU



Adam a 9 ans, sa petite sœur Lauren 6. Ne pouvant plus supporter la violence d’un mari ivrogne, leur mère quitte le foyer. Pour ne jamais revenir.



Adam a 13 ans. Sa grand-mère, mère de substitution aimante, décède brutalement. Adam et Lauren se retrouvent orphelins pour la deuxième fois, sous la coupe d’un père qui au mieux les ignore, souvent les terrorise.



Adam a 14 ans. Parce qu’il est ami avec un Ben, un Somalien que son père qualifie de “Noiraud”, il reçoit une “correction” qui lui fait craindre pour sa vie et celle de Lauren. Désormais son père sera “l’autre”.



Adam a 17 ans. Il est amoureux et pourtant il s’apprête à commettre l’irréparable.



Le décor de cette tragédie, c’est l’Eden, une tour d’habitation de quatre-vingt dix huit mètres de haut, “magnifique exemple de Brutalisme, une architecture typique des années 50 à 70 privilégiant le béton et les matières brutes”. Un Eden qui est loin de ressembler au paradis…



Heureusement il y a Ben et Pawel, les bons copains.

Il y a Karolyna, la grande sœur de Pawel, débordante d’optimisme et de vitalité.

Il y a Claire, cette dame aveugle qui se prend d’affection pour Adam. Une seconde mère de substitution.

Il y a Eva, croisée sur un quai de gare. Eva dont la mélancolie et la fragilité rappellent sa mère à Adam. Eva ou la promesse d’un bonheur possible… à condition toutefois de la retrouver… et de ne pas se laisser rattraper par la noirceur des agissements paternels.



Je découvre Olivier Dorchamps avec ce magnifique roman. Maintenant je n’ai qu’une hâte : lire son premier roman, Ceux que je suis.
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Fuir l'Eden

Adam, et sa petite sœur Lauren, sont plutôt mal partis dans la vie.

Ils vivent à "l’Eden", pas un paradis, mais dans la "Trellik Tower" au sein d’un quartier pauvre de Londres. Leur mère a quitté le domicile conjugal, pour fuir un conjoint alcoolique et violent. Et ce départ n’a pas arrangé pas l’état d’esprit du type. Heureusement Adam a quelques amis sur lesquels il peut compter, et Claire lui ouvre les yeux et l’esprit.



La "Trellick Tower", représentée sur la couverture du roman, a été conçue en 1972 par l’architecte Ernő Goldfinger (1902-1987) et appartient au style brutaliste, notamment caractérisé par la répétition d’éléments (comme les fenêtres), par l’absence d’ornements et par le caractère brut du béton. La brutalité du père d’Adam choque plus que celle du béton "Trellik Tower", dont le classement comme monument historique interdit des rénovations qui seraient pourtant utiles au confort de ses habitants. Ian Fleming aurait donné le nom du concepteur de cette tour au rival de 007 parce qu’il n’aimait pas cette création (au lieu de railler un architecte, il aurait pu s’inspirer d’éléments de chacun des mauvais films qu’il a produit, ce qui lui aurait laissé beaucoup de choix).



L’auteur trouve des mots justes pour décrire l’ambiance d’un quartier pauvre et d’une famille éclatée, sans angélisme ni misérabilisme. Le déterminisme social est au cœur de l’histoire. Le ton est souvent ironique, et l’espoir reste présent dans le récit et chez certains personnages.

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Fuir l'Eden

Court roman(237 pages),mais UNE CLAQUE!

Il m'a vraiment bouleversé ce roman.

Roman social,sociétal,une écriture sublime,une histoire dure où le rêve n'y a pas sa place,et qui vous laisse un goût d'amertume dans la bouche,des personnages,que vous pourriez croiser dans la rue: un mauvais départ ,et puis au bout du tunnel,un,non: le rayon de soleil.Non,je ne vous le raconte pas,callez -vous bien dans un confortable fauteuil,avec à côté de vous une boisson chaude ou froide et OUVREZ CE ROMAN.

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Ceux que je suis

Lorsque leur père décède subitement, Marwan et ses frères sont sous le choc, d’autant plus que Tarek a décidé de se faire enterrer à Casablanca, où il est né et a vécu avant d’émigrer en France. Ses fils ont beau être français, parler très mal l’arabe et éviter d’aller au Maroc autant que possible, cette fois-ci, ils n’auront pas le choix. Invité à accompagner le défunt en avion, Marwan n’aura d’autre choix que d’essayer d’apprivoiser son pays d’origine, ainsi que l’histoire familiale qu’il y découvrira.



Déchiré entre deux cultures, Marwan fait partie de cette génération « issue de l’immigration », qui n’est ni assez française pour les Français, ni assez marocaine pour les Marocains. Stigmatisés partout, ils ne trouvent leur place nulle part, comme le montre parfaitement bien Olivier Dorchamps dans ce récit sans faux semblants. L’identité est au coeur de ce livre émouvant et juste, l’identité dont on hérite, celle qu’on se construit, et celle qu’on ignore mais qui fait inconsciemment partie de nous. Ici, les figures paternelles brillent par leur absence : ces hommes courageux, qui nous sont dévoilés petit à petit, qui ont tout sacrifié pour offrir la meilleure vie possible à leurs familles, pour protéger leurs femmes et leurs soeurs, n’hésitant pas à braver les traditions, pourtant très fortes dans la société marocaine.



Olivier Dorchamps nous offre ici un majestueux voyage dans un Maroc réaliste et sans fard, loin des cartes postales et des souks pour touristes, avec en toile de fond les réflexions existentielles d’un personnage balloté par la vie, auquel on s’attache dès les premières lignes. Il nous montre la richesse des cultures marocaines et françaises, leurs différences et leurs limites, sans chercher à en valoriser une plus qu’une autre. C’est la lucidité du personnage sur ce double héritage culturel qui l’amènera à trouver la paix dans l’équilibre instable qui est le sien, en adoptant le meilleur des deux cultures qui sont les siennes sans en renier aucune. Une belle leçon de tolérance, et une histoire magnifiquement écrite qui m’a arraché quelques larmes.
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Ceux que je suis

Parfois, les lectures des 68 premières Fois se suivent et se ressemblent.

Avec Ceux que je suis d’Olivier Dorchamps, j’arrive à mon cinquième livre et le hasard fait que je le lis juste après L’Imprudence de Loo Hui Phang… Ces deux premiers romans parlent d’un deuil et d’un retour au pays d’origine et mettent en scène des personnages français d’origine étrangère en quête de leurs racines profondes et d’eux-mêmes…

Le hasard fait plus ou moins bien les choses et me contraint à une posture comparatiste que je ne recherchais pas, d’autant que je me plains parfois de lire un peu toujours la même chose dans ce type de sélection…



Ici, je me suis plongée dans une histoire où je me sentais peut-être plus à mon aise… La plume est douce et pudique et les nombreuses thématiques s’entrecroisent naturellement, avec justesse et réalisme. Ce livre nous dit que l’on porte en nous une part de ceux qui nous ont précédés.

Je salue l’aspect documentaire du récit, la description des rites, la mise en lumière de la culture marocaine et la montée en puissance du déroulé de l’histoire familiale. Cette famille pourrait être la nôtre, il est aisé de s’attacher et de s’identifier aux personnages et à leurs parcours. Mais je me suis aussi un peu ennuyée, consciente que cette lecture tombait mal pour moi.



Un bon livre, une belle histoire, mais pas un coup de cœur.



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Ceux que je suis

« Ceux que je suis », Olivier Dorchamps, RL2019, Finitude



Marwan est Français, au plus profond de lui. Pourtant on lui renvoie en permanence qu’il est Marocain. Sauf au Maroc, où il déteste aller, car on lui fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenu.



Il faudra qu’un drame familial survienne, pour que Marwan commence à apprendre qui il est.

C’est riche de toutes les valeurs que ses parents lui ont transmises, riche de cet amour qu’il leur porte, qu’il porte à ses frères, à sa grand-mère et à Kabic, que Marwan va entreprendre ce voyage entre Clichy et Casablanca, entre les années 60 et aujourd’hui, pour mieux comprendre ses racines et l’importance des liens familiaux.

Les morceaux du puzzle s’emboitent tendrement, logiquement parce que c’était le moment pour Marwan, de lever les secrets, de savoir et de se trouver.



Ce récit, aurait pu être ennuyeux tant le sujet est devenu honteusement banal : l’immigration, la quête d’identité, la misère, la femme bafouée, le poids des traditions, le racisme.

Mais ce serait sans compter l’incroyable don d’Olivier Dorchamps pour faire vivre et parler ses personnages, avec une douce humanité, une plume délicate, et un très grand réalisme.



J’ai lu ce roman sans pouvoir le lâcher et j’ai passé un moment de lecture très agréable, jusqu’à la dernière ligne de la dernière page.

Je retrouverai incontestablement Olivier Dorchamps dans un second roman.
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Ceux que je suis

J’aimerais vous parler d’un voyage. Un voyage doux, mélancolique, fort, puissant et lumineux auquel m’a convié Olivier Dorchamps. « Ceux que je suis » nous parle d’origines, d’appartenance, de rites et de coutumes ancestrales, de différences aussi, de secrets, mais surtout d’amour filial et de respect. Dans une langue simple mais qui parle droit au cœur, avec des touches d’humour pour rendre plus léger un propos qui ne l’est pas, ce livre m’a pris dans ses bras pour ne plus me lâcher. J’ai découvert le Maroc, pas celui des cartes postales bien sûr mais celui des petites gens pour qui la France incarnait (à tort ?!!) le rêve d’une vie meilleure. J’ai entraperçu ce que pouvait être la frustration ressentie par ceux dont les racines proches ou lointaines ont enjambé une mer ou un océan, qui sont en quête de repères perdus. J'ai beaucoup aimé "l'art de perdre" d'Alice Zeniter. Celui-ci est un peu de la même veine avec un je ne sais quoi de poésie en plus. Ne vous fiez pas au seul résumé de cette histoire qui parle d’un fils devant raccompagner son père défunt pour qu’il repose dans la terre de ses ancêtres. C’est beaucoup plus que cela. Il fait partie de ces livres dont on ressort avec l’impression d’être un peu meilleur parce qu’il aide à comprendre l’autre.
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Ceux que je suis

Que savons-nous des nôtres ? D’où venons-nous ?



Ali et Marwan les deux jumeaux et Foued le cadet ont grandi à Clichy dans une famille originaire du Maroc aimante, et armée de solides valeurs transmises aux trois fils. Ces derniers ont tous réussi.

Le père garagiste hors pair, travailleur, et respectueux des femmes meurt brutalement en laissant pour seuls impératifs : être enterré au pays, et que son cercueil sera accompagné par Marwan, un des deux jumeaux.



A Casablanca les fils vont à la rencontre de la grand-mère qui jusque là n’était qu’une lointaine parente.



Pourquoi le Maroc alors que la famille semblait si bien intégrée ? Pourquoi Marwan plutôt que les deux autres ?



C’est tout le propos de ce magnifique premier roman qui traite tout en pudeur, en délicatesse la question des origines, du déracinement, de l’identité, de l’amour filial, des liens du sang et du cœur.



Grave par les thèmes qu’il aborde, ce roman n’est pourtant pas dénué d’humour et d’insolence parfois. Sa construction hybride et son mode narratif pluriel lui donne ce qu’il faut de légèreté pour que jamais il ne sombre dans le pathos.



On passe de très beaux moments de lecture jusqu’aux dernières pages qui se font de plus en plus émouvantes à mesure que l’on comprend de quelle matière cette famille s'est construite, ce qu’elle a vécu et transmis malgré les failles des uns et des autres.
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Ceux que je suis

Marwan a 30 ans, il est prof d'histoire géo. Ses parents sont marocains, lui et ses frères sont nés à Clichy et le Maroc c'est pour les vacances. Son père est garagiste. Lorsqu'il meurt brutalement à 54 ans d'une crise cardiaque, c'est à Marwan, l'aîné, que revient la lourde tâche d'accompagner le corps de son père au Maroc où il voulait être enterré. Là, il va retrouver sa grand-mère et ses racines familiales et apprendre un lourd secret de famille. Il va devoir apprendre à vivre avec sa double nationalité : franco-marocaine.

Un joli roman qui aborde des thèmes sensibles et contemporains sans misérabilisme. Un bon moment de lecture avec des personnages justes et touchants.
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Ceux que je suis

Quel plaisir de lecture ! Cela fait longtemps que je n'ai pas été autant happée par une plume et une histoire.

J'ai lu ce roman en une journée et je me suis senti dans les rues marocaines, avec les personnages dans le deuil du père...

Merci à l'auteur pour ce sublime roman.

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Ceux que je suis

C’est un autre premier roman de cette rentrée littéraire 2019 qui va nous intéresser aujourd’hui avec Ceux que je suis d’Olivier Dorchamps. Pour ce roman à retrouver aux éditions Finitude, l’auteur nous envoie au Maroc au côté d’une famille essuyant le deuil paternel. Entre réflexions familiales et douces luttes intestines, que vaut ce roman ? Lettres it be vous dit tout !



# La bande-annonce



« Le Maroc, c’est un pays dont j’ai hérité un prénom que je passe ma vie à épeler et un bronzage permanent qui supporte mal l’hiver à Paris, surtout quand il s’agissait de trouver un petit boulot pour payer mes études. »



Marwan est français, un point c’est tout. Alors, comme ses deux frères, il ne comprend pas pourquoi leur père, garagiste à Clichy, a souhaité être enterré à Casablanca. Comme si le chagrin ne suffisait pas. Pourquoi leur imposer ça ?



C’est Marwan qui ira. C’est lui qui accompagnera le cercueil dans l’avion, tandis que le reste de la famille ­arrivera par la route. Et c’est à lui que sa grand-mère, dernier lien avec ce pays qu’il connaît mal, racontera toute l’histoire. L’incroyable histoire.



# L’avis de Lettres it be



« Marwan est français, un point c’est tout. » Au moins, la quatrième de couverture ne ment pas sur l’une des ambitions, si ce n’est la principale, de ce premier livre d’Olivier Dorchamps. Resservir le couvert de ce qu’est l’identité française aujourd’hui pour une personne issue d’un ailleurs qui ne l’aurait jamais quitté. Non pas que cette thématique mérite une absence de traitement, juste qu’il devient difficile d’offrir un joli roman avec elle tant la corde est usée. Il y a deux ans, la question de l’Algérie se posait au cœur de toute la rentrée littéraire, notamment avec les livres d’Alice Zeniter, Brigitte Giraud et consorts. Voilà que notre Olivier Dorchamps, pour son tout premier livre, nous envoie vers la question du Maroc. Comme une sensation de déjà-lu…



« Le problème que vous voyez, c’est que, pour la plupart des gens, il n’y a que des Arabes. J’ai beau être prof d’Histoire-Géo, Ali a beau être avocat, Foued aura beau être ce qu’il voudra, nous ne serons jamais des Français moyens. Juste des Arabes. C’est différent quand on gagne une médaille olympique, une coupe du monde ou un César, ou quand on finit comiques, journalistes ou ministres. Alors seulement on cesse de voir l’Arabe. Comme si, pour nous, être Français était une question de succès, une question de mérite. Aux autres qui, comme moi, restent dans l’anonymat de leurs vies ordinaires, on rappellera constamment leurs origines. »



Olivier Dorchamps propose avec Ceux que je suis un Art de perdre qui aurait définitivement perdu ses ambitions. Au-delà de la sympathie et de la tendresse que l’on peut naturellement éprouver pour la thématique de la perte du paternel, ce livre se perd dans des considérations sociales qui ne se disent jamais vraiment. De toute évidence, ce roman a 20 ans de retard. Il transpire l’ambiance Touche pas à mon pote où les questions d’intégration se posaient pleinement. Depuis, l’électoralisme représenté par ces questions et les nombreux lieux communs tissés autour ont été mis à nu. Et resservir cela sur un plateau… sonne creux et poussiéreux.



L’épopée marocaine comme parcours à ce deuil vient redonner un allant au texte qui retombe finalement très vite. Et malgré quelques personnages et quelques dialogues réussis qui retiennent l’attention (ou la détournent), ça ne marche pas. Jamais roman raté, jamais roman réussi, ce livre est une petite source de regrets. On aurait aimé plus, beaucoup plus.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
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Fuir l'Eden

Adam, 17 ans, rêve de fuir l'Eden, cet immeuble classé monument historique emblématique du brutalisme que photographient les touristes, mais qui est synonyme d'une enfance malheureuse.

Il vit là avec sa petite sœur Lauren, avec l'autre, ce père à qui il est impossible d'attribuer un nom.



Heureusement il y a aussi Ben et Pav, les deux fidèles copains d'enfance. Difficile de ne pas plonger dans la drogue ou au mieux les petits trafics quand on habite ce quartier. Mais Adam essaie de s'en sortir, aide sa sœur du mieux qu'il peut depuis le départ de la mère des année plus tôt. Deux enfants abandonnés à leur triste sort entre les griffes d'un père alcoolique et brutal. Il faut avouer que l'autre ne sait rien offrir de plus que des coups et des insultes.

Pour Lauren, il réinvente l'enfance, la mère, la douceur et les souvenirs.



Il travaille pour gagner quatre sous, ceux du père servent à peine à les nourrir. Un jour il rencontre Claire. Ancienne professeur, aveugle, a besoin de quelqu'un pour lui faire la lecture. Elle lui ouvre les portes d'un monde insoupçonné, d'un ailleurs possible, et lui fait comprendre qui il est tout au fond de lui, une fois enlevée la carapace forgée pour évacuer les coups, la douleur, la solitude.

Sa vie s'éclaire le jour où il aperçoit Eva sur le quai du métro. Leur échange n'est pas des plus harmonieux et pourtant Adam sait que sa vie peut changer avec elle. Reste à l'apprivoiser.



Ce roman social nous emporte bien plus loin que ne le laissent imaginer les premières pages. Sous les pavés une plage et le soleil semblent poindre, donnant une luminosité à cette histoire sinistre d'enfance maltraitée, de violence et de rancœur. Impossible à lâcher, c'est un vrai coup au cœur que nous donne là Olivier Dorchamps. Nous faisant passer du rire aux larmes, du découragement à l'espoir le plus pur avec beaucoup de douceur, d'émotion, de réalisme. Il évoque la jeunesse et la pauvreté, la famille et la fratrie, l'amitié et l'amour avec une luminosité, une tendresse parfois, et un bel optimisme.



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Ceux que je suis

Si un roman porte bien son titre, c’est certainement le premier d’Olivier Dorchamps, "Ceux que je suis". C’est en effet l’histoire d’un retour en arrière, d’une recherche d’identité, du discernement d’un monde dont on est issu mais que l’on ne connaît pas. Est-il eux ? Les suit-il ? Voilà les questions posées.



Quand son père meurt, subitement, à cinquante-quatre ans, Marwan Mansouri est désigné pour accompagner le corps au Maroc où le défunt a choisi de se faire enterrer. Marwan, professeur d’histoire, né à Clichy où ses parents, marocains d’origine, se sont installés, ne connaît leur pays qu’à travers les quelques vacances passées chez sa grand-mère. Lui, il est français, même si son nom et sa peau brune le font passer pour un étranger. Etranger en France, il l’est aussi par-delà la Méditerranée... et les douaniers le lui font bien sentir.



En retournant là-bas, il va apprendre beaucoup "Je remercie mon père de m’avoir fait venir jusqu’ici pour comprendre qui je suis. Non, pas comprendre. Apprendre." Et nous, nous découvrons une jolie histoire, faite de secrets dévoilés tranquillement au fil des pages. Le récit est porté par une très belle langue, une écriture délicate et juste. Olivier Dorchamps ne fait pas dans le sensationnalisme et rend ainsi les événements plus remarquables. Les personnages sont tous attachants, les femmes respectées et aimées. Le problème de l’immigration, de la double identité, de l’incompréhension liée à la méconnaissance est traité avec pudeur. L’auteur réussit parfaitement aussi à maintenir une tension, une émotion qui s’amplifient jusqu’à une révélation qui laisse coi.



En un mot, j’ai beaucoup aimé ce roman. L’auteur a su traiter un sujet des plus sensibles avec humanisme et beaucoup d’élégance, mais aussi raconter une histoire de famille extrêmement touchante.


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Ceux que je suis

Ce qu’il était ; Marwan, vingt-neuf ans, professeur agrégé d’histoire-géographie, bien dans sa peau bien dans sa tête avec parfois des doutes des peines des hésitations des emballements comme tout un chacun, un amour des amis des voyages, deux frères – Ali avocat, Foued étudiant -, des parents qui s’aiment et adorent leurs fils, tous deux marocains arrivés en France dans les années 60. Ce qu’il est : un homme français, parfaitement intégré grâce à la bienveillance et à la prévenance de son père – garagiste à Clichy – et de sa mère. Ce qu’il est aujourd’hui : un type qui vient de subir une rupture amoureuse. Ce qu’il est le lendemain : un fils dont le père succombe à une crise cardiaque.

Après la sidération de sa mort, le manque se fait sentir, glacial. Le tourment s’immisce dans son esprit – toutes ces choses qu’il aurait aimé lui demander… – La peur d’oublier, de voir s’effacer au fur et à mesure des années ce qu’était ce père tant aimé. Et soudain le choc, la confusion, l’embarras : l’homme avait pris ses dispositions, il sera enterré sur la terre qui l’a vu naître, le Maroc. Et Marwan est chargé de l’accompagner dans l’avion – le reste de la famille descend en voiture – vers ce pays quasi inconnu. Un endroit étranger, pour lequel il ne ressent aucun attachement.

Et pourtant ses émotions vont prendre des chemins de traverse insoupçonnés. Un vieil ami de son père et sa grand-mère remonteront le temps. L’histoire racontée éclairera bien des choses dans la vie de Marwan. Des choses qu’il n’avait jusqu’à alors pas compris sur les relations fraternelles, filiales, amicales, amoureuses, sur les sentiments de culpabilité et de honte, sur son rapport à la France et au Maroc. En levant le voile sur l’histoire familiale, il découvre un pays, il redécouvre un père. Son identité se révèle alors plus complexe. Marwan prend conscience de son héritage, de l’importance de ceux qui l’ont précédé – de la souffrance lié au déracinement aux histoires intimes, et à leurs répercussions inévitables -.

Un roman beau tendre émouvant, plein d’amour et non dénué d’humour. Une écriture d’un naturel désarmant aux dialogues savoureux. Tout au long du cheminement de Marwan, le lecteur avance avec lui dans une empathie totale. Remarquable!
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Ceux que je suis



Je viens de terminer ce roman. Je suis sous le charme de la plume d'Olivier Dorchamps. Quel choc, après une telle lecture on ne peut dire que merci à un auteur dont c'est le premier roman. Merci de partager la passion des mots et de la littérature. Je ne vais rien dévoiler ici car je vais chroniquer le livre aujourd'hui sur www.wonderbook.fr mais j'étais dans le besoin d'exprimer mon émotion. Cette histoire est tellement réaliste qu'on pourrait croire qu'elle est vécue. Qui êtes vous Olivier Dorchamps pour décrire avec un tel réalisme et tant de vérité la vie de cette famille d'émigrés qui rentre au pays, le Maroc (tellement cher à mon coeur) pour rendre à la terre un homme tellement humble.
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