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Critiques de Olivier Guez (544)
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American Spleen

Le journaliste et écrivain Olivier Guez a sillonné le pays de l'oncle Sam dans un ambitieux voyage au coeur du déclin.
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American Spleen

Le journaliste français Olivier Guez raconte son voyage à travers une Amérique décadente. Un "road trip" sombre.
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Eloge de l'esquive

Merci aux édtions Livre de Poche ! Merci Babelio !

Plongez dans le monde du football avec Olivier Guez ! L’Éloge de l’esquive vous amène au Brésil, la terre du football.

Olivier Guez traite dans cet essai de l’art brésilien par excellence.

Il débute son essai par une rétrospective de l’homme qui fut l’ombre de Pelé mais qui marqua l’esprit du football : Garrincha, le dribbleur incontournable du Botafogo, l’homme aux jambes arquées.

Il remonte à la création de ce pays, cette « identité hybride » qui doit beaucoup « à l’Afrique et à ses africains ». Ce mélange indiens, africains, portugais fait la force mais aussi l’ambiguïté de ce pays. « Au Brésil, l’ambiguïté est une valeur positive parce que notre histoire est une succession d’équivoques ».

L’esclavage n’est aboli qu’en 1888 et la liberté des esclaves ne se fait pas sans peine. Rien ne leur est octroyé. « L’abolition enracine l’inégalité », apparait alors le malandro, l’homme qui contourne, qui esquive les lois. On le retrouve partout, « mi canaille, mi dandy ».

Au Brésil, au foot, le « milieu d’origine et la couleur de ta peau n’ont plus d’importance ». Le combat se fait sur le terrain, se fait par les dribbles. On affronte son adversaire par l’esquive, par le détour mais toujours sans contact. « Grâce à leur corps,..les descendants d’esclaves ont pu réussir ».

Olivier Guez a choisi le foot, sa passion. Son message pourrait être celui-ci : l’intégration d’une minorité peut se faire par le sport et le Brésil en est un bon exemple.

Il sait captiver le lecteur, même un lecteur qui ne porte pas un grand intérêt au football.

A lire !

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Eloge de l'esquive

Si vous aimez le foot, ce livre est pour vous : une évocation de ce sport à travers sont pays-phare, le Brésil, qui a si souvent proposé le plus beau jeu. Si vous n'aimez pas le foot, lisez-le aussi. Vous découvrirez comment il a accompagné et parfois précédé les évolutions de la société brésilienne depuis le début du XXe. Des noms évocateurs du beau jeu et une histoire sublimée par Olivier Guez.
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Eloge de l'esquive

Soyons honnêtes : avant de lire le livre d’Olivier Guez, on ne savait pas vraiment ce qu’était un dribble au football. Et pourtant ! Elément central du jeu brésilien, le dribble consiste à déjouer son adversaire en changeant de direction et de rythme balle au pied. Geste imprévisible et trompeur, il est intimement lié à l’histoire des luttes brésiliennes. Car ce que l’on sait moins, c’est qu’au début du XXe siècle, lorsque le football s’implante au Brésil, il est avant tout un sport de Blancs. Sur le terrain, les joueurs noirs ou métisses sont régulièrement maltraités, victimes de coups ou d’insultes. C’est à ce moment que naît le dribble, cette forme d’esquive inventée par les Noirs pour éviter les charges des Blancs, pour tenter de renverser le système de domination raciale et sociale. Le dribble est une ruse, une technique autant qu’une revendication. Peu à peu, ce geste fulgurant est élevé au rang d’art, à la fois signature de joueurs mythiques et symbole de l’histoire du pays. Olivier Guez nous le rappelle à raison, en retournant à l’essence du jeu.
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Eloge de l'esquive

On sent tout de suite la plume du passionné dans ce court essai d’Olivier Guez sur le football brésilien. À travers l’histoire du dribble, de la feinte, de l’esquive, on distingue l’histoire de tout un pays. C’est une véritable philosophie cette façon d’appréhender le football au Brésil et Olivier Guez parvient avec beaucoup de justesse à retranscrire cette passion et cette ferveur qui habitent les Brésiliens lorsqu’il est question du ballon rond. Derrière le football il y a un sport qui a été joué par toutes les classes sociales, mais il y a aussi un sport qui n’est pas sans ambiguïté lorsque très tôt il a été le vecteur de comportements racistes et synonyme de ségrégation. Un court bouquin passionnant et riche qui vaut le détour, notamment le petit texte sur Zidane à la fin.
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Eloge de l'esquive

Prenons un sujet qui ne m'intéresse absolument pas, le football et plus particulièrement le dribble; ajoutons une pincée d'histoire de l'Amérique latine, plus précisément le Brésil; et demandez à Olivier Guez de le raconter.

Et bien, le tout est un essai passionnant sur sport populaire mais aussi technique, politique et terriblement humain. L'écriture de Guez est l'atout essentiel permettant de rendre accessible un sujet qui l'est aussi peu pour les non avertis dont je fais partie. Sa plume est vive, alerte, par moment presque poétique. J'adore être bousculée dans mes a priori. Ce livre y réussit parfaitement bien.
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Eloge de l'esquive

J’ai eu la chance d’avoir un père passionné de football, aussi quand j’ai vu ce titre proposé lors de la Masse Critique Non fiction, j’ai sauté sur l’occasion de retrouver ces grands noms du football brésilien : Garrincha, Socrates, Pelé, Zico, Bebeto, Romario…

Ah...1994 : Romario et Bebeto. C’est à partir de là que, pour ma part, je me suis intéressé aux grands noms de la Selecao. Et Olivier Guez dans son éloge de l’esquive, nous ramène avec sensibilité, à la génèse de ces dribbles improbables, de ce beau jeu si spectaculaire. Comment la ségrégation a finalement imposé aux joueurs métissés, ces chaloupés qui leur permirent d’esquiver le contact avec les joueurs blancs, synonyme de bastonnades en règle. L’auteur réussit avec un style clair et précis à faire revivre l’épopée, et nous transmet sa passion pour ce pays, qui est né avec ce sport. Le texte sera suivi d’une courte analyse sur Zidane, héritier d’un Brésil joueur aujourd’hui quasi disparu.

Je remercie les éditions Livre de Poche et l’opération Masse critique pour cette lecture que je recommande.
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Eloge de l'esquive

Après avoir lu La Disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez, j'ai découvert - par hasard - son Eloge de l'esquive, paru en 2014 chez Grasset, à l'occasion de la Coupe du monde au Brésil.

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Les premières pages s'ouvrent sur l'enterrement d'un héros national : Garrincha, le petit prince brésilien du dribble, tombé dans la déchéance. Poésie des mots et tendresse de l'auteur pour le personnage sont sensibles à la lecture. Ces chapitres initiaux mènent à une réflexion historique sur le football au Brésil : « Le jeu, le jeu, toute une histoire et une culture, au révélateur d'un instant magique, quelques gestes, une esthétique, le dribble brésilien ». Car c'est sur toute cette notion de dribble que le Brésil va être raconté. Olivier Guez rappelle que le football est né au Brésil, le pays où il est roi, par l'entremise d'un Anglais, et qu'au départ c'était un sport réservé à l'élite, « le Pim's du sport ». Les premiers noirs à y jouer ont inventé le dribble pour ne pas avoir à toucher leurs blancs adversaires et se faire attaquer pour cause du racisme ambiant.

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Il m'a semblé au départ que cet essai se résumerait à parler du fameux sport au Brésil. J'aime le foot, donc cela ne m'aurait pas particulièrement dérangé. Mais non, que les non fan de foot se rassurent, son propos n'est pas de parler que de ce sport. L'auteur a réalisé un soigneux travail documentaire, est allé à la rencontre de spécialistes, pour raconter le Brésil à travers cette notion d'esquive. Car c'est en effet tout ce qui définit ce pays, son histoire, sa société. Si les joueurs mythiques, tels que Pelé ou Socrates, ainsi que les grandes lignes de l'histoire de l'équipe du Brésil en Coupe, la révolution culturelle entamée en 1922, le rapport ambigu du Brésil à ses racines, « son identité hybride », la période de l'esclavage, la lourde bureaucratie, les inégalités profondément enracinées, le personnage du « malandro », coquin débrouillard mais paresseux, la bossa nova, la moiteur de l'atmosphère... Vous l'aurez compris : Eloge de l'esquive parle bien évidemment mais va au-delà et offre à voir le Brésil, son histoire mais sa face contemporaine aussi. Car finalement le Brésil tourne d'une certaine manière en rond : toujours prêt à émerger, le beau dynamisme retombe comme un soufflé. Heureusement, restent les Brésiliens, ces beaux joueurs, même si l'auteur regrette un assagissement dans leur jeu, calqué sur les exigences européennes, qui semble avoir ôté toute hardiesse au fameux « jogo bonito ».
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Eloge de l'esquive

En plein Mondial, l'auteur nous fait replonger dans l'histoire de ce qui est au Brésil une autre religion.
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L'impossible retour : Un histoire des juifs..

Un livre documentaire, essai, sur l’histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 jusqu’en 2006 (date de parution du livre). C'est une étude très documentée sur l’après guerre en Allemagne, le poids du nazisme, des soldats qui ont servi la « cause » du Führer puis ont servi la politique d’Adenauer après 1945. Il analyse le retour des juifs survivants d’Auschwitz, comment ils se sont « réadaptés » dans l’Allemagne post holocauste ; ceux qui sont partis en Israël, et ceux qui en sont revenus car déçus. Le sionisme, l’extrême gauche (la bande à Bader), l’antiaméricanisme des années 68 (la guerre du Vietnam), puis la réunification, RFA-RDA et le gd nombre de juifs d’ex URSS venus s’installer à Berlin. Une fresque historique de 60 ans, drame humain et sociétal sur fond de politique nationale et internationale qui hante la mémoire de plusieurs générations. Très intéressant car pas partisan.
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L'impossible retour : Un histoire des juifs..

C'est en faisant une recherche électronique sur l'auteur que j'ai trouvé ce livre. il semblait fort intéressant et pour une fois voyait le contre-coup de la Seconde Guerre mondiale après leurs retour des camps de concentrations. Tout au long du livre, l'écrivain a rencontré différentes personnes autant des plus vieilles que leurs enfants. On comprend qu'après la guerre des pays comme les États-Unis ou le Canada même Israël qui était contrôler par les autorités britanniques avaient un certains quota. Alors, les juifs retournèrent en Allemagne. Bien sûr, ils subirent un peu moins d'antisémite même à un moment donné il était bon d'avoir un juif dans ses amis. Plus tard dans le livre, la génération suivante, celle bercer à l'Eden juif soit Israël vécurent une histoire différente lorsqu'ils allèrent dans leurs pays. Pour ce rendre compte, que leur place étaient l'Allemagne et non Israël car ils y avaient toujours vécus et comprenaient l'état d'esprit de ces habitants. J'ai appris pas mal de choses, qu'on attend peu parler même si le livre est assez récent il date de 2007. Son propos est très pertinent.
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La chute du mur

Je ne sais pas comment qualifier ce livre : ce n'est assurément pas un roman, même si le style peut s'en approcher. J'ai envie de le qualifier de récit, celui des quelques semaines qui ont précédé la chute du Mur de Berlin. Je connaissais évidemment les événements de la nuit du 9 au 10 novembre 1989, mais je connaissais bien ceux des semaines précédentes.



Le récit d'Olivier Guez et Jean-Marc Gonin s'appuie sur des archives et sur les témoignages des acteurs des événements. On y suit des personnalités majeures de l'époque (les dirigeants de la RDA, de la RFA, de l'URSS) mais aussi des anonymes plus ou moins engagés dans la contestation du régime est-allemand.



J'ai trouvé ce livre passionnant du début à la fin, et j'y ai appris beaucoup de choses sur un événement majeur de la fin du XXème siècle.
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La chute du mur

Entre roman et documentaire, La chute du mur relate le mois précédant la-dite chute du mur de Berlin. Une relation trouble où la politique entre la Russie et l'Allemagne joue un grand rôle.

Ce récit ne m'a pas particulièrement plu, surtout à cause de sa lenteur, un mois étendu sur 350 pages, c'est l'enfer. Mais le coté historique m'a bien plu, une période où j'étais née, mais trop jeune pour saisir ce grand tournant de l'histoire!
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La chute du mur

Encore un livre d’Histoire où l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Je me rappelle encore ce nouvel an de 1989, fêté avec quelques amis qui annonçaient : pff , 1989, pas inspirant, il ne se passera rien d’intéressant en 1989 ! Et quelques mois plus tard, avec les mêmes amis, nous regardions médusés les foules dansant devant le Mur et arrachant déjà les morceaux pierre par pierre comme souvenir. Je me rappelle également, adolescente, la question récurrente que je posais à mes parents devant les compétitions sportives retransmises à la télévision de l’époque : c’est quoi RFA et RDA ? Je n’arrivais jamais à retenir laquelle était « du côté Ouest ».



Ce livre très bien construit relate les dernières semaines avant la « chute du Mur » (séparant Berlin en deux depuis 1961). Le dernières manifestations, les différents groupes contestataires, la démission de Honecker au profit de Krenz, les nombreux appels téléphoniques entre Gorbatchev et les dirigeants Est-Allemands ainsi qu’avec Kohl, le chancelier de l’Allemagne de l’Ouest.



En lisant ce livre, deux choses m’ont marquée : la ligne des « durs » du parti, que ce soit en Russie ou en RDA voulait utiliser la force et la répression lors des dernières manifestations. Or le massacre de Tiananmen à Pékin au printemps 1989 avait marqué les esprits et de façon (pour moi) étonnante, les dirigeants communistes Est-Allemands ont voulu éviter la violence malgré la position de la Stasi et des militaires. De son côté Gorbatchev tenait une position « à la Sinatra » dit le livre, laissant chaque état satellite décider de sa façon de vivre le socialisme, vu la situation économique catastrophique dans laquelle se trouvait l’URSS et la RDA de l’époque. Dès les premières grandes manifestations de 1989 en RDA, il est intervenu fermement en exigeant que les troupes russes en RDA soient confinées dans leurs baraquements ! Il est certain qu’une telle demande a fait toute la différence.



La deuxième chose remarquable est la décision prise en catastrophe par le nouveau régime de Krenz fin octobre, de permettre les voyages des citoyens Est-Allemands. De fil en aiguille et de cafouillis en cafouillis, cette décision va devenir un décret lu par Schabowski, membre du Politbüro, devant un parterre de journalistes annonçant la libre circulation y compris vers Berlin-Ouest. Lui-même en lisant le décret n’était pas sûr de ce qu’il lisait ! Le soir même, des milliers de Berlinois se retrouvaient devant les check-points du Mur, demandant à passer de l’autre côté…et on connaît la suite.



C’était réellement un moment historique et je suis contente d’en avoir découvert les détails grâce à cette lecture.

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La chute du mur

Il y a bien sur des imperfections historiques, mais la restitution du moment [et la lisibilité] sont très réussies!
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La chute du mur

Le récit des événements ayant conduit à la chute du Mur, vus à la fois du côté des dirigeants, des opposants, de la jeunesse berlinoise.



Adolescente en novembre 1989, je n'étais pas au fait de toutes les étapes ayant conduit à la chute du Mur, même si les noms de Honecker et de Krenz ne m'étaient pas inconnus. Cet ouvrage à le mérite de nous replonger facilement dans cette époque révolutionnaire et porteuse d'espoir.
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La disparition de Josef Mengele

Ce que je trouve particulièrement réussi dans ce roman, c est sa construction et son minimalisme.

Les allers retours entre passé et présent, servis par un style où le "gras", le superflu n existe pas, créent un rythme qui vous emporte dès le début.

J aurai tendance à penser cependant, qu'outre la légende de Mengele qui peut pousser à la lecture, sa vie de traqué n est pas si palpitante et sans cet "agencement"du roman et le talent de l auteur pour nous livrer l essentiel, ce roman ne me laissera pas de gros souvenirs.

C est juste un avis.
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La disparition de Josef Mengele

La justice des Hommes est si imparfaite qu'on aimerait parfois croire en une justice céleste qui passerait au crible la vie des défunts pour les diriger au gré de leur moralité vers les cercles de l'enfer, du purgatoire ou du paradis. Nous sommes à la fin des années 40 et des hommes plaisantent en allemand dans un salon bourgeois de Buenos Aires. La vie est belle pour Eduard qui a fait assassiner pendant la guerre trente mille juifs lettons, pour Herbert dont le loisir était d'enfermer des juifs dans leur synagogue avant d'y mettre le feu, pour Gerhard qui a fait gazer soixante-dix mille handicapés ou encore pour Josef qui sélectionnait les déportés à leur arrivée à Auschwitz. Alors bien sûr, les mois qui ont suivi la fin de la guerre ont été délicats pour eux. Il leur a fallu être discrets puis choisir l'exil sur un autre continent. Direction l'Argentine où ils sont accueillis à bras ouverts par le Président Perón. Ce dernier parie sur l'émergence d'une troisième voie, entre les impérialismes américain et soviétique et offre un refuge aux savants et aux criminels de guerre nazis. Si des réseaux ont permis les exfiltrations, d'autres aident à leurs installations. Et certains d'entre eux – bien qu'inscrits sur une liste de criminels de guerre en Allemagne- prospèrent rapidement et envisagent même de reprendre le pouvoir en R.F.A. Mais le vent va tourner. Les chasseurs de nazis et le service de renseignement israélien du Mossad organisent la capture d'Eichmann. Les criminels vont devoir se terrer au cœur de la jungle.



Le livre est centré sur Josef Mengele, surnommé « l'ange de la mort », mais son parcours illustre celui des nombreux criminels exilés en Amérique du Sud. Il a été un des médecins en charge de la sélection au camp d'Auschwitz. le front proéminent, un trou entre les dents, le regard perçant et des sourcils méphistophéliques, il se distinguait de ses collègues par son investissement. Il a mené de nombreuses expérimentations sur les déportés avec un sadisme effrayant. Dans sa fuite, il bénéficiera du soutien de sa famille, de riches industriels de Bavière. Il connaîtra la paranoïa, la solitude et la misère mais jamais, au grand jamais, le repentir. Olivier Guez a opté pour la fiction pour passer outre les nombreux points restés obscurs de cette « disparition » parfaitement orchestrée. Ce roman est un nouvel éclairage opportun sur la période qui suivra la Shoah. Et on s'étonne que la prise de conscience de cette tragédie ait été si tardive dans un monde entré en pleine Guerre froide. L'auteur sait clarifier un contexte politique et peindre des psychologies minées par des conflits personnels ou des inimitiés. Une lecture terrifiante mais salutaire.



Merci à Netgalley et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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La disparition de Josef Mengele

Page Facebook: Pascale Bookine

Blog: pascalebookine.eklablog.com



La bête humaine *****



Prix Renaudot 2017



« La disparition de Josef Mengele » n'est pas un roman à proprement parler mais plutôt un récit semi-historique qui revient sur les années de fuite de Josef Mengele, « l'ange de la mort » d'Auschwitz (« baraquements, chambres à gaz, crématoires, voies ferrées, où il a passé ses plus belles années d'ingénieur de la race »). Auschwitz, les années de gloire de Mengele, où il vit avec sa femme « une seconde lune de miel » dont le surréalisme donne envie de vomir : «Les SS brûlaient des hommes, des femmes et des enfants vivants dans les fosses ; Irene et Josef ramassaient des myrtilles dont elle faisait des confitures ».



Si la littérature est souvent passe-temps agréable et divertissement, elle se fait ici instruction et devoir de mémoire. Instruction car si comme moi vous ne connaissiez Mengele que de nom et de réputation, vous apprendrez beaucoup de choses édifiantes, notamment concernant l'accueil des nazis dans l'Argentine de Perón. Une fuite très bien organisée, avec de nombreuses protections sur place, une famille fidèle qui continue à soutenir les siens de l'autre côté de l'océan, un système qui permettra à certains de rester impunis pendant des décennies. Mengele, « infatigable dandy cannibale », y devient Caïn le maudit, « le premier meurtrier de l'humanité : errant et fugitif sur la terre, celui qui le rencontrera le tuera ». Et même si l'on ne peut changer l'histoire, le lecteur se surprend à espérer sa capture et se réjouit de le voir peu à peu affaibli par les années de traque.



Devoir de mémoire car on ne peut que se sentir glacé face à ce Diable à visage d'homme et frémir aux évocations du martyre de ses victimes. Ses exactions à Auschwitz sont décrites au fil du récit, folies sanglantes d'un scientifique sans âme obsédé par la gémellité et les malformations physiques. Un être sans conscience, car comme il le dit à son fils, « la conscience est une instance malade, inventée par des êtres morbides afin d'entraver l'action et de paralyser l'acteur », et d'autant plus immonde que jusqu'au bout, « le prince des ténèbres européennes » restera convaincu du bien-fondé de sa tâche et ne parviendra pas à comprendre que l'on puisse le poursuivre après tant de services rendus à l'Allemagne.



A défaut d'être une lecture plaisante, vous l'aurez compris, « La disparition de Josef Mengele » est un livre essentiel qui, par ce portrait d'un être qui n'a plus rien d'humain, met également en garde : « toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal ». Un avertissement bienvenu en ces temps où la peste brune n'est jamais complètement éradiquée.




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