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Citations de Olivier Houdé (25)


Des bébés aux adultes, on découvre aujourd'hui qu'apprendre à résister aux conflits intracérébraux est important pour notre développement cognitif, c'est-à-dire pour l'acquisition des connaissances et la capacité de raisonnement. C'est un signe d'intelligence.
Comme l'avaient déjà bien pressenti les penseurs grecs de l'Antiquité depuis Aristote, avec les sophismes et paralogismes (écarts à la logique), suivis par les philosophes de la Renaissance qui ont souligné le poids des coutumes et des habitudes égocentrées (Montaigne) ou l'action des "puissances trompeuses" (Pascal), ce sont nos propres impulsions, intuitions, croyances, stéréotypes et erreurs cognitives auxquels il faut apprendre à résister. Et c'est la partie avant de notre cerveau, le cortex préfrontal, qui doit s'exercer à bien les inhiber. Or cela ne va pas de soi, car sa maturation est lente au cours de l'enfance. (P 17)
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Les sciences cognitives confirment aussi l'importance du geste d'écriture : tracer chaque lettre du mot au tableau, sur une ardoise ou sur une feuille (voire sur une tablette tactile), tout en l'épelant renforce son organisation spatiale et temporelle. Montessori l'avait bien pressenti avec ces lettres rugueuses alliant les formes alphabétiques à la restauration tactile fine.
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La pédagogie est un art qui doit s'appuyer sur des connaissances scientifiques actualisées.
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Ce qui comptait pour Freinet, c'était le " bain de la vie ", de l'action, l'apprentissage par la pratique et le projet concret, contre l'idée illusoire, mais commune, de l'éducation classique formelle et verbale. " C'est en forgeant qu'on devient forgeron", rappelait-il.
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La sécurité affective était également assurée, dans l'école l'Ermitage (pédagogie Freinet, après-guerre), par la confiance faite aux enfants via des responsabilités qui leur étaient confiées au sein du groupe.
C'était, résolument, l'éducation précoce à l'autonomie, encouragée par tous les tenants de L'école nouvelle.
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Avec ce matériel montessorien précieux, l'éducation des petits passait par les sens, les gestes et l'attention. Le but était de leur proposer des tâches cognitives un peu difficiles, sans qu'elles n'excèdent trop leurs possibilités, en les aidant avec bienveillance à trouver leur autonomie : " être aidé et non servi ". Du point de vue social, La vie scolaire devait se dérouler dans l'ordre et le calme, avec un seul principe : donner à sa propre liberté (ses choix, ses envies d'apprendre) la limite de l'intérêt collectif.
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Avec le psychologue Suisse Jean Piaget c'est le regard porté sur l'enfant qui a changé. Il est devenu un " petit savant " qui s'interroge sur le réel, bricole, expérimente et, ainsi, découvre les lois du monde.

Selon lui le développement de ces comportements, et donc de l'intelligence sous-jacente, passe de façon incrémentale par une série de stades.
C'est ce qu'on appelle le modèle de l'escalier : chaque marche correspond à un grand progrès, un stade bien défini ou à une structure unique de pensée dans la jeunesse de l'intelligence logico-mathématique
La théorie dit constructiviste de Piaget montre aussi que l'interaction entre l'individu et son environnement prend appui sur les objets ( exploration - manipulation – expérimentation), conception totalement opposée à l'idée d'un apprentissage passif propre à l'empirisme.

Cette idée au cœur de la psychologie piagétienne reste évidemment très actuelle.
Elle est aujourd'hui toujours défendue en neurosciences cognitives.
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(ajout à la réédition de 2017)

J’avais aussi cela à l’esprit en publiant en 2016 mon Histoire de la psychologie où un chapitre s’intitulait « L’inconstance de l’humain ». J’y consacrais plusieurs pages à Montaigne, prince des psychologues à la Renaissance. Son souci, le seul véritable, était une éducation au contrôle de l’esprit, dès l’enfance, pour lutter contre le conflit d’opinions religieuses qui dévastait le XVIe siècle en France et en Europe : les guerres de Religion entre catholiques et protestants. Ce conflit a jadis été initié et amplifié via une fabuleuse innovation technologique : l’imprimerie. La nouvelle guerre de Religion que nous connaissons aujourd’hui est conduite via Internet et mondialisée : le radicalisme islamiste contre l’Occident. Les époques se ressemblent ; la fragilité des cerveaux et des esprits demeure.
Ce sont les plus faibles et les plus manipulables d’entre eux – ceux qui résistent cognitivement le moins –, à un moment donné de leur vie, souvent à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Ces cerveaux, fragilisés par un décrochage scolaire ou une déception affective, un traumatisme familial et (ou) tout simplement une quête de sens, deviennent alors durs, rigides, radicalisés ! Même s’ils étaient, pour certains d’entre eux, auparavant a priori « bien éduqués ».
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Déjà Montaigne, dans ses Essais, se disait effaré par l’égocentrisme et le sociocentrisme des adultes, dont l’ancrage est d’abord physiologique et corporel. « Nos yeux ne voient rien en arrière » écrivait-il ! Et cet égocentrisme corporel devient rapidement cognitif et moral. Apprendre à inhiber dès l’enfance cet égocentrisme du cerveau, par des jeux de rôle et de coordination des points de vue spatiaux et sociaux (se mettre à la place d’un autre), ou encore par du théâtre, c’est éduquer à la tolérance, à la pluralité des opinions. On éveille ainsi la sympathie et l’empathie. Il s’agit de se construire une « théorie de l’esprit » (pensées, émotions, croyances) du cerveau de l’autre et, surtout, de l’exercer en permanence.
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C’est le domaine de la neuroéducation ou neuropédagogie. Il s’agit de comprendre comment les comportements et processus d’apprentissage sont contraints par les lois de fonctionnement du cerveau – que les professeurs doivent donc connaître (comme les autres organes du corps pour un médecin) – et, en retour, comment l’environnement, l’école en particulier (telle pédagogie, telle méthode, telle pratique) modifie et fait progresser le cerveau des enfants. (p. 92-93.)
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La logique est une axiomatique de la raison dont la psychologie de l'intelligence est la science expérimentale correspondante.
(Comme nous l'a confié Jean d'Ormesson en 2012, cette phrase de Piaget a été le sujet donné à l'agrégation de philosophie en 1949. (Jean d'Ormesson a "planché dessus")).
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Le message pédagogique de Montaigne, incroyablement moderne, était qu'au lieu d'encombrer la mémoire de l'élève, il faut former son esprit, lui apprendre à penser.
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La première définition simple du raisonnement est que " savoir raisonner, c'est savoir réfléchir ". C'est faire appel à sa raison pour dominer ses réponses trop rapides, impulsives : intuitions, croyances et émotions. Il s'agit d'une qualité, certes, mais cela peut aussi devenir un défaut.
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Le raisonnement logique.
3. Les erreurs (ou biais) de raisonnement.

"Voici un exemple à propos d'une règle conditionnelle (toujours le Si-Alors), c'est-à-dire hypothético-déductive.
Pour vous aider à comprendre le test logique qui suit et son explication, il peut être utile de vous munir d'un crayon, même de crayons de couleurs si vous en avez à proximité, et d'un bloc de papier (un peu comme si vous étiez un enfant).
Imaginez qu'on vous demande de lire sur un écran d'ordinateur la règle "s'il y a un carré rouge à gauche, alors il y a un cercle jaune à droite", puis de sélectionner avec la souris deux forment qui rendent cette règle vraie parmi diverses figures affichées (des formes géométriques simples de couleurs variées) : vous allez, comme tout le monde, placer un carré rouge à gauche et un cercle jaune à droite (c'est juste !).
On peut aussi introduire une négation dans le conséquent (la partie "alors...") : "s'il y a un carré rouge à gauche, alors il n'y a pas de cercle jaune à droite." Dans ce cas aussi, tout le monde donne une bonne réponse : par exemple, un carré rouge à gauche et un losange bleu à droite.
Un peu plus difficile maintenant : rendre la dernière règle fausse. Pas de problème non plus, tout le monde place un carré rouge à gauche et un cercle jaune à droite. Autant de jeu d'esprit que permet notre logique mentale, acquise à l'adolescence, et qui semble donner raison à Piaget et à Braine.

Cependant, si on avait plutôt introduit la négation dans l'antécédent (la partie "si..."), ce qui du point de vue de la logique n'est pas techniquement plus compliqué, au moins 90% d'entre nous auraient échoué (donc presque tout le monde) ! En effet, Evans a découvert que, si l'on demande aux gens de rendre fausse la règle "s'il n'y a pas de carré rouge à gauche, alors il y a un cercle jaune à droite", il répondent aussi (toujours en croyant répondre juste) : un carré rouge à gauche et un cercle jaune à droite (en se disant quelque chose du type "je dois rendre la règle fausse, il y a une négation au début, donc si j'apparie exactement ma réponse avec les deux formes citées dans la règle, ça doit être bon") ! Or, ce n'est pas la bonne réponse, c'est une erreur de logique appelé par Evans le "biais d'appariement".

Pourtant, il s'agit d'un problème élémentaire de déduction. En fait, les gens se laissent piéger par la perception des éléments cités dans la règle (ici carré rouge et cercle jaune), alors que, s'il raisonnaient selon la table de vérité logique, ils choisiraient une situation où l'antécédent de la règle est vrai (pas un carré rouge) et le conséquent faux (pas un cercle jaune) : par exemple, un carré vert à gauche et un losange bleu à droite (d'autres réponses logiques sont possibles ; ce qu'il faut choisir, c'est tout sauf un carré rouge à gauche et tout sauf un cercle jaune à droite). C'est cela qui rend la règle fausse comme l'exige la consigne du problème. Être logique consiste donc ici à aller contre la perception des éléments cités dans la règle, à s'en abstraire, c'est-à-dire à inhiber le biais d'appariement perceptif."
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Il ne s’agit pas de tout réinventer, mais au contraire de capitaliser les acquis intéressants et scientifiquement validés de l’éducation nouvelle, depuis un siècle […] et les découvertes plus récentes sur le cerveau et la cognition des enfants. (p. 79.)
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Pour bien comprendre la complexité de la psychologie de l'enfant, il faut non seulement aller voir du côté du bébé et même du singe, mais aussi du côté des "grands enfants" que sont l'adolescent et, d'une certaine façon l'adulte.
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L'exemple cognitif le plus marquant et le plus connu de l'histoire des sciences est celui de l'impulsion des humains à croire que la Terre est au centre de l'Univers. C'est le "géocentrisme" auquel ont notamment résisté, à la renaissance et contre l'Eglise, les cerveaux astronomes de Copernic et de Galilée avec leur nouvelle conception "héliocentrique" (le soleil est au centre de l'Univers). Comme on le sait, le procès de Galilée - sa résistance personnelle - a surtout porté sur la façon non divine de la dire et de le faire reconnaître: l'héliocentrisme était une réalité, non une simple hypothèse!
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Contre les "moutons de Panurge" jadis fustigés par Rabelais - en couverture -, qu'il s'agisse des mouvements trop précipités des neurones dans le cerveau de chacun lors des apprentissages cognitifs ou des influences sociales extérieures, il faut apprendre à résister aux automatismes de pensée lorsqu'il sont simplificateurs et dangereux, y compris chez les adultes. C'est l'esprit critique que la jeunesse doit cultiver, pour l'école, contre la terreur.
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Heuristique
Une heuristique est une stratégie très rapide, très efficace - donc économique cognitivement -, qui marche très bien, très souvent, mais pas toujours ! à la différence de l’algorithme, plus lent, plus analytique, mais qui conduit toujours à la bonne solution (voir Algorithme).
Par souci d’efficacité, les humains utilisent beaucoup d’heuristiques car l’adaptation rapide aux situations rencontrées l’exige, et cela très tôt dans le développement de l’enfant (voir Objet). Il s’agit souvent d’automatismes, alors que les algorithmes sont plus contrôlés (voir Contrôle).
(page 43)
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L’apprentissage est une modification de la capacité à réaliser une tâche sous l’effet d’une interaction avec l’environnement.
Dès la naissance, le bébé est programmé pour apprendre. Il est par exemple capable de reproduire des modèles que lui présente l’adulte (voir Imitation-Empathie), ce qui montre que son cerveau est d’emblée construit pour être réceptif à l’apprentissage culturel humain.
(page 9)
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