Le livre "Les Philo-cognitifs : Ils naiment que penser et penser autrement
" de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier
En 2003, une étude de l'Inserm conclut qu'un enfant sur huit souffre d'un trouble "mental", de l'anorexie à l'hyperactivité.Parmi eux, moins de la moitié est prise en charge. C'est le plus grave. Car du coup surgit une bonne nouvelle : sept sur huit d'entre eux vont bien.
(...) Ce mode d'expression du plus grand nombre va en revanche rendre plus voyants et plus bruyants les comportements de la minorité qui va mal. Or ce sont ces signes extrêmes qui sont mis en avant la plupart du temps. (p.35)
L'adolescence est une période de transition. Elle réclame une adaptation de tous les instants. S'adapter, c'est faire preuve de souplesse, sans abandonner ni ses valeurs ni ses principes. Ce challenge, qui peut paraître insoluble, est largement facilité par l'application d'une règle simple, qui a fait mille fois ses preuves : la "fermeté bienveillante".
"Les enfants précoces ne sont pas tout à fait des enfants comme les autres, mais comme les autres, ce sont des enfants." Olivier Revol
Sans limites ni inquiétude,le gosse fait irruption dans le bureau.Petite tête ronde, cheveux courts, yeux vifs, souriant...Comme prévu, il se jette sur tout ce qui l'intrigue. "trop bien ce truc !" et il fait tomber Zorro de son cheval, avant de s'attaquer au tracteur qu'il lance sur le bureau en imitant le bruit. A peine entré, il se fait déjà disputer par une maman excédée. Il s'excuse et découvre le ballon en mousse, dans lequel il shoote sans retenue, faisant sauter une plaque de plâtre du plafond.
Je l'aime déjà !
Certains souvenirs font comme un barrage. Parfois il suffit de les confier pour lever le blocage et enfin être libéré.
La compréhension du fonctionnement psychologique des enfants HP ne se limite pas à un bilan psychométrique.
Si le jeune Harry, apprenti-sorcier-binoclard, a fait un naître une nouvelle génération de petits lecteurs, ils sont encore legion à ne pas avoir découvert le plaisir de la lecture. Des enfants qui n'ouvrent jamais un livre, même si les murs de la maison en sont couverts et qui désolent leurs parents tentés parfois de mettre la télé au feu avec les jeux vidéo au milieu ! Des parents qui savent aussi qu'il est vain de forcer un enfant à lire. Comme le dit Daniel Pennac, inutile d'insister : " Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres : le verbe "aimer" ... le verbe "rêver" ... On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : "aime-moi !" " Rêve !" "Lis" ! Mais lis donc, bon sang, je t'ordonne de lire !" (P. 81)
Ce jour là, pour introduire la séance, Marie-Claude Saïag attire l'attention du groupe sur les "mauvaises habitudes" prises avec "ces enfants là". Un réflexe compréhensible, acquit à force de répéter les mêmes reproches à longueur de temps. Mais cette accumulation de "fais donc attention !", "Ne refais plus jamais ça !", "File dans ta chambre !", les enfants finissent par se l'approprier pour de bon et en faire leur statut. Sans cesse rabroués, désapprouvés et repris dans leurs moindres gestes, ils perdent peu à peu toute confiance en eux.
Il porte toute la misère du monde dans ses yeux d'automne.
Chef de bande dès le bac à sable, cette petite boule de nerfs insatiable attaque l'école en fanfare. Les reproches ne tardent pas à pleuvoir. Dès la maternelle, sa mère subit le choc d'une phrase mémorable : "Si je n'avais pas connu votre aîné dans l'école, je vous aurais crue incapable d'élever un enfant !"
L'entrée au cp ne calme pas le jeu. Nabila pique des colères et résiste aux consignes. Elle se réfugie dans le refus.