Shelfie with Oyinkan Braithwaite
Avec Femi, ça fait trois, vous savez. Et à trois, on vous catalogue tueur en série.
La nuit dernière, je n'arrivais pas à fermer l'oeil alors plutôt que de continuer de compter à l'envers, je me suis assise à mon bureau, j'ai allumé mon ordinateur portable et je me suis surprise à taper "Tueur en série" dans la barre de recherche Google. A 3 heures du matin. Et c'était là, écrit noir sur blanc : trois meurtres ou plus... bam ! Tueur en série.
Je déteste les fêtes à la maison. Les gens oublient les règles de bonne conduite qu'ils observaient s'ils venaient vous rendre visite n'importe quel autre jour. Ils abandonnent leurs assiettes sur la première surface plane qui se présente; ils renversent leurs verres et tournent les talons sans se soucier d'éponger les dégâts; ils attrapent les amuse-gueules à pleines poignées et remettent ceux qu'ils n'aiment pas dans la coupe.
Tous ces parents souriants et ces nouveaux nés ? Des criminels et des victimes. Tous sans exception. « Les parents et les proches les plus affectueux perpétuent leur crime le sourire aux lèvres. Ils nous forcent à détruire la personne que nous sommes vraiment : une variante subtile de meurtre. »… C’est une citation de Jim Morrison .
Ayoola m'appelle et prononce ces mots que j'avais espéré ne jamais plus entendre . Korede, je l'ai tué.
I stand up and rinse the gloves in the sink. Ayoola is looking at my reflection in the mirror.
“We need to move the body,” I tell her.
“Are you angry at me?”
Perhaps a normal person would be angry, but what I feel now is a pressing need to dispose of the body.
Le hastag #femidurandadisparu est devenu viral et un message en particulier suscite beaucoup d'attention- celui d'Ayola. Elle a posté une photo d'eux, en se présentant comme la dernière personne à l'avoir vu vivant, et en suppliant quelconque qui l'ait vu qui ce que soit, de se manifester s'il sait quelque chose qui pourrait l'aider."
J'ai toujours estimé qu'il était vain de chercher à masquer mes imperfections. Tout aussi vain que de vaporiser du déodorant dans les toilettes avant d'en sortir - au final, inévitablement, ça sentira juste la merde parfumée.
De la musique résonne dans la chambre d'Ayoola. Elle écoute I Wanna Dance with Somebody de Whitney Houston, à fond. Enya ou Lourde, quelque chose de plus solennel ou nostalgique, serait plus approprié que l'équivalent musical d'un paquet de M&M's.
Je me suis approché et j’ai jeté un coup d’œil au bébé.
Il ressemblait à une pomme de terre cuite au four.
J’aurais voulu pouvoir dire qu’il était mignon mais je ne parvenais pas à déterminer si c’était un garçon ou une fille.
Bizarrement, je ne peux pas l'imaginer se résoudre à poignarder un homme si elle n'avait pas ce couteau-là sous la main; c'est presque comme si c'était lui qui décidait de donner la mort, indépendamment de la volonté d'Ayoola. Cela dit, est-ce si difficile à croire ? qui osera prétendre que derrière tout objet ne se cache pas une intention ? Ou que les intentions cachées de ses anciens propriétaires ne continuent pas à l'orienter vers sa raison d'être ?