AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Oyinkan Braithwaite (129)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Une ou l'autre

Un huis-clos vaudevillesque autour de deux femmes, un homme et un couffin !

Deuxième court roman de l'autrice nigériane, après "Ma soeur, serial-killeuse" !



À qui est l'enfant ? A Lagos, durant la pandémie de 2020, un homme, Bambi, est confiné avec un bébé et deux femmes qui clament chacune être la mère du petit. En l'absence du père, l'homme va tenter seul d'éclaircir la situation. Mais, des événements sèment le trouble : sable dans le riz, sang jeté sur les murs, maison qui paraît envoûtée : la situation familiale compliquée prend des tours très inquiétants.



Je remercie les éditions @lacroisee et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cette autrice nigérienne que je ne connaissais pas encore.



J'avoue que cette histoire vaudevillesque qui se passe en huis-clos durant le confinement m'a plutôt déconcertée. J'ai été déçue par l'intrigue peu originale où il ne se passe pas grand chose à part du crêpage de chignon entre deux femmes qui revendiquent la maternité d'un bébé. Malgré le trait d'humour de la pirouette finale, j'ai trouvé le dénouement vraiment bâclé. De plus, j'ai relevé une erreur de traduction : la phrase "c'est moi que je l'ai dit" m'a un peu écorché les oreilles. Dommage !
Commenter  J’apprécie          80
Ma soeur, serial killeuse

L’autrice, une jeune écrivaine nigériane signe là un bon polar noir saupoudré de traditions et d’histoire familiale. Un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Ma soeur, serial killeuse

J'ai beaucoup aimé ce premier roman pour son ton à la fois pince sans rire, drôle et tragique qui nous conte cette relation particulière entre soeurs où chacune souffre à sa manière et puise en elle les ressorts pour appréhender au mieux sa vie suite à un traumatisme d'enfance.
Commenter  J’apprécie          80
Ma soeur, serial killeuse

Nous suivons la vie de Korede une jeune infirmière dévouée à sa sœur.

Elle est secrètement amoureuse de Tade, un médecin de l'hôpital mais il ne semble pas avoir les mêmes sentiments à son égard.



Korede m'a touchée, dès que sa sœur Ayoola entre dans une pièce toute l'attention est dirigée vers elle et sa beauté.

Nous savons aussi que les deux jeunes femmes n'ont pas eu une enfance paisible.



Le roman se lit très vite il est rythmé par les nombreux petits chapitres qui le découpent.

Le style de l'auteure est très fluide, on ne s'ennuie pas un instant.

Jusqu'au bout on se demande comment cela va se terminer et j'ai été assez surprise par la fin.



Il reste une part de mystère sur le passé des deux sœurs et leur relation très particulière, peut-être pour faire marcher l'imagination du lecteur.



↪️ En bref : Une histoire originale et très bien rythmée qui se lit avec plaisir.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          70
Ma soeur, serial killeuse

Tout semble opposer Korede et Ayoola, sa soeur cadette. L'une est une infirmière dévouée au physique plus ou moins ingrat, l'autre est une narcisse des temps modernes obnubilée par son compte Instagram. Mais dès la scène d'ouverture - le nettoyage d'une scène de crime - on comprend bien que l'une sera toujours là pour l'autre. Ce qui est intéressant, c'est d'apprendre au fur et à mesure pourquoi il en est ainsi...



Un livre irrésistible, drôle et surtout léger en dépit de ces histoires de meurtre. Le thème central est la sororité à toute épreuve, surpuissante, face à des hommes violents et dominants qui n'ont que ce qu'ils méritent. Jouissif. À dévorer ;)
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
Commenter  J’apprécie          70
Ma soeur, serial killeuse

Korede est une infirmière dans un hôpital de Lagos, au Nigéria. Elle aime profondément son métier. Célibataire, elle est attirée par un des médecins de l’hôpital, Tade. Elle est bien placée pour devenir Infirmière en chef.

Tout irait donc pour le mieux, si Korede n’avait pas une jeune sœur, Ayoola, aussi belle qu’inconstante et sans aucun doute pas très futée. véritable aguicheuse, elle fait succomber la plupart des hommes et se lasse d’eux rapidement. Au point de les tuer. Chaque fois, elle appelle son aînée au secours afin de faire disparaître les traces de ses méfaits. Et un jour, elle décide de séduire le docteur Tade…

Si l’on s’arrêtait au simple titre, on pourrait croire que ce livre est un roman dur, un thriller sans état d’âme. Il n’en est cependant rien. L’auteure, pour son premier récit, nous livre un sans faute, parfaitement maîtrisé, un petit bijou d’humour décalé et très noir justement, mais qui ne se prend jamais au sérieux. Si on adore détester cette peste d’Ayoola, c’est Korede qui est finalement la plus attachante, lorsqu’elle nous livre ses états d’âme entre deux explications sur la meilleure façon de faire disparaître un corps. Les chapitres, très courts, parfois quelques lignes, donnent aussi une impression de feuilleton que l’on suit avec grand plaisir, et l’on comprend aisément pourquoi ce livre a été primé et récompensé. En tout cas il est pour moi un de mes plus grands coups de coeur de cette année.

Je remercie les éditions J’ai Lu pour leur confiance.

Commenter  J’apprécie          70
Ma soeur, serial killeuse

L’année dernière, j’avais été très agréablement surpris par Peur de Dirk Kurbjuweit, sorti chez les mêmes éditions Delcourt. Cette année, ils jouent toujours la carte de la surprise (et quelle surprise !) d’une jeune nigériane de 31 ans. Si le titre peut vous paraître kitsch, passez outre et jetez vous sur ce roman pas comme les autres.



Le téléphone sonne. Au bout du fil, Ayoola, qui appelle sa sœur Korede. Le message est simple : « Korede, je l’ai tué. ». Pendant que Korede nettoie la salle de bains à l’eau de javel, Ayoola reste prostrée sur les toilettes. Puis les deux jeunes femmes trouvent des draps dans lesquels elles enveloppent le corps. Il finira comme les autres, dans la mer, mangé par les poissons.



Ayoola et Korede sont sœurs, et très différentes. Korede n’est pas belle, au contraire de sa sœur qui fait tomber tous les cœurs masculins. Korede est infirmière à l’hôpital de Lagos, au Nigeria alors qu’Ayolla passe son temps sur les réseaux sociaux. Au bureau, Korede doit bien se rendre compte d’une chose : A partir de 3 meurtres, on parle de serial killer. Sa sœur est donc une serial killeuse. Ayoola a la fâcheuse habitude de tuer ses amoureux.



Korede est troublée par cette découverte, et en parle avec un malade avec qui elle devise, mais ce dernier ne peut pas répondre, puisqu’il est dans le coma. Et quand le docteur Tade la surprend, elle rougit comme une jeune fille prise en faute. Il faut dire qu’elle en pince pour Tade. Elle qui a toujours protégé sa sœur, comme une mission, une croisade personnelle et familiale, va se retrouver face à un problème inattendu : Quand Ayoola débarque à l’hôpital, le docteur Tade tombe immédiatement d’elle.



Une fois ouvert, on ne peut lâcher ce livre. La faute à cette simplicité à décrire des situations qui sont à la fois drôles et dramatiques, des scènes simples qui vont faire irrémédiablement avancer l’intrigue vers une fin qu’on ne peut a priori pas deviner à l’avance. A coups de chapitres courts, de questionnements sur ce qu’elle doit faire, elle nous partage ses problèmes … et bon sang ! On n’aimerait pas être à sa place !



La situation est rapidement mise en place, on n’a même pas le temps de se préparer que l’on est pris dans un tourbillon, celui de l’imagination de l’auteure qui va nous malmener de situations folles en situations folles, sans pour autant que cela ne paraisse improbable. C’est ce mélange de sérieux et de décalé qui font de ce livre un pur plaisir de lecture. Et il est bien difficile de croire que c’est là son premier roman.



Oyinkan ne s’attarde pas sur le Nigeria et la vie des gens. A la limite, cela pourrait se passer n’importe où dans le monde. C’est peut-être le seul reproche que je ferai à ce roman. Car pour le reste, c’est juste de la folie, un formidable portrait de femme prise dans les chaines de la tradition familiale, celle de devoir protéger à tout prix sa petite sœur. Et elle va en voir de toutes les couleurs, Korede ! Excellent, tout est excellent dans ce roman. Du divertissement haut de gamme.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
Commenter  J’apprécie          70
L'Une ou l'autre

Court texte. Immersion instantanée au cœur d’une histoire intrigante et complétement folle. Le Lagos, la pandémie, un jeune homme se réfugie chez sa tante qui héberge une jeune femme et un bébé. Entre loyauté envers sa tante et pressentiment, il tente de démêler du vrai et du faux cette histoire invraisemblable de maternité.





Oyinkan Braithwaite décortique avec humour et fracas la folie et la condition humaine le tout saupoudré de mysticisme africain. En jouant entre culture ancestrale et modernité l’auteure nous propose un thriller domestique aussi grave qu’hilarant. Des personnages bouleversants sont dépeints avec une incroyable facilité où la moindre aspérité psychologique accapare les émotions, les doutes, les peurs et les craintes. Une écriture hypnotisante dans un gant de velours pourtant la dure réalité switche avec la folie. C’est incroyablement fascinant et dérangeant. Braithwaite vient titiller notre moralité.





Une incroyable découverte. Entre sarcasme et bienveillance, Braithwaite chante le monde et ses multitudes facettes.
Lien : https://desmotspourtoujours...
Commenter  J’apprécie          60
L'Une ou l'autre

Alors que le confinement vient d’être instauré à Lagos, Bambi, viré manu militari par sa compagne du moment, trouve refuge chez sa tante, Bidemi, dont le mari a été une des premières victimes de la pandémie. Dans la vaste maison, il découvre une autre femme, Esohe, qui fut la maîtresse de son oncle (et accessoirement la sienne pendant une brève période) et un bébé. Les choses se compliquent quand chacune des femmes prétend être la mère de l’enfant. Revendication qui vire rapidement à l’affrontement verbal puis physique.



Alors que les hôpitaux ont d’autres priorités que de faire des tests de maternité, Bambi doit faire face aux deux femmes, chacune essayant à sa manière de s’approprier l’enfant, par exemple en pratiquant sur lui des scarifications tribales ou en lui donnant chacune un prénom. Ce huis-clos éprouvant se complique quand surviennent des événement mystérieux – le riz servi au dîner contient du sable, des trainées de sang apparaissent sur les murs – et Bambi n’a d’autre ressource que de prendre les choses (et le bébé) en main.



Pas vraiment un roman policier (pas de crime, intrigue ténue), encore moins un thriller haletant (les événements « mystérieux » sont bien anodins), L’une ou l’autre est avant tout – comme l’était Ma sœur, serial killer, le premier roman d’Oyinkan Braithwaite – une histoire de famille et en particulier une histoire de femmes. Car outre les deux harpies qui de disputent Remi/Efosa, Bambi, acteur et narrateur, doit faire face à son ex-petite amie et gérer les problèmes conjugaux de sa sœur.



Heureusement ce très court roman se lit très vite avant que le lecteur ne se lasse. Les protagonistes sont pourtant bien typés, que ce soit Tante Bidemi en femme obsédée par son désir de maternité, Esohe en jeune effrontée qui sait user de ses charmes pour capter les hommes ou Bambi en Don Juan qui sait rester lucide (« Nous n’étions que les esclaves de notre instinct animal. (54) » et parvient ainsi à découvrir ce qui se cache derrière les masques. Comme elle l’avait fait avec talent dans son premier roman, Oyinkan Braithwaite parvient ainsi à créer et à faire vivre des personnages crédibles dont elle met en avant les forces et les faiblesses



Tout en trouvant heureuse la formule de l’Evening Standard de Londres qui qualifie L’une ou l’autre de comic domestic noir, qualifier Oyinkan Braithwaite, malgré son entrée fracassante dans le la littérature policière avec Ma sœur, serial killeuse, de « nouvelle reine du crime » est certainement un peu exagéré. On attend donc encore d’elle un vrai roman policier.


Lien : https://www.polars-africains..
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Je fus un peu déçu par le livre, je m'attendais à plus de gore et de folie.



J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans le sujet, l'auteur du livre au final abordant une relation complexe entre deux sœurs nigérianes ,la condition de la femme au Nigéria dans un récit tout de même intéressant.
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure avant de la voir en conférence à Quais du polar. Elle m'avait donné envie de lire son livre parce qu'elle le présentait comme étant drôle. Certe je n'ai pas ri, il est loin d'être humoristique, mais il reste léger et c'est un vrai bon moment de lecture.

Il y est question de l'amour d'une sœur aînée pour sa cadette et de son devoir de protection.

Korede se plie en 4 pour protéger Ayoola, jeune femme magnifique, désinvolte et egocentrée.

Korede n'est pas belle et très sérieuse, méticuleuse même, alors que Ayoola est d'une beauté à laquelle aucun homme ne résiste et totalement superficielle.

Lorsque Korede doit aider Ayoola à faire disparaître le corps de son 3ème amant trucidé, la situation commence à lui peser, surtout devant la désinvolture de sa cadette. Mais quand Ayoola séduit l'homme que Korede aime secrètement les choses se compliquent et les choix deviennent difficiles à faire.

L'histoire se déroule au Niger et c'est une vraie bouffée d'oxygène de changer de paysage et de climat. Enfin un roman où il fait chaud !

On a un aperçu de la corruption ambiante et de la soumission attendue des femmes. Un instantané de la société nigerienne.

Un roman à découvrir, une auteure que je vais suivre.
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Korede, jeune infirmière dans un hôpital réputé de Lagos au Nigéria, est secrètement amoureuse d’un médecin avec qui elle travaille, Tade. Elle vit avec sa mère et sa sœur Ayoola, jeune fille au caractère fantasque, qui marque surtout par sa très grande beauté qui fait tourner la tête de tous les hommes. En tant qu’aînée, Korede protège et même surprotège Ayoola, quoi qu’il arrive… même le pire : les trois meurtres que la jeune femme a déjà commis, ce qui fait d’elle techniquement une tueuse en série. Lorsque, au détour d’un passage à l’hôpital, Ayoola attire le regard de Tade, au grand désespoir de Korede, le lecteur se trouve face à la question : comment tout cela va-t-il finir ?



Ainsi, ce sont deux thrillers psychologiques que je termine à 24 heures d’intervalle. Certes, ils sont très différents, pas de vraie comparaison avec « Du bruit dans la nuit » de Linwood Barclay terminé un jour plus tôt. Mais celui-ci est tout aussi réjouissant et complètement bluffant !



D’abord, le contexte n’a rien, mais alors rien du tout à voir ! Je crois bien que, à l’exception de « Allah n’est pas obligé » d’Ahmadou Kourouma, que j’ai lu autrefois, que j’avais adoré mais qui n’a rien d’un thriller, c’est bien le premier livre que je lis d’un auteur – en l’occurrence une auteure – d’Afrique subsaharienne. Je suis beaucoup plus habituée aux écrivains francophones européens ou aux nord-américains qui, même s’ils se différencient les uns des autres par divers détails, sont quand même pour la plupart issus d’une culture plutôt proche de la mienne. Là, c’était une plongée dans l’inconnu. Et comme je le disais, je suis abasourdie… mais positivement !



Le lecteur entre de plain-pied dans cette ambiance africaine, et plus particulièrement nigériane, sans doute aidé par certaines idées préconçues inévitables sur ce continent, mais aussi par cette façon qu’a l’auteure d’exposer les choses d’une façon tellement naturelle et sincère, on ne peut qu’accrocher et se laisser guider. Ainsi, l’auteure n’hésite pas à dénoncer certains travers de la société dans laquelle elle vit. Elle évoque par exemple la corruption généralisée d’une police sous-payée, à travers une scène très réaliste, toute empreinte d’un humour délicat, qui rend la chose presque légère, alors qu’on sait au fond (et on le ressent à travers ses mots) que c’est terrible. On a aussi un certain nombre de passages sur la domination de l’homme en tant que père de famille, avec même l’une ou l’autre scène assez dure ! Mais je ne les ai pas tellement ressenties comme une domination patriarcale qui définirait la société nigériane (même si ce n’est pas impossible, ça flotte dans l’air en filigrane), mais davantage comme la toute-puissance d’un homme particulier dans une ambiance familiale bien précise, et c’est tout aussi glaçant.



Mais surtout, l’auteure donne vie à quelques portraits de femmes bien campées, probablement typiques d’une certaine idée qu’on a de la mamma africaine. C’est même plus : elle n’hésite pas à exagérer cette image, en montrant cette femme, la mère, qui souhaite plus que tout caser ses filles, et de préférence avec un homme riche (le bonheur potentiel n’étant qu’un bonus qui n’entre pas dans l’équation), ou qui se soumet avec une certaine rigidité à cette tradition profondément ancrée de bien recevoir ses hôtes, au risque de se ruiner, et quels que soient les désagréments que cela entraîne. Les plus jeunes sont moins stigmatisées : Korede est sur la voie d’une certaine émancipation, néanmoins elle ne parvient pas à prendre son envol, car son attachement profond à sa petite sœur la retient encore et encore… tandis qu’Ayoola, elle, semble vivre sa vie sans aucune attache de quelque sorte que ce soit !



On a là l’un des thèmes majeurs de ce livre (à mon sens), bien au-delà de ses côtés africanisants : le poids des choix que l’on pose. Les diverses décisions que Korede va prendre ne sont pas anodines, et auront des conséquences qu’elle n’avait pas forcément prévues (et qui ne sont pas non plus trop joyeuses : il y a de l’humour comme dit plus haut, mais il y a aussi du drame dans ce livre !), mais qu’elle va bien devoir assumer d’une façon ou d’une autre, entrant ainsi dans une chaîne de choix qui en entraîne un autre- etc. jusqu’où est-on capable d’aller ? Je ne vais évidemment pas donner la réponse pour Korede (si seulement il y en a une), mais de façon certaine, à un quelconque moment de sa lecture, voire lors de plusieurs passages, le lecteur se pose la question de ses propres choix dans la vie…



Pour le reste, venons-en à l’écriture : la plume est incisive et fluide, rendant ce livre très agréable et facile à lire. L’enchaînement de chapitres très courts lui donne un rythme indéniable. En outre, l’auteure nous raconte cette histoire, selon un procédé que j’ai quelquefois évoqué déjà : on m’avait appris en atelier d’écriture, après avoir fait le plan de son livre, à découper les différents chapitres prévus (au sens littéral : on coupait vraiment les titres des différents chapitres en bandelettes) et puis les mélanger… et voir ce que ça donne ! Évidemment, le résultat d’un tel mélange pouvait, devait même, être ensuite remanié, pour donner sens à l’ensemble, le jeu maîtrisé des flashes back permettant d’éviter un récit trop linéaire qui deviendrait lassant.

Mais alors, ici, un tel procédé aurait été poussé à l’extrême : non seulement les chapitres ont été complètement mélangés et vraisemblablement pas remaniés, mais comme en plus ils sont très courts (comme je disais plus haut), c’est toute une série de micro-événements qui apparaissent dans le désordre le plus complet, comme si c’était un vent de folie qui avait mêlé les bandelettes… ou alors l’auteure a un sens du suspense extraordinaire !



En effet, une grande partie de ce livre ne ressemble pas à un thriller ! À part les meurtres perpétrés par Ayoola, dont l'un ouvre le livre et qui jette ainsi directement ce livre dans la catégorie des polars et autres, on a plutôt un roman de littérature contemporaine à portée sociétale – la société nigériane en filigrane, et les relations entre femmes (au sein d’une même famille) en particulier. Pourtant, de façon imperceptible qu’on ne réalise qu’après avoir bien avancé dans le livre, la tension est bel et bien montée ; les secrets d’Ayoola que Korede préserve coûte que coûte sont réellement dignes d’un thriller. Et tout cela n’est jamais vraiment dit, mais tellement habilement suggéré ! Et le lecteur fait le reste du travail : on accepte la suggestion, on la replace dans le contexte qu’on remet spontanément dans l’ordre… et on comprend presque brutalement à quel point l’auteure nous a menés en bateau ! Sous des dehors presque innocents (qui n’ont vraisemblablement pas plu à tous les lecteurs, quand je lis certains commentaires…), ce thriller est en réalité complètement glaçant ; ce livre est vraiment remarquable en son genre !
Commenter  J’apprécie          62
Ma soeur, serial killeuse

Je comprends l'engouement pour ce livre, particulièrement bien écrit et traduit. Le rythme est prenant et l'impression de bien avancer dans l'histoire donne envie de continuer de lire sans s'arrêter.

Sur le fond, je regrette peut-être une trame que j'avais vu se dessiner rapidement mais son traitement m'a plu et cela ne m'a empêché de suivre avec avidité les péripéties de ces deux soeurs nigérianes. Ayant cependant du mal avec les personnages et les situations fortement amorales, je suis malheureusement restée un peu sur ma faim au moment de refermer ce roman.
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Une lecture dépaysante, et divertissante, sûrement pas un thriller.

L'histoire est bien rythmée, plutôt originale, et se dévore d'une traite. Cependant je reste sur ma faim, beaucoup de thèmes évoqués auraient mérités d’être développés. L'angle de narration est intéressant, c'est dommage.

Mais j’ai tellement haïs ces deux sœurs, chacune pour différentes raisons, qu’au final je suis contente que le livre soit court !
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Salut les z'ami(e)s !

La semaine dernière, la couverture de ce livre m'a fait de l’œil sur les étagères de mon libraire.

Entre photo et peinture, je l'ai trouvée intéressante. Et puis j'ai lu la quatrième : premier bouquin d'une jeune auteure nigériane... Alors je me suis dit : "Pourquoi ne pas lui donner sa chance ?", et je l'ai acheté.

L'auteure a situé son récit au Niger, naturellement, mais l'histoire pourrait se passer n'importe où ailleurs.

Korede et Ayoola sont sœurs et tout les oppose : la première n'a pas un physique facile, la seconde est d'une beauté époustouflante. Korede est travailleuse et pragmatique, Ayoola se laisse porter et vit dans un monde à part.

J'ai trouvé ce bouquin hyper original et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire : les chapitres sont courts, l'écriture est fluide, et tout ceci en fait quelque chose de très brillant.

En bref, je vous le recommande vivement !

A bientôt, les z'ami(e)s, pour un prochain retour !
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Korede aime sa sœur cadette, bien que celle-ci soit la plus belle et la favorite de leur mère. Elle s’est également donné pour mission de s’occuper d’elle. Mais Ayoola est une véritable mante religieuse, elle supprime ses amants quand elle n’en veut plus, ou peut-être quand ils se rapprochent trop d’elle. En tout cas, quelle qu’en soit la raison, le résultat est là, et c’est toujours la grande sœur qui doit faire le ménage pour la protéger.



Impossible de s’en ouvrir à leur mère, et comme le père n’est plus là… on comprendra d’ailleurs au fil des chapitre la relation ambigüe des filles au père.



Korede, infirmière à l’hôpital, est toujours célibataire. Tate, le médecin avec qui elle travaille, ne la laisse pas insensible. Aussi lorsque sa sœur s’en approche, elle compte bien sortir les griffes pour qu’il garde toutes ses chances d’avoir la vie sauve.



Vif, rythmé, fait de courts chapitres, qui donnent envie de continuer pour aller jusqu’au bout et de comprendre comment ces deux sœurs vont bien pouvoir s’en sortir.



Lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/18/ma-soeur-serial-killeuse-oyinkan-braithwaite/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
Ma soeur, serial killeuse

Un titre pareil, sur le présentoir à la bibli, comment résister, surtout que, cerise sur le gâteau, il s'agit d'un roman nigérian, qui se déroule dans un Lagos moderne et vraisemblable.



Ce qui l'est moins, ce sont ces crimes en série, mais on s'en moque complètement, on tourne les pages, on s'amuse fort, l'humour est bien noir. Des retours en arrière donnent une vision glaçante d'une explication, avec un père de famille détestable et détesté.



Serial killer, paraît-il, ça commence à trois assassinats, alors d'entrée de jeu, la belle Ayoola appartient au club. Comme d'habitude, elle appelle sa grande soeur Korede à la rescousse, pour la débarrasser du cadavre de son petit ami, Femi, cette fois.



Korede est une infirmière compétente, un poil amoureuse du beau médecin Tade, pas très jolie, et depuis toujours protège sa petite soeur, une beauté somptueuse attirant tous les regards masculins.

Un jour Tade rencontre Ayoola, bien sûr Korede devine la possible fin fatale de cette idylle, mais que faire, pas question de dénoncer sa soeur. Suite à découvrir!!! Ainsi que l'ambiance dans l'hôpital où travaille Ayeeba, la mère des deux jeunes femmes et sa préférence pour la cadette, le lien particulier entre elles.



Une lecture que je recommande chaudement, ça décape, ça dépayse! Jubilatoire.



Le début

"Ayoola m'appelle et prononce ces mots que j'avais espéré ne jamais plus entendre: Korede, je l'ai tué."

On tourne la page :

"Je parie que vous ne le saviez pas: l'eau de Javel masque l'odeur du sang."


Lien : https://enlisantenvoyageant...
Commenter  J’apprécie          60
L'Une ou l'autre

Après avoir eu un véritable coup de cœur pour Ma sœur, serial killeuse, paru en 2019, j'attendais avec impatience un nouveau livre d'Oyinkan Brathwaite. J'ai donc été ravie quand j'ai vu cette nouveauté !



J'ai retrouvé avec plaisir le style de l'autrice. Une écriture fluide, très agréable, qui m'a tout de suite embarquée dans le récit.

Un contexte particulier et déjà lourd avant même la mise en place de l'intrigue, puisque celle-ci se déroule au début du premier confinement liée à la pandémie. A Lagos, un homme infidèle se fait mettre à la porte par sa compagne du moment et va trouver refuge chez sa tante.

Celle-ci a mis au monde un enfant et perdu son mari récemment. Chez elle se trouve aussi la maîtresse de ce dernier.

Bambi se retrouve coincé avec ces deux femmes dans une maison délabrée. La situation se tend quand la maîtresse affirme être en fait la mère de l'enfant.



L'autrice installe assez rapidement mais sans lourdeur une ambiance pesante, oppressante. J'ai beaucoup aimé cette manière de faire.



Malheureusement la fin n'a pas été à la hauteur de mes espérances ou de la construction du récit. Une fin trop rapide et sans saveur à mon goût. Je m'attendais à quelque chose de plus incisif, surtout en ayant lu le premier roman de l'autrice.
Commenter  J’apprécie          50
L'Une ou l'autre



Il y en a des situations non voulues avec le confinement qui est arrivé sans prévenir. Pour des millions de personnes , ils ont dû composer avec un quotidien qu'ils ne connaissaient pas! Ils se sont cloîtrés dans un espace plus ou moins grand, avec des proches, des inconnus ou seul, avec des choses à faire ou pas, des activités nouvelles ou non, oubliés que l'on ressort de manière opportuniste du tiroir. De raies découvertes de passions, de vocations se sont fait jour mais tut n'a pas été tout rose dans ces expériences du confinement, loin s'en faut. Tensions, engueulades voire ruptures qui donnent lieu à des associations de personnes presque contre nature comme nous le partage Oyinkan Braithwaite dans "l'une ou l'autre", son nouveau roman paru aux éditions la croisée.



Nigeria, Lagos, 2020. Le gouvernent décrète à son tour le confinement. Au pire moment pour Bambi qui se fait virer par sa compagne Mide en raison de la découverte de ses coucheries. Il pensait pouvoir se réfugier che feu son oncle Falou mais il découvre avec surprise que sa tante occupe toujours la maison du défunt. Et elle n'est pas seule dans le logis. Il y a aussi Esohe, une jeune femme qui elle même n'est pas seule. Il y a un nourrisson qui est l'enjeu d'une discorde entre les deux femmes, revendiquant la maternité de l'enfant.



Nous avions découvert l''autrice nigériane avec "sa sœur, serial killeuse", roman coup de poing d'une force et d'une originalité. Avec ce second roman, le lecteur pouvait nourrir l'espoir de retrouver cette patte. Et il faut bien avouer que le compte n'y est pas. Oyinkan nous livre une sorte de vaudeville en huis clos qui manque de relief et de crdibilité avec cette pseudo recherche en maternité. Certes, la fin rattrape un roman plutôt fade et plat avec un rebondissement mais c'est un peu court pour sauver un livre pouvant apparaître comme opportuniste après le succès mérité de son premier roman. Espérons qu'Oyinkan Braithwaite trouve un sujet qui lui inspire une toute autre histoire que cette bluette.
Lien : http://www.rcv99fm.org
Commenter  J’apprécie          50
Ma soeur, serial killeuse

J'ai beaucoup vu ce livre sur internet et la couverture et le titre m'intriguaient. L'action se passe au Nigeria, Korede la narratrice y est infirmière.

Sa soeur Ayoola est un peu plus jeune qu'elle et a « besoin » d'être protégée.

Comme l'indique le titre celle ci est une serial killeuse et le premier chapitre de ce roman raconte le « nettoyage » de son troisième meurtre.



J'ai trouvé ce livre à la fois intéressant,notamment pour le dépaysement, mais aussi un peu superficiel et caricatural : la jeune soeur, est belle mais dénuée de sens moral et l'autre soeur, sans charme mais très intelligente.



Les chapitres sont courts et se lisent vite, la tension monte, on se demande si le beau Tade va s'en sortir (et on se moque un peu de lui d'être si sensible à la beauté de l'une et de ne pas voir l'amour que lui porte la deuxième)



Entre deux chapitres, Korede se remémore son enfance et surtout son père, abominable individu, jusqu'à la révélation finale qui explique bien pourquoi les deux soeurs en sont arrivées là : l'une tuant et l'autre nettoyant les scènes de crimes de l'autre.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Oyinkan Braithwaite (488)Voir plus

Quiz Voir plus

La Boîte à Merveilles

Quel est le vrai nom de l'auteur ?

Ahmad Safrioui
Sidi Mohamed
Mouhsine Raissouni
Ahmed Sefrioui

30 questions
562 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}