AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patrice Gain (450)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


De silence et de loup

Le frère Joseph, novice au monastère de la Grande Chartreuse, se voit remettre en secret un paquet, qui contient le journal tenu par sa sœur Emma. Elle y relate son expédition avec une équipe scientifique sur la banquise de l’arctique Sibérien, en tant que journaliste, un an plus tôt. Une expédition qui tourne à la catastrophe. Nous lisons son récit en même temps que Saha alias frère Joseph.

L’auteur nous présente ainsi en alternance deux situations d’isolement et de huis clos, chacune en hiver :

- Celle du silence de la méditation de l’étirement du temps rythmé par les offices de la vie érémitique dans l’hiver du massif de la chartreuse.

- Celle d’un bateau en mer arctique au cœur des tempêtes, ou de divers abris de fortune dans des bâtiments abandonnés

L’hiver arctique est excessivement rude et dangereux. Mais le plus grand danger ne vient pas du climat ni des animaux sauvages, il vient toujours des hommes (je ne souhaite pas dévoiler de quoi il s’agit). De la noirceur au cœur des paysages blancs.

Patrice Gain nous amène des thèmes intéressants : l’arctique est l’endroit idéal pour parler des effets déjà visibles du réchauffement climatique, qui entre autres effets pervers va relancer la course cupide aux richesses naturelles de son sous-sol. Mais ces sous-sols ne sont pas que source de richesses, ils peuvent aussi être une boite de pandore. Le pillage des défenses de mammouth et la corruption des militaires russes sont bien montrés.

Malheureusement la forme du roman ne va pas. Le journal n’en est pas un, écrit au présent, avec des scènes et des dialogues qui ne sont pas racontés a posteriori. Anna tient scrupuleusement son journal quelles que soient les conditions même les plus extrêmes ; elle écrit toujours magnifiquement même lorsqu’elle est en mode survie, à bout de forces, même avec des engelures sur trois membres !! Absolument improbable. Cette incohérence m’a hélas sortie du récit, de l’immersion, de l’ambiance.

Et puis je regrette des facilités, telle que l’ouverture par Sasha du journal pile à la page du moment dramatique, pour un bel effet d’accroche. Ou encore l’interrogatoire qu’Anna fait passer à la femme Iakoute, en trois minutes elle sait tout de leur mode de vie, histoire pour l’auteur de placer ses connaissances vite fait bien fait ; mais ce n’est ni crédible ni respectueux, juste bâclé et déplacé.

Bref, ce roman présente de belles pistes, dans des contextes intéressants, mais un manque d’ambition dans leur traitement et leur développement. Malgré des personnages attachants, un joli dénouement, je reste sur ma faim (de loup ;) ).

Commenter  J’apprécie          121
De silence et de loup

Il y aurait cette main de glace, comme une plante carnivore, qui vous attire vers elle. Il y aurait ce silence auquel vous aspirez, pour ne plus étouffer ces acouphènes aux ondes mortifères. Il y aurait tout ce blanc, infini, cette page entière à écrire, à réécrire, parce que vous auriez tout perdu. Puis le blanc aveuglant disparaîtrait, pour laisser place à une nuit totale.

En cette nuit polaire, Anna nous partage son journal de bord. Journaliste à France 3, elle embarque avec une équipe scientifique pour couvrir une expédition proche du cercle polaire. Elle part le bagage léger et l'esprit lourd. Son deuil encre chaque page qu'elle noircit. Le deuil de sa fille, Zora, victime d'un accident domestique. Elle part avec des hommes et des femmes qui connaissent la violence ; celle de la nature, et celle des hommes. Elle part en gardant l'œil tendu vers ce frère qui a choisi de faire vœu de silence, depuis son monastère. Elle lui raconte. Elle nous raconte. Le beau et l'indicible. Les découvertes sublimes, et le gâchis. Elle se fond peu à peu à cette nature féroce, qui lui tend la main. Elle rencontre son ami Loup, et lui dédie une ode que je lui envie.



"Dehors, il fait froid. Un froid de loup, je suppose. Pas seulement parce que je le vois dans le cadre de la fenêtre qui fait face à mon couchage. Il reste là, le regard figé dans le silence et l'immensité vaporeuse de la toundra. Des sautes de vents blancs retroussent sa fourrure, mais il semble indifférent aux bourrasques glacées. Il tourne parfois la tête, brusquement, comme s'il quittait un songe, fixe la fenêtre, regarde derrière lui avant de reprendre sa pose. Il m'a conduite ici hier. Sans lui, je ne serais rien. Rien qu'un être inapte à la vie dans un désert froid. L'intelligence est partout en lui. Il est l'équilibre qui me manque."



Anna partage un journal de cette expérience, decouverte au fil de l'eau par son frère, quelques mois plus tard. Un frère auquel elle raconte, auquel elle confesse, et un frère qui commence une descente aux enfers à distance. Une descente silencieuse, qui vaut bien la tempête fracassante qui s'abat sur l'équipe.



L'expédition a effectivement tourné au chaos, emportant Yupik, le bateau vaillant, dans mille tourments.

"Avant le lever du soleil, des nuages sombres ont voilé le ciel et la mer s'est formée. Quatre heures ont plus tard, elle roulait des épaules comme un boxeur prêt à monter sur le ring. C'était effrayant de voir des montagnes liquides s'élever derrière nous et le vent les écrêter en arrachant des gerbes écumantes. Les déferlantes emportaient Yupik dans des surfs effrénés. Au moment où elles nous soulevaient, juste avant l'accélération, je retenais mon souffle. Les longues glissades nous menaient droit vers des gouffres mouvants. L'étrave en déchirait le fond dans un épouvantable fracas et semblait vouloir s'y perdre à jamais. J'étais fascinée et terrorisée à la fois. Á travers les hublots du roof, j'ai vu passer Loïc dans sa combinaison rouge. J'ai cru à un fantôme intrépide. Il était sorti pour mettre à la traîne une ancre flottante censée freiner le bateau et éviter qu'il ne chavire en plantant son étrave dans une de ces vagues monstrueuses. Quand il a quitté mon champ de vision, il ne restait que les mâts qui se couchaient à toucher l'eau, nus et fragiles comme des scions de bouleau, Yupik grinçait comme un moulin à vent. Du fond des gouffres, les énormes vagues semblaient totalement infranchissables. Comment un si petit bateau pouvait affronter un tel déchaînement ?"



Ce roman renferme toute l'histoire de l'Humanité, du chaos qu'elle sème à celui qu'elle subit. Il renferme toute la beauté du Monde, pour peu que l'on veuille bien encore le regarder dans les yeux. Il renferme toute mon admiration pour Monsieur Loup, sa force et son regard doré. Il renferme toute la violence des hommes, emportant leurs hurlements et ceux de la planète, des hurlement comme celui de ce loup gravé sur la couverture de ce roman de Patrice Gain, une couverture et un auteur qui entrent dans mon cœur par la très grande porte.
Commenter  J’apprécie          113
De silence et de loup

Ça aurait pu n’être qu’un polar.



Nous sommes en 2017. Anne est journaliste et rejoint une équipe de scientifiques ainsi que les quelques membres d’équipage d’un bateau équipé pour hiverner dans les eaux gelées du Nord de la Sibérie



Anne est fracassée par la vie : elle a perdu sa fille Zora qui s’est noyée dans une piscine. Sa compagne s’est suicidée ne pouvant surmonter son sentiment de culpabilité : c’est elle qui surveillait Zora.

Cette expédition en Sibérie peut enfin lui permettre de mettre de la distance par rapport à sa souffrance.



Mais bien sûr, dans ce milieu rude, les choses ne peuvent pas se dérouler comme il faut. Entre tensions et coup de Trafalgar, tout va partir à vau l’eau. L’expédition va tourner au cauchemar.



Mais ce court roman n’est pas qu’un polar.



Il y a le frère d’Anne, alias Dom Joseph, entré dans les ordres et faisant repentance dans un monastère. Nous sommes en 2019. Dom Joseph lit des carnets écrits par sa sœur et qui lui sont destinés. Anne n’est plus de ce monde. Elle n’a pas survécu à cette expédition qui lui a réservé un vrai chemin de croix.



Ce roman aborde également un sujet délicat, un tabou qui se fissure de plus en plus. En écho au titre de ce roman le tout récent documentaire d’Emmanuelle Béart : un silence si bruyant.



France Inter a dit de ce roman que c’était un « formidable récit d’aventure ». Certes, mais pas que !



Pour celles et ceux qui rêvent d’aventures polaires, allez-y, lisez-le mais attention au coup de froid !
Commenter  J’apprécie          115
De silence et de loup

Avant de vous livrer mon ressenti (le terme s'impose évidemment dans ce roman arctique), je tiens à remercier Babelio et les Editions Albin Michel de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.



Anna Liakhovic, journaliste à France 3 parlant russe, se joint à une expédition scientifique dans l'Arctique Sibérien sur un ketch affrété par une association écologique. Dans cet environnement hostile et dangereux, la mort va frapper brutalement. Entre températures glacières extrêmes, tempête dévastatrice, ours et loups affamés, le périple sera semé d'embuches. Et à la violence des éléments naturels déchaînés, s'ajoutera celle, bien pire et séculaire, que les hommes font subir aux femmes. Anna qui venait chercher dans ces terres du bout du monde la paix face au drame intime qui lui a enlevé sa fillette et sa compagne, la trouvera-t-elle dans la mort ou la vengeance ?



"De silence et de loup", un titre tout à la fois étrange et poétique pour un roman noir contemporain, loin des standards du genre, un roman très sombre comme la nuit polaire et glaçant comme la toundra sibérienne. L'auteur du "Sourire du scorpion" (Patrice Gain a le chic pour trouver des titres originaux) signe avec son cinquième opus, un roman riche en émotions dans lequel il développe et imbrique une double trame narrative, celle de la violence des hommes envers la Nature et envers les femmes, comme un marqueur temporel du XXIème siècle. Il aborde le thème de l'écologie et de l'urgence climatique à travers l'expédition scientifique qui met à jour des virus potentiellement dangereux et surtout à travers la vie nomade et empreinte de chamanisme, en osmose avec la nature du peuple Iakoute qui se dresse contre le progrès au service exclusif d'une économie qui détruit la planète sans vergogne. Patrice Gain, ingénieur en environnement, trouve le mots justes pour décrire la beauté de la vie sauvage et des paysages de la toundra qu'il oppose à la laideur de la ville portuaire de Tiksi. Le thème de la violence perverse imposée par une moitié de l'humanité à l'autre moitié, immuable à travers le temps même si la parole se délie avec le mouvement MeToo est au coeur de la vie d'Anna. Grâce à son journal de bord qui se transforme en carnet intime, la journaliste nous dévoile ses démons intérieurs, ses peines, ses regrets et ses remords. A la douleur de perdre une enfant de quelques années, s'ajoute celle indicible de savoir qu'elle a subi des violences sexuelles. Violences omniprésentes car la glaciologue en est aussi victime lors de l'expédition tout comme la petite fille vendue par son oncle chez qui Anna trouve refuge pour fuir les tracasseries administratives militaires russes. La rébellion des femmes est plus que jamais indispensable et relève de la légitime défense. L'auteur mène ainsi un parallèle intéressant entre la lutte contre le réchauffement climatique et contre la violence faites aux femmes comme également nécessaires pour la survie de l'humanité. A lire et à méditer.
Commenter  J’apprécie          110
Terres fauves

David McCae, journaliste et écrivain est chargé par sa hérarchie de rédiger les mémoires du gouverneur Kearny, candidat à la présidentielle. Afin de rendre son image plus humaine et emblématique, Kearny souhaite mettre en exergue son amitié avec le célèbre alpiniste Dick Carlson, premier Américain à avoir atteint un sommet de plus de 8000 mètres.

David part à contrecoeur pour Valdez, au Canada, interviewer Dick Carlson. Buveur invétéré, celui-ci parle mais... trop. Porteur de "secrets" sans l'avoir voulu, David se retrouve soudain sur une terre hostile dans une nature qui ne l'est pas moins...Ours et les hommes, tous veulent sa peau, une chasse à l'homme semble avoir été lancée...Par qui? Pourquoi?

Un roman haletant et palpitant entre roman d'aventures et roman policier. Patrice Gain nous plonge dans la violence sans qu'on l'ait vu arriver. Un coup de coeur pour moi !
Commenter  J’apprécie          110
Terres fauves



Les grands espaces sauvages c'est quitte ou double. Ils vous fascinent ou ils vous angoissent. Et dans les deux cas si vous vous retrouvez seul, sans ressources ni préparation, au fin fond de l'Alaska dans un coin infesté d'ours qui ont aussi faim que vous, il y a de grandes chances que peu importe à quelle catégorie de personnes vous apparteniez, la crainte finisse par s'installer.



Mais qu'allait-il faire dans cette galère notre David McCae, cet écrivain new-yorkais qui frise la crise de panique dès qu'il est loin de l'agitation citadine? Au départ juste son travail : s'entretenir avec un célèbre alpiniste dont l'amitié fait reluire comme un sou neuf la réputation du gouverneur pour lequel il écrit. Imaginez donc...Rien que se rendre sur place équivaut à surmonter bon nombre de phobies pour David.



Sa rencontre avec le héro national (qui s'avère être l'archétype du mégalomane imbuvable), bien loin d'adoucir son séjour, va lui faire prendre une tournure inattendue autant qu'effroyable. Il va devoir, pour la première fois de son existence, se confronter à lui même, à la sauvagerie de la nature et à celle, peut-être bien plus hostile encore, des hommes.



D'abord un brin amusés par ce héro un peu gourd, on sent bien vite la blague virer au cauchemar entre descente aux enfers, traque et instinct de survie.



Patrice Gain nous offre un ouvrage d'ambiance, aussi efficace dans les descriptions que dans l'action pure.

Commenter  J’apprécie          110
Denali

Lorsque Benoît Minville conseille un roman, il faut que je le lise ! Denali ne fait pas exception à la règle : voici une très belle lecture !



Patrice Gain réussit un pari très difficile : celui d'écrire comme les grands romanciers américains, celui de s'imprégner de tout l'héritage écrasant des grands classiques de la littérature américaine et sortir du lot, rendre hommage tout en donnant sa voix à cet ensemble. Denali est une lecture très forte du fait du personnage central mais aussi de ses nombreuses et terribles péripéties.



Dès le départ le ton est donné, Denali est un drame percutant : le jeune héros, Matt, va devoir affronter la violence des autres et notamment de son frère depuis la mort de son père, de sa grand-mère et la dépression de sa mère. Sans protection d'un parent proche et bien aimant, cet adolescent va découvrir un monde hostile rempli d'êtres effroyables au point de lui enlever toute forme de candeur. J'ai été vraiment touchée par cette suite d'événements tragiques qui frappent ce protagoniste, rien ne lui est épargné, tout est fait pour le forger, il est peut-être la preuve littéraire que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.



Face à Matt il y a des êtres pour la plupart malveillants et le plus terrible est sans aucun doute son frère du fait de son indifférence, de son égoïsme et de sa haine intrinsèque. Matt n'abandonnera jamais espoir envers Jack, à un tel point que cela devenait presque insupportable, le lecteur espérant secrètement que ce petit frère se révolte et prenne conscience de la nature profonde de son aîné. Il y a aussi quelques petites touches de lumière, des êtres bienveillants que je vous laisse découvrir.



Ainsi en plus de portraits très charismatiques, Patrice Gain rend hommage aux grands espaces américains, au nature writing avec des paysages magnifiques du Montana qui amènent une certaine forme de sérénité partielle dans le récit, nécessaire pour que le lecteur et le héros se ressourcent quelques instants avant de repartir dans la dureté cruelle de l'existence à laquelle est confrontée Matt.



En définitive, un très beau roman : puissant, percutant et émouvant !
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
Commenter  J’apprécie          110
Denali

" Jack avait raccroché. L'espace autour de moi s'était démesurément agrandi. Il était sans limite. Seul. Rien autour, rien à l'horizon et rien à attendre. Seul. Abominablement. La crainte d'un enfant abandonnique qui prend corps. J'aurais aimé pleurer. J'avais déjà tellement peur que je redoutais plus encore les heures à venir. Alors pleurer, c'était un stade déjà dépassé. J'étais retourné dehors et j'avais noyé mes angoisses dans mon livre. Me concentrer sur le texte. S'y fondre. Si j'avais su que Christopher McCandless devait mourir à la fin, j'aurais sûrement balancé le bouquin. Mais à cet instant, ma solitude avait trouvé un écho et cela m'avait été d'un grand réconfort. "



Matt Weldon 14 ans vient de perdre son père. Sa mère anéantie par cette disparition s'éffondre et se retrouve placée en hôpital psychiatrique. À cela s'ajoute la fuite de Jack son frère aîné. Il refusait de partir avec lui chez leur grand-mère qui vit toujours dans le Montana, où son père a grandi.



" Ma mère me manquait. Mon père me manquait. Jack me manquait aussi, mais à cet instant, je le détestais. Il était devenu imprévisible depuis l'internement de notre mère. Il avait agi en lui comme un électrochoc. Pas de ceux qui vous ramènent vers la réalité des choses et des sentiments. Non, de ceux qui vous enfoncent dans un tourment acide et violent, qui vous isole du monde. "



Il arrive chez sa grand-mère avec " un passé douloureux et un futur incertain". Livré à lui-même, il y découvre l'autre vie de son père, celle qu'ils n'avaient pas connue, ni lui ni Jack, et ce ne sera pas sans surprise.



"Appréhender la douleur avant la mort c'est souffrir deux fois. Une fois par l'esprit et l'autre par la chair. Je voulais vivre et si possible qu'avec de rares et fugaces tourments. Gommer les derniers mois, les dernières heures et redessiner les jours heureux. "





Poursuivit par la malchance, sa quête interrompue par le retour innopiné de son frère habité par la rage, il sera confronté à une violence qui le mènera à commettre l'irréparable.



" Ce serait rassurant, déculpabilisant, de pouvoir justifier chacun de nos actes par des influences passées, des éléments malveillants dont on n'a même pas idée, tapis au fond de notre subconscient et s'affranchir ainsi des plus sombres."





Denali est un roman noir nature-writing envoûtant aussi magnifique que les romans de Ron Rash ou David Vann pour ne citer qu'eux. Et pourtant Patrice Gain est une plume française.



Et quelle plume ! Si belle que je n'ai pas cessé de noircir mon carnet de toutes les belles citations que l'auteur nous offre dans ce roman.



" Seul le présent compte... Quand on ne sait pas profiter de la vie aujourd'hui, il ne faut pas s'attendre à le faire demain. "



Dés le départ j'ai senti un attachement féroce pout Matt, confronté si jeune à tant de douleur. Impossible de lacher ce récit chargé de rage, de colère, de fureur mais aussi d'amour, de fraternité, d'amitié, où seule la communion avec la nature apportera un peu de plénitude et permettra aux lecteurs un peu de répit dans la folie des hommes.



Un roman nerveux, puissant, vibrant, une écriture aussi belle que les paysages du Montana et qui dégage à elle seule une montagne d'émotions. Un formidable voyage dans les grands espaces américains en compagnie d'un jeune garçon en quête de réponse.



" Un petit bonheur pour habiller une tranche de vie, pour exalter le présent. "



Immense coup de cœur.











Un auteur à suivre absolument.






Lien : https://dealerdelignes.wordp..
Commenter  J’apprécie          111
Le sourire du scorpion

Quel roman ! 



Je ne m'attendais absolument pas à une telle histoire quand je me suis plongée dans ce roman qui commence par du rafting au Montenegro organisé par une famille française et leur ami local, Goran.



Cette excursion tourne au drame quand après de monstrueux orages et des bivouacs à flanc de falaise, des rapides trop forts retournent leur embarcation et le père disparaît.



La mère, les ados jumeaux, Tom et Luna, et Goran rentrent en France, vont se réfugier dans la maison délabrée, isolée dans les Grands Causses que la mère a hérité de ses parents, et où ils vivent dans leur camion-roulotte. 



Goran commence à consolider les murs tandis que la mère s'emmure dans son chagrin, Luna et Tom explorent les environs.



C'est Tom qui raconte, Tom qui va souffrir de la séparation avec Luna quand elle part pour le lycée alors qu'il redouble sa troisième. Tom qui reste souvent seul quand sa mère et Goran partent à Lyon chercher les loyers impayés des locataires de l'appartement des grands-parents.



Luna qui se révolte, qui part, qui explore les sports extrêmes, funambulisme, escalade, ... 



Tom qui regarde, qui écoute, qui s'inquiète ; Tom qui s'apaise en plaine nature, qui contemple, qui se trouve dans l'apprentissage du métier de charpentier  ; Tom qui découvre le passé trouble et violent de Goran et qui l'expose ...



Un roman oppressant dont la tension et la violence sous-jacente, montent peu à peu à la surface du récit.



Latente en première partie quand rien sauf les pressentiments de la mère, ne laissent imaginer que la descente de la rivière Tara sera plus proche de Délivrance que d'un long fleuve tranquille.



An première ligne dans les derniers chapitres quand éclatent au grand jour, les exactions de Goran pendant la guerre civile bosniaque.



Un roman qui mêle actualité récente, nature et crises familiale ! 



Ma première lecture de cet auteur mais certainement pas la dernière ! 








Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          100
De silence et de loup

J'avais découvert Patrice Gain l'année dernière avec son précédent roman "Le sourire du scorpion"; ce fut une de mes lectures les plus marquantes de 2020 tant par la trame de ce roman noir, la place qu'y occupe la nature que par le style très évocatif. C'était un roman puissant, percutant, parfaitement maitrisé, qui avait a déclenché en moi toute une gamme d'émotions particulièrement fortes : empathie, inquiétude, dégoût, horreur, tristesse; je n'avais pas que lu, de l'extérieur, le roman, j'y étais entrée dedans, je l'avais vécu.

C'est donc avec impatience et curiosité que j'ai attendu la sortie de "De silence et de loup" et j'ai à nouveau été saisie.

Nous faisons connaissance de Sacha, en janvier 2019, devenu moine sous le nom de Dom Joseph, au sein du monastère de la Grande Chartreuse, en Isère. Une inconnue lui remet le journal de sa sœur, Anna, qu'il n'a plus vu depuis 2 ans. Celle-ci s'est embarquée dans une expédition scientifique dans l'océan arctique, aux confins de la Sibérie en septembre 2017. C'est un terrible drame qui les a poussés tous les deux à se couper du monde : Zora, la petite fille d'Anna, 6 ans s'est noyée et peu de temps après sa compagne s'est suicidée. Au fur et à mesure qu'il avance dans la lecture du journal, il cherche à se punir, sa raison s'égare. Nous suivons alternativement Sasha et Anna.

Anna raconte ses quatre mois dans ces contrées inhospitalières que ce soit à cause du climat extrême ou des Russes qui contrôlent la zone. Au fur et à mesure que les températures descendent, les drames vont se nouer et Anna va devoir aller au bout d'elle-même.

Comme dans son roman précédent, Patrice Gain accorde une place centrale à la nature, en fait un personnage à part entière. Elle est menaçante, dangereuse, violente mais elle est également menacée et en danger. Les descriptions de cette contrée glacée sont criantes de vérité, on arrive à sentir le froid, la peur comme Anna. La ville de Tiksi, à partir de laquelle elle embarque pour l'expédition est glauque, sinistre à l'image des hommes qui oublient le froid et la solitude dans la vodka, dans le sexe, dans la violence.

Comme dans son roman précédent, il inscrit le destin individuel au sein du destin plus vaste de l'humanité. Dans "Le sourire du scorpion", le drame individuel découlait de celui de la guerre des Balkans. Cette fois, c'est le réchauffement planétaire , entraînant l'activation de virus pris dans les glaces depuis des millénaires ou la libération de méthane dans l'air, la cupidité des hommes et en particulier des Russes qui cherchent à exploiter à outrance l'Océan Arctique (mais ils ne sont pas les seuls) qui servent de toile de fond au roman. L'espoir n'a pas sa place dans ce roman, profondément noir et dérangeant comme la réalité peut l'être, dépassant parfois la fiction.

A nouveau, j'ai été remuée par ce roman, par le style percutant, sans concession, par le destin des personnages mais aussi par le message que porte l'auteur: l'homme se détruit en détruisant la nature.





Commenter  J’apprécie          100
De silence et de loup

Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir fait parvenir ce roman dans le cadre d'une Masse Critique.



Je n'avais encore jamais lu aucun roman de cet auteur, c'est donc sans a priori que j'ai abordé cette lecture.



On part en Sibérie avec Anna, qui, suite à un deuil difficile, s'est engagée comme journaliste dans une expédition scientifique avec pour but d'étudier la banquise. Mais bientôt, les conditions météo se dégradent, des relations malsaines et toxiques entre les membres de l'équipe se font jour et ce qui devait être une aventure en lien avec une nature sauvage et libératrice vire au cauchemar



Dès les premières lignes, j'ai eu l'impression d'être immergée: le noir, le froid, et surtout le sentiment d'une immense solitude...

L'auteur a su en quelques traits camper un décor, plus même, une atmosphère spectrale et angoissante. Mise en scène glaciale et, même si c'est paradoxal, complètement étouffante. A tel point que j'ai ressenti le besoin de faire des pauses dans ma lecture, pour reprendre mon souffle.



Au départ pourtant, c'était juste une fêlure, une légère dissonance et puis progressivement, tout s'est détraqué, inexorablement. Et c'est là tout le talent de l'auteur: créer un malaise progressif, jusqu'à l'insoutenable.



Patrice Gain nous livre ici un livre poignant, parfois dur à lire. Les paysages de Sibérie offrent un cadre parfait pour ce huis clos qui n'a pas été sans me rappeler l'ambiance ténébreuse de "Sukkwan Island" qui m'a tant marquée.

Paysages rudes que l'on découvre aussi vulnérables car l'auteur aborde également le sujet du réchauffement climatique qui fragile ce milieu, en le rendant désormais accessible aux appétits des grandes puissances.



Sombre et intense: une réussite parfaitement maîtrisée.
Commenter  J’apprécie          102
Le sourire du scorpion

Premier d’une série de six, j’ai lu "Le sourire du scorpion" de Patrice Gain dans le cadre du Prix des Lecteurs Quais du Polar/20 minutes 2021. Il s’agit là du quatrième roman de l’auteur. Pour ma part, je le découvre et il est évident que je ne vais pas m’arrêter là. Roman noir certes mais plus que cela. J’ai été emballée.



Il n’est pas simple de présenter cet ouvrage sans en divulguer l’essentiel, sans spoiler l’intrigue, sans éclipser un minimum de surprise… Tom, le narrateur a 15 ans lorsque ses parents – babas cool – les emmènent, sa sœur jumelle Luna et lui, faire du rafting dans le canyon de la Tara au Monténégro en compagnie d’un guide Serbe, Goran. L’écriture de l’auteur fait tout de suite merveille qui décrit les paysages à l’aide d’une plume particulièrement travaillée, précise, délicate. Le soleil est présent, la nature luxuriante et ce projet semble magnifique à tous sauf… à Emilie, la maman, qui "…était un peu tendue. Je crois bien (c’est Tom qui parle) qu’avec la nuit tombée, elle visualisait mieux ce dans quoi Goran et notre père nous avaient embarqués." Et, en effet, tout ne va pas se passer comme espéré et le soleil du début va vite laisser place à des éléments déchaînés.



Là réside tout le talent de Patrice Gain de rendre la tension palpable grâce à quelques mots, quelques phrases. Avant même que le malheur n’arrive, le ressenti est fort d’un drame annoncé. La construction est parfaite qui nous fait voyager du Monténégro au Causse proche des Gorges du Tarn, en même temps que les personnages évoluent au gré des circonstances et des événements. Le dénouement est là, dès le départ, qui ne demande qu’à se réaliser. Les personnages sont décrits dans les moindres détails, tous empreints de forces mais aussi de faiblesses. J’ai particulièrement aimé le côté délicat de Tom qui avance malgré tout. La rivière tantôt calme, tantôt tumultueuse, le Causse grillé de soleil ou grelottant sous la neige, les éléments représentent à merveille la vie dans tous ses états. Je n’oublie pas, même si je vous laisse le soin d’en redécouvrir les détails, les grands conflits entre Serbes et Croates, qui ensanglantèrent une partie de l’Europe dans les années quatre-vingt-dix, et qui tiennent une grande place dans le récit.



En un mot, cet ouvrage aux confins du roman noir, du précis botanique et du récit historique, mâtiné de réflexions psychologiques de grande qualité m’a enthousiasmée.



Un grand roman !


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          100
Terres fauves

Encore un grand roman de Patrice Gain que je viens de découvrir en poche.

Mais comment ai-je pu passer à coté de ce nature writing français qui se joue sur les terres américaines.

Une nouvelle fois Patrice Gain nous propose un magnifique roman noir, Son écriture nous conte les sentiments, les émotions, les caractères, les traumatismes enfouis mais aussi le passé qui trouble notre présent, sans oublier la beauté de la nature.

Car ici c'est la nature qui fait loi. Il y est question de violence, de survie, de grands espaces et du rapport de l'homme avec la nature.

Il y a du David Vann et du Ron Rash dans les bouquins de Gain.

J'ai remarqué que chez Patrice Gain des thèmes comme le délitement de la cellule familiale ( ici c'est un peu différent c'est un rupture du couple qui est le déclencheur) va de paire avec la confrontation de l'homme et de la nature. Une nature grandiose, violente voire hostile aussi mais surtout majestueuse.

Une nouvelle fois un énorme coup de coeur pour moi.

Ah oui j'oubliais, l'histoire, elle est simple : Pour pallier un manque d'inspiration et pressé par son éditeur, David McCae, un écrivain new-yorkais, accepte de se rendre en Alaska afin de terminer les mémoires du gouverneur Kearny. Déterminé à être réélu, celui-ci l'envoie à Valdez rencontrer le célèbre alpiniste Dick Carlson, un ami de longue date, pour qu'il lui fasse part de leurs aventures. Lors d’une soirée de beuverie, Carlson lui révèle des choses insoupçonnée et compromettantes. Aussi David en ayant appris trop se retrouve alors confronté à la violence des hommes et de la nature. Obligé de fuir pour sauver sa peau. Car ici dans ces terres sauvages les plus forts chassent les plus faibles.

Attention vous allez avoir froid, vous allez avoir peur, vous sentir oppressé car notre auteur en peu de mot sait faire monter la tension. Mais vous allez aussi attraper des sueurs froides face à l'ours d'Alaska.

Bref vous ne reviendrez pas indemne de ce voyage.

Alors belle lecture






Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          100
Le sourire du scorpion

Chapeau bas ! Digne d'une posture de maître, « le sourire du scorpion » est un choc de lecture. Rares sont les livres qui ont un tel souffle. Une histoire qui emporte tout sur son passage. Patrice Gain est un chorégraphe. Un auteur qui modèle le mot, l'idée et cette trame qui monte crescendo, sauvage, précise, pragmatique. Ici, nous sommes dans un canyon aux affluents tourbillonnants, superbement habiles où rien n'est laissé à la déroute des vides. le liant est ferveur, captivant. La subtilité de Patrice Gain est cette modestie déployée. Et comme on l'aime l'effacement de l'auteur qui laisse toute la place à ce scorpion emblématique dont on ignore (et c'est une merveille) où se cache sa grotte symbolique ou funeste (au choix). Ne pas dévoiler les pistes plausibles. L'incipit : « On était au début de l'été et la chaleur était assommante. » enclenche une atmosphère à la « Alfred Hitchcock ». L'écriture est aérienne, promise au délicat et à l'attention des oeuvres cultes. « La nature n'a pas d'état d'âme et c'était déconcertant de devoir confronter la douleur du moment à des lumières enivrantes, à de musculeux arbres centenaires et aux trilles des passereaux qui peuplaient leur branchage. » le narrateur Tom de 15 ans est jumeau avec Luna. Ils vivent en quasi autarcie avec leurs parents, marginaux, dont l'art de vivre est à l'instar des Cyniques tel Diogène. Un camion rouge bariolé en guise de maison, un terrain, les chemins qui mènent nulle part et partout. Pour eux, pas de contraintes, seule la liberté conçoit et dirige. Au cercle de cette famille, Goran, l'ami du père. Bohème, au sourire flamboyant, mais énigmatique et étrange (er). Ils vont faire un périple de trois jours sur un raft sur le canyon de Tara dans le Monténégro. Que va-t-il se passer ? Tout. (Ne pas dévoiler l'évènementiel et ses bourrasques) « Une brume opaque flottait sur la rivière. En aval, là où les gorges s'ouvrent sur le monde, elle était opalescente, presque lumineuse. » Apprivoiser la brume ou pas ? Octroyer la solidarité sur le raft ou le chaos ? Faire confiance à Goran ou pas ? Lisez, lisez vite ce récit qui est certes un drame mais au-delà de cette accroche, il se passe ce quelque chose qui est à hauteur d'humanité. « le sourire du scorpion » est ici. Dans ce point de toutes les interrogations. L'intériorité d'un thriller qui foudroie les apparences. Patrice Gain casse les codes et oeuvre au juste. L'adage de Prosper Mérimée : « Apprendre à toujours se méfier » gonfle les eaux d'un canyon littéraire hors norme. Je ne peux spolier cette histoire, ce serait dommage. Dire seulement qu'elle ne laisse pas indemne et qu'elle est extraordinaire. Par-delà cette haute construction littéraire il y a la rive à observer dont le lecteur comprendra les nuances et pourquoi ce livre fait partie des géants de la littérature. Publié par les majeures Editions le Mot et le Reste.
Commenter  J’apprécie          100
Les brouillards noirs

On m'avait prêté ce livre en vantant son teasing et son originalité. Je n'ai trouvé aucun des deux arguments.

Un père, violoncelliste reconnu, est contacté 11 ans après son divorce par son ex femme pour retrouver sa fille disparue aux îles Féroé. Il y part avec son violoncelle et se retrouve enquêteur avec une ong défenseuse des baleines.

Beaucoup d'incohérences, de raccourcis même si ce n'est qu'un roman.
Commenter  J’apprécie          90
De silence et de loup

Je suis seule dans un des endroits les plus sauvages de la planète,Un des plus isolés, avec pour voisins immédiats un loup et un ossuaire préhistorique

Ma belette, tu me manques. Tu me manques affreusement.

Je ne pensais jamais avoir à te dire cela un jour, encore moins le ressentir au fond de moi jusqu’à en avoir la nausée. Parce que je ne t’ai jamais imaginée

Ailleurs que dans les bras. Je dois te demander pardon pour tout ce que je n'ai pas su voir, pas su entendre. Pardon pour mon aveuglement.

Pour toutes mes promesses non tenues, pour mes mouvements d’humeur.

Je n’ai pas su te protéger. L’impensable s’échafaude en moi comme le crime dans les esprits pervers et déviants. Sauras-tu me pardonner ?

Je rumine les moments passés près de toi, contre toi, chacune dans la chaleur de l’autre. J’ai peur de la nuit et ici , elle est sans fin. Une nuit qui taraude l’esprit, le perce de multiples trous pour le vider de sa substance. Qui sait ce que je serai devenue quand le soleil se lèvera.

Je te reviens, Zora, prends la main de Romane et guettez-moi….



Un roman très noir, brutal, glaçant où la blancheur polaire, le froid glacial rivalise avec la noirceur de l’humain.



J’ai beaucoup aimé ce livre : l’écriture, le style très précis et la poésie présente.



La détresse humaine se conjugue à celle de la planète.

L’auteur nous fait partager sa vision réaliste de l’avenir qu’on imagine plus sombre

Du fait de la cupidité  de l’homme qui pille et détruit son environnement.



La lecture se fait sans interruption et lorsqu’on pose ce livre on s’interroge sur ce qui est le plus dérangeant et glaçant, cette nuit polaire :



«  Une lame vient immédiatement se planter dans mes chairs, fouailler mes entrailles. A moins cinquante degrés, Le froid est une torture.



Ou la noirceur humaine .....



« En perdant Elena, je perdais ma belette une deuxième fois.

J’ai attendu que Victor revienne, en souhaitant qu’il soit ivre.Il l’était.

J’ai apporté ma pierre pour qu’il soit ivre et mort.

Un pacte informel passé avec la vodka. Elle lui apporté l’ivresse,

Moi le reste.



Commenter  J’apprécie          94
De silence et de loup

Après avoir beaucoup entendu parler de ce roman majoritairement en bien, j ai décidé de m y atteler. Et je dois dire que j ai beaucoup aimé. Tout d abord le personnage d Anna que j ai trouvé extrêmement fort et touchant à la fois avec une capacité de résilience extraordinaire. Suite au décès de sa fille elle va s engager sur un bateau scientifique en arctique, mais le voyage va tourner court lorsque le bateau est pris dans les glaces. Et la que dire...Entre l ambiance glaciale polaire dont la mention en chaque début de chapitre nous refroidi un peu plus ; la présence constante de la menace des ours blancs ; et la nature sauvage des hommes par cupidité ou pulsion ; Anna va devoir faire face à tout cela. J ai adoré les deux histoires parallèles d Anna et de Dom Joseph et on ne voit absolument pas venir le point de conjonction. Et que dire du dénouement qui est à la hauteur du reste du roman. Mais ce qui m a vraiment marqué c est cette ambiance pesante et glaciale que j ai adoré. C est une manière originale d'aborder les violences faites aux femmes et cette rébellion d Anna contre ce mal de notre société m a touché.
Commenter  J’apprécie          90
De silence et de loup

Noir, très noir. Un livre très dur, avec un sujet complexe et difficile. Mais basé sur une connaissance profonde du terrain qui impressionne. Je suis de Grenoble et tout ce qui touche à la région dans le livre est très juste.



Par ailleurs l'auteur nous immerge dans le récit et nous fait vivre avec les personnages, surtout avec Anne. Certains passages sont d'un réalisme incroyable, avec une description précise des éléments qui permettent au lecteur d'y être.



La fin du récit est haletante, ce qui rapproche le livre d'un polar. Mais je ne le classerais pas ainsi. Et le dénouement est plein de violence et désespoir.



Un bon livre, dans la lignée de ceux qui l'ont précédé. Peut être un petit peu en dessous. Quoiqu'il en soit Patrice Gain est un excellent écrivain.
Commenter  J’apprécie          90
De silence et de loup

Alors ce livre n'a pour moi aucun défaut. Ce n'est jamais arrivé - il me semble - que je vous dise ça. Ou alors peu souvent !



Au départ, nous ne sommes pas directement avec Anna, mais avec un homme de Dieu : Dom Joseph. Celui-ci est dévasté en recevant une lettre d'Anna.



Cette dernière rejoint Tiksi, une ville portuaire oubliée en Sibérie. Ce lieu est accessible peut être deux fois dans l'année par bateau ou par avion. Cette femme va rejoindre une équipe scientifique qui va y hiberner.



Comme le résumé le dit si bien :

"Mais dans cet extrême bout du monde, où la fonte des glaces fait resurgir des virus millénaires, où rôdent les ours et les loups, où s’affrontent chasseurs de mammouths et militaires corrompus, les avaries et la tempête retardent le périple. Prise au piège des éléments et de l’hostilité ambiante, l’expédition se fige. Et au cœur de ce huis-clos glaçant, la violence des hommes ne tarde pas à se déchaîner contre les femmes, renvoyant Anna à un drame intime qu’elle pensait apprivoiser en rejoignant cette terre lointaine."



Ce livre est un roman noir suivant l'errance d'Anna, ses combats et ceux des autres. Cette journaliste possède un passé meurtri qui la hante jour et nuit. Elle et ses compagnons vont être capable du pire comme du meilleur. C'est un concentré de ce qu'est l'Homme : magnificence et cruauté.



Appropriation des terres, viol, meurtre, braconnage, sexisme, suicide, accidents, découverte des peuples iakoutes, réchauffement climatique, pollution... Le tout en alternant les chapitres entre Anna et son frère Dom Joseph.



Coup de cœur ❤
Commenter  J’apprécie          90
Le sourire du scorpion

Tombée amoureuse d'une plume, la suivre, roman après roman et s'émerveiller à chaque fois, c'est un pur bonheur.



Patrice Gain fait partie de ces auteurs incontournables pour l'amoureuse de roman noir que je suis. Une fois de plus il nous offre un récit où ses personnages malmenés par leur destin s'acharnent malgré tout à s'en sortir quoi qu'il leur en coûte.



À travers cette histoire il explore la solitude d'un adolescent liée à la violence du deuil, au coeur d'une nature sauvage, si belle, confronté de plein fouet à la brutalité du monde adulte.



Aussi sombre soit elle, cette histoire s'illumine d'une plume singulière, où la nature est mise en valeur et honorée dans l'éclat sublime de certains passages.



On relit avec plaisir cette écriture poétique sans jamais se lasser bien au contraire.



Alors que vous soyez déjà des lecteurs fidèles de Franck Bouysse ou de Ron Rash, il ne tient qu'à vous de succomber à votre tour au dernier roman de Patrice Gain qui conjugue lui aussi de manière brillante le roman noir nature writing et la poésie.



Pour ma part, il m'a donné une folle envie de me plonger dans Délivrance de James Dickey, à dépoussiérer d'urgence.



Que l'on soit auteur ou lecteur, nous sommes tous des passeurs de livres.



Le sourire du scorpion est juste magnifique et c'est à découvrir absolument.



Mon premier coup de coeur de l'année 2020.


Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Patrice Gain (1136)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Temple du Soleil

Où se situe l'action, dès la première case?

Callao
Bilbao
Santiago
Sao Paulo

10 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : HergéCréer un quiz sur cet auteur

{* *}