Patrick Dion

Combien de parents poussent leur progéniture dans la fosse de la réussite parce qu’ils regrettent de ne pas avoir réussi eux-mêmes? Combien d’enfants envoyons-nous malheureusement à l’abattoir du succès?
( p. 19, La course en juillet)

J’admire les coureurs, les coureuses. Pour le geste, pour le mouvement, pour l’abandon, pour la persévérance.

Pour la beauté qu’ils et elles dégagent.

Pour la volonté farouche d’aller au bout de quelque chose qui ne cessera jamais, quelque chose qui sera toujours à recommencer…

(p. 183, Errances)

En fait,ce n'est pas le temps en tant que tel qui me fait peur.C'est le fait qu'il file,qu'il passe trop vite.J'ai tellement peur de passer tout droit et de manquer quelque chose! j'ai tellement peur de manquer une courbe , de manquer ma raison de vivre , de passer à coté du bonheur ! J'ai tellement peur de manquer quelque chose qu'en fin de compte,je manque tout.

Combien de couple se forment et se déforment au gré des atomes qui entrent en fusion ?

Se battre constamment contre soi-même est éprouvant .Je suis exténué. Combattre qui l'on est au moindre pas,au moindre mouvement , c'est tuant

J'ai découvert que je suis un etre hyper sensible ,que la beauté des etres et des choses fait vibrer . J'aspire à la félicité . Je suis un nomade ,un touriste de la vie .Je suis un voyageur...

Alex!Je veux sortir de cette prison.J'étouffe!Comprends-tu?J'ai l'impression de ne pas appartenir à cette satanée planète.Autour de moi,c'est plein de petits bonshommes verts aux antennes brisées.Des gens qui ne parlent pas mon langage.Ils se marrent à la vue de mon vaisseau,ils s'esclaffent en m'apercevant.Ils me dévisagent bizarrement , comme su je débarquais de Pluton.Je me fous de vivre dans une boite de carton si je suis heureux!Je n'ai pas envie de tomber dans le panneau social de leurs univers qui veut l'homogénéiser.

Je ne sais pas su c'est parce que je tombe dans cette faille régulièrement,ma faille d'amour béante,mon gouffre,mon vide,mon trou noir qui justifie la moindre de mes respirations,mais ma vie se casse la gueule si souvent.
Elle tombe,elle saigne,elle se ramasse en miettes,elle sourit,comme si de rien n'était,elle recommence,titube encore et retombe de nouveau.Elle exécute ce manège depuis tellement d'années que j'en perd le fil

Je danse , je bois ,je sue à grosses gouttes. L'alcool n'aidant pas ,plus la soirée avance , plus je fais un fou de moi. Et plus je fais un fou de moi ,moins de m'en rend compte. Je danse partout : sur les hauts parleurs ,sur le bar,sur les tables..

Je pense au fois ou je me suis faché de façon démesurée contre des choses inanimées :une table sur mon chemin , une patte de chaise contre mon orteil ,un verre plein tombé par terre .Pourquoi me venger sur des objets ? Parce que j'ai trop peur des gens ,évidemment .Les objets ,ça ne peut pas arreter de t'aime .Cette violence cachée me fait peur ,elle est insidieuse ,dangereuse .Elle pousse en moi ,comme des ronces dans mon ventre ,et me gruge de l'intérieur .Comment se débarrasse-t-on de cela?En criant à la gueule des autres mes insatisfactions , mes désirs et mon mal etre ?

Et si j'avais manqué quelque chose? et si cette fille était pour me décrocher le bonheur, et si,et si....La vie propose toujours trop de "et si"
Je suis partagé entre les remords et les regrets.Un jour,je devrai apprendre à trancher

Le temps est si long dans l'attente de quelque chose.Les minutes s'égrainent comme si le sablier contenait trop d'eau .De l'eau lourde et sale.L'humidité des jours , le temps qui se noie;Tout est pire devant l'attente de l'inconnu.J'attends ici.j'attends je ne sais quoi;J'attends que quelque chose se passe,j'attends de me réveiller,j'attends la vie.je suis tanné d'attendre.Quelque chose doit se passer

La seule certitude que j’ai en ce moment est celle-ci : mon job, ma
blonde, ma voiture, ma maison, mon barbecue et ma belle cravate ont contribué à creuser un trou alors que je croyais remplir un vide.

J'erre entre les compactes et les berlines durant le jour pour
mieux m'égarer de bar en bar le soir, entre les « sportives »,
passant du vin au verre et du vain au vide pour meubler mon
désert affectif. J’ai un trou à la place du cœur, un trou noir
d’émotions. J’ai un besoin immense de me faire aimer, plus
qu’une humanité entière ne peut combler.

Pourquoi aller à l'encontre des autres , les aimer , les chérir ,s'appuyer sur eux dans le dédale des jours ,pour finalement les perdre en chemin et avoir mal jusqu'au fond du ventre ,trainer la douleur jusqu'à la toute fin en tentant de se rappeler les bons moments ?

La réalité court toujours plus vite que les reves. Surtout les impossibles

Je suivrai cette voie pour de longues années à venir ,celle de ne jamais confronter les gens qui blessent , celle de me faire aimer à n'importe quel prix , celle de m'oublier au détriment des autres
Je venais de commencer à vivre dans le regard de l'autre

Qu'attendez vous pour allumer votre lumière au plafond?Qu'est ce que ça vous prend pour constater qu'il est ridicule de se complaire dans le faux confort d'une vie vide de sens ,une vie vide sens dessus dessous,sans but.Le fric,c'est chic?

Je déteste cette folle urgence qui m'anime.Cette urgence de vivre,cette urgence d'aimer,cette urgence de baiser,cette urgence de respirer,cette urgence d'etre aimé.J'ai trop fait de conneries au nom de cette urgence.J'ai laissé tombé des gens,des amis,des amours.

En fait,je partageais mes joies avec moi_meme et mes malheurs avec elle.
L'arc-en-ciel chez moi et la journée de merde chez elle.
Pas surprenant que j'aie récolté les orages de mes coups de foudre