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Citations de Patrick Süskind (622)


A ce moment, il eut l'impression d'entendre derrière lui un bruit d'ailes...
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N’allez pas croire que c’est la jalousie qui me fait parler. La jalousie est un sentiment que je ne connais pas, car je sais ce que je vaux. Mais j’ai le sens de la justice
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C'est cette concentration d'odeur humaine qui l'avait oppressé pendant dix-huit ans comme un orage qui menace, Grenouille s'en rendait compte maintenant qu'il commençait à y échapper. Jusque-la, il avait toujours cru que c'était le monde en général qui le contraignait à se recroqueviller. Mais ce n'était pas le monde, c'étaient les hommes. Avec le monde, apparemment, le monde déserté par les hommes, on pouvait vivre.
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C’est uniquement pour son propre plaisir personnel qu’il avait fait retraite, uniquement pour être plus proche de lui-même. Il baignait dans sa propre existence, que rien ne distrayait plus qu’elle-même, et il trouvait cela magnifique.
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«La pensée », dit un de mes amis qui fait ses études de philosophie depuis vingt-deux ans et qui va passer son troisième cycle, « la pensée est une affaire trop complexe pour qu'on laisse le premier venu y bricoler en amateur. » Lui (cet ami) n'aurait pas idée de se mettre au piano pour jouer comme ça la sonate « Hammerklavier ». Parce qu'il n'en est pas capable. Mais tout le monde croit être capable de penser, et tout le monde pense à tort et à travers, et c'est la grosse erreur à l'heure actuelle, dit cet ami, et c'est ce qui déclenche toutes ces catastrophes, où nous laisserons notre peau l'un de ces jours, tous autant que nous sommes. Et moi je dis qu'il a bien raison. Je n'en dirai pas plus. II faut que je me change, à présent.
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Il joue une note si aiguë qu'elle est inaudible.

Vous voyez ? Vous n'entendez plus rien. Voilà ! Pour vous dire les possibilités que cet instrument a dans le ventre, acoustiquement, théoriquement. Seulement on ne les exploite pas, musicalement, pratiquement. Et pour les instruments à vent, c'est la même chose. Et aussi pour les gens, d'une manière générale - je parle au figuré. Je connais des gens qui ont en eux tout un monde, un monde immense. Seulement ça reste enfoui, on n'exploiterait pas ça pour un empire. Mais enfin, c'est un détail ... Quatre cordes. Mi, la, ré, sol.
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Et sur leurs visages flottait une virginale et délicate lueur de bonheur. Sans doute était-ce pour cela qu’ils craignaient de lever les yeux et de se regarder en face.
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L'odeur de la mer lui plaisait tant qu'il souhaita l'avoir un jour dans toute sa pureté et en quantités telles qu'il puisse s'en soûler. Et plus tard, quand il apprit par des récits combien la mer était grande et qu'on pouvait voyager dessus pendant des jours sur des bateaux, sans voir la terre, rien ne le séduisit tant que de s'imaginer sur l'un de ces bateaux, perché à la cime du mât de misaine et voguant à travers l'odeur infinie de la mer, qui de fait n'était nullement une odeur, mais un souffle, une expiration, la fin de toutes les odeurs, et dans ce souffle il rêvait de se dissoudre de plaisir.
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D'ailleurs, l'odeur humaine en général lui était en soi indifférente. L'odeur humaine, il était capable de l'imiter suffisamment bien avec des produits de remplacement. Ce qu'il désirait, c'était l'odeur de certains êtres humains : à savoir de ces êtres rarissismes qui inspirent l'amour. C'étaient eux ses victimes.
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La mer sentait comme une voile gonflée où se prenaient l'eau, le sel et un soleil froid. Elle avait une odeur toute bête, la mer, mais c'était en même temps une grande odeur et unique en son genre, si bien que Grenouille hésitait à la scinder en odeurs de poisson, de sel, d'eau, de varech, de fraîcheur, et autres. Il aimait mieux laisser entière l'odeur de la mer, la conserver tout d'une pièce dans sa mémoire et en jouir sans partage. L'odeur de la mer lui plaisait tant qu'il souhaita l'avoir un jour dans toute sa pureté et en quantités telles qu'il puisse s'en soûler.
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Et c’est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale il était un endroit où la puanteur régnait de façon particulièrement infernale, entre la rue aux Fers et la rue de la Ferronnerie, c’était le cimetière des Innocents.
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Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. C’est son histoire qu’il s’agit de raconter ici. Il s’appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence de ceux d’autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte, etc., est aujourd’hui tombé dans l’oubli, ce n’est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d’orgueil, moins ennemi de l’humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaisants plus illustres, mais c’est que son génie et son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de traces dans l’histoire : au royaume évanescent des odeurs.
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Quel instrument hideux ! Je vous en prie, regardez-la ! Non, mais regardez-la ! Elle a l’air d’une grosse bonne femme, et vieille. Les hanches beaucoup trop basses, la taille complètement ratée, beaucoup trop marquée vers le haut, et pas assez fine ; et puis ce torse étriqué, rachitique… à vous rendre fou. C’est parce que, d’un point de historique, la contrebasse est le résultat d’un métissage. Elle a le bas d’un gros violon et le haut d’une grande viole de gambe. La contrebasse est l’instrument le plus affreux, le plus pataud, le plus inélégant qui ait jamais été inventé. Le Quasimodo de l’orchestre.
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Six notes distinctes ! À cette vitesse invraisemblable ! Parfaitement injouable. Alors, on les bouscule tant bien que mal. Est-ce que Wagner s’en rendait compte, on ne le sait pas. Vraisemblablement, non. De toutes façons, il s’en fichait. D’ailleurs il méprisait l’orchestre en bloc. C’est bien pourquoi, à Bayreuth, il le cachait, en prétextant des raisons d’acoustique. En réalité, parce qu’il méprisait l’orchestre. Et ce qui lui importait avant tout, c’était le bruit la musique de théâtre précisément vous comprenez ?
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N’importe quel musicien vous le dira : un orchestre peut toujours se passer de son chef, mais jamais de la contrebasse. Pendant des siècles, les orchestres se sont fort bien passés de chefs. D’ailleurs quand on regarde l’évolution de l’histoire de la musique, le chef est une invention tout à fait récentes. Dix-neuvième siècle. Et je peux vous dire que, même à l’Orchestre National, il nous arrive de plus d’une fois de jouer sans nous soucier du chef. Ou en passant complètement au dessus de sa tête sans qu’il s’en rende compte. On le laisse s’agiter autant qu’il veut, à son pupitre et nous, on va notre petite bonhomme de chemin. Pas quand c’est le titulaire. Mais avec les chefs de passage, à tous les coups. C’est un de nos petits plaisirs. Difficile à vous faire comprendre… mais enfin c’est un détail.
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Wagner comme musicien (je parle point de vue technique, hein), je dirais qu'il a le niveau du bac.
(p. 58)
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Il n’avait pas la moindre intention qui concernât Dieu. Il ne faisait pas pénitence et n’attendait nulle inspiration qui vint d’en haut. C’est uniquement pour son propre plaisir personnel qu’il avait fait retraite, uniquement pour être plus proche de lui-même. Il baignait dans sa propre existence, que rien ne distrayait plus d’elle-même, et il trouvait cela magnifique.
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Le paysan qui trouva le corps fut tellement troublé par son affreuse découverte qu'il faillit se rendre suspect : il déclara d'une voix tremblante au lieutenant de police que jamais il n'avait rien vu de si beau... alors qu'en fait, il voulait dire quil n'avait jamais rien vu d'aussi affreux.
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Car comment Dieu pouvait-il châtier Pélissier, sinon en m'accordant ses bienfaits ? Ainsi, la chance dont j'ai profité ne serait que l'instrument de la justice divine, et si c'est le cas, non seulement je pourrais mais je devrais l'accepter, sans honte et sans le moindre remords...
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Qu'un respectueux artisan, un commerçant bien établi, ait à se battre pour assurer sa simple existence, on ne voyait ça que depuis quelques dizaines d'années ! Depuis que partout et dans tous les domaines s'était répandue cette manie fébrile d'innover, cet activisme sans retenue, cette rage d'expérimenter, cette folie des grandeurs, dans le négoce, dans les échanges et dans les sciences !
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