AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patrick deWitt (189)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ablutions

🍺🍻Hollywood. Ses stars, ses boulevards, ses magasins. Mais pas seulement. Dans un bar miteux officie un barman. Celui-ci sert tous les soirs un florilège d'habitués plus décatis les uns que les autres. L'alcool coule à flots, les habitués deviennent de plus en plus glauques au risque de sombrer avec eux.





Après la découverte de Patrick deWitt à la suite de la lecture de Heurs et malheurs du sous-majordome Minor, j'ai eu envie de découvrir son premier roman.





Sous la forme de notes prises pour un roman, le lecteur suit les turpitudes et la lente descente aux enfers du barman entrainé par les habitués. Au fil des verres, l'atmosphère bon enfant de départ laisse apparaître des turpitudes, des comportements déviants de plus en plus noirs et des relations sociales de plus en plus tendues. Les espoirs de carrières au cinéma de certains se heurtent à la réalité ; les apparences de richesse révèlent en un porte-feuille vide ; les désirs, les envies se font jour jusqu'à exploser.





Ablutions est un roman "schizophrénique" dans sa structure. Le récit dérive petit à petit dans un autre monde, une autre personnalité que celle de départ, emportant son lecteur dans une déchéance de plus en plus inquiétante. C'est sombre, sinistre, mais le lecteur ne peut lâcher le roman.





Une découverte étonnante et déroutante. Tant par sa structure sous la forme de notes prises pour un roman où le lecteur est intégré à l'ensemble par l'utilisation systématique de la seconde personne du singulier ; tant par son contenu des plus subversif où alcool, sexe, drogue et délit sont prônés comme un modèle de vie. Les personnages croisés près du zinc provoquent une ambivalence des sentiments : on compatit pour eux et en même temps on déteste leurs vices. Entre Curtis dont nous suivons petit à petit la décrépitude de sa vie ; Merlin le médium ; Sam le dealer ; Raymond l'accro du dessin sur serviettes papier ; l'enfant-star, ancienne star ; Junior, le SDF...

Commenter  J’apprécie          1361
Les frères Sisters

Retour personnel en francophonie, après plusieurs mois de kriolisation (oui, oui… créolisation… enfin on fait un peu ce que l'on veut… principe du processus…), avec l'envie de faire le zouave, de vous parler de ce Ouestern, véritable « page-teurneure », dont la lecture est à réserver après-une plutôt difficile, lorsqu'on préfèrerait aller au cinéma (ou plus probable : tendre le bras et loucher vers l'écran), telle cette adaptation éponyme et sûrement fraternelle d'un Jacques Audiard un peu perdu de vue… Je parle pour moi, bien-sûr, ne l'ayant point vue…



Diablement efficace, à l'image de ce tandem de tueurs professionnels; construit sans temps-mort, rythmé par un paquet de macchabées, et ce pivot romanesque du « je t'aime moi non plus » entre deux frères que tout oppose, à part les pistolets…



Le folklore est bien dosé, et on n'est pas là pour dormir sous tente à la montagne.

Du classique bien droit, jusqu'à faire plus ample connaissance de cet homme dont la tête est mise à prix, avec une plongée dans les rivières de la Fièvre de l'Or, donnant une teinte aux reflets steampunk à l'ensemble, mais sans poser autant de questions que cette Folie de Gilbert Sorrentino (et paf ! une référence aussi obscure que le mercure…).



L'épilogue n'est pas franchement extraordinaire, l'inversion des rôles est évoquée sans être réellement bien exploitée.

On ne sait pas si le tout est à la bonne longueur — peut-être qu'une nuit de plus dans ce saloon, et on était bon pour revenir avec la chtouille !? — mais on a bien galopé, éperonné par la qualité des dialogues, jusqu'à vouloir transformer l'âne bâté du voisin, préposé à la canne à sucre, en monture aussi drôle et déglinguée que celle du narrateur, mascotte du livre… encore un ingrédient cinématographique… me reste à voir ce film… on y sert sans doute quelque rhum… même si pour se laver la bouche de la poussière d'une journée à cheval, rien ne vaut le whiskey, au bon goût de maïs caramélisé au gasoil…
Commenter  J’apprécie          9015
Les frères Sisters

Alléchée par le visionnage de la bande-annonce du prochain film de Jacques Audiard ( sortie le 19 septembre – casting 5 étoiles Joaquin Phoenix – Jake Gyllenhal – John C.Reilly – Riz Ahmed ), me voilà en train de lire Les Frères Sisters.



Jacques Audiard ? Et suivant les tribulations de ces deux tueurs à gage traquant un scientifique chercheur d'or dans la Californie des années 1850, j'ai plutôt songé ( un peu comme tout le monde ) à Tarantino et surtout aux frères Coen ( période True grit ) : les balles sifflent pour un rien, les vautours ont du taf, tous les codes du western sont là ( ruée vers l'or, saloon, whisky à gogo, casiques locaux, girls, trappeurs, Indiens … ) , les personnages sont loufoques, les dialogues truculents frôlant l'absurde et la digression avec une touche de folie douce. Tiens, on pourrait même être dans un Sergio Leone pour le côté quasi parodique et l'humour.



En fait c'est un hommage subtil et complètement décalé au western. Si l'un des frères, Charlie, est une brute épaisse qui avance sans regarder ni en arrière ni vers demain, celui qui porte la narration, Eli, est complètement différent. C'est un pistolero très fleur bleue qui cherche une "bonne amie", un vrai cœur d'artichaut qui s'amourache à chaque rencontre féminine et n'hésite pas à draguer ( malgré lui ) à l'aide de son dentifrice mentholée ( une révélation pour lui, une curiosité à cette époque-là dans ce milieu là, pages hilarantes ). La traque se transforme en parcours initiatique et philosophique, chaque rencontre amenant à gravir une marche dans l'introspection. Eli aspire à une autre vie et ses pensées sont empreintes de mélancolie et mal être.



Un grand plaisir de lecture grâce au talent narratif de Patrick DeWitt ! On rit, on s'émeut, on s'évade, on réfléchit dans ce western atypique. Très belle fin, atypique, elle aussi.



La bande-annonce du film de Jacques Audiard

https://www.youtube.com/watch?v=N7U4RN6Sjc0
Commenter  J’apprécie          858
Heurs et malheurs du sous-majordome Minor

Lucy Minor quitte le domicile familial afin d'entrer aux services du Baron von Aux comme sous-majordome. Arrivé au château, il découvre un lieu sombre et quasi abandonné où n'y réside qu'une cuisinière incompétente Agnès, un majordome étrange Mr Olderglough et un baron affreusement inquiétant. Non loin de ce manoir, il fait la connaissance de Klara dont il tombe éperdument amoureux et de sa famille, Memel et Mewe.



Au château, Lucy doit jongler entre les étrangetés dans le caractère de Mr Olderglough, et les tâches demandées comme chaque matin, à 9h se rendre à la gare, tendre le bras avec la lettre écrite par le baron à son épouse absente et attendre la récupération de cette dernière par le conducteur de train. Ce pauvre Lucy doit également s'assurer chaque nuit d'avoir mis le verrou à sa porte...





Ce livre est complètement décalé et déjanté.😆 Nous avons une sorte de parodie d'Alice au Pays des Merveilles angoissant. le lecteur est littéralement jeté dans un autre univers complètement décousu avec des personnages atypiques et burlesques ; des événements étranges. Une ambiance digne de Bettlejuice ou de Noces Funèbres voire même d'Edward aux doigts d'argent. C'est sombre, c'est drôle, c'est triste, c'est beau, bref... un petit bout de vie relaté de manière poétique. C'est impossible de le décrire comme je le voudrai étant donné la richesse de contenu de ce livre.





Un roman incroyable et tordu où les personnages sont drôles et inquiétants, les aventures inattendues. Au final, je termine cette lecture plutôt ravie par cette bulle de bizarrerie littéraire.😄

Commenter  J’apprécie          843
French exit

Par ici, la sortie.

Non, Il ne s’agit pas du remake franchouillard du dernier caprice anglais.

Frances Price ne quitte pas l’Europe, elle s’y réfugie. Veuve haute perchée, l’irrespectueuse dame doit quitter New York en urgence avec ses valises, son fils Tanguysé mais qui s’appelle Malcolm, et un vieux chat noir suicidaire, Small Frank, qui tire la couverture du livre à lui, car il est la réincarnation du défunt mari, un avocat à la réputation sulfureuse.

Pourquoi ce départ précipité ? La grande bourgeoise a dépensé sans compter et si une attestation de déplacement avait été exigée à l’époque, elle aurait coché la case « Banqueroute, créanciers aux miches ».

Frances largue les banquiers, les amarres et part pour une croisière en transatlantique burlesque avec son fils, son chat, ses dernières économies et ses souvenirs. Sur le pédalo de luxe, on est loin du Vendée Globe Challenge ou du Titanic, les bras en croix sur un air castrateur de Céline Dion. La croisière s’amuse et ses passagers abusent.

Objectif Paris ensuite pour prolonger cette oisiveté destructrice. Jeter l’argent par les fenêtres pour éviter de sauter soi-même. Un sacerdoce qui exige une très mauvaise hygiène de vie. Une cure pour inadaptés sociaux.

Des rencontres décalées avec des personnages accessoires aussi extravagants qu’une voyante en contact avec la mort avant même l’arrivée de la 5G ou une expatriée américaine démente qui s’incruste comme une punaise de lit, électrocutent le récit d’un mauvais esprit qui a su muscler mes rictus.

Patrick deWitt aime les voyages littéraires. Après le Far-West avec « Les Frères Sisters », porté à l’écran par Jacques Audiard et l’univers Gothique avec « Heurts et malheurs du sous-majordome Minor », il détourne avec humour un nouveau genre : la tragédie de mœurs.

Sous la surface artificielle de la vie de cette veuve pas si joyeuse, stagne des eaux mélancoliques où barbottent tous les acteurs du roman. C’est le bonsaï rigolo qui cache la forêt amazonienne. Les dialogues se fument sans filtre et le récit du passé éclaire les élans désabusés du présent. Le désespoir par le rire.

Les pages méritent aussi d’être tournées par nos doigts cornés par le papier pour comprendre le rapport très particulier de cette mère pas très digne avec ce fils apathique qui fuit l’amour car cela consomme beaucoup trop d’énergie.

Par son rythme, ce roman qui pétille comme du champagne éventé de fin de soirée, m’a fait penser par sa folie aux films réalisés par Blake Edwards.

Tchin Tchin pour rester dans le flou !



Commenter  J’apprécie          821
Les frères Sisters

Patrick de Witt a un véritable sens du rythme et du dialogue.



Avec son décor naturel et ses héros attachants en diable, Les frères Sisters regorge de charme et de mélancolie. Derrière des profils très dissemblables les deux protagonistes, deux frères, partagent une belle camaraderie et un amour inconditionnel l'un pour l'autre.



L'auteur exploite de nombreuses discussions entre les frangins pour introduire de véritables sujets tels la jalousie, l'empathie et l'éternelle question du Bien et du Mal que nous portons tous en nous.



Le ton est décalé, noir, caustique. Les chapitres courts permettent d'avancer au galop sur le sillon de ces deux tueurs à gages à travers l'Amérique des grands espaces, des hommes solitaires, qui ressemblent à l'immensité des paysages.

Les codes du carcan du western sont respectés : tueurs froids et insensibles, bains de sang, trahisons, indiens, chevaux, la ruée vers l'or mais aussi les valeurs morales propres aux méchants et aux hors la loi.



Patrick de Witt ne cesse d'ouvrir des pistes, puis laisse le lecteur s'y engager pour continuer tout seul ses réflexions.





Commenter  J’apprécie          727
Les frères Sisters

Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je lirais un western. Et je n'aurais pas plus pensé que ce genre littéraire ait pu se révéler un coup de coeur pour la jeune amie qui me l'a offert.

Comme quoi on n'est pas à l'abri d'être étonné quand on aime lire et partager !



Et pour ce qui est d'être épatée, je l'ai bougrement été à la lecture de ce roman qui m'a rappelé l'atmosphère des films de Tarantino.

Toute la palette des émotions y est passée : la surprise, le rire, la tristesse, la compassion, l'empathie, la stupéfaction...



Alors, naturellement, il y a l'histoire, cette aventure haute en couleurs que je ne vous résumerai pas - la quatrième de couverture et d'autres lecteurs l'ayant déjà fait. Mais il y a aussi le style d'écriture, d'une remarquable justesse de ton, on y croit, on y est.



Je viens de me taper une sacrée balade d'Orégon en Californie avec Charlie et Eli. Il nous est arrivé des trucs, vous n'imaginez même pas !
Commenter  J’apprécie          660
Heurs et malheurs du sous-majordome Minor

Lire un roman de Patrick DeWitt, c’est comme écouter un film de Tim Burton. C’est entrer dans un univers fascinant qui ressemble un peu au nôtre mais avec une touche d’étrangeté, de malaise et d’horrible émerveillement. J’avais adoré son premier roman, Les frères Sisters. Ce nouvel opus, Le sous-majordome, est exactement dans la même lignée. On y retrouve les mêmes types de personnages. D’abord, Lucien Minor, un anti-héros sympathique mais légèrement décalé. Jeune, pauvre, esseulé, au teint maladif. Tout au long de ma lecture, je le visualisais sous les traits de Victor Van Dort (La fiancée cadavérique) ou même Ichabod Crane (Sleepy Hollow). Un peu désespéré, il accepte un emploi au château Von Aux, aux airs gothiques et isolé dans les montagnes. Là, le protagoniste se retrouve entouré d’une galerie de personnages énigmatiques : l’obséquieux maitre d’hôtel Mr Olderglough, le mystérieux baron, la colérique cuisinière Agnès, l’ingénue femme de chambre Klara (et sa famille protectrice)… Ils sont truculents.



Tenter de résumer Le sous-majordome, ce ne serait pas rendre justice au livre. L’intrigue est tortueuse, déborde dans tous les sens. On y suit Lucien Minor qui apprend à se débrouiller dans ce château, qui y fait découverte après découverte (ou secrets, comme ce qui est arrivé à son malheureux prédécesseur...) et qui finit par se rendre utile auprès de tous. Parfois bien malgré lui. Écrit ainsi, ça ne ressemble à rien. C’est que l’essentiel n’est pas là. Ce qui m’a plus attiré dans ce roman, c’est l’atmosphère glauque qui s’en dégage, avec un pied dans le fantastique. J’ai été effrayé, charmé, terrorisé et amusé à la fois. Tout un tour de force ! Le protagoniste est un menteur compulsif qui a le don de tomber dans les pires situations, il réussit à s’en sortir bien souvent indemne mais quelle frousse ! C’est que moments dangereux sont atténués par le ton humoristique et les situations toujours plus absurdes. Ceci dit, il faut se laisser mener et pas chercher à comprendre. C’est tellement original et unique. Un livre que je recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          470
Les frères Sisters

Deux frères, Charlie et Eli Sister, deux gueules de baroudeurs, de chasseurs de primes, de tueurs à gage, d’assassins sanguinaires et de bêtes sauvages. Une tabarnak de gueule pour ces deux individus patibulaires. Alors que je tente de les suivre sur mon vieux canasson, tant bien que mal tant la sente est caillouteuse et poussiéreuse en Orégon, d’autant plus que cela doit être ma première incursion dans cet état peuplé de castors, je compte les cadavres et les fracas par pagaille par là où les deux frères ont évacué leur frustration.



Le dos fourbu par le cahotement de mon cheval encore plus vieux que moi, je m’autorise une virée au saloon, boire quelques eaux-de-vie que, je le sais, je regretterais le lendemain, et taper le cul d’une pouliche au comptoir avant de la faire monter dans ma chambre. J’aime ce far-west, wild wild west. Les frères Sister sont à la recherche d’Hermann Kermit Warm, chercheur d’or qui a trouvé LA méthode mais qui ne veut pas la divulgué. Autant le dire de suite, cet homme est mort avec deux sauvageons comme « Les Frères Sister ».



Bien mal lui en a pris à ce vieux fou de vouloir échapper à son triste sort. Une longue course poursuite, à dos de cheval où les cadavres peuplent les déserts traversés, jusqu’en Californie. California Dreamin’ chantait-on dans le temps, mais ça c’était avant que Charlie et Eli y trainent les éperons de leurs santiags. En fait, malgré leurs sinistres réputations, je m’attache à ses deux frères au caractère bien trempé mais aussi bien différent. Et je perçois une belle dose d’humanité dans le regard d’Eli qui me fait penser que l’âme humaine n’a pas entièrement abandonné les territoires de l’ouest sauvage contrairement aux indiens.



Le whisky donne souvent mal à la tête, les rencontres qui ne finissent pas six pieds sous terre sont souvent inoubliables, Eli a tendance à tomber facilement amoureux dès qu’un sourire de braise le regarde un peu trop, surtout si la paire de jambes sous ce sourire reste un délice. Et quand Eli découvre pour la première fois, les joies de la brosse à dents, cela devient hilarant, et ferai même tomber sous le charme n’importe quelle assistante dentaire, pour peu qu’elles ne s’offusquent pas de ses accès de rage et de son hygiène corporelle un peu douteuse.



Avec ce prix des libraires du Québec et ce prix littéraire du Gouverneur général, je passe un moment mémorable comme le dirait une charmante blonde pour un western littéraire signé Patrick deWitt et arrosé d’un whisky frelaté en compagnie de deux êtres touchants – à leur manière et à celle d’un film des frères Coen. Une œuvre presque philosophique dont certaines citations, plus profondes qu’elles n’y paraissent, laissent en bouche un gout de réflexion par-dessus la poussière imbibée d’eau-de-vie.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          466
Ablutions

Accoudé seul au comptoir d’un bar, lumières tamisées, néons qui clignotent, un barman qui prend des notes, notes pour un roman, futur roman sur les poivrots, ivrognes, paumés de Los Angeles. La nuit, tout est différent, surtout dans un bar où la consommation d’alcool se déverse en un flot de chapitres courts comme autant de minuscules nouvelles sur mon thème de prédilection. Une bière, un whisky. Pour commencer la soirée, avant de tourner la première page de ces épatantes « ablutions » alcooliques. Parce qu’il s’agit avant tout de purifier ton âme et mon âme !



Outre ce barman qui prend des notes, notes pour un roman, je croise les regards d’autres poivrots, cet absence de pétillement dans les yeux, ce sentiment de honte dans le regard. Des videurs, le regard vide sur toi dans le genre je me fous de toi du moment que tu ne gerbes pas sur mes mocassins noirs. Des fourgues, venus écouler leurs pilules de drogue, hey l’ami moi je carbure à l’aspirine tu n’as pas le modèle générique à me revendre. Ma femme, le regard humide où se mélangent des sentiments comme la colère, la tristesse et le dépit. Des nanas, qui boivent, seules ou accompagnées, qui écoutent là elles sont seules, qui dansent une ficelle dans le cul ou le cul à l’air là elles sont regardés par des dizaines de paires d’yeux à la limite de la lubricité… Bref, de beaux portraits de notre société à lire et à lubrifier.



Ce livre détonnant que dénoterai pas un Charles Bukowski dans ses nuits sobres me plonge dans cet univers de papillons de nuit où volent de comptoir en comptoir les verres de bières et de whisky jusqu’au bout. Au bout du zinc, au bout de la nuit, ou avant si le type s’effondre de son tabouret. Le ramasser et le jeter dans le caniveau comme on balancerait un cadavre à la mer. Ce type, qui pourquoi pas pourrait être moi, ne sait plus quoi faire dans sa putain de vie ; alors il va sous une autre lumière, celle d’un autre néon, vert celui-là, et commande un autre verre. Qu’on lui sert bien sûr. Le barman est toujours souriant, aimable, mondain quand il s’agit de verser un verre et de faire tinter la sonnerie de la caisse enregistreuse. Et je ne te parle pas de la barmaid. Celle-là, tabarnak. elle est canon avec sa big paires de Joes. Comme une envie de croiser son regard, de la frencher même, de la fourrer carrément.



Mais les effluves d’alcool m’égarent. Un dernier verre avant de gerber. Gerber une vie, ma philosophie. Et ces vies sont savoureuses quand elles dérivent, quand elles accumulent des flaques de vomis dans des chiottes couvertes de merdes. Rien qu’à cette idée, j’ai la bile qui me renverse les tripes. Tiens, je devrais moi aussi écrire mes délires utopiques d’une vie à boire seul ma bière. Mais je n’aurais pas le talent de Patrick DeWitt pour fleurir ces états d’âme d’une telle poésie, ni même sa passion pour le Jameson qu’au final je ne trouve pas aussi exceptionnel (il a la couleur de l’or mais son goût se rapproche d’un Canada Dry, hommage à l’auteur canadien ; d’ailleurs est-ce qu’il y a du Canada Dry au Canada ?). D’ailleurs qui ça intéresserait ces histoires de poivrots. A part, peut-être d’autres poivrots, mais ceux-là ont autre chose à foutre que de me lire. Probablement que si je ne les vois pas accoudés au zinc, c’est qu’ils sont aux chiottes, la tête dans la cuvette, la gerbe aux lèvres. Bienvenue dans mon monde... de poésie.
Commenter  J’apprécie          445
French exit

«  Car toute Vérité

Se transforme

En Songe

Dès que

Nous tournons

La page . »

———- Emily-Dickinson.

Citation extraite de ce livre dont je suis sortie indécise …

Est ce que j'ai aimé cette comédie déjantée aux très nombreux personnages , aussi satirique, qu'amusante , bizarre , l'histoire de Frances Price , une veuve foutraque , aussi insupportable que séduisante , laissant derrière elle le lustre de l'Upper East Side, à New- York, les effluves du scandale du décès de son riche mari , assorti du spectre angoissant de la déchéance financière , accompagnée de son fils unique Malcolm, mou , paresseux , ambigu , sans ressort, bien curieux personnage , et du chat Small Frank, ( réincarnation improbable du mari défunt) ?.



Ces trois là larguent les amarres , Frances , irrespectueuse, indomptable quitte New- York , les banquiers et les crédits , ses économies en liquide dans son sac , s'embarque avec Malcolm et Small Frank pour une croisière en transatlantique , marquée par la présence à bord d'une voyante spécialisée dans la détection des trépas imminents . …….

Le trio débarque à Paris dans l'appartement d'une amie de Frances : Joan.



Le rythme est très lent , les dialogues amusants , truculents , au sein de l'appartement , une vraie arche de Noé , se rencontrent un trop plein de personnages farfelus en mal d'amour : un médecin et son caviste,un détective privé chargé de retrouver la voyante, priée elle même d'entrer en contact avec le chat , disparu ……



Madame Reynaud , une expatriée américaine …un peu démente ….



Une mère très particulière , provocante et indigne parfois, qui dépense sans compter , un fils muet et loser , qui fuit l'amour , …

Duo fusionnel et bizarre ….

Satire de la société américaine , comédie satirique , burlesque , entre farce énorme et tragédie , descente aux enfers à la fin, ludique , excessive , loufoquerie drôle et souriante , surréaliste ?

Je ne trancherai pas ….

En tout cas , bien contente d'avoir fini …..

J'avais été attirée par la première de couverture ,…..

Je ne connais pas l'auteur.

Commenter  J’apprécie          410
Heurs et malheurs du sous-majordome Minor

Un OLNI ! Je l’ai terminé il y a un mois, je l’ai renouvelé à la bibliothèque pour en faire enfin un commentaire, et là je dois le rendre… Je me lance ! Si vous avez envie d’être dérouté, déstabilisé, perplexe, lisez Heurs et malheurs du sous-majordome Minor de Patrick DeWitt, vous ne devriez pas être déçu ! Le personnage principal semble porter un nom prédestiné, Minor. Il en est de même pour son métier puisqu’il deviendra sous-majordome (je n’ai pas pu m’empêcher de penser au sous-commandant). Ajoutez à cela qu’il s’appelle Lucien et qu’on l’affuble d’un diminutif féminin, Lucy. Dans un pays indéfini mais montagneux, dans une époque incertaine (on porte le haut-de-chausses mais on voyage en train), Lucy est un enfant différent : chétif et malingre, il est plus petit que les gens du pays. Sa mère lui voue une rancune tenace : le jeune homme souffrait d’une grave pneumonie, mais il a été sauvé par un fantôme qui a refilé la pneumonie de Lucy à son père, et celui-ci en est mort. Il quitte donc la maison. Le curé du village lui a trouvé une place de domestique au château von Aux où l’attendent de bizarres aventures, incluant une histoire d’amour avec la belle Klara, au village voisin.

***

J’ai aimé ce livre tout fou. Un mois après, en reprenant mes notes, j’en souris encore… Pourtant, tout ne prête pas à rire dans cette histoire loufoque ! Le personnage de Lucy, tellement malmené au début qu’il m’en était sympathique, a rapidement perdu son crédit : il ment, il ment tout le temps. Il ne ment pas seulement pour se sortir d’un mauvais pas, il ment pour blesser, pour frimer, pour se mettre en avant. Cependant, sa naïveté et son manque d’assurance le rendent souvent touchant. En fait, j’ai oscillé ainsi continuellement à propos de presque tous les personnages. L’auteur manipule le lecteur, le balade dans une sorte de conte cruel, dans des forêts avec brigands, dans des villages où se réfugient des résistants pas vraiment fiables, dans un château où un comte tantôt fou tantôt sage se cache, etc. Je ne résumerai pas l’orgie sadique, cruelle et drolatique qui se déroule au château sous les yeux ébahis mais curieux de Lucy. Ce drôle de personnage tient parfois du scribe Bartleby par la résistance passive qu’il oppose aux ordres du majordome à ceux d’autres personnages, parfois d’Alice au pays des merveilles par ses réactions naïves et son séjour dans le Très Grand Trou… Une vraie curiosité, poétique et souvent drôle. Bon voyage en Absurdie !

Commenter  J’apprécie          382
Les frères Sisters

Charlie et Eli Sisters ne sont pas des angelots, non, mon bon monsieur ! Depuis leur plus jeune âge, ils vivent de plomb et de poudre, gagnant leur croûte en trucidant leur prochain pour le compte de plus fortunés et de plus puissants qu’eux. Une profession pas aussi lucrative qu’on pourrait le croire, étant donné que les deux frangins ne possèdent rien de plus que leurs chevaux et leurs révolvers, mais avec ses bons côtés également : indépendance, liberté, alcool et prostituées en abondance... Cependant, on se lasse de tout, y compris du meurtre, et si Charlie ne vit et ne respire que dans la violence, son cadet Eli raccrocherait bien son holster pour se consacrer à une profession plus pacifiste – vendre des habits, pourquoi pas ? Personne ne vous tire dessus quand vous tentez de lui vendre une chaussette. Mais avant de mettre à bien ce projet, les deux frères Sisters doivent terminer un dernier contrat : aller en Californie pour y abattre un petit chercheur d’or qui aurait eu l’audace de « voler » leur employeur, le Commandeur. Un petit boulot qui devrait se dérouler sans anicroche et au terme duquel les deux frères pourront mettre un terme à leur association et partir chacun de leur côté, Eli vers sa future boutique et Charlie vers de nouvelles tueries et buveries. Sauf que la loi de Murphy s’en mêle et que ce dernier contrat va prendre des allures dangereusement déjantées entraînant les frères Sisters sur des chemins qu’ils n’auraient jamais songé emprunter…



Youpi, encore un western ! Et un bon, qui plus est ! J’ai dévoré avec beaucoup de plaisir ce road-movie atypique, mêlant avec beaucoup de succès humour noir, violence décomplexée et humanité un peu boiteuse. Malgré leur profession sanguinaire, les frères Sisters sont assurément d’excellente compagnie, surtout le narrateur Eli, rondouillard rêveur mais tout à fait capable, malgré son tempérament bon enfant, de tuer son voisin sans plus d’émotion qu’il n’en mettrait à se moucher. Le portrait de l’Ouest américain est tout aussi réussi, réaliste et assez sordide, mais baignant également dans une atmosphère douce dingue rendant la lecture particulièrement agréable. Et parce que même les grosses brutes ont un cœur, on a également droit à quelques brefs mais assez touchants moments d’émotion (même s’il faut souligner que ces moments d’émotion sont plus souvent suscités par les chevaux des frangins que par le reste de l’humanité. D’un autre côté, faut voir sa tête, au reste de l’humanité…). Le tout donne un excellent roman de divertissement, aussi cocasse que brutal : un vrai bonheur pour les amateurs du genre !

Commenter  J’apprécie          361
Les frères Sisters

C'est quoi cet ovni ? (ouvrage vraiment non identifié).

A mi chemin entre du Tarantino, du Charlie Chaplin (ben si !) et du Monty Python, voilà un livre qui décape le genre western ou je m'y connais pas.



Le ton aigre-doux, le mélange de tendresse et de violence (voire de goritude) est assez inédit, vraiment bien fait, à la fois amusant et choquant.



C'est bien écrit, très bien traduit, très moderne à la fois dans la construction et les dialogues, mais remarquablement bien inscrit dans l'époque, malgré tout.



C'est l'histoire de deux types, aux antipodes l'un de l'autre, mais qui se trouvent être frères (de sang)... Deux tueurs à gages, en fait.



Et ça marche super bien. Au delà de la surface apparemment légère et très plaisante à lire, ce livre pose de nombreuses questions existentielles et se révèle plus profond qu'il n'y paraît, y compris dans la psychologie de ses personnages.

Qu'est ce que la vie, la mort, la force, la puissance, la faiblesse, quel est le moteur d'une vie, qu'est-ce que le bonheur, l'amour, j'en passe et des meilleures, il y en a pour tout le monde...



Le tout dans une ambiance claire-obscure on ne peut plus réussie...

Absolument formidable ! Une pépite ! Arfeu.
Commenter  J’apprécie          341
Les frères Sisters

Yeeha ! Attention en selle, sautez dans vos santiags et attrapez vos colts au passage, vous allez en avoir besoin ! Euh, non par contre interdit de chanter « I’m a poor lonesome cowboy » en s’imaginant chevaucher dans le soleil couchant. Comment dire… ce n’est pas vraiment le style de la maison, d’abord ils sont deux, ensuite ils font flipper les frères Sisters. En mode Calamity Jane (oui, bon il faut bien se mettre dans l’ambiance et en mode moi c’est moins efficace) j’ai chevauché avec les frères Sisters entre sidération et admiration. Je suis passé du « non ils ne vont pas faire ça ! » à « whoua la classe ! » Quelle équipe ! Surprenante et efficace à la fois et un tantinet imprévisible. Alors oui ce sont des méchants. Attention, méchants mais pas sadiques ni cruels, disons que leur vision du monde est différente et qu’ils ont un peu de mal avec les notions de bien et de mal. Pourtant impossible de ne pas les aimer.

Charlie est le grand frère, le gros dur. Il fait ce qui doit être fait sans se poser de question et il prend les décisions. Il prend tout ce que la vie à offrir sans se poser de questions. Lui on l’aime parce que c’est un bad boy assumé qui ne se ment pas, il est entier. C’est une véritable tornade.

Eli, le petit frère, est le narrateur. Le lecteur a donc un rapport particulier avec lui puisqu’il vit l’aventure à travers ses yeux. C’est un cœur d’artichaut, chaque fois qu’il rencontre une femme il se voit l’épouser. On trouve chez Eli une espèce de nonchalance permanente, un côté un peu pépère tranquille qui le rend sympathique. Ce qui est plus inquiétant c’est qu’il tue avec la même nonchalance et passe à autre chose sans transition. Pourtant sa conscience le pousse à faire de beaux gestes mais ils sont souvent vains. C’est un personnage ambigu et touchant.

Mais surtout on les aime parce que ce sont deux frangins et parce que l’auteur a su créer un lien entre ses personnages et l’utiliser pour pimenter l’histoire.

Lancés dans une course poursuite à la recherche d’un dénommé Warms pour le compte d’un commanditaire plutôt énigmatique ils nous emmènent dans une chevauchée pleine de rebondissements. Attention la ballade est sportive : visite de saloons, fusillades, nuits à la belle étoile, escapade du côté des chercheurs d’or et j’en oublie. Vous allez croiser des personnages surprenants, mystiques, fous, désespérés et… vous apprendrez à vous brosser correctement les dents. Non je ne plaisante pas.

J’ai aimé ce livre farfelu et décalé qui reprend habilement les codes classiques du western avec beaucoup d’originalité. J’ai tout de même était surprise par le langage des frères Sisters qui, est un peu trop correct à mon goût pour deux fripouilles dans leur genre. Mais ce n’est qu’un bémol, le seul vrai reproche que j’ai à faire à monsieur De Witt et pas seulement à lui d’ailleurs, ce sont ses personnages féminins. S’il vous plaît les auteurs de westerns pourrait-on avoir des personnages de sexe féminin dans vos livres qui aient un peu de consistance et qui ne soient ni des prostituées ni des potiches ? Ça devient vexant à la fin. Entendons-nous bien il ne s’agit pas de mettre des Calamity Jane à tous les coins de rue mais un peu d’originalité en la matière ne ferait pas de mal.

Malgré tout j'ai adoré la ballade.
Commenter  J’apprécie          324
Les frères Sisters

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Vu vos critiques enthousiastes à propos des péripéties d'Elie et Charlie Sisters, je commence à me poser des questions sur ma capacité à apprécier l'humour décalé façon Western. Je reconnais que la période est peu propice à la franche rigolade mais tout de même ! Vous l'aurez compris, j'ai l'impression d'être passée totalement à côté de ce roman que j'ai mis du temps à lire, que j'ai lu comme le défi d'une confinée bien décidée à faire diminuer sa PAL.

Ce road movie de deux tueurs à gage à la poursuite d'un scientifique chercheur d'or ne m'a pas spécialement fait rire. Certaines situations m'ont au mieux arraché un sourire (Vous voyez ? Je ne suis pas totalement irrécupérable, non ?)

Quant à l'écriture, elle ne m'a pas particulièrement transportée non plus. Ah je vous le disais bien : quand ça veut pas, ça veut pas.



Je vais m'attaquer au film car je suis tout de même curieuse de voir comment Jacques Audiard a adapté le livre. J'espère que ça nourrira ma réflexion et me fera revenir sur ma note plaisir assez sévère, je le reconnais. Que les fans me pardonnent !
Lien : https://belettedusud.wixsite..
Commenter  J’apprécie          313
French exit

Tout avait plutôt bien commencé entre nous...

Cet ouvrage est un très bel objet... comme souvent chez cet éditeur.

Une jolie couverture dont le félin regard, perçant, attire inexorablement le nôtre. Un beau papier couleur sable, un format atypique...

Me voici séduite !



Mais... il y a un mais... la rencontre ne fut finalement pas du tout à la hauteur des espérances ainsi suscitées !



Nous voici donc conviés à monter à bord d'une croisière Paris New-York avec une mère et son fils, la vieille dame étant en pleine déroute financière.

Le tout en compagnie du fameux chat qui justifie, donc, la couverture.



Le rythme est lent. A l'image d'une croisière, me direz-vous ?! (C'est sans doute pourquoi je n'en fais jamais !)



Truculence exagérée des dialogues : pas accroché...

Excentricité délibérée des personnages : non plus.

Tout cela m'a semblé « forcé » et un peu vain.



J'ai embarqué difficilement à bord de ce roman au style volontairement farfelu... et je dois avouer que je n'ai pas achevé le voyage (ce qui est très rare chez moi).



J'ai profité d'un instant d'inattention du chat pour m'éclipser à bord d'un canot de sauvetage ;)



Bon, pour cette fois, j'ai eu le flacon... pas l'ivresse !
Commenter  J’apprécie          283
Les frères Sisters

La sortie du film "Les Frères Sisters", du très grand cinéaste français Jacques Audiard, depuis tout juste une semaine sur nos écrans, était forcément un des événements cinéma de cette rentrée 2018.



Premier film entièrement tourné en langue anglaise par Jacques Audiard (son avant-dernier Dheepan avait remporté la Palme d'or au Festival de Cannes en 2015), Les Frères Sisters étincelle en premier lieu par son casting 4 étoiles (Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed )

Le film est tiré d'un roman éponyme de Patrick De Wiit, un excellent roman : une histoire d'hommes qui se rencontrent et qui se parlent dans un univers violent et chaotique.

Une histoire universelle de fratrie et de place dans la famille ou les chasseurs de primes sont aussi des enfants en manque d'amour et de reconnaissance.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          280
Les frères Sisters

L'aîné c'est Charlie, le cadet Eli.

Deux bandits forts en gueule, deux superbes salopards, deux teigneux à la gâchette facile, bien bruts de décoffrage comme je les aime.

(Vous me direz, je suis pas difficile ! Parlez-moi de chevaux, de colts fumants, de bons, de brutes et des truands, ajoutez des indiens, des chercheurs d'or, des pistes poussiéreuses, quelques dialogues mordants et je jubile !)

Le fait est qu'avec Eli et Charlie, lancés aux trousses d'un dénommé Hermann Kermit Warm que le puissant Commodore les a chargé de refroidir, j'en ai vu du pays !



Dans la plus pure tradition picaresque, Patrick de Witt nous ballade au grand galop entre Sacramento et San Francisco, en jouant avec humour et excentricité avec les codes du bon vieux western. Chemin faisant, en enchainant les péripéties et les bonnes rasades d'eau de vie, nos deux chasseurs de prime vont multiplier les rencontres plus ou moins plaisantes et les affaires toujours plus rocambolesques, souvent conclues dans la poudre et le sang.

Très vite cependant, Eli le narrateur émet quelques réserves quant à l'irritabilité et à la violence inconditionnelle de son frère, toujours si prompt à faire parler son six-coups. A mesure que leur quête progresse, Eli se retrouve tiraillé entre des remords de plus en plus vivaces et l'amour indéfectible qu'il porte à son aîné.

De disputes en rabibochages, de beuveries en longues chevauchées, le binôme infernal nous entraîne donc dans une épopée rythmée et plutôt jubilatoire, qui s'achève en véritable ode à la fraternité entre le bon et le mauvais larron.



De l'action, de l'émotion, un brin de poésie et une pointe d'humour noir, des personnages charismatiques, une intrigue bien ficelée et, à un second niveau de lecture, quelques messages cachés plus profonds qu'il n'y paraît : n'est-ce pas ce qu'on demande à un bon roman ?
Commenter  J’apprécie          270
Les frères Sisters

En route vers l'Ouest américain en compagnie des frères Sisters , Charlie et Eli , allez on prend nos chevaux et on galope jusqu'à la prochaine mission .

Ah ces frères Sisters , ils sont connus partout , rien qu'en prononçant leur nom , tout le monde frémit , gare à celui qui va se mettre sur leur route .

Ils sont connus car leur réputation de tueurs à gages les précède partout où ils passent , même leur ombre terrorise ;

Ce n'est pas le malchancheux dentiste rencontré qui va me contredire , d'ailleurs sa rencontre avec les frères Sisters va encore renforcer sa réputation de malchancheux .

Il n'y a qu'une personne qui trouve grâce à leurs yeux , le tailleur , lui ils vont le payer et le respecter , si un jour ils se ' rangent ' , ils aimeraient faire la même chose , tenir un comptoir , devenir des honnêtes marchands .

Mais avant de se ranger , il faut terminer la dernière mission et vous savez comment ça va ce genre de choses , il y a toujours des mécontents , et s'il y a des mécontents , ils vont nous poursuivre , donc nous les frères Sisters , nous devons régler quelques détails , n'est-ce pas avant d'en avoir terminé pour de bon .

Une épopée déjantée dans le Far -West américain des chercheurs d'or , des réglements de comptes , des tueurs à gages sans morale , un monde où les plus rusés triomphent .

J'ai été étonnée agréablement par ce livre , je ne savais pas du tout à quoi m'attendre , la couverture ne donne pas envie de lire ce livre , heureusement , je suis passée outre , et voilà une belle découverte .

Les pages se tournent facilement , on est pris par le mouvement ,et on ne voit pas le temps passer .

Un western original , j'ai bien aimé le portrait des deux frères , ils paraissent presque sympathiques , un livre qui mérite son succès .
Commenter  J’apprécie          260




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrick deWitt (1049)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1528 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}