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3.25/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rambouillet , 1991
Biographie :

Paul Béhergé a passé les vingt premières années de sa vie en compagnie de livres poussiéreux, d’examens universitaires et de théories compliquées (épistémologie, sociologie économique, philosophie postmoderne).

N’ayant l’étoffe ni de Paul Montès, ni d’Olivier Labrousse, il en sort relativement sain et sauf. Depuis lors, il se consacre à l’écriture de romans dans lesquels il donne libre cours à ses tendances intellectuellement régressives.

Il a publié en 2016 un triptyque de nouvelles dans la revue en ligne "Infusion".

"Les Nougats" (2018) est son premier roman.

son blog : http://paulbrg.wordpress.com/


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Paul Béhergé - Les nougats


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Tandis que Kikki me caresse le front sur la banquette arrière, je récapitule ma journée, mon destin, ma vie. Et en ce qui concerne ma journée, je dois avouer que je n’y vois plus tout à fait aussi clair que ce matin.
Mais pour ma vie et mon destin, les choses sont très simples.
Ma vie est comme un nougat : on peut me mâcher, mais alors je colle.
Ma vie est un nougat éternel.
Celui qui me mâche, je le colle pour toujours.
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Tandis que je cherchais une réponse dans son visage ridé, lui regardait ailleurs.

Monsieur Théodore ne regardait jamais ses interlocuteurs, occupé qu’il était à prendre la lumière : il avait décidé d’en absorber le plus possible avant de mourir et s’était établi à cette fin un plan de route très strict qu’il suivait chaque jour, commençant sa cure d’illumination au lever du jour assis dans un fauteuil en velours juste face à la baie vitrée est de son appartement, se déplaçant à midi sur un canapé mou et jaune sous le velux sud, transhumant enfin sa vieille carcasse jusqu’au tabouret vespéral sur les trois pieds duquel il captait les derniers rayons du soupirail ouest.
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Voici : dans le vieux centre d’Istanbul, un mendiant vivotait de la vente de petites friandises (loukoums, baklavas et autres halvas : bref, l’équivalent de vos éternels nougats). Un janissaire gras et violent qui passait dans le coin, par plaisir sadique, lui saisit tout son stock. L’autre protesta, le janissaire lui régla son compte d’un coup de sabre. Le forfait accompli, de retour dans sa casbah, le janissaire mangea une pâtisserie. Que croyez-vous qu’il arriva ? L’esprit du jeune homme, injustement battu, s’était logé dans le loukoum : il le dilata tant qu’il se bloqua dans sa gorge. Il toussa, suffoqua, mourut. Le mendiant s’était vengé…
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Tandis que vous, mon cher minuscule, qui avez écrit ce paquet de feuilles géniales: vous avez été en contact avec le manuscrit pendant des jours et des jours, vous l’avez caché, couvé égoïstement et qu’êtes-vous devenu ? Rien, vous n’êtes rien devenu du tout. Vous êtes devenu un rien du tout. Saisissez-vous le contraste? Je comprends bien que dans votre position, la chose n’a rien de drôle ; mais enfin les positions des uns et des autres n’ont pas grand sens dans ce monde et je vous assure, moi, qu’il y a matière à rire. D’ailleurs, permettez-moi de me laisser aller à pouffer un instant dans ma barbichette (il se laissa aller à pouffer).
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Tandis que vous, mon cher minuscule, qui avez écrit ce paquet de feuilles géniales: vous avez été en contact avec le manuscrit pendant des jours et des jours, vous l’avez caché, couvé égoïstement et qu’êtes-vous devenu ? Rien, vous n’êtes rien devenu du tout. Vous êtes devenu un rien du tout. Saisissez-vous le contraste? Je comprends bien que dans votre position, la chose n’a rien de drôle ; mais enfin les positions des uns et des autres n’ont pas grand sens dans ce monde et je vous assure, moi, qu’il y a matière à rire. D’ailleurs, permettez-moi de me laisser aller à pouffer un instant dans ma barbichette (il se laissa aller à pouffer).
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Sept ans ont passé depuis la rencontre avec mon ami Olivier.

Dans mon souvenir, je nous revois, Olivier et moi, ainsi que vingt types sur un terrain de sport universitaire, courant de part et d’autre, vêtus de maillots de football jaunes ou rouges.

Je me trouvais alors à une extrémité du terrain, entre deux poteaux rouillés.

Les autres m’avaient désigné comme gardien – allez savoir pourquoi.

Peut-être que c’était mon air désespérant de mâcheur de nougats, comme dirait monsieur Théodore, mon apparence générale qui leur avait mis la puce à l’oreille, peut-être qu’ils s’étaient dit que c’est là que je serais le plus inoffensif…
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– Ah, oui : voilà. Et si j’osais, donc, je dirais que votre histoire me rappelle le conte du nougat ottoman. Non pas seulement en raison de votre goût pour les sucreries, ni pour les diverses propriétés que vous avez empruntées aux nougats (vous transformant, à force d’en manger, en un garçon quelque peu mou, flexible et collant, oui : extrêmement collant), mais en raison d’un aspect plus fondamental de ce conte qui ne me semble pas pouvoir manquer de se faire jour également dans votre histoire à Olivier et vous, notamment en ce qui concerne le retournement final… Vous saisissez ?
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Quand j’ai eu fini, il n’a d’abord rien fait.

Il rajusta le plaid sur ses genoux, dodelina de la tête et je crois qu’il s’endormit.

Je m’inquiétai.

Depuis quelque temps, la mort se faisait pressante envers monsieur Théodore : rien que ce jour-là, elle avait toqué trois fois à sa porte, m’avait-il confié quand j’étais arrivé, se présentant chaque fois sous des formes différentes (une faiblesse au cœur, un embryon d’étouffement par biscuits roses, un début de glissade sur les napperons de l’escalier), mais avec une obstination constante.
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Je récapitule ma journée, ma vie, mon destin.

Tout est relativement simple. Je suis demeuré, malgré tout, un garçon simple.

Ma journée consistera à mettre un point final à mes mémoires et à réunir mes cahiers, carnets & archives personnelles en un tas unique, les ordonner par date, thème et type de document, les rassembler par un élastique préparé pour l’occasion puis à porter le tout chez monsieur Théodore pour que les journalistes, historiens et petits enfants en aient connaissance en temps voulu.
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Que du reste la plupart des troubles de ce monde et jusqu’aux meurtres les plus sauvages n’étaient jamais que des histoires de quiproquos, herméneutique et mots mal interprétés qui finissaient par s’arranger pourvu qu’il y eût d’un côté ou de l’autre un type docile et compréhensif comme moi : alors qu’est-ce qu’une petite rixe, lui demandais-je, qu’un petit cassage de nez comme celui-là pouvait bien représenter dans notre amitié, si ce n’est un nuage sans consistance, si ce n’est une averse passagère ?
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